"si les offices de tourisme ne mettent pas en avant l'expertise humaine et si elles ne jouent pas collectif, elles risquent de se planter" selon Ludovic Dublanchet - Crédit photo : ET 15
TourMaG.com - Présentes dans le paysage touristique depuis maintenant plus d'une décennie, les rencontres e-tourisme de Pau auront-elles lieu ?
Laurent-Pierre Gilliard : Elles auront lieu c'est certain, aux dates prévues à savoir du 13 au 15 octobre 2020.
Nous avons travaillé durant tout le confinement sur deux scénarios, avec l'un plutôt optimiste et sans grand changement au programme, puis un autre d'une manifestation totalement virtuelle.
Le scénario le plus probable vers lequel nous nous dirigeons est celui d'une édition normale. Nous avons assez rapidement éludé l'idée d'un salon à mi-chemin entre le virtuel et le présentiel, car vous prenez les inconvénients des deux, avec le paiement des salles et des solutions technologiques.
En indicateur que nous avons, concernant l'attractivité de l'évènement dans le contexte que vous connaissez, les réservations des stands sont positives, avec déjà une trentaine de stands ayant trouvé preneur, en l'espace de vingt jours.
L'engouement est aussi bien palpable du côté des grands acteurs que des start-up. Un seul exposant historique ne viendra pas.
TourMaG.com - Malgré tout, vous semblez relativement optimistes...
Ludovic Dublanchet : Les échos que nous avons, étant que les participants habituels ont une envie particulière de se retrouver, sur ce qui pourrait être une des premières occasions de se rencontrer depuis la crise sanitaire.
Nous avons toujours eu à coeur de pousser la convivialité lors de l'événement, comme vous le savez, ce qui explique sans doute aussi la grande volonté de se retrouver.
Toutefois, il ne faut pas se leurrer la crise touche tout le monde, les participants des rencontres e-tourisme de Pau ne seront pas épargnés, avec des budgets en baisse.
Entre la grande envie de se revoir et les contraintes budgétaires, nous ne pouvons pas juger des conséquences sur l'affluence, mais il est sûr que l'édition sera particulière.
Laurent-Pierre Gilliard : Si les réservations des stands sont ouvertes, concernant l'inscription des participants, nous avons volontairement attendu courant juillet pour le faire.
Nous en saurons plus aussi bien sur l'aspect sanitaire du pays, que des possibilités et les besoins des institutionnels de se retrouver.
Par contre concernant le programme et dans un secteur en mouvement permanent, il sera publié tardivement afin de voir ce qu'il se passe dans les semaines à venir.
Laurent-Pierre Gilliard : Elles auront lieu c'est certain, aux dates prévues à savoir du 13 au 15 octobre 2020.
Nous avons travaillé durant tout le confinement sur deux scénarios, avec l'un plutôt optimiste et sans grand changement au programme, puis un autre d'une manifestation totalement virtuelle.
Le scénario le plus probable vers lequel nous nous dirigeons est celui d'une édition normale. Nous avons assez rapidement éludé l'idée d'un salon à mi-chemin entre le virtuel et le présentiel, car vous prenez les inconvénients des deux, avec le paiement des salles et des solutions technologiques.
En indicateur que nous avons, concernant l'attractivité de l'évènement dans le contexte que vous connaissez, les réservations des stands sont positives, avec déjà une trentaine de stands ayant trouvé preneur, en l'espace de vingt jours.
L'engouement est aussi bien palpable du côté des grands acteurs que des start-up. Un seul exposant historique ne viendra pas.
TourMaG.com - Malgré tout, vous semblez relativement optimistes...
Ludovic Dublanchet : Les échos que nous avons, étant que les participants habituels ont une envie particulière de se retrouver, sur ce qui pourrait être une des premières occasions de se rencontrer depuis la crise sanitaire.
Nous avons toujours eu à coeur de pousser la convivialité lors de l'événement, comme vous le savez, ce qui explique sans doute aussi la grande volonté de se retrouver.
Toutefois, il ne faut pas se leurrer la crise touche tout le monde, les participants des rencontres e-tourisme de Pau ne seront pas épargnés, avec des budgets en baisse.
Entre la grande envie de se revoir et les contraintes budgétaires, nous ne pouvons pas juger des conséquences sur l'affluence, mais il est sûr que l'édition sera particulière.
Laurent-Pierre Gilliard : Si les réservations des stands sont ouvertes, concernant l'inscription des participants, nous avons volontairement attendu courant juillet pour le faire.
Nous en saurons plus aussi bien sur l'aspect sanitaire du pays, que des possibilités et les besoins des institutionnels de se retrouver.
Par contre concernant le programme et dans un secteur en mouvement permanent, il sera publié tardivement afin de voir ce qu'il se passe dans les semaines à venir.
Confinement : "c'est une période qui devrait laisser des traces au niveau des managers des destinations"
Autres articles
Ludovic Dublanchet : Sur la programmation, nous sommes plus en difficulté, car des sujets qui sont très importants aujourd'hui peuvent être totalement anachroniques dans quelques mois et inversement.
Dès le début du confinement, nous avions commencé à plancher sur les différents sujets que nous aurions pu aborder, mais aujourd'hui nous nous rendons compte qu'ils sont décalés.
D'ici octobre 2020, une partie de la saison ce sera déroulée, donc nous aurons les premiers retours, puis il y aura les analyses des nombreuses campagnes de communication, etc.
Nous nous laissons jusqu'à début septembre, pour pouvoir communiquer un programme solide.
TourMaG.com - Pour s'intéresser un peu à vos participants que sont les destinations. Quel est l'état de l'art ?
Ludovic Dublanchet : Malheureusement et contrairement aux alertes lancées par des acteurs et patrons de CRT, nous n'avons pas pu ou su éviter la cacophonie de la communication des territoires.
Même si certains ont dit qu'il fallait se regrouper sous une seule bannière qu'elle soit régionale ou départementale, pour éviter la gabegie, globalement c'est ce qu'il se passe.
La raison étant que les élus aiment voir leurs destinations affichées un peu partout, et c'est difficile pour eux de se ranger sous la bannière d'une autre.
Après pendant la crise, nous avons vu que les budgets et les ressources humaines n'ont pas vraiment eu d'impact sur la capacité de réaction et d'action.
Des petites structures ont été très réactives, alors que d'autres plus importantes n'ont quasiment rien changé à leur communication en ligne, comme si rien ne s'était passé, avec le souci de rendre service aux habitants alors que d'autres ont disparu des radars.
Là aussi des analyses intéressantes devront être menées, tout comme sur les réseaux sociaux. C'est une période qui devrait laisser des traces au niveau des managers des destinations, avec des enseignements aussi bien sur la technologie que sur l'humain.
Laurent-Pierre Gilliard : De juin à août, nous serons en phase en observation des pratiques du terrain, Ludovic a les deux pieds dans le monde du tourisme, et moi un dans les start-up.
Justement dans ce dernier milieu, l'impact de la crise a été très faible. Nous nous attendions à une vague destructrice à UNITEC, où nous accompagnons 120 start-up, mais concrètement seulement 12 ont des problèmes.
Et sur ces jeunes pousses fragilisées, les trois quarts l'étaient avant la crise, la covid n'a fait qu'accélérer leurs problématiques, les autres se sont complétement adaptées.
Par exemple, une start-up qui a un marché au niveau mondial, a ouvert des licences gratuites de son produit, permettant alors de toucher 70% de son marché mondial, ce qui aurait pris habituellement des années.
Entre les pratiques commerciales mises en place pour toucher les consommateurs ou les nouveaux modes de travail, il sera intéressant de croiser les regards des start-up avec ceux des institutionnels.
Dès le début du confinement, nous avions commencé à plancher sur les différents sujets que nous aurions pu aborder, mais aujourd'hui nous nous rendons compte qu'ils sont décalés.
D'ici octobre 2020, une partie de la saison ce sera déroulée, donc nous aurons les premiers retours, puis il y aura les analyses des nombreuses campagnes de communication, etc.
Nous nous laissons jusqu'à début septembre, pour pouvoir communiquer un programme solide.
TourMaG.com - Pour s'intéresser un peu à vos participants que sont les destinations. Quel est l'état de l'art ?
Ludovic Dublanchet : Malheureusement et contrairement aux alertes lancées par des acteurs et patrons de CRT, nous n'avons pas pu ou su éviter la cacophonie de la communication des territoires.
Même si certains ont dit qu'il fallait se regrouper sous une seule bannière qu'elle soit régionale ou départementale, pour éviter la gabegie, globalement c'est ce qu'il se passe.
La raison étant que les élus aiment voir leurs destinations affichées un peu partout, et c'est difficile pour eux de se ranger sous la bannière d'une autre.
Après pendant la crise, nous avons vu que les budgets et les ressources humaines n'ont pas vraiment eu d'impact sur la capacité de réaction et d'action.
Des petites structures ont été très réactives, alors que d'autres plus importantes n'ont quasiment rien changé à leur communication en ligne, comme si rien ne s'était passé, avec le souci de rendre service aux habitants alors que d'autres ont disparu des radars.
Là aussi des analyses intéressantes devront être menées, tout comme sur les réseaux sociaux. C'est une période qui devrait laisser des traces au niveau des managers des destinations, avec des enseignements aussi bien sur la technologie que sur l'humain.
Laurent-Pierre Gilliard : De juin à août, nous serons en phase en observation des pratiques du terrain, Ludovic a les deux pieds dans le monde du tourisme, et moi un dans les start-up.
Justement dans ce dernier milieu, l'impact de la crise a été très faible. Nous nous attendions à une vague destructrice à UNITEC, où nous accompagnons 120 start-up, mais concrètement seulement 12 ont des problèmes.
Et sur ces jeunes pousses fragilisées, les trois quarts l'étaient avant la crise, la covid n'a fait qu'accélérer leurs problématiques, les autres se sont complétement adaptées.
Par exemple, une start-up qui a un marché au niveau mondial, a ouvert des licences gratuites de son produit, permettant alors de toucher 70% de son marché mondial, ce qui aurait pris habituellement des années.
Entre les pratiques commerciales mises en place pour toucher les consommateurs ou les nouveaux modes de travail, il sera intéressant de croiser les regards des start-up avec ceux des institutionnels.
"Créer un Booking ou un Airbnb à la Française, n'est pas réaliste..."
TourMaG.com - Comment avez-vous observé le débat lancé par le secrétaire d'Etat en charge du tourisme, sur l'OTA à la Française ?
Ludovic Dublanchet : Au niveau des professionnels, créer un Booking ou un Airbnb à la Française, n'est pas réaliste, je pense que tout le monde en est conscient. Je crois que ce sont plutôt les mots malheureux lachés par la direction de la communication d'un cabinet ministériel, plutôt que des services techniques connaissant réellement le sujet.
Ce n'était qu'une formule de communication pour les médias, derrière cela et dans les budgets dédiés au tourisme nous voyons que ce projet n'existe pas.
Il sera important que nous ayons des discussions sur les réels projets qui naitront de ces potentiels investissements de l'Etat et à qui ils vont bénéficier.
Dans le secteur, nous avons l'habitude de ces serpents de mer qui reviennent souvent et qui n'ont pas donné lieu à des grandes réussites, malgré des investissements pharaonesques.
Laurent-Pierre Gilliard : Il sera nécessaire de revenir sur le sujet, que ce soit celui-là, ou l'application Stop Covid qui coutera très cher, mais restera un échec monumental, malgré que techniquement le projet est très bon.
Les gros projets étatiques pour englober tout le monde, je n'y crois pas, le rôle du politique n'est pas attendu sur ces sujets, il doit être dans l'accompagnement, la fédération, plutôt que d'imposer un choix, comme le plan informatique des années 80.
Ludovic Dublanchet : Cela pose quand même la question de l'institutionnel dans ce milieu là, ce n'est pas à lui de vendre des nuitées.
Nous nous rendons compte que même si le secteur privé a été demandeur des campagnes de communication, il est le premier à les critiquer, au final quel est le vrai rôle de l'institutionnel ? D'accueillir et orienter les touristes ?
Toute cette période doit permettre de repenser, les missions de base, nous avons vu beaucoup d'acteurs totalement largués. C'est peut être ça le rôle de l'insitutionnel local, d'être le relai de ce qu'il se passe au niveau national.
Laurent-Pierre Gilliard : Vous comprenez mieux pourquoi nous allons continuer de rapprocher les acteurs privés de leurs homologues publics, avec les notamment les start-up.
Ces dernières auront, lors des rencontres e-tourisme de Pau une salle entièrement dédiée et elles auront un contenu totalement pour elles.
Ludovic Dublanchet : Au niveau des professionnels, créer un Booking ou un Airbnb à la Française, n'est pas réaliste, je pense que tout le monde en est conscient. Je crois que ce sont plutôt les mots malheureux lachés par la direction de la communication d'un cabinet ministériel, plutôt que des services techniques connaissant réellement le sujet.
Ce n'était qu'une formule de communication pour les médias, derrière cela et dans les budgets dédiés au tourisme nous voyons que ce projet n'existe pas.
Il sera important que nous ayons des discussions sur les réels projets qui naitront de ces potentiels investissements de l'Etat et à qui ils vont bénéficier.
Dans le secteur, nous avons l'habitude de ces serpents de mer qui reviennent souvent et qui n'ont pas donné lieu à des grandes réussites, malgré des investissements pharaonesques.
Laurent-Pierre Gilliard : Il sera nécessaire de revenir sur le sujet, que ce soit celui-là, ou l'application Stop Covid qui coutera très cher, mais restera un échec monumental, malgré que techniquement le projet est très bon.
Les gros projets étatiques pour englober tout le monde, je n'y crois pas, le rôle du politique n'est pas attendu sur ces sujets, il doit être dans l'accompagnement, la fédération, plutôt que d'imposer un choix, comme le plan informatique des années 80.
Ludovic Dublanchet : Cela pose quand même la question de l'institutionnel dans ce milieu là, ce n'est pas à lui de vendre des nuitées.
Nous nous rendons compte que même si le secteur privé a été demandeur des campagnes de communication, il est le premier à les critiquer, au final quel est le vrai rôle de l'institutionnel ? D'accueillir et orienter les touristes ?
Toute cette période doit permettre de repenser, les missions de base, nous avons vu beaucoup d'acteurs totalement largués. C'est peut être ça le rôle de l'insitutionnel local, d'être le relai de ce qu'il se passe au niveau national.
Laurent-Pierre Gilliard : Vous comprenez mieux pourquoi nous allons continuer de rapprocher les acteurs privés de leurs homologues publics, avec les notamment les start-up.
Ces dernières auront, lors des rencontres e-tourisme de Pau une salle entièrement dédiée et elles auront un contenu totalement pour elles.
Start-up : "Au niveau du financement, nous allons devoir observer une période d'attentisme"
TourMaG.com - Pour faire un focus sur les start-up justement, vous êtes le patron d'une structure qui les accompagne, craignez-vous qu'il y ait moins d'initiatives individuelles dans les années à venir après une telle crise ?
Laurent-Pierre Gilliard : Nous accompagnons 120 projets chaque année, avec une rotation de 40 entrées pour 40 sorties annuellement, pour 150 candidatures par an, donc une dizaine par mois.
Pendant le confinement, nous n'avons eu aucune candidature, dès le déconfinement tout a repris et depuis fin juin, cela ne s'arrête pas. Je pense qu'au niveau des porteurs de projet, il n'y a pas de réelles inquiétudes, mais nous sommes plutôt inquiets du côté des financeurs.
Ceux qui ont investi dans les start-up, ils leur ont dit de se concentrer sur leurs fondamentaux, en vendant leurs produits, mais en n'embauchant plus personne et ne développant plus de projets.
Au niveau du financement, nous allons devoir observer une période d'attentisme, là encore les acteurs publics sont importants, car ils continuent et ont les moyens d'investir.
Ludovic Dublanchet : Au niveau des initiatives individuelles, je pense que beaucoup de travailleurs ont pris goût au télétravail et à cette forme de liberté.
De plus, les médias communiquent beaucoup plus sur les gros plans sociaux des grandes entreprises que sur les petites boites qui se cassent la figue. Et pour les jeunes générations qui avaient déjà une appétence pour l'auto-entrepreneuriat, la situation va plutôt les encourager dans cette voie.
Au lieu de signer un beau contrat chez Airbus, tout en sachant que lors de la prochaine crise, ils seront les prochains à être débarqués, l'opportunité de créer sa propre entreprise ne sera pas dévalorisée par la crise.
Une chose est importante pour l'ensemble du secteur, privé comme public, nous nous sommes rendu compte de l'importance que les Français accordent aux vacances.
Le tourisme a beaucoup été mis en avant et je pense que pour toutes les personnes qui travaillent dans le domaine le message est fort. Les Français sont prêts à beaucoup de sacrifices y compris, dans une période aussi délicate, pour bénéficier d'une semaine de décompression.
TourMaG.com - Nous en revenons à l'utilité sociale du tourisme...
Ludovic Dublanchet : Il y a eu beaucoup de débats sur l'utilité sociale du tourisme, pendant toute sa période. Devons-nous continuer à faire des promotions pour attirer des Chinois ou des Américains, quand 50 % des Français restent enfermés chez eux tout l'été ?
Cette crise remet en question la façon dont nous pratiquons individuellement le tourisme et collectivement comment nous le promouvons.
L'utilité sociale du tourisme est revenue sur le devant de la scène, je pense.
Laurent-Pierre Gilliard : Nous accompagnons 120 projets chaque année, avec une rotation de 40 entrées pour 40 sorties annuellement, pour 150 candidatures par an, donc une dizaine par mois.
Pendant le confinement, nous n'avons eu aucune candidature, dès le déconfinement tout a repris et depuis fin juin, cela ne s'arrête pas. Je pense qu'au niveau des porteurs de projet, il n'y a pas de réelles inquiétudes, mais nous sommes plutôt inquiets du côté des financeurs.
Ceux qui ont investi dans les start-up, ils leur ont dit de se concentrer sur leurs fondamentaux, en vendant leurs produits, mais en n'embauchant plus personne et ne développant plus de projets.
Au niveau du financement, nous allons devoir observer une période d'attentisme, là encore les acteurs publics sont importants, car ils continuent et ont les moyens d'investir.
Ludovic Dublanchet : Au niveau des initiatives individuelles, je pense que beaucoup de travailleurs ont pris goût au télétravail et à cette forme de liberté.
De plus, les médias communiquent beaucoup plus sur les gros plans sociaux des grandes entreprises que sur les petites boites qui se cassent la figue. Et pour les jeunes générations qui avaient déjà une appétence pour l'auto-entrepreneuriat, la situation va plutôt les encourager dans cette voie.
Au lieu de signer un beau contrat chez Airbus, tout en sachant que lors de la prochaine crise, ils seront les prochains à être débarqués, l'opportunité de créer sa propre entreprise ne sera pas dévalorisée par la crise.
Une chose est importante pour l'ensemble du secteur, privé comme public, nous nous sommes rendu compte de l'importance que les Français accordent aux vacances.
Le tourisme a beaucoup été mis en avant et je pense que pour toutes les personnes qui travaillent dans le domaine le message est fort. Les Français sont prêts à beaucoup de sacrifices y compris, dans une période aussi délicate, pour bénéficier d'une semaine de décompression.
TourMaG.com - Nous en revenons à l'utilité sociale du tourisme...
Ludovic Dublanchet : Il y a eu beaucoup de débats sur l'utilité sociale du tourisme, pendant toute sa période. Devons-nous continuer à faire des promotions pour attirer des Chinois ou des Américains, quand 50 % des Français restent enfermés chez eux tout l'été ?
Cette crise remet en question la façon dont nous pratiquons individuellement le tourisme et collectivement comment nous le promouvons.
L'utilité sociale du tourisme est revenue sur le devant de la scène, je pense.
Ministère du tourisme : "tout le monde est bien conscient qu'une telle création ne changerait rien"
TourMaG.com - Les territoires se sont peut-être trompés de cible en parlant assez peu aux locaux préférant draguer les New-Yorkais ou autres...
Ludovic Dublanchet : il y a malheureusement très peu de destinations à s'intéresser à la population locale, alors qu'elle génère la majeure partie du chiffre d'affaires hormis quelques grandes exceptions.
Après vous avez l'office de tourisme d'Evreux qui a fait énormément de bruit en se transformant en un comptoir des loisirs, affirmant ne pas être une destination touristique, mais que son rôle était d'animer la localité et ses habitants.
Beaucoup ont trouvé l'initiative géniale, mais très peu ont opéré la même transformation.
De plus la limite des 100 km a démontré que la coopération entre territoires voisins est extrêmement rare, même s'il y a eu quelques exemples. Je pense que le tourisme institutionnel est arrivé à un moment similaire à ce qu'ont connu les agences de voyages avec internet.
A force d'avoir des conseillers en séjours qui n'avaient aucune valeur, ni expertise, le client s'est vite rendu compte qu'il n'y avait aucun intérêt à continuer d'utiliser ce service. Les agences de voyages qui ont survécu sont celles qui ont mis en avant l'expertise humaine.
Je pense que les offices de tourisme vont connaître la même chose, si elles ne mettent pas en avant l'expertise humaine et si elles ne jouent pas collectives, elles risquent de se planter.
Si chacun continue de dépenser ses petits budgets, dans des petits spots publicitaires, avec des petites audiences, c'est le cas pour les communications en ligne, un moment nous allons nous planter et le secteur privé ne voudra plus financer cela.
TourMaG.com - Le tourisme institutionnel est quand même très politisé...
Ludovic Dublanchet : Il y a probablement un petit coup de poing sur la table à mettre, pour arrêter d'utiliser ces structures comme un outil de promotion également politique.
Les élections municipales qui se sont tenues vont peut-être permettre de repenser le tourisme, avec des nouveaux élus.
TourMaG.com - Cela rejoint quelque peu le débat sur la création d'un ministère du tourisme pour driver le secteur. Chaque maire ou élu local est son propre ministre du tourisme, cela ne peut plus continuer.
Ludovic Dublanchet : Le coup du secrétaire d'Etat, ministre, sous-ministre au tourisme... A l'arrivée, tout le monde est bien conscient qu'une telle création ne changerait rien.
Je trouve quand même qu'il y a un signal positif avec la création d'ADN Tourisme, réunissant trois fédérations d'acteurs institutionnels. Le message envoyé est bon, ils veulent travailler ensemble et se rendent compte que pour peser, il faut faire un travail en commun.
Les structures se rendent compte qu'il faut une taille critique pour exister afin d'apporter des services aux acteurs locaux et aux touristes, nous avions jusque-là de trop petites structures.
Nous allons tous prendre conscience que les communications post-covid sont inefficaces et qu'elles gaspillent beaucoup d'argent, c'est le moment de frapper un bon coup pour arrêter tout ça.
Ludovic Dublanchet : il y a malheureusement très peu de destinations à s'intéresser à la population locale, alors qu'elle génère la majeure partie du chiffre d'affaires hormis quelques grandes exceptions.
Après vous avez l'office de tourisme d'Evreux qui a fait énormément de bruit en se transformant en un comptoir des loisirs, affirmant ne pas être une destination touristique, mais que son rôle était d'animer la localité et ses habitants.
Beaucoup ont trouvé l'initiative géniale, mais très peu ont opéré la même transformation.
De plus la limite des 100 km a démontré que la coopération entre territoires voisins est extrêmement rare, même s'il y a eu quelques exemples. Je pense que le tourisme institutionnel est arrivé à un moment similaire à ce qu'ont connu les agences de voyages avec internet.
A force d'avoir des conseillers en séjours qui n'avaient aucune valeur, ni expertise, le client s'est vite rendu compte qu'il n'y avait aucun intérêt à continuer d'utiliser ce service. Les agences de voyages qui ont survécu sont celles qui ont mis en avant l'expertise humaine.
Je pense que les offices de tourisme vont connaître la même chose, si elles ne mettent pas en avant l'expertise humaine et si elles ne jouent pas collectives, elles risquent de se planter.
Si chacun continue de dépenser ses petits budgets, dans des petits spots publicitaires, avec des petites audiences, c'est le cas pour les communications en ligne, un moment nous allons nous planter et le secteur privé ne voudra plus financer cela.
TourMaG.com - Le tourisme institutionnel est quand même très politisé...
Ludovic Dublanchet : Il y a probablement un petit coup de poing sur la table à mettre, pour arrêter d'utiliser ces structures comme un outil de promotion également politique.
Les élections municipales qui se sont tenues vont peut-être permettre de repenser le tourisme, avec des nouveaux élus.
TourMaG.com - Cela rejoint quelque peu le débat sur la création d'un ministère du tourisme pour driver le secteur. Chaque maire ou élu local est son propre ministre du tourisme, cela ne peut plus continuer.
Ludovic Dublanchet : Le coup du secrétaire d'Etat, ministre, sous-ministre au tourisme... A l'arrivée, tout le monde est bien conscient qu'une telle création ne changerait rien.
Je trouve quand même qu'il y a un signal positif avec la création d'ADN Tourisme, réunissant trois fédérations d'acteurs institutionnels. Le message envoyé est bon, ils veulent travailler ensemble et se rendent compte que pour peser, il faut faire un travail en commun.
Les structures se rendent compte qu'il faut une taille critique pour exister afin d'apporter des services aux acteurs locaux et aux touristes, nous avions jusque-là de trop petites structures.
Nous allons tous prendre conscience que les communications post-covid sont inefficaces et qu'elles gaspillent beaucoup d'argent, c'est le moment de frapper un bon coup pour arrêter tout ça.
"J'ai envoyé pas mal de monde suivre les visites virtuelles d'Albi sous Minecraft..."
TourMaG.com - Pour finir, le tourisme a énormément phosphoré sur son avenir. En tant qu'observateurs aiguisés, avez-vous des points ou des sujets qui vous ont interpellé ?
Laurent-Pierre Gilliard : En ce moment mon dada est tout ce qui tourne autour des mondes virtuels. J'ai envoyé pas mal de monde suivre les visites virtuelles d'Albi sous Minecraft (jeu vidéo, ndlr).
La réaction de mon entourage à ce sujet m'a interpellé, car les jeunes gamers sont relativement étrangers aux visites avec des guides se sont pris au jeu, de la visite de la ville, car l'environnement les accrochait et l'histoire leur plaisait.
Inversement des personnes âgées totalement étrangères aux jeux vidéo, ce sont plongés dans l'environnement. Dans les deux cas, les discours des guides et l'enrobage ont donné envié au public d'aller visiter Albi en vrai.
D'autant plus que Minecraft est très éloigné de la réalité (le jeu est très pixelisé, il ressemble plutôt au Lego, ndlr). La réalité virtuelle reste encore trop tôt et pas prête, mais je sens que la période va donner un coup de pouce la montée en puissance de cette technologie.
Ludovic Dublanchet : Pour aller dans ce sens nous avons vu que beaucoup de musées virtuels sont remontés à la surface, alors qu'ils dormaient au fin fond des sous-rubriques des sites.
Il y a de plus en plus de discours de touristes qui disent qu'ils se déplaceront moins, donc la visite virtuelle sera un moyen de visiter des lieux où ils n'iront jamais.
Alors que tout le monde rigolait ou se moquait de cette technologie, le regard est en train de changer un peu. Tout comme le virage de la durabilité du tourisme, où l'institutionnel aura un rôle fort, sous peine d'avoir énormément de soucis.
Laurent-Pierre Gilliard : En ce moment mon dada est tout ce qui tourne autour des mondes virtuels. J'ai envoyé pas mal de monde suivre les visites virtuelles d'Albi sous Minecraft (jeu vidéo, ndlr).
La réaction de mon entourage à ce sujet m'a interpellé, car les jeunes gamers sont relativement étrangers aux visites avec des guides se sont pris au jeu, de la visite de la ville, car l'environnement les accrochait et l'histoire leur plaisait.
Inversement des personnes âgées totalement étrangères aux jeux vidéo, ce sont plongés dans l'environnement. Dans les deux cas, les discours des guides et l'enrobage ont donné envié au public d'aller visiter Albi en vrai.
D'autant plus que Minecraft est très éloigné de la réalité (le jeu est très pixelisé, il ressemble plutôt au Lego, ndlr). La réalité virtuelle reste encore trop tôt et pas prête, mais je sens que la période va donner un coup de pouce la montée en puissance de cette technologie.
Ludovic Dublanchet : Pour aller dans ce sens nous avons vu que beaucoup de musées virtuels sont remontés à la surface, alors qu'ils dormaient au fin fond des sous-rubriques des sites.
Il y a de plus en plus de discours de touristes qui disent qu'ils se déplaceront moins, donc la visite virtuelle sera un moyen de visiter des lieux où ils n'iront jamais.
Alors que tout le monde rigolait ou se moquait de cette technologie, le regard est en train de changer un peu. Tout comme le virage de la durabilité du tourisme, où l'institutionnel aura un rôle fort, sous peine d'avoir énormément de soucis.