Ce 16 Juin 2018, Kevin se lève comme tous les matins. A 9 heures.
Il fait une chaleur lourde laissant présager un été caniculaire. Idéal pour les affaires : personne ne manquerait son séjour en Alaska ou en Sibérie où vient d’ailleurs d’ouvrir une remarquable station balnéaire.
Kevin est agent de voyages. Il va ouvrir sa boutique. C’est l’heure.
Encore qu’il n’ait pas vraiment fermé. Les affaires tournent aussi la nuit. Profitant de la relative fraîcheur, le client réserve.
Encore en pyjama et babouches aux pieds, il allume son PC et déclare la session diurne ouverte.
Kevin a pignon sur rue. Une rue virtuelle dans Second Life. Et aussi une autre boutique sur l’ancien Web, celui du début d’Internet au siècle dernier.
Kevin est chanceux. Un vague BTS en poche il bidouillait de ci, de là, de blogs en forums quand passa la chance de sa vie. Celle qu’il sut saisir.
C’était lors du premier quinquennat Phavius. M. Ouste Vazy fut promu ministre des Loisirs (et du tourisme). Certes il avait changé d’opinion mais ce n’était pas la première fois et M. Phavius non plus.
M. Ouste Vazy s’empressa de nommer M. François Jean Trial Directeur du Tourisme. Enfin un professionnel à la compétence reconnue au poste de responsabilités !
Prestement M. Trial, que d’aucuns mal intentionnés surnommaient "l’ayatollah de l’effet de serre", instaura le Carnet Carbone, basé sur une technique oubliée : le carnet de change.
Chaque français avait droit à un volume de CO2 par an. Tout était consigné sur un carnet électronique : déplacements professionnels, familiaux, vacances etc… Les transports en commun bénéficiaient d’un dégressif, les enterrements d’un proche étaient dispensés, mais uniquement pour la filiation au premier degré.
Il fait une chaleur lourde laissant présager un été caniculaire. Idéal pour les affaires : personne ne manquerait son séjour en Alaska ou en Sibérie où vient d’ailleurs d’ouvrir une remarquable station balnéaire.
Kevin est agent de voyages. Il va ouvrir sa boutique. C’est l’heure.
Encore qu’il n’ait pas vraiment fermé. Les affaires tournent aussi la nuit. Profitant de la relative fraîcheur, le client réserve.
Encore en pyjama et babouches aux pieds, il allume son PC et déclare la session diurne ouverte.
Kevin a pignon sur rue. Une rue virtuelle dans Second Life. Et aussi une autre boutique sur l’ancien Web, celui du début d’Internet au siècle dernier.
Kevin est chanceux. Un vague BTS en poche il bidouillait de ci, de là, de blogs en forums quand passa la chance de sa vie. Celle qu’il sut saisir.
C’était lors du premier quinquennat Phavius. M. Ouste Vazy fut promu ministre des Loisirs (et du tourisme). Certes il avait changé d’opinion mais ce n’était pas la première fois et M. Phavius non plus.
M. Ouste Vazy s’empressa de nommer M. François Jean Trial Directeur du Tourisme. Enfin un professionnel à la compétence reconnue au poste de responsabilités !
Prestement M. Trial, que d’aucuns mal intentionnés surnommaient "l’ayatollah de l’effet de serre", instaura le Carnet Carbone, basé sur une technique oubliée : le carnet de change.
Chaque français avait droit à un volume de CO2 par an. Tout était consigné sur un carnet électronique : déplacements professionnels, familiaux, vacances etc… Les transports en commun bénéficiaient d’un dégressif, les enterrements d’un proche étaient dispensés, mais uniquement pour la filiation au premier degré.
Plus personne ne se déplaçait pour acheter un voyage
Autres articles
-
Michel-Yves Labbé tire sa révérence
-
Départ Demain : Michel-Yves Labbé vise 1 M€ de volume d'affaires d'ici fin 2015
-
Pow Wow : la France réduite à la portion congrue dans le budget promo des USA
-
III - 11 septembre : "10 ans après, Manhattan sans les Twin me rougit toujours les yeux..."
-
Tour Manager 2008 : après D. Wathier, M.-Y Labbé pose aussi des conditions !
Ce fut une réussite remarquable pour Kevin. Plus personne ne se déplaçait évidemment pour acheter un voyage. On n’allait pas gaspiller le quota.
Et Kevin qui s’était installé un peu par hasard sur Second Life et dans quelques forums ésotériques, se retrouva au cœur d’une frénésie de commandes.
Car personne ne renonçait à voyager, ne serait-ce que par hygiène et santé pour respirer l’air des montagnes (au dessus de 2500m car en dessous ça ne servait à rien), ou celui des nouvelles stations balnéaires du Kamchatka, de la baie d’Hudson et des îles Kerguelen.
Sans compter, pour les plus aisés, les séjours galactiques avec sorties dans le froid sidéral. Un fam trip avec Virgin Galactic était d’ailleurs programmé la semaine suivante. Kevin en sera, bien que ce soit déjà son quatrième voyage en orbite. On rigole bien en apesanteur. Rien de tel pour la drague.
M. Trial eut une autre idée géniale : il vendit des indulgences. Un peu comme le Pape autrefois vendait des journées de purgatoire à déduire, il proposait de racheter les émissions carbone en payant.
On payait donc, pour les mieux lotis. On ne plantait plus d’arbres en Amazonie : dérisoire ; mais les revenus servaient à implanter des centrales nucléaires au Zimbabwe, en Indonésie, et dans beaucoup d’autres pays en développement.
La rumeur disait que M. Trial, n’avait pas envisagé cette destination pour les fonds et s’en trouvait fort marri.
La seconde chance de Kevin fut le rachat d'Expedia par Google, juste après la fusion Yahoo/Google et la disparition de Lastminute, effet co-latéral du carnet carbone.
(Tout le monde achetait longtemps à l’avance pour ne pas manquer son tour).
Les hôteliers étaient pris au collet. Avec un seul client planétaire. Lequel se gavait sur leurs promotions et exigeaient, tel un ogre, toujours plus. Surgit alors une évidence : il fallait opposer résistance. Et ouvrir de nouveaux fronts.
La fédération de l’hôtellerie proposa aux agences de voyages virtuelles des commissions triplées. On allait jusqu’à 25%. Kevin encaissait sans demander son reste.
Et Kevin qui s’était installé un peu par hasard sur Second Life et dans quelques forums ésotériques, se retrouva au cœur d’une frénésie de commandes.
Car personne ne renonçait à voyager, ne serait-ce que par hygiène et santé pour respirer l’air des montagnes (au dessus de 2500m car en dessous ça ne servait à rien), ou celui des nouvelles stations balnéaires du Kamchatka, de la baie d’Hudson et des îles Kerguelen.
Sans compter, pour les plus aisés, les séjours galactiques avec sorties dans le froid sidéral. Un fam trip avec Virgin Galactic était d’ailleurs programmé la semaine suivante. Kevin en sera, bien que ce soit déjà son quatrième voyage en orbite. On rigole bien en apesanteur. Rien de tel pour la drague.
M. Trial eut une autre idée géniale : il vendit des indulgences. Un peu comme le Pape autrefois vendait des journées de purgatoire à déduire, il proposait de racheter les émissions carbone en payant.
On payait donc, pour les mieux lotis. On ne plantait plus d’arbres en Amazonie : dérisoire ; mais les revenus servaient à implanter des centrales nucléaires au Zimbabwe, en Indonésie, et dans beaucoup d’autres pays en développement.
La rumeur disait que M. Trial, n’avait pas envisagé cette destination pour les fonds et s’en trouvait fort marri.
La seconde chance de Kevin fut le rachat d'Expedia par Google, juste après la fusion Yahoo/Google et la disparition de Lastminute, effet co-latéral du carnet carbone.
(Tout le monde achetait longtemps à l’avance pour ne pas manquer son tour).
Les hôteliers étaient pris au collet. Avec un seul client planétaire. Lequel se gavait sur leurs promotions et exigeaient, tel un ogre, toujours plus. Surgit alors une évidence : il fallait opposer résistance. Et ouvrir de nouveaux fronts.
La fédération de l’hôtellerie proposa aux agences de voyages virtuelles des commissions triplées. On allait jusqu’à 25%. Kevin encaissait sans demander son reste.
Un des méfaits de la pensée unique
Jamais deux sans trois : la chance repassa avec la grande grève des call centers d’Air France. Le syndicat des employés Indiens réclamait. On ne sait plus quoi d’ailleurs. Les autres pays se mirent aussi en grève. Paralysie totale des réservations téléphone pendant 3 semaines.
Une catastrophe pour la compagnie nationale.
On fit venir le Boston Consulting Group pour audit. Il en ressortit que c’était un des méfaits de la pensée unique qui prévalait en fin du siècle dernier. Un crâne d’œuf avait estimé intelligent, à l’époque, de supprimer les commissions aux agences de voyages.
Et de faire le maximum en vente directe. Sans imaginer les effets pervers. La grève coûta en 3 semaines l’équivalent de 3 années de commissions. Machine arrière toute !. Vive la distribution non intégrée.
Les autres compagnies comprirent le danger. Et chacune de se retourner vers les agences restantes, dont celle de Kevin.
Les commissions furent d’abord de 9%, puis elles passèrent rapidement à 11% et on en était maintenant à 13%. Faut dire qu’avec le carnet carbone, les déplacements étaient mesurés ; qu’il fallait donc prendre le client à tout prix car il ne voyageait souvent qu’une fois par an.
Et que la préconisation de l’agent de voyages était primordiale, comme au bon vieux temps. Kevin avait donc tout pour être heureux. Et il l’était. La vie lui souriait. Les affaires étaient florissantes.
Quand on sait qu’il avait fait un BTS Tourisme à défaut d’autre chose, un peu par fainéantise, au grand dam de sa famille !
Cette conjonction d’événements était pain béni. Une sorte de conte de Noël. D’ailleurs on approchait de Noël. Car, vous ne le saviez pas ? Une des décisions de M. Trial fut de mettre Noël le 21 Juin, jour le plus long de l’année, donc nuit la plus courte.
On économisait sur l’électricité pour le Réveillon et la réduction de consommation de bougies évitait d’aggraver le réchauffement climatique.
La hiérarchie catholique fut bien un peu opposée au départ mais on lui garantit la première place sur Google au mot clé : « religion » et ils acceptèrent pour le bien de tous.
Oui, vraiment, un joli conte de Noël…
Une catastrophe pour la compagnie nationale.
On fit venir le Boston Consulting Group pour audit. Il en ressortit que c’était un des méfaits de la pensée unique qui prévalait en fin du siècle dernier. Un crâne d’œuf avait estimé intelligent, à l’époque, de supprimer les commissions aux agences de voyages.
Et de faire le maximum en vente directe. Sans imaginer les effets pervers. La grève coûta en 3 semaines l’équivalent de 3 années de commissions. Machine arrière toute !. Vive la distribution non intégrée.
Les autres compagnies comprirent le danger. Et chacune de se retourner vers les agences restantes, dont celle de Kevin.
Les commissions furent d’abord de 9%, puis elles passèrent rapidement à 11% et on en était maintenant à 13%. Faut dire qu’avec le carnet carbone, les déplacements étaient mesurés ; qu’il fallait donc prendre le client à tout prix car il ne voyageait souvent qu’une fois par an.
Et que la préconisation de l’agent de voyages était primordiale, comme au bon vieux temps. Kevin avait donc tout pour être heureux. Et il l’était. La vie lui souriait. Les affaires étaient florissantes.
Quand on sait qu’il avait fait un BTS Tourisme à défaut d’autre chose, un peu par fainéantise, au grand dam de sa famille !
Cette conjonction d’événements était pain béni. Une sorte de conte de Noël. D’ailleurs on approchait de Noël. Car, vous ne le saviez pas ? Une des décisions de M. Trial fut de mettre Noël le 21 Juin, jour le plus long de l’année, donc nuit la plus courte.
On économisait sur l’électricité pour le Réveillon et la réduction de consommation de bougies évitait d’aggraver le réchauffement climatique.
La hiérarchie catholique fut bien un peu opposée au départ mais on lui garantit la première place sur Google au mot clé : « religion » et ils acceptèrent pour le bien de tous.
Oui, vraiment, un joli conte de Noël…
Avec cette XVII chronique s'achève la série des Cartes Blanches à..." qui a permis à 17 professionnels, tous métiers confondus, de plancher sur cette thématique.
A l’occasion de son 10e Anniversaire TourMaG.com a donné la parole à tous les acteurs du tourisme avec une interrogation : par rapport à votre perception actuelle du métier et de votre secteur d’activité, comment voyez-vous son évolution dans la décennie 2008/2018 ?
Nous les en remercions au nom de l'ensemble de la profession et ne manquerons pas de les solliciter d'ici une décennie =;O))
b[J.daL.
A l’occasion de son 10e Anniversaire TourMaG.com a donné la parole à tous les acteurs du tourisme avec une interrogation : par rapport à votre perception actuelle du métier et de votre secteur d’activité, comment voyez-vous son évolution dans la décennie 2008/2018 ?
Nous les en remercions au nom de l'ensemble de la profession et ne manquerons pas de les solliciter d'ici une décennie =;O))
b[J.daL.