Avec une campagne au ralenti, Jean-François Rial n'entrevoit une sortie de crise que pour la fin 2021 - Crédit photo : Dépositphotos @Pixinooo
"On ne s'attendait pas à ça," souffle désabusé René-Marc Chikli, le président du SETO, au moment d'évoquer la lente compagne de vaccination française.
"En décembre, tout le monde rêvait avec l'arrivée des fameux vaccins, ils représentaient la lueur d'espoir dans le marasme qu'était l'année 2020."
A l'heure, où nous écrivons, la lueur s'est transformée en une vague étincelle chancelante. C'est à croire que la France, pays de Pasteur, ne ne sait plus y faire dans cette discipline médicale.
Rappelez-vous, il y a onze ans, le virus le H1N1 appelé plus communément la Grippe A, sème la panique dans le monde et en France.
Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, commande des dizaines de millions de vaccins et de masques pour endiguer l'épidémie.
Ce sera un fiasco puisque la France se retrouvera avec des millions de doses sur les bras et des milliards dilapidés. 2020, voici un nouveau virus et un nouveau gouvernement.
Le 27 décembre 2020, toute la presse nationale est conviée pour inaugurer la campagne de vaccination. Après maintenant plus de 10 jours, seulement 7 000 Français ont été vaccinés, alors que le Royaume-Uni en comptabilise plus de 944 000, l'Allemagne 367 000 ou encore l'Italie 307 000.
"Je pense effectivement qu'il y a un réel retard à l'allumage, comme ça a été le cas d'ailleurs pour la diffusion des masques et l'accès aux tests PCR et antigéniques.
Pour autant je reste confiant," lâche Guillaume Linton, le PDG d'Asia.
"En décembre, tout le monde rêvait avec l'arrivée des fameux vaccins, ils représentaient la lueur d'espoir dans le marasme qu'était l'année 2020."
A l'heure, où nous écrivons, la lueur s'est transformée en une vague étincelle chancelante. C'est à croire que la France, pays de Pasteur, ne ne sait plus y faire dans cette discipline médicale.
Rappelez-vous, il y a onze ans, le virus le H1N1 appelé plus communément la Grippe A, sème la panique dans le monde et en France.
Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, commande des dizaines de millions de vaccins et de masques pour endiguer l'épidémie.
Ce sera un fiasco puisque la France se retrouvera avec des millions de doses sur les bras et des milliards dilapidés. 2020, voici un nouveau virus et un nouveau gouvernement.
Le 27 décembre 2020, toute la presse nationale est conviée pour inaugurer la campagne de vaccination. Après maintenant plus de 10 jours, seulement 7 000 Français ont été vaccinés, alors que le Royaume-Uni en comptabilise plus de 944 000, l'Allemagne 367 000 ou encore l'Italie 307 000.
"Je pense effectivement qu'il y a un réel retard à l'allumage, comme ça a été le cas d'ailleurs pour la diffusion des masques et l'accès aux tests PCR et antigéniques.
Pour autant je reste confiant," lâche Guillaume Linton, le PDG d'Asia.
J.F. Rial : "Sur la vitesse c’est en train de se régler... sur le volume oui je suis inquiet"
Pour les professionnels du tourisme, la rentrée est une véritable douche froide, même s'il est encore trop tôt pour crier au loup.
Certes la campagne est d'une tragique lenteur, mais depuis le début de la semaine le gouvernement a décidé de passer la seconde après le recadrage du président de la République.
"Attendons un peu avant de porter des jugements politiquement orientés ou à l'emporte-pièce sur le succès de l'opération. Elle a démarré il y a à peine 10 jours !
Et comme on dit chez moi, "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses", temporise Lionel Rabiet, le fondateur et directeur de Voyages d'exception.
La foire n'est pas près de se terminer, puisque l'évènement devrait s'étendre sur de nombreux mois, même si l'exécutif a annoncé pouvoir disposer de 500 centres de vaccination, d'ici la 3e semaine de janvier.
De plus, il est désormais possible pour les Français souhaitant se voir administrer la 1ère dose du vaccin de se déclarer sur l'application TousAntiCovid. Face à l'urgence de la situation la stratégie de vaccination par palier et groupes de populations pourrait bien voler en éclats.
"Il faut vraiment qu'on laisse les gens se faire vacciner, sans vaccin l'activité ne reprendra pas," craint Adriana Minchella, la présidente du Cediv et gérante d'Ellipse Voyage.
La patronne du réseau de distribution a d'ailleurs décidé de mettre à disposition son agence pour vacciner les Biterrois et Biterroises.
Toutefois, si l'inquiétude est mesurée, la véritable question ne serait pas le rythme de la vaccination.
"Sur la vitesse de vaccination, c’est en train de se régler. Après nous devons vacciner au plus vite 17 millions de Français, les fameuses personnes dites à risque.
Or, nous sommes certains au grand maximum d’avoir les stocks pour la moitié d’entre elles. Donc sur le volume, oui je suis inquiet," confie Jean-François Rial, le PDG Voyageurs du Monde.
Malgré tout, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a essayé de déminer le sujet, mercredi 6 janvier 2021.
Concernant le vaccin Pfizer/BioNTech, la France aurait à ce jour un total d’un million de doses et recevra 500 000 doses supplémentaires par semaine. Des chiffres toutefois assez éloignés de l'urgence de la situation.
Certes la campagne est d'une tragique lenteur, mais depuis le début de la semaine le gouvernement a décidé de passer la seconde après le recadrage du président de la République.
"Attendons un peu avant de porter des jugements politiquement orientés ou à l'emporte-pièce sur le succès de l'opération. Elle a démarré il y a à peine 10 jours !
Et comme on dit chez moi, "c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses", temporise Lionel Rabiet, le fondateur et directeur de Voyages d'exception.
La foire n'est pas près de se terminer, puisque l'évènement devrait s'étendre sur de nombreux mois, même si l'exécutif a annoncé pouvoir disposer de 500 centres de vaccination, d'ici la 3e semaine de janvier.
De plus, il est désormais possible pour les Français souhaitant se voir administrer la 1ère dose du vaccin de se déclarer sur l'application TousAntiCovid. Face à l'urgence de la situation la stratégie de vaccination par palier et groupes de populations pourrait bien voler en éclats.
"Il faut vraiment qu'on laisse les gens se faire vacciner, sans vaccin l'activité ne reprendra pas," craint Adriana Minchella, la présidente du Cediv et gérante d'Ellipse Voyage.
La patronne du réseau de distribution a d'ailleurs décidé de mettre à disposition son agence pour vacciner les Biterrois et Biterroises.
Toutefois, si l'inquiétude est mesurée, la véritable question ne serait pas le rythme de la vaccination.
"Sur la vitesse de vaccination, c’est en train de se régler. Après nous devons vacciner au plus vite 17 millions de Français, les fameuses personnes dites à risque.
Or, nous sommes certains au grand maximum d’avoir les stocks pour la moitié d’entre elles. Donc sur le volume, oui je suis inquiet," confie Jean-François Rial, le PDG Voyageurs du Monde.
Malgré tout, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a essayé de déminer le sujet, mercredi 6 janvier 2021.
Concernant le vaccin Pfizer/BioNTech, la France aurait à ce jour un total d’un million de doses et recevra 500 000 doses supplémentaires par semaine. Des chiffres toutefois assez éloignés de l'urgence de la situation.
La reprise... ce n'est pas pour maintenant, mais alors pour quand ?
Cette contre-publicité malheureuse fait surtout craindre le pire à la profession.
Après une année 2020 quasiment blanche, 2021 représentait l'espoir de voir l'activité reprendre, sauf que les premiers jours de janvier font déjà craindre le pire.
"Quand les clients ne sont pas rassurés, ils ne se déplacent pas. Aujourd'hui c'est l'immobilisme total, nous n'avons aucune perspective. Le gouvernement s'auto-pénalise," prédit le patron du SETO.
Surtout que, dans le même temps, les stations de ski ne peuvent pas accueillir les skieurs et les frontières ont une fâcheuse tendance à se refermer. Ce climat quelque peu anxiogène n'est pas propice au voyage et encore moins au business.
"Plus lent sera le rythme de vaccination, plus lente sera la reprise pour le tourisme outgoing des Français vers l'étranger, mais également pour le tourisme incoming des étrangers vers la France.
La réouverture des frontières, au sein de "bulles" ou de "corridors" internationaux, ne pourra concerner que des pays ayant su maîtriser la pandémie via une forme d'immunité collective comparable," analyse Guillaume Linton.
Pour le moment la France ne fait pas partie des bons élèves et pourrait bien voir, dans les mois à venir, les autres pays sanctionner ses ressortissants en les empêchant de franchir leurs frontières.
Un scénario qui reste pour le moment à l'état de fiction, car la bataille s'annonce longue.
"Tant que nous aurons le sentiment que la France n'est pas au même niveau que ses voisins, il n'y aura pas d'espoir pour les vacances de février ou Pâques," pour Marc Chikli.
Pour l'heure ces échéances paraissent bien lointaines.
"J'espère que l'accélération de la vaccination promise par le gouvernement aura lieu. C'est vital pour nos métiers," plaide le directeur de Voyages d'Exception.
D'autant que si le gouvernement s'est engagé à tâtons dans la course contre la montre de la vaccination de sa population, c'est aussi parce que les Français sont des grands réfractaires aux vaccins express contre la covid-19.
Après une année 2020 quasiment blanche, 2021 représentait l'espoir de voir l'activité reprendre, sauf que les premiers jours de janvier font déjà craindre le pire.
"Quand les clients ne sont pas rassurés, ils ne se déplacent pas. Aujourd'hui c'est l'immobilisme total, nous n'avons aucune perspective. Le gouvernement s'auto-pénalise," prédit le patron du SETO.
Surtout que, dans le même temps, les stations de ski ne peuvent pas accueillir les skieurs et les frontières ont une fâcheuse tendance à se refermer. Ce climat quelque peu anxiogène n'est pas propice au voyage et encore moins au business.
"Plus lent sera le rythme de vaccination, plus lente sera la reprise pour le tourisme outgoing des Français vers l'étranger, mais également pour le tourisme incoming des étrangers vers la France.
La réouverture des frontières, au sein de "bulles" ou de "corridors" internationaux, ne pourra concerner que des pays ayant su maîtriser la pandémie via une forme d'immunité collective comparable," analyse Guillaume Linton.
Pour le moment la France ne fait pas partie des bons élèves et pourrait bien voir, dans les mois à venir, les autres pays sanctionner ses ressortissants en les empêchant de franchir leurs frontières.
Un scénario qui reste pour le moment à l'état de fiction, car la bataille s'annonce longue.
"Tant que nous aurons le sentiment que la France n'est pas au même niveau que ses voisins, il n'y aura pas d'espoir pour les vacances de février ou Pâques," pour Marc Chikli.
Pour l'heure ces échéances paraissent bien lointaines.
"J'espère que l'accélération de la vaccination promise par le gouvernement aura lieu. C'est vital pour nos métiers," plaide le directeur de Voyages d'Exception.
D'autant que si le gouvernement s'est engagé à tâtons dans la course contre la montre de la vaccination de sa population, c'est aussi parce que les Français sont des grands réfractaires aux vaccins express contre la covid-19.
"Nous devons aller vite au niveau européen voir mondial pour l'élaboration d'un passeport sanitaire"
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D’après un sondage Odoxa-Backbone consulting réalisé pour Franceinfo et le Figaro, publié dimanche 3 janvier, 58% des personnes "interrogées" ne veulent pas se faire vacciner.
Une affirmation que réfutent les professionnels du tourisme. "Je pense que c'est un faux débat. Le vaccin étant la seule solution fiable pour retrouver rapidement notre "vie d'avant".
Je suis convaincu que très rapidement, la grande majorité de nos concitoyens se fera vacciner, par esprit de responsabilité d'abord, pour protéger nos aînés dans nos propres familles, et par cette envie farouche de retrouver ce qui fait le sel de nos vies," croit savoir le PDG d'Asia.
Le son de cloche est le même pour les autres patrons interrogés. Surtout que le vaccin pourrait bien s'apparenter à un peu un super passeport international reconnu de tous.
"Le vaccin sera le sésame d'entrée des destinations. Le fait que les personnes voulant voyager doivent se vacciner va créer un climat de confiance autour du vaccin, mais aussi et surtout des populations," souhaite René-Marc Chikli.
Le tourisme ne sera plus le vilain petit canard propagateur de l'épidémie mondiale, mais bien le vecteur de confiance.
"Nous devons aller vite au niveau européen voir mondial pour l'élaboration d'un passeport sanitaire. Il doit être reconnu par la majorité des Etats. Ce serait révolutionnaire," rapporte Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage.
Cette précieuse clé digitale devrait non seulement comporter le vaccin, mais aussi les tests PCR ou antigéniques, afin de retracer le parcours sanitaire du voyageur.
"C'est un sujet dont devrait se saisir le gouvernement français. Nous allons en parler prochainement avec Jean-Baptiste Lemoyne."
En attendant que la France définisse un vrai plan vaccinal d'ampleur et tant que celui-ci ne portera pas ses fruits, les professionnels demandent à l'Etat de mettre la main à la poche.
Pour le patron du SETO, du moment qu'il n'y a pas de chiffre d'affaires, le gouvernement devra payer les charges fixes, mais ce n'est pas tout.
"Nous devons, comme c'est le cas pour la restauration, bénéficier d'un chômage partiel à 100% au-delà de la fin janvier et ce tout au long de la crise," clame le patron de Voyageurs du monde.
Car nouvelle année ou pas, vaccination ou pas, le tourisme doit se préparer encore à quelques mois de souffrances. La reprise ce n'est pas pour maintenant ni pour demain.
"Dans ces conditions, je ne vois aucun redémarrage avant mai au plus tôt, voire même juillet. Et une véritable fin de cette histoire qu’au mieux en octobre ou à la fin de l'année 2021," prédit Jean-François Rial.
Espérons que sa prophétie se réalise, car avec la covid-19 pour le moment nous voguons de mauvaises surprises en décevantes nouvelles.
Une affirmation que réfutent les professionnels du tourisme. "Je pense que c'est un faux débat. Le vaccin étant la seule solution fiable pour retrouver rapidement notre "vie d'avant".
Je suis convaincu que très rapidement, la grande majorité de nos concitoyens se fera vacciner, par esprit de responsabilité d'abord, pour protéger nos aînés dans nos propres familles, et par cette envie farouche de retrouver ce qui fait le sel de nos vies," croit savoir le PDG d'Asia.
Le son de cloche est le même pour les autres patrons interrogés. Surtout que le vaccin pourrait bien s'apparenter à un peu un super passeport international reconnu de tous.
"Le vaccin sera le sésame d'entrée des destinations. Le fait que les personnes voulant voyager doivent se vacciner va créer un climat de confiance autour du vaccin, mais aussi et surtout des populations," souhaite René-Marc Chikli.
Le tourisme ne sera plus le vilain petit canard propagateur de l'épidémie mondiale, mais bien le vecteur de confiance.
"Nous devons aller vite au niveau européen voir mondial pour l'élaboration d'un passeport sanitaire. Il doit être reconnu par la majorité des Etats. Ce serait révolutionnaire," rapporte Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage.
Cette précieuse clé digitale devrait non seulement comporter le vaccin, mais aussi les tests PCR ou antigéniques, afin de retracer le parcours sanitaire du voyageur.
"C'est un sujet dont devrait se saisir le gouvernement français. Nous allons en parler prochainement avec Jean-Baptiste Lemoyne."
En attendant que la France définisse un vrai plan vaccinal d'ampleur et tant que celui-ci ne portera pas ses fruits, les professionnels demandent à l'Etat de mettre la main à la poche.
Pour le patron du SETO, du moment qu'il n'y a pas de chiffre d'affaires, le gouvernement devra payer les charges fixes, mais ce n'est pas tout.
"Nous devons, comme c'est le cas pour la restauration, bénéficier d'un chômage partiel à 100% au-delà de la fin janvier et ce tout au long de la crise," clame le patron de Voyageurs du monde.
Car nouvelle année ou pas, vaccination ou pas, le tourisme doit se préparer encore à quelques mois de souffrances. La reprise ce n'est pas pour maintenant ni pour demain.
"Dans ces conditions, je ne vois aucun redémarrage avant mai au plus tôt, voire même juillet. Et une véritable fin de cette histoire qu’au mieux en octobre ou à la fin de l'année 2021," prédit Jean-François Rial.
Espérons que sa prophétie se réalise, car avec la covid-19 pour le moment nous voguons de mauvaises surprises en décevantes nouvelles.