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XVI - J.-P. Sauvage : «Planter un arbre et ''descendre'' un avion ne suffira pas...»

2008-2018 - Que sera devenu notre métier dans 10 ans ?


Directeur France d'Iberia et président de Jean-Pierre Sauvage s'essaye à son tour au délicat exercice de la prévision. Il refuse de se lancer dans des "élucubrations hasardeuses" compte tenu de "l'extrême fragilité de notre industrie face à des éléments échappant à notre maîtrise", mais retrace néanmoins les préoccupations du transport aérien face à un avenir en pointillés...


Rédigé par Jean-Pierre SAUVAGE le Mercredi 2 Juillet 2008

« Prévoir le futur n'est déjà pas en soi un exercice facile en soi, mais faire une projection à 10 ans de l'évolution de notre métier, franchement je jette l'éponge.

On ne sait même ce qui va advenir dans les mois à venir eu égard à la situation actuelle, avec l'ascension vertigineuse du prix du pétrole, sans parler des menaces de taxation des émissions gazeuses.

On peut toujours se lancer dans des élucubrations hasardeuses mais qui, en aucun cas, ne peuvent servir de base à un réflexion sérieuse sur le sujet si ce n'est souligner l'extrême fragilité de notre industrie face à ces éléments échappant à notre maîtrise.

Tout au plus peut-on sérier les causes des difficultés auxquelles le transport aérien est confronté soit structurellement soit conjoncturellement mais les deux raisons ne sont-elles pas finalement imbriquées, notamment en ce qui concerne la consommation du pétrole et ses conséquences environnementales ?

A l'heure où j'écris ces lignes, le cours du pétrole était annoncé à 143 dollars le baril, soit plus du double de ce qu'il coûtait il n'y a même pas un an, faisant de cet élément essentiel au fonctionnement d'un avion, le poste de coût le plus important dans les compagnies aériennes. Ceci alors que leurs budgets ont été établis sur des bases moitié moindres.

Les émissions gazeuses du transport aérien sont stables

XVI -  J.-P. Sauvage : «Planter un arbre et ''descendre'' un avion ne suffira pas...»
De perdurer ainsi, voire d'augmenter comme semble le prédire certains experts, on peut d'ores et déjà prédire des situations catastrophiques ou à tout le moins intenables pour bon nombre d'opérateurs aériens, quelque soit leur modèle de fonctionnement.

Si à cela vient s'ajouter des taxations sur les émissions gazeuses, comme cela semble être la volonté manifestée ça et là en Europe ou l'on se veut plus vertueux que dans le reste du monde, et bien si l'on veut tuer le transport aérien il n'y a pas de meilleure façon de procéder...

Rappelons s'il est nécessaire que les émissions gazeuses issues du transport aérien ne représentent que 2,65 % du total mondial des émissions du CO2 et que contrairement à ce que certains prédisent ce taux n'augmente pas avec le développement du trafic actuel mais demeure stable

Ce qui ne veut pas dire que les acteurs de notre industrie restent installés tranquillement dans cette certitude, car le développement durable est une donnée totalement intégrée dans les objectifs des compagnies conscientes, peut être plus que tout autre secteur d'industrie, de leurs responsabilités et des actions à mener pour préserver l'environnement.

Mais cela se limite à leur immédiat domaine d'influence, car comment arrêter la déforestation quasi stakhanoviste de la forêt primaire dans toutes les part du monde ? Comment limiter la consommation électrique industrielle et ménagère qui représente 80 % de l'origine des émissions gazeuses ?

Comment restreindre le trafic routier six fois plus polluant que l'aérien ?
Et je ne parle pas du transport maritime ou du rail, grands consommateurs d'électricité. Alors il ne suffit pas de planter un arbre en descendant d'avion pour se donner une bonne conscience écologique.

Billets : le prix augmentera fortement et inéluctablement

Ce dont il s'agit maintenant est de savoir si on veut continuer à avoir un transport aérien pour tous les segments de clientèle ou simplement le réserver à ceux qui auront les moyens de se payer le prix du billet futur.

Un prix qui augmentera fortement et inéluctablement au rythme des ajustements nécessaires pour faire face à ces nouvelles contraintes économiques.

Nous pourrions parler, bien sûr, des améliorations technologiques qui pourraient contribuer à maintenir les modèles actuels comme des avions mieux profilés ou fonctionnant avec des nouveaux types d´'énergie ou des nouveaux types de moteurs moins polluants.

Mais sincèrement est-ce envisageable dans les 10 années qui viennent ? Pour ma part je n'y crois guère et encore moins à l'avion solaire capable d'embarquer 500 personnes sur 10 000 kilomètres.

Alors, ceci dit, à chacun finalement d'en tirer des conclusions et faire sa propre projection mais il sera aussi nécessaire de prendre en compte une donnée fondamentale qui conditionnera notre activité et tous les métiers dérivés : quel sera le comportement de l'individu face à l'évolution de notre monde et de la problématique posée par la diminution de nos ressources, non seulement énergétiques mais aussi vitales telles l'eau ? »

Jean-Pierre SAUVAGE
Président du BAR France (’association des compagnies aériennes regroupant 85 compagnies aériennes françaises et étrangères) et Diorecteur France d'Iberia

A l’occasion de son 10e Anniversaire (et oui, déjà !), TourMaG.com a voulu donner la parole à tous les acteurs du tourisme avec une interrogation : par rapport à votre perception actuelle du métier et de votre secteur d’activité, comment voyez-vous son évolution dans la décennie 2008/2018 ?

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Commentaires

1.Posté par DEPARIS MICHEL le 03/07/2008 10:47 | Alerter
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LES TARIFS AVION VONT DEVOIR INELUCTABLEMENT FORTEMENT AUGMENTER ET IL Y AURA DE CE FAIT MOINS DE PASSAGERS A TRAVERS LE MONDE STP IL FAUT SE SOUVENIR QU AVANT LA DEREGULATION DES TARIFS CEUX CI ETAIENT FIXES PAR LA IATA ET DE TRAVERSER L ATLANTIQUE REPRESENTE A L EPOQUE 4 FOIS LE SMIC MENSUEL DE L EPOQUE ET AUJOURD HUI ALLER A RIO EN VOL SEC REPRESENTE MOINS QUE LE SMIC ACTUEL STP MICHEL DEPARIS AGENCE LES CONNAISSEURS DU OVYAGE

2.Posté par DHAOUADI Mohamed le 03/07/2008 15:01 | Alerter
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je n'ai pas très bien compris le message que voulait faire passer Mr J-P SAUVAGE, sauf que j'ai retenu des vérités de la Palice.Mais qui se soucie du long terme et du futur lointain (10 prochaines années) de l'Industrie, à un moment ou le secteur du transport aérien est embourbé jusqu'au cou dans une crise qui exige des solutions urgentes ?
Avec la première crise énergétique du 21 Siècle qui affiche un baril à 146 $, et qui irait crescendo à 200 ?, essayer de prédire l'avenir relève d'une lecture plutôt distraite.
Où en sommes-nous d'abord?
Pour chaque Dollar de hausse du baril, une surfacture de 1.6 Milliard de $ enfonce les membres IATA dans le rouge. A un prix du baril à 106 $, les pertes totaliseraient 176 Milliards $ pour l'année en cours !
Quant à l'impact du suenréchissement du carburéacteur sur les tarifs, le phénomène n'est pas nouveau, sauf que, contrairement aux 3 grandes crises énergétiques du 20 ème siècles, les chiffres actuels sont faramineux, et l'Industrie évolue dans un cadre Dérèglemente depuis 4 décennies aux USA, et libéralisé depuis près de 3 décennies en Europe, avec une psychose "Sécurité" qui perdure, fragilisant encore plus les tarifs.
on a beau solder lles tarifs, a surcharge fuel et autres taxes comme un spectre grandissant grèvent de manière croissante les prix.Les compagnies "Low Cost" vous en diront quelque chose.
La vraie et unique solution (miraculeuse) à ces problèmes serait un monde plus stable, plus pacifique, plus sùr, où l'aviation civile internatioanle hypersensible à toute instabilité, se développerait pour le bien de l'humanité et le rapprochement des peuples du monde !
Mohamed DHAOUADI - Consultant International - Affaires Aéropolitiques

S
V

3.Posté par LUCAS Paul le 03/07/2008 21:48 | Alerter
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L'énergie ne coûtait presque rien, les mauvaises habitudes se sont installées. Avez-vous oublié combien consommait le Concorde pour aller du parking au point de décollage : entre 800 kg et 1 tonne. Quant à la pollution... Les moteurs à réaction, même récents, souffrent d'un mauvais rendement à faible % de puissance (parking, roulage, descente). Mais cette technologie s'est installée depuis 50 ans, et les managers et les avionneurs n'imaginent pas autre chose. S'ils continuent cette politique de l'autruche, le trafic aérien risque de se réduire à ce qu'il était auparavant : un truc de riches. Et pourtant, il existe une solution réaliste et techniquement assez simple pour maintenir autant que possible une activité aérienne grand public, donc financièrement acessible : c'est installer des moteurs et des propulseurs qui consomment beaucoup moins, c'est à dire 2 à 3 fois moins. On sait (on saurait...) le faire avec des diesels et des hélices. La consommation serait d'environ 2 litres au cent km au lieu de 6 pour des vols court courrier. Evidemment la vitesse de croisière diminue, mais entre la voiture, le train ou le bateau et l'avion, les candidats au voyage prendront l'avion. Ces avions là seraient très compétitifs et remplaceraient avantageusement la voiture ou les NGV hyper voraces. Quand on entend qu'une compagnie est toute contente d'avoir gagné 3 grammes sur le poids d'un gobelet, on peut sourire : dans les économies forcées à venir, il ne faudra pas se tromper d'échelle...





































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