La Case de l'Oncle Dom : quand faut signer, faut signer !

Et elle n'en est pas à son coup d'essai, la Corinne Thomas. Déjà, lors du passage à la commission "Zéro", elle s'était fendue d'une sacrée lettre adressée à Jean-Cyril Spinetta.

Ce qui lui avait valu quelques amicales pensées de la part d'Air France.

Ça lui avait aussi permis de se faire virer du réseau auquel elle appartenait, ce bon TourCom.

Son président à vie avait, en effet, décrété et je cite que "Comme je l'ai rappelé à cette agence, TourCom n'a jamais cautionné et ne cautionnera jamais une initiative personnelle susceptible de porter un préjudice grave à l'ensemble des adhérents. Air France est et restera un partenaire de TourCom. C'est notre intérêt, comme c'est celui de la compagnie".

Circulez. Et quant à la chère Corinne, elle s'était fait virer. Oh là, on ne badine pas avec l'autorité du chef…

Seulement, Corinne, elle a un vrai métier. Elle tente de le faire du mieux possible et ne veut pas que ses fournisseurs l'accablent de maux divers et variés. Elle a raison.

On aurait pu supposer simplement que le syndicat représentatif des agents de voyages lui donne un petit coup de main.

Après tout, c'est aussi le rôle d'un syndicat de défendre ses adhérents dans l'accomplissement de leur métier. Et, dans ce cas, il ne s'agit pas de pratiques commerciales, mais bien d'un problème technique qui pénalise les agences…

D'accord, Corinne ne fait pas partie du Snav, pas plus qu'elle n'est retournée vers un réseau. Elle préfère l'indépendance, d'autant que ça lui permet de l'ouvrir sans rien demander à personne.

Mais bon, le syndicat aurait pu se renseigner quand même…

Elle vient de lancer sa pétition, Corinne, afin que les compagnies aériennes arrêtent enfin de prendre leurs distributeurs pour des lapins crétins.

Que les compagnies aériennes, toutes imbues de leur arrogance et de leur sempiternel esprit de supériorité, fassent, elles aussi, leur boulot…

Il est en effet inacceptable que les Alitalia, Air France ou encore Lufthansa puissent se moquer ainsi de leurs partenaires.

Déjà, Lufthansa se moque non seulement de ses distributeurs, mais aussi de ses clients en prévoyant de les "taxer" indûment, afin de pallier ses propres frais de réservation par GDS.

Et que, faire réémettre un billet par une agence de voyages huit fois de suite, parce que, simplement, la compagnie a décidé de changer de numéro de vol ou autre prétexte totalement insupportable, c'est pas fair-play. C'est même quasi intolérable.

Parce que, si je compte bien, si l'émission d'un billet prend environ ¼ d'heure (ce qu'affirme Corinne), réémettre 8 fois, ça fait deux heures à l'arrivée.

Pour une commission improbable. Mais l'agence sera forcément obligée de se plier au diktat des compagnies. Elle tient à satisfaire son client, elle !

Bien évidemment, malgré mon optimisme démesuré, je ne pense pas que la pétition lancée par Corinne Thomas puisse franchement ébranler les certitudes des compagnies aériennes.

Mais elle aura au moins le mérite d'exister.

Et donc, signez…