Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage a fait un point sur l'activité tourisme - Photo CE
A l'occasion de la Convention des Entreprises du Voyage Centre Ouest qui s'est déroulée au Kappa Club Agdal Medina à Marrakech, Jean-Pierre Mas, Président des EDV a fait un point sur l'activité des ventes tourisme.
Entre janvier et octobre 2022, le volume d'affaires du secteur ressort stable pour un nombre de dossiers en baisse de 15% par rapport à la même période en 2019. "Ce n'est pas un détail" avance t-il.
Lire aussi : Accompagnement des entreprises : les EDV lancent un plan national
Pour l'hiver prochain, les réservations réalisées à date au 1er novembre pour la période décembre 2022 - mars 2023 font apparaître un nombre de dossiers en baisse de 28% pour un volume d'affaires également en retrait de 6% versus 2019.
"Je ne suis pas inquiet sur la baisse du volume d'affaires. Il y a un raccourcissement des délais entre la prise de décision et le voyage. Le retard devrait donc être rattrapé" précise Jean-Pierre Mas.
En revanche, la baisse du nombre de dossiers est plus préoccupante. "C'est juste énorme" souligne le Président des EDV. Elle est d'autant plus inquiétante qu'elle s'est accentuée depuis un mois perdant 2 points de pourcentage.
Lire aussi : J.-P. Mas (EdV) redoute le retour à un nouvel élitisme du voyage
Entre janvier et octobre 2022, le volume d'affaires du secteur ressort stable pour un nombre de dossiers en baisse de 15% par rapport à la même période en 2019. "Ce n'est pas un détail" avance t-il.
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Pour l'hiver prochain, les réservations réalisées à date au 1er novembre pour la période décembre 2022 - mars 2023 font apparaître un nombre de dossiers en baisse de 28% pour un volume d'affaires également en retrait de 6% versus 2019.
"Je ne suis pas inquiet sur la baisse du volume d'affaires. Il y a un raccourcissement des délais entre la prise de décision et le voyage. Le retard devrait donc être rattrapé" précise Jean-Pierre Mas.
En revanche, la baisse du nombre de dossiers est plus préoccupante. "C'est juste énorme" souligne le Président des EDV. Elle est d'autant plus inquiétante qu'elle s'est accentuée depuis un mois perdant 2 points de pourcentage.
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"Nous faisons des dossiers plus importants avec 6, 7 voire 10 participants"
Dans les faits, les opérateurs de voyages ont moins de clients mais ils dépensent plus. Un constat général qui traduit ce qui se passe concrètement dans les agences de voyages.
"Nous vendons de plus gros voyages, plus longs. Nous travaillons énormément sur les voyages à la carte qui demandent beaucoup d'échanges. C'est plus qualitatif" illustre Ludovic Delalande gérant du mini-réseau Le Monde by Delalande (4 agences à Vierzon, Bourges, Châteauroux, et Issoudun).
Même scénario du côté d'Eden Tour (22 agences dans l'Ouest) : "nous faisons effectivement des dossiers plus importants avec 6, 7 voire 10 participants. Ce sont des familles avec grands-parents, parents et petits-enfants, ou des groupes d'amis" poursuit Isabelle Jaecques, directrice commerciale du réseau.
"Chez nous ils ne voyagent pas forcément plus longtemps, on reste quand même sur un schéma de 8 jours. Je pense que pendant la crise, les gens ont vécu les uns loin des autres, et ils veulent se retrouver."
"Nous vendons de plus gros voyages, plus longs. Nous travaillons énormément sur les voyages à la carte qui demandent beaucoup d'échanges. C'est plus qualitatif" illustre Ludovic Delalande gérant du mini-réseau Le Monde by Delalande (4 agences à Vierzon, Bourges, Châteauroux, et Issoudun).
Même scénario du côté d'Eden Tour (22 agences dans l'Ouest) : "nous faisons effectivement des dossiers plus importants avec 6, 7 voire 10 participants. Ce sont des familles avec grands-parents, parents et petits-enfants, ou des groupes d'amis" poursuit Isabelle Jaecques, directrice commerciale du réseau.
"Chez nous ils ne voyagent pas forcément plus longtemps, on reste quand même sur un schéma de 8 jours. Je pense que pendant la crise, les gens ont vécu les uns loin des autres, et ils veulent se retrouver."
Pour les budgets plus serrés, ça peut vite devenir compliqué
Franck Autret, directeur du réseau de distribution du groupe Salaün fait la même analyse : "Nous enregistrons des budgets de plus en plus importants avec notamment beaucoup de tribus.
Depuis le 2e confinement nous voyons que les clients veulent se faire plaisir. Le "Revenge Travel" nous le voyons sur une catégorie de personnes qui souhaitent faire le voyage qu'ils ont eu toujours envie de réaliser"
Les agences du Groupe Salaün ont enregistré une hausse de 15% du panier moyen entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022 par rapport à 2018 - 2019.
En revanche de l'autre côté du spectre, pour les budgets plus serrés ça peut vite devenir compliqué.
"La France est coupée en deux" résume Jean-Pierre Mas "L'inflation impacte un nombre important de Français qui ont du mal à finir les fins de mois.
Ceux qui venaient chez nous en entrée de gamme sont touchés par ce phénomène et n'ont pas pris de vacances cet été ou ne sont pas passés par le secteur intermédié. Ils n'envisagent pas de partir cet hiver."
Depuis le 2e confinement nous voyons que les clients veulent se faire plaisir. Le "Revenge Travel" nous le voyons sur une catégorie de personnes qui souhaitent faire le voyage qu'ils ont eu toujours envie de réaliser"
Les agences du Groupe Salaün ont enregistré une hausse de 15% du panier moyen entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022 par rapport à 2018 - 2019.
En revanche de l'autre côté du spectre, pour les budgets plus serrés ça peut vite devenir compliqué.
"La France est coupée en deux" résume Jean-Pierre Mas "L'inflation impacte un nombre important de Français qui ont du mal à finir les fins de mois.
Ceux qui venaient chez nous en entrée de gamme sont touchés par ce phénomène et n'ont pas pris de vacances cet été ou ne sont pas passés par le secteur intermédié. Ils n'envisagent pas de partir cet hiver."
"Cela risque d'être un phénome de long terme"
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"Nous avons raté des dossiers car ils étaient trop chers" abonde Isabelle Jaecques. "Pour les vacances de Pâques par exemple, il va falloir un certain budget pour pouvoir partir."
Un constat partagé par Franck Autret : "avec des tarifs aériens en hausse et un taux de change défavorable certains budgets ne passent pas. Les produits basiques ont de plus en plus de mal à être vendus. J'ai en tête le cas d'une famille de 4 qui voulait partir à Majorque et qui n'a pas validé le dossier qui se montait à 6000 €..."
Bénédicte Le Brun, directrice de BLB Tourisme tente malgré tout de s'adapter : "J'ai une clientèle importante de saisonniers, qui après avoir travaillé tout l'été souhaite partir en vacances. Les budgets ne sont pas extraordinaires, mais on s'adapte. C'est sur que c'est moins rémunérateur".
S'adapter donc encore et toujours... y a t-il un autre choix ? Pour Jean-Pierre Mas pas vraiment car ces disparités pourraient bien s'accentuer : "cela risque d'être un phénomène à long terme et cela nécessite de nous y préparer !".
Après le "ouf" de soulagement de la sortie de crise, les opérateurs de voyages et de séjour doivent encore et toujours se retrousser les manches dans un contexte instable marqué par l’inflation, un dollar fort, la guerre en Ukraine et les questions liées au climat...
Un constat partagé par Franck Autret : "avec des tarifs aériens en hausse et un taux de change défavorable certains budgets ne passent pas. Les produits basiques ont de plus en plus de mal à être vendus. J'ai en tête le cas d'une famille de 4 qui voulait partir à Majorque et qui n'a pas validé le dossier qui se montait à 6000 €..."
Bénédicte Le Brun, directrice de BLB Tourisme tente malgré tout de s'adapter : "J'ai une clientèle importante de saisonniers, qui après avoir travaillé tout l'été souhaite partir en vacances. Les budgets ne sont pas extraordinaires, mais on s'adapte. C'est sur que c'est moins rémunérateur".
S'adapter donc encore et toujours... y a t-il un autre choix ? Pour Jean-Pierre Mas pas vraiment car ces disparités pourraient bien s'accentuer : "cela risque d'être un phénomène à long terme et cela nécessite de nous y préparer !".
Après le "ouf" de soulagement de la sortie de crise, les opérateurs de voyages et de séjour doivent encore et toujours se retrousser les manches dans un contexte instable marqué par l’inflation, un dollar fort, la guerre en Ukraine et les questions liées au climat...