Il suffit parfois de peu pour lancer une démarche écoresponsable. C’est du moins ce que pense Marie-Pierre Vincent, cofondatrice de We Go GreenR.
De plateforme de réservation d’hébergements responsables, l’entreprise s’est tournée vers l’accompagnement, devenu peu ou prou son activité principale.
Pour développer puis valoriser l’engagement des hébergements durables, We Go GreenR a décidé de se positionner directement en partenaire de territoire.
Un tournant plutôt original, que l’entreprise a pris assez vite, et à raison : c’est par ce biais que We Go GreenR a pu former 3 000 hébergeurs en Outre-Mer l’année dernière.
Récemment, c’est Tarn Tourisme qui a décidé de s’appuyer sur l’entreprise pour aider les hébergeurs du département à changer d’échelle dans son engagement et investir dans l’écoresponsabilité.
De plateforme de réservation d’hébergements responsables, l’entreprise s’est tournée vers l’accompagnement, devenu peu ou prou son activité principale.
Pour développer puis valoriser l’engagement des hébergements durables, We Go GreenR a décidé de se positionner directement en partenaire de territoire.
Un tournant plutôt original, que l’entreprise a pris assez vite, et à raison : c’est par ce biais que We Go GreenR a pu former 3 000 hébergeurs en Outre-Mer l’année dernière.
Récemment, c’est Tarn Tourisme qui a décidé de s’appuyer sur l’entreprise pour aider les hébergeurs du département à changer d’échelle dans son engagement et investir dans l’écoresponsabilité.
« Construire une feuille de route atteignable et réalisable »
TourMaG - Vous vous êtes tournés vers l’accompagnement plutôt que la commercialisation, pourquoi ?
Marie-Pierre Vincent : Pour intégrer la plateforme, il faut avoir au moins 1 sur l’échelle de 1 à 5 de notre « Green Score », qui est réajusté chaque année.
Il correspond aux critères minimum de l’écolabel européen pour le tourisme et des critères Clef Verte. On s’est aussi appuyé sur des ingénieurs pour la partie bâtie.
Donc la barre est assez haute. Les hébergeurs n’ont pas toujours le niveau et on a trouvé qu’il manquait un premier pas, qui serait celui de l’accompagnement.
Il s’agit de sensibiliser, former, mais également de plans d’action et de coaching. On les aide à construire une feuille de route atteignable et réalisable.
TourMaG - Ce ne sont que des critères environnementaux ou allez-vous vers un accompagnement plus global ?
Marie-Pierre Vincent : Si l’on reprend les objectifs de la RSE (ndlr : responsabilité sociétale des entreprises) on est plus sur l’environnemental que sur le social, mais notre ambition est de couvrir aussi cette partie-là pour avoir un scope vraiment sur l’ensemble des piliers RSE.
Nous avons pour le moment des budgets limités en RH, mais c’est notre ambition est d’y arriver dans les prochains mois.
Marie-Pierre Vincent : Pour intégrer la plateforme, il faut avoir au moins 1 sur l’échelle de 1 à 5 de notre « Green Score », qui est réajusté chaque année.
Il correspond aux critères minimum de l’écolabel européen pour le tourisme et des critères Clef Verte. On s’est aussi appuyé sur des ingénieurs pour la partie bâtie.
Donc la barre est assez haute. Les hébergeurs n’ont pas toujours le niveau et on a trouvé qu’il manquait un premier pas, qui serait celui de l’accompagnement.
Il s’agit de sensibiliser, former, mais également de plans d’action et de coaching. On les aide à construire une feuille de route atteignable et réalisable.
TourMaG - Ce ne sont que des critères environnementaux ou allez-vous vers un accompagnement plus global ?
Marie-Pierre Vincent : Si l’on reprend les objectifs de la RSE (ndlr : responsabilité sociétale des entreprises) on est plus sur l’environnemental que sur le social, mais notre ambition est de couvrir aussi cette partie-là pour avoir un scope vraiment sur l’ensemble des piliers RSE.
Nous avons pour le moment des budgets limités en RH, mais c’est notre ambition est d’y arriver dans les prochains mois.
Bientôt, un calculateur de bilan carbone
TourMaG - Les hôtes qui sont sur votre plateforme ont-ils tous suivi cet accompagnement ?
Marie-Pierre Vincent : Non, parce que la partie commercialisation est antérieure à la partie accompagnement. C’est une option sans obligation.
En revanche, ils sont tous testés sur le Green Score. Chaque année, on confronte un panel d’hôtes, qui doivent donner les preuves de ce qu’ils avancent (factures, photos...).
De leur côté, les voyageurs remplissent après leur séjour un questionnaire qui nous aide à savoir si les hébergements sont conformes aux déclarations.
On va bientôt aller plus loin, avec un calculateur de bilan carbone. Pour être complémentaire, on parlera de la quantité de CO2 évité. Nous travaillons actuellement dessus, il sera prêt d’ici un petit mois. Les données sont disponibles en open source et ça n’est pas si compliqué.
TourMaG - En matière de dépense carbone, avez-vous mis en place des éléments liés aux transports bas carbone par exemple ?
Marie-Pierre Vincent : D’ici quelques semaines, on devrait pouvoir proposer une fonctionnalité « gare à proximité » pour chaque établissement et un filtre « moins de 24 h de chez moi » à très court terme.
Enfin, nous avons un partenariat avec tic tac trip pour mettre en place un moteur multimodal pour que le voyageur puisse réserver son transport en mobilité douce à partir de chaque fiche établissement.
Marie-Pierre Vincent : Non, parce que la partie commercialisation est antérieure à la partie accompagnement. C’est une option sans obligation.
En revanche, ils sont tous testés sur le Green Score. Chaque année, on confronte un panel d’hôtes, qui doivent donner les preuves de ce qu’ils avancent (factures, photos...).
De leur côté, les voyageurs remplissent après leur séjour un questionnaire qui nous aide à savoir si les hébergements sont conformes aux déclarations.
On va bientôt aller plus loin, avec un calculateur de bilan carbone. Pour être complémentaire, on parlera de la quantité de CO2 évité. Nous travaillons actuellement dessus, il sera prêt d’ici un petit mois. Les données sont disponibles en open source et ça n’est pas si compliqué.
TourMaG - En matière de dépense carbone, avez-vous mis en place des éléments liés aux transports bas carbone par exemple ?
Marie-Pierre Vincent : D’ici quelques semaines, on devrait pouvoir proposer une fonctionnalité « gare à proximité » pour chaque établissement et un filtre « moins de 24 h de chez moi » à très court terme.
Enfin, nous avons un partenariat avec tic tac trip pour mettre en place un moteur multimodal pour que le voyageur puisse réserver son transport en mobilité douce à partir de chaque fiche établissement.
« On s’appuie beaucoup sur les CRT et les départements »
TourMaG - Vous vous appuyez beaucoup sur les territoires, c’est un positionnement original pour une plateforme telle que la vôtre ?
Marie-Pierre Vincent : Oui, on s’appuie beaucoup sur les CRT et les départements.
L’impact est puissant et c’est une bonne manière de toucher beaucoup de monde en peu de temps. Une proximité en one shot qui nous permet aussi de nous professionnaliser.
Ils ont des objectifs précis qui changent en fonction des appels d’offres, mais ça permet aux hébergeurs d’accéder à notre accompagnement grâce à un financement public, des fonds de dotations privés ou aux adhésions de leurs adhérents.
TourMaG - C’est via les territoires que vous menez votre déploiement ?
Marie-Pierre Vincent : Nous sommes en phase de consolidation de nos solutions. En effet, nous passons essentiellement par les territoires, nous allons continuer dans ces collaborations qui sont très fructueuses.
Nous allons faire un gros focus sur cette partie accompagnement, à laquelle on consacre peut-être 70% de notre énergie et on met volontairement la partie commercialisation au ralenti.
Notre pivot, c'est vraiment l’accompagnement, c’est là qu’on se sent utile, et c’est primordial.
Marie-Pierre Vincent : Oui, on s’appuie beaucoup sur les CRT et les départements.
L’impact est puissant et c’est une bonne manière de toucher beaucoup de monde en peu de temps. Une proximité en one shot qui nous permet aussi de nous professionnaliser.
Ils ont des objectifs précis qui changent en fonction des appels d’offres, mais ça permet aux hébergeurs d’accéder à notre accompagnement grâce à un financement public, des fonds de dotations privés ou aux adhésions de leurs adhérents.
TourMaG - C’est via les territoires que vous menez votre déploiement ?
Marie-Pierre Vincent : Nous sommes en phase de consolidation de nos solutions. En effet, nous passons essentiellement par les territoires, nous allons continuer dans ces collaborations qui sont très fructueuses.
Nous allons faire un gros focus sur cette partie accompagnement, à laquelle on consacre peut-être 70% de notre énergie et on met volontairement la partie commercialisation au ralenti.
Notre pivot, c'est vraiment l’accompagnement, c’est là qu’on se sent utile, et c’est primordial.
Une centrale d'achats maison
TourMaG - L’autre originalité, c’est la centrale d’achats. Est-ce que, là aussi, vous vous appuyez sur le local ?
Marie-Pierre Vincent : La centrale d’achats, c’est la continuité de notre accompagnement, pour passer à l’action et faciliter leur transition. Il y a 800 solutions (artisan, literie, entretien, épicerie sèche, etc. pour couvrir l’ensemble des besoins).
Nous avons en interne une personne dédiée à la centrale d’achats C’est elle qui fait le sourcing, négocie et valorise toute l'offre.
Les hôtes remontent des solutions, mais c’est vrai qu’on pêche un peu sur le local, ce sont des solutions françaises certes, mais très globales. On a la volonté d’avancer sur ce point, on est dans une démarche d’amélioration continue.
Marie-Pierre Vincent : La centrale d’achats, c’est la continuité de notre accompagnement, pour passer à l’action et faciliter leur transition. Il y a 800 solutions (artisan, literie, entretien, épicerie sèche, etc. pour couvrir l’ensemble des besoins).
Nous avons en interne une personne dédiée à la centrale d’achats C’est elle qui fait le sourcing, négocie et valorise toute l'offre.
Les hôtes remontent des solutions, mais c’est vrai qu’on pêche un peu sur le local, ce sont des solutions françaises certes, mais très globales. On a la volonté d’avancer sur ce point, on est dans une démarche d’amélioration continue.
« Il faut trouver le bon déclencheur »
TourMaG - Et les pros du tourisme, les sentez-vous dans la même démarche d’amélioration ?
Marie-Pierre Vincent : Ah, ça n’est pas toujours facile ! Il y a les précurseurs, qui veulent aller plus loin, et d’autres qui attendent d’être un peu obligés.
Mais quand on prend le sujet sous le prisme économique, c’est plus intéressant, on voit que le message environnemental passe mieux. Il faut trouver le bon déclencheur.
TourMaG - C’est vrai que, si à long terme, l’écoconception rapporte, à court terme, c'est une dépense pas toujours simple…
Marie-Pierre Vincent : Bien sûr, et c’est normal, la période est difficile. Il y a eu le Covid, ils ont du mal à recruter... Depuis 3 ans, c'est compliqué, mais nous sommes justement là pour donner des solutions.
On peut commencer par de toutes petites marches, et ça peut être très bénéfique très vite.
À côté des solutions « quotidiennes » et plus concrètes, on a aussi une personne dédiée à bâtir un plan de communication sur leur engagement. C'est un plus pour recruter, parce que les jeunes cherchent du travail qui a du sens, et pour attirer les clients.
Marie-Pierre Vincent : Ah, ça n’est pas toujours facile ! Il y a les précurseurs, qui veulent aller plus loin, et d’autres qui attendent d’être un peu obligés.
Mais quand on prend le sujet sous le prisme économique, c’est plus intéressant, on voit que le message environnemental passe mieux. Il faut trouver le bon déclencheur.
TourMaG - C’est vrai que, si à long terme, l’écoconception rapporte, à court terme, c'est une dépense pas toujours simple…
Marie-Pierre Vincent : Bien sûr, et c’est normal, la période est difficile. Il y a eu le Covid, ils ont du mal à recruter... Depuis 3 ans, c'est compliqué, mais nous sommes justement là pour donner des solutions.
On peut commencer par de toutes petites marches, et ça peut être très bénéfique très vite.
À côté des solutions « quotidiennes » et plus concrètes, on a aussi une personne dédiée à bâtir un plan de communication sur leur engagement. C'est un plus pour recruter, parce que les jeunes cherchent du travail qui a du sens, et pour attirer les clients.
« Démocratiser le tourisme responsable »
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TourMaG - Justement, le client, vous le sentez en attente d’un tourisme plus durable ?
Marie-Pierre Vincent : Du point de vue du voyageur, c’est une vraie tendance, c'est indéniable. Mais on est encore loin de l’évidence quant au choix du local. Il faut vraiment démocratiser le tourisme responsable.
Le loisir passe souvent après dans l’engagement. On commence par l’alimentaire, le déchet, l’hygiène… Mais les vacances, c'est justement là où tout est plus simple.
On a l’esprit plus disponible, ça devient ludique, et le message passe plus facilement. Il faut trouver là aussi le bon déclencheur, mais on a un vrai rôle à jouer.
Marie-Pierre Vincent : Du point de vue du voyageur, c’est une vraie tendance, c'est indéniable. Mais on est encore loin de l’évidence quant au choix du local. Il faut vraiment démocratiser le tourisme responsable.
Le loisir passe souvent après dans l’engagement. On commence par l’alimentaire, le déchet, l’hygiène… Mais les vacances, c'est justement là où tout est plus simple.
On a l’esprit plus disponible, ça devient ludique, et le message passe plus facilement. Il faut trouver là aussi le bon déclencheur, mais on a un vrai rôle à jouer.
Publié par Juliette Pic
Responsable rubrique Voyages Responsables - TourMaG.com
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