Le patron du Shift Project souffle le chaud et le froid sur l'actualité
Il est devenu l'une des figures nationales les plus écoutées et influentes sur le sujet du changement climatique, Jean-Marc Jancovici est aussi un fervent défenseur de la taxe carbone.
Invité de la matinale de France Inter, ce jeudi, l'ingénieur est revenu l'urgence de la situation et l'inexorable besoin de passer à l'action.
"Les émissions de CO2 ne peuvent pas croitre indéfiniment, ni même rester constantes, cela n'existe pas dans un monde fini. La seule question est de savoir : qu'est-ce qui les fera baisser un jour ?
Est-ce notre volonté ou les évènements extrêmes ? Je rappelle que le pic de production de pétrole conventionnel date de 2008, celle de pétrole de sable bitumineux sans doute de 2018, nous allons devoir faire avec moins" expliquait au micro de la radio, Jean-Marc Jancovici.
Sauf que pour le moment, seuls le covid et le Conflit en Ukraine ont poussé les pays à agir. Le premier par un arrêt total de l'économie mondiale et des voyages, l'autre par une sobriété en raison de potentielles pénuries d'énergie.
Il est devenu l'une des figures nationales les plus écoutées et influentes sur le sujet du changement climatique, Jean-Marc Jancovici est aussi un fervent défenseur de la taxe carbone.
Invité de la matinale de France Inter, ce jeudi, l'ingénieur est revenu l'urgence de la situation et l'inexorable besoin de passer à l'action.
"Les émissions de CO2 ne peuvent pas croitre indéfiniment, ni même rester constantes, cela n'existe pas dans un monde fini. La seule question est de savoir : qu'est-ce qui les fera baisser un jour ?
Est-ce notre volonté ou les évènements extrêmes ? Je rappelle que le pic de production de pétrole conventionnel date de 2008, celle de pétrole de sable bitumineux sans doute de 2018, nous allons devoir faire avec moins" expliquait au micro de la radio, Jean-Marc Jancovici.
Sauf que pour le moment, seuls le covid et le Conflit en Ukraine ont poussé les pays à agir. Le premier par un arrêt total de l'économie mondiale et des voyages, l'autre par une sobriété en raison de potentielles pénuries d'énergie.
Croissance verte : "C'est un mythe" selon Jean-Marc Jancovici
Les solutions ne viendront pas des COP.
Alors que ces réunions internationales s'empilent comme des éditions du dictionnaire Larousse, les émissions de gaz à effet de serre vont établir un nouveau record en 2022.
"Il y a des COP depuis 1995, le fonctionnement même d'une COP fait que ça ne peut pas contraindre des pays qui ne voudraient pas avancer sur le sujet.
Elles sont régies par des processus onusiens, sauf au Conseil de sécurité, toutes les décisions sont prises à l'unanimité par consensus," résume de façon amère, l'ingénieur.
Nous comprenons bien par cette illustration, que la solution ne puisse être internationale, sauf évènement externe du type épidémie ou guerre mondiale.
Le problème doit être traité au niveau européen, voire national. Sauf que même à ce niveau, l'actuel gouvernement mise encore sur une croissance verte qui est une utopie, à en croire le patron du Shift Project.
"C'est un mythe, Elisabeth Borne fait un métier qui consiste à dire que tout est sous contrôle. Pas de croissance économique, pour l'Etat veut dire croissance qui baisse des recettes fiscales et spectre du chômage.
La révolution industrielle nous a sorti des énergies renouvelables, représentant la totalité de l'énergie. Nous verrons si cette transition aura un intérêt dans un contexte sans mondialisation," prédit celui qui est aussi membre du Haut Conseil pour le climat auprès du Premier ministre.
Alors que ces réunions internationales s'empilent comme des éditions du dictionnaire Larousse, les émissions de gaz à effet de serre vont établir un nouveau record en 2022.
"Il y a des COP depuis 1995, le fonctionnement même d'une COP fait que ça ne peut pas contraindre des pays qui ne voudraient pas avancer sur le sujet.
Elles sont régies par des processus onusiens, sauf au Conseil de sécurité, toutes les décisions sont prises à l'unanimité par consensus," résume de façon amère, l'ingénieur.
Nous comprenons bien par cette illustration, que la solution ne puisse être internationale, sauf évènement externe du type épidémie ou guerre mondiale.
Le problème doit être traité au niveau européen, voire national. Sauf que même à ce niveau, l'actuel gouvernement mise encore sur une croissance verte qui est une utopie, à en croire le patron du Shift Project.
"C'est un mythe, Elisabeth Borne fait un métier qui consiste à dire que tout est sous contrôle. Pas de croissance économique, pour l'Etat veut dire croissance qui baisse des recettes fiscales et spectre du chômage.
La révolution industrielle nous a sorti des énergies renouvelables, représentant la totalité de l'énergie. Nous verrons si cette transition aura un intérêt dans un contexte sans mondialisation," prédit celui qui est aussi membre du Haut Conseil pour le climat auprès du Premier ministre.
"L'avion et né et va mourir avec le pétrole" selon Jean-Marc Jancovici
Si le président du think-tank est connu pour ses envolées pour une économie décarbonée, il a aussi ses ambigüités, avec notamment une appétence forte pour le nucléaire.
Cette source de production serait selon lui, l'une des solutions miracles pour opérer la transition de façon rapide et sûre.
Sauf que nous voyons actuellement les limites de la technologie, avec des réacteurs à l'arrêt en France, faisant craindre des pénuries pour l'hiver à venir. Pour en revenir à l'actualité, alors que les actions se multiplient dans les musées et les expositions de par le monde.
"Les soupes sur les tableaux c'est anecdotique. Nous avons sali une vitre. Je ne considère pas que ce soit plus immoral que quelque chose d'autre.
Je peux comprendre le sentiment d'exaspération d'une partie des gens face à la mollesse pour avancer, alors même qu'une partie de l'opinion publique comprend que nous allons devoir changer des choses," analyse Jean-Marc Jancovici.
Et d'ailleurs une partie même de la population française critique ouvertement le tourisme pour son impact sur le changement climatique, pour l'ingénieur, à l'avenir il sera nécessaire de limiter drastiquement le nombre de vols à 3 ou 4 dans une vie, aussi pour les riches ou les pauvres.
Cette source de production serait selon lui, l'une des solutions miracles pour opérer la transition de façon rapide et sûre.
Sauf que nous voyons actuellement les limites de la technologie, avec des réacteurs à l'arrêt en France, faisant craindre des pénuries pour l'hiver à venir. Pour en revenir à l'actualité, alors que les actions se multiplient dans les musées et les expositions de par le monde.
"Les soupes sur les tableaux c'est anecdotique. Nous avons sali une vitre. Je ne considère pas que ce soit plus immoral que quelque chose d'autre.
Je peux comprendre le sentiment d'exaspération d'une partie des gens face à la mollesse pour avancer, alors même qu'une partie de l'opinion publique comprend que nous allons devoir changer des choses," analyse Jean-Marc Jancovici.
Et d'ailleurs une partie même de la population française critique ouvertement le tourisme pour son impact sur le changement climatique, pour l'ingénieur, à l'avenir il sera nécessaire de limiter drastiquement le nombre de vols à 3 ou 4 dans une vie, aussi pour les riches ou les pauvres.
"Entre 3 ou 4 vols dans une vie.
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Et Léa Salamé d'interroger son invité de la matinale sur les voyages familiaux, ceux qui rentrent dans leur pays d'origine ou voyage pour le travail et pas seulement pour les vacances.
Que leur dire et comment faire ?
"L'avion représente 8% du pétrole mondial, il est né avec le pétrole et va mourir avec lui. Il n'existe pas de solution technique à l'échelle (industrielle, ndlr) pour conserver les quelques milliards de passagers aériens par an.
Ils verront moins souvent leur famille.
Pour gérer moins, il existe deux options : gérer par les prix ou les quantités. Je trouve que de gérer par les quantités est plus égalitaire que par les prix. Après ça peut être 2 ou 5 vols, je n'ai pas fait les calculs.
Les gens qui prennent l'avion pour aller dans un hôtel club, un voyage organisé, la découverte des autres civilisations est un terme qui peut paraitre exagéré," conclut Jean-Marc Jancovici.
Le secteur du tourisme prend (en partie) lui aussi conscience de l'urgence.
Depuis quelque temps, Jean-Pierre Mas (article) ou encore Jean-François Rial (article) ne cesse à longueur de discours de parler d'un quota carbone, pour limiter les émissions de la population.
Une idée qui fait son bonhomme de chemin, alors même que la solution miracle pour décarboner l'aérien est toujours attendue, à l'échelle industrielle et sans flambée des prix.
Que leur dire et comment faire ?
"L'avion représente 8% du pétrole mondial, il est né avec le pétrole et va mourir avec lui. Il n'existe pas de solution technique à l'échelle (industrielle, ndlr) pour conserver les quelques milliards de passagers aériens par an.
Ils verront moins souvent leur famille.
Pour gérer moins, il existe deux options : gérer par les prix ou les quantités. Je trouve que de gérer par les quantités est plus égalitaire que par les prix. Après ça peut être 2 ou 5 vols, je n'ai pas fait les calculs.
Les gens qui prennent l'avion pour aller dans un hôtel club, un voyage organisé, la découverte des autres civilisations est un terme qui peut paraitre exagéré," conclut Jean-Marc Jancovici.
Le secteur du tourisme prend (en partie) lui aussi conscience de l'urgence.
Depuis quelque temps, Jean-Pierre Mas (article) ou encore Jean-François Rial (article) ne cesse à longueur de discours de parler d'un quota carbone, pour limiter les émissions de la population.
Une idée qui fait son bonhomme de chemin, alors même que la solution miracle pour décarboner l'aérien est toujours attendue, à l'échelle industrielle et sans flambée des prix.