Elon Musk Starship 3 : « C'est toujours mieux de sacrifier du matériel que de sacrifier du temps. » - Photo Capture écran
Si le premier vol était peu concluant, le vaisseau ne réussissant pas à se séparer de son propulseur, entraînant donc sa destruction "contrôlée" peu après le décollage, le second était plus prometteur, puisque la séparation entre le vaisseau Starship et son booster Super Heavy fut réussie, bien que suivie par une explosion spectaculaire du booster, puis du vaisseau lui-même, peu de temps avant sa rentrée atmosphérique.
C’est pour éviter ces "contre-performance" que le Starship, effectuant la mission numéro 3, fut sujet à de nombreuses modifications comme : le renforcement de la porte de la soute de charge utile, l'ajout de déflecteurs de ventilation en forme de cloche sur le cône nasal, des ajustements aux "ouverture-échappement" des réservoirs de méthane et d'oxygène liquide ou de nouveaux terminaux Starlink intégrés sur le nez du lanceur.
L’objectif de ce troisième vol était clair : tester et vérifier ces nouveaux aménagements comme par exemple : tester l'ouverture et la fermeture de la porte de chargement de Starship ou tenter de rallumer l'un de ses réacteurs dans l'espace…
Si les deux premiers vols n’avaient duré que quatre et huit minutes avant explosion, cette fois ci Starship a volé bien plus longtemps, 49 minutes au moins, atteignant ainsi l'orbite terrestre à une altitude maximale de 234 km, comme le souhaitaient ses ingénieurs.
C’est pour éviter ces "contre-performance" que le Starship, effectuant la mission numéro 3, fut sujet à de nombreuses modifications comme : le renforcement de la porte de la soute de charge utile, l'ajout de déflecteurs de ventilation en forme de cloche sur le cône nasal, des ajustements aux "ouverture-échappement" des réservoirs de méthane et d'oxygène liquide ou de nouveaux terminaux Starlink intégrés sur le nez du lanceur.
L’objectif de ce troisième vol était clair : tester et vérifier ces nouveaux aménagements comme par exemple : tester l'ouverture et la fermeture de la porte de chargement de Starship ou tenter de rallumer l'un de ses réacteurs dans l'espace…
Si les deux premiers vols n’avaient duré que quatre et huit minutes avant explosion, cette fois ci Starship a volé bien plus longtemps, 49 minutes au moins, atteignant ainsi l'orbite terrestre à une altitude maximale de 234 km, comme le souhaitaient ses ingénieurs.
Alors faut-il voir dans ce troisième vol un succès ou un échec ?
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SpaceX et ses concepteurs espéraient qu’au cours de cette 3ème mission, il serait possible d'effectuer une rentrée contrôlée du module spatial dans l'atmosphère, avec une zone d'amerrissage prévue dans l'océan Indien. Malheureusement cette partie de l'essai a échoué avec la désintégration de Starship lors de sa rentrée dans l'atmosphère.
Alors faut-il voir dans ce troisième vol un succès ou un échec.
Les avis sont partagés, il n’y a qu’à observer les titres de la presse qui vont de : "Le Starship effectue son plus long vol spatial" à « Le vaisseau Starship a été "perdu" lors de son 3e vol test » en passant par « Starship : 4 choses à retenir du dernier lancement (quasi) réussi. »
Avant le vol, Elon Musk avait déjà indiqué qu’une telle issue, à savoir l’explosion, pouvait se produire. Mais fidèle à sa logique de conception, « on construit, on teste, on regarde ce qui se passe et on corrige pour préparer l’après », Elon Musk était satisfait et se réjouissait de cette troisième mission, et il n’avait pas tort.
En effet :
- Space X a d’ores et déjà dépassé les objectifs atteints lors du premier et du deuxième vol.
- Le premier étage, haut de 70 m, a parfaitement fonctionné pendant 2 min 44 s, durée prévue de sa propulsion.
- Les six moteurs du Starship (ou deuxième étage) se sont parfaitement allumés permettant au vaisseau de continuer sa course vers l’espace pendant 8 min et 35 s. À cet instant, à environ 200 km d’altitude et une vitesse voisine de 26000km/h.
- Le Starship a réussi pour la première fois à atteindre l’orbite terrestre.
- Si les deux précédents vols n'avaient duré l'année dernière que quatre et huit minutes, le Starship a réalisé son plus long vol spatial, plus de 49 minutes.
- L’ouverture d’une trappe, par laquelle dans le futur devraient être lancés des satellites Starlink, semble bien avoir bien fonctionnée.
Alors faut-il voir dans ce troisième vol un succès ou un échec.
Les avis sont partagés, il n’y a qu’à observer les titres de la presse qui vont de : "Le Starship effectue son plus long vol spatial" à « Le vaisseau Starship a été "perdu" lors de son 3e vol test » en passant par « Starship : 4 choses à retenir du dernier lancement (quasi) réussi. »
Avant le vol, Elon Musk avait déjà indiqué qu’une telle issue, à savoir l’explosion, pouvait se produire. Mais fidèle à sa logique de conception, « on construit, on teste, on regarde ce qui se passe et on corrige pour préparer l’après », Elon Musk était satisfait et se réjouissait de cette troisième mission, et il n’avait pas tort.
En effet :
- Space X a d’ores et déjà dépassé les objectifs atteints lors du premier et du deuxième vol.
- Le premier étage, haut de 70 m, a parfaitement fonctionné pendant 2 min 44 s, durée prévue de sa propulsion.
- Les six moteurs du Starship (ou deuxième étage) se sont parfaitement allumés permettant au vaisseau de continuer sa course vers l’espace pendant 8 min et 35 s. À cet instant, à environ 200 km d’altitude et une vitesse voisine de 26000km/h.
- Le Starship a réussi pour la première fois à atteindre l’orbite terrestre.
- Si les deux précédents vols n'avaient duré l'année dernière que quatre et huit minutes, le Starship a réalisé son plus long vol spatial, plus de 49 minutes.
- L’ouverture d’une trappe, par laquelle dans le futur devraient être lancés des satellites Starlink, semble bien avoir bien fonctionnée.
L’objectif est le retour d’humains sur la Lune via la mission Artemis et dont SpaceX est un acteur majeur
C’est pour tout cela que l’on peut parler de réussite, notamment parce que Space X a fait des progrès par rapport aux vols d’essais précédents en surmontant les obstacles qui avaient mis fin à leurs missions et ceci même si lors de cette 3ème mission le Starship a été perdu et que certains nouveaux objectifs affichés n’ont été que partiellement atteints, comme par exemple le test de transfert de carburant d’un réservoir à un autre ou le bref rallumage de trois moteurs principaux du Starship.
Répondant à la question d’un journaliste, Elon Musk a néanmoins reconnu que « la fusée de SpaceX devrait effectuer de nombreuses missions sans équipage avant d'éventuellement transporter ses premiers humains ».
Dans la foulée il a déclaré sur X (ex-Twitter) « qu'il espérait au moins six vols supplémentaires cette année ».
Il espère toujours parvenir à ses fins, en réalisant les premiers alunissages avant la fin de la décennie, passage obligé pour se lancer par la suite à la conquête de Mars.
Dans l’ensemble et avec ce troisième vol, SpaceX à fait pour la première fois, la démonstration de lancements qui deviendront – de façon imminente – réguliers, voire routiniers.
Répondant à la question d’un journaliste, Elon Musk a néanmoins reconnu que « la fusée de SpaceX devrait effectuer de nombreuses missions sans équipage avant d'éventuellement transporter ses premiers humains ».
Dans la foulée il a déclaré sur X (ex-Twitter) « qu'il espérait au moins six vols supplémentaires cette année ».
Il espère toujours parvenir à ses fins, en réalisant les premiers alunissages avant la fin de la décennie, passage obligé pour se lancer par la suite à la conquête de Mars.
Dans l’ensemble et avec ce troisième vol, SpaceX à fait pour la première fois, la démonstration de lancements qui deviendront – de façon imminente – réguliers, voire routiniers.
Starship, fusée la plus grande et la plus puissante jamais construite
Le prochain vol aura vraisemblablement pour but de peaufiner cette dernière étape indispensable. À partir de là, SpaceX pourra utiliser ces bases pour construire et tester la version Lune de Starship prévue dans le cadre des missions Artemis.
Il convient enfin de rappeler, pour mieux comprendre les enjeux et les difficultés de ces lancements, que Starship est la fusée la plus grande (121 mètres) et la plus puissante jamais construite et que SpaceX souhaite en faire un moyen de transport polyvalent pour des destinations variées dans le système solaire, y compris Mars.
Mais aussi des destinations moins lointaines, en permettant notamment des lancements groupés de satellites, réduisant ainsi de manière très significative les coûts de mise en orbite.
Elon Musk a mentionné dans le passé que : « Starship pourrait transporter jusqu’à 100 personnes lors de missions vers Mars, et la soute cargo est conçue pour transporter une grande variété de charges utiles, y compris des satellites, des provisions et des équipements nécessaires pour des missions de longue durée sur d’autres planètes. »
Pour le moment, l’objectif est le retour d’humains sur la Lune via la mission Artemis et dont SpaceX est un acteur majeur. A ce sujet, la Nasa a annoncé en janvier le report à 2026 du retour des humains sur la Lune tant la liste des problèmes techniques restant à solutionner est importante et dont Starship fait partie.
En conclusion, on peut dire que ce vol du 14 mars est un succès incomplet, mais un Succès. A ceux qui n’y verraient qu’une explosion, citons :
Scott Pace, actuellement directeur du Space Policy Institute et ancien de la Nasa, pour qui : « La fiabilité dont jouit aujourd'hui SpaceX résulte de nombreuses explosions de fusées en cours de route que la Nasa, financée par l'argent public, ne pourrait pas se permettre. »
Et, Elon Musk lui-même, qui dans un discours face à ses employés, a déclaré : « C'est toujours mieux de sacrifier du matériel que de sacrifier du temps. »
Il convient enfin de rappeler, pour mieux comprendre les enjeux et les difficultés de ces lancements, que Starship est la fusée la plus grande (121 mètres) et la plus puissante jamais construite et que SpaceX souhaite en faire un moyen de transport polyvalent pour des destinations variées dans le système solaire, y compris Mars.
Mais aussi des destinations moins lointaines, en permettant notamment des lancements groupés de satellites, réduisant ainsi de manière très significative les coûts de mise en orbite.
Elon Musk a mentionné dans le passé que : « Starship pourrait transporter jusqu’à 100 personnes lors de missions vers Mars, et la soute cargo est conçue pour transporter une grande variété de charges utiles, y compris des satellites, des provisions et des équipements nécessaires pour des missions de longue durée sur d’autres planètes. »
Pour le moment, l’objectif est le retour d’humains sur la Lune via la mission Artemis et dont SpaceX est un acteur majeur. A ce sujet, la Nasa a annoncé en janvier le report à 2026 du retour des humains sur la Lune tant la liste des problèmes techniques restant à solutionner est importante et dont Starship fait partie.
En conclusion, on peut dire que ce vol du 14 mars est un succès incomplet, mais un Succès. A ceux qui n’y verraient qu’une explosion, citons :
Scott Pace, actuellement directeur du Space Policy Institute et ancien de la Nasa, pour qui : « La fiabilité dont jouit aujourd'hui SpaceX résulte de nombreuses explosions de fusées en cours de route que la Nasa, financée par l'argent public, ne pourrait pas se permettre. »
Et, Elon Musk lui-même, qui dans un discours face à ses employés, a déclaré : « C'est toujours mieux de sacrifier du matériel que de sacrifier du temps. »
Michel Messager - DR
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.
Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.
Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.