Les écoles de tourisme font-elles les frais de la crise liée à l'épidémie de covid-19 - Depositphotos.com Ozero 1504
Le secteur du tourisme fait face à une crise sans précédent.
La pandémie de Covid-19 a mis à genoux les entreprises : agences de voyages, tour-opérateurs, compagnies aériennes et réceptifs font les frais des restrictions voyages et autres quarantaines imposées par les pays.
Un véritable séisme secoue la profession dont les secousses se ressentent sur les écoles et formations de tourisme spécialisées sur ces métiers.
Après avoir dû gérer le suivi des étudiants à distance pendant le confinement et la fin de l'année scolaire 2020, cette rentrée n'est pas de tout repos pour certains établissements.
Ils font les frais eux aussi des répercussions de la crise. "C'est compliqué", résume Mathieu Faurie, directeur de l'Ecole des Professionnels de tourisme (EPT - groupe AFTRAL), spécialisée sur le métier d'agent de voyages et qui fonctionne uniquement sur le mode de l'alternance.
Avec une profession à l'arrêt, difficile en effet de trouver des contrats pros ou d'apprentissage aux nouveaux étudiants.
"Le nombre de contrats signés est en baisse", reconnaît Mathieu Faurie, "et les quelques entreprises qui recrutent sont tournées vers le digital ou sur des niches, mais c'est très compliqué pour les étudiants.
Nous leur disons de tenir bon et d'être prêts pour la reprise d'autant que le gouvernement a rallongé les délais pour trouver une entreprise."
La pandémie de Covid-19 a mis à genoux les entreprises : agences de voyages, tour-opérateurs, compagnies aériennes et réceptifs font les frais des restrictions voyages et autres quarantaines imposées par les pays.
Un véritable séisme secoue la profession dont les secousses se ressentent sur les écoles et formations de tourisme spécialisées sur ces métiers.
Après avoir dû gérer le suivi des étudiants à distance pendant le confinement et la fin de l'année scolaire 2020, cette rentrée n'est pas de tout repos pour certains établissements.
Ils font les frais eux aussi des répercussions de la crise. "C'est compliqué", résume Mathieu Faurie, directeur de l'Ecole des Professionnels de tourisme (EPT - groupe AFTRAL), spécialisée sur le métier d'agent de voyages et qui fonctionne uniquement sur le mode de l'alternance.
Avec une profession à l'arrêt, difficile en effet de trouver des contrats pros ou d'apprentissage aux nouveaux étudiants.
"Le nombre de contrats signés est en baisse", reconnaît Mathieu Faurie, "et les quelques entreprises qui recrutent sont tournées vers le digital ou sur des niches, mais c'est très compliqué pour les étudiants.
Nous leur disons de tenir bon et d'être prêts pour la reprise d'autant que le gouvernement a rallongé les délais pour trouver une entreprise."
Des mesures mises en place par le gouvernement
En effet, face à la crise, le gouvernement a pris plusieurs mesures de relance en faveur de l’apprentissage..
Une aide de 5 000 euros pour un apprenti de moins de 18 ans et de 8 000 euros pour un apprenti majeur (par contrat préparant à un diplôme jusqu’au niveau master) sont ainsi accordées aux entreprises qui recrutent un étudiant en alternance (sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés, avec conditions pour celles au dessus de 250 salariés).
Et pour les jeunes entrant en formation entre le 1er août et le 31 décembre 2020, un délai de 6 mois - contre 3 mois précédemment - leur est accordé pour trouver une entreprise avec laquelle signer un contrat d’apprentissage. Ils ont ainsi jusqu'à la fin février.
Une aide de 5 000 euros pour un apprenti de moins de 18 ans et de 8 000 euros pour un apprenti majeur (par contrat préparant à un diplôme jusqu’au niveau master) sont ainsi accordées aux entreprises qui recrutent un étudiant en alternance (sans condition pour les entreprises de moins de 250 salariés, avec conditions pour celles au dessus de 250 salariés).
Et pour les jeunes entrant en formation entre le 1er août et le 31 décembre 2020, un délai de 6 mois - contre 3 mois précédemment - leur est accordé pour trouver une entreprise avec laquelle signer un contrat d’apprentissage. Ils ont ainsi jusqu'à la fin février.
"Certaines grosses structures ont fermé les robinets"
Kevin Giraudeau, directeur communication et recrutement de l'EFHT, rencontre la même problématique : "déjà lorsque nous interrogeons nos anciens élèves qui sont en poste, ce n'est pas évident pour eux, donc pour les étudiants...
Nous sommes dans le flou, les restrictions actuelles n'incitent pas les entreprises à recruter. S'il n'y a pas de clients pour les agences et les tour-opérateurs... nous ne pouvons pas les inventer malheureusement".
Comme pour les étudiants de l'EPT, ceux qui arrivent à trouver des contrats pro ou d'apprentissage se sont tournés vers les start-up et le digital "car certaines grosses structures ont fermé les robinets" assure Kevin Giraudeau.
Résultat, l'EFHT proposera à ceux sans contrat de continuer la formation en ne payant que les mois restants.
Des difficultés que rencontrent Eva, 21 ans, étudiante au CFA Stephenson à Paris : "c'est démoralisant", nous confie-t-elle.
"Pourtant notre école nous aide énormément, mais les structures qui recrutent telles que les bowling, les mini-golfs ne sont pas ce que je recherche. Je suis découragée, je m'étais engagée dans deux voies différentes avant et j'avais enfin trouvé ce que je voulais faire... Mais dans le secteur des agences, des aéroports, c'est bouché".
Et pourtant toutes les écoles ne font pas grise mine.
Nous sommes dans le flou, les restrictions actuelles n'incitent pas les entreprises à recruter. S'il n'y a pas de clients pour les agences et les tour-opérateurs... nous ne pouvons pas les inventer malheureusement".
Comme pour les étudiants de l'EPT, ceux qui arrivent à trouver des contrats pro ou d'apprentissage se sont tournés vers les start-up et le digital "car certaines grosses structures ont fermé les robinets" assure Kevin Giraudeau.
Résultat, l'EFHT proposera à ceux sans contrat de continuer la formation en ne payant que les mois restants.
Des difficultés que rencontrent Eva, 21 ans, étudiante au CFA Stephenson à Paris : "c'est démoralisant", nous confie-t-elle.
"Pourtant notre école nous aide énormément, mais les structures qui recrutent telles que les bowling, les mini-golfs ne sont pas ce que je recherche. Je suis découragée, je m'étais engagée dans deux voies différentes avant et j'avais enfin trouvé ce que je voulais faire... Mais dans le secteur des agences, des aéroports, c'est bouché".
Et pourtant toutes les écoles ne font pas grise mine.
L'IEFT se recentre sur Lyon
Du côté de l'IEFT à Lyon, Antoinette Martin-Lise, la directrice, se veut moins alarmiste même si elle a fait le choix de recentraliser sur Lyon la plupart des formations, fermant plusieurs cursus à Paris. "Dans la capitale il reste le MBA et le 2e cursus de BTS, mais ce n'est pas uniquement pour des raisons liées à la crise sanitaire, c'est aussi pour des raisons organisationnelles", précise-t-elle.
Ses équipes ont mis à profit la période de confinement pour travailler sur de nouvelles approches : "nous nous sommes demandés la manière dont il fallait s'adresser aux 18-25 ans qui seront en charge de construire les modèles de demain".
Tourné vers l'Hospitality, l'événementiel, l'hôtellerie et le marketing, l'IEFT assure que l'année 2020-2021 sera un bon cru : "Nous avons un doublement des contrats d'apprentissage par rapport à 2019, boostés par les nouvelles mesures gouvernementales", explique-t-elle.
Son point d'ancrage à Lyon joue sans doute en sa faveur avec de nouvelles opportunités pour les étudiants. "De nouveaux acteurs se tournent vers nous pour l'alternance : les institutionnels, les hébergements insolites, les campings comme Huttopia, mais aussi des entreprises situées à la montagne ou encore en Ardèche. Nous suivons les nouvelles tendances", ajoute la directrice.
Elle reconnaît toutefois que pour le BTS tourisme, tout n'est pas si fluide, mais elle tempère : "il est certain que nous avons moins d'agences de voyages, mais ce n'est pas non plus la catastrophe. Et puis nous avons toujours eu des difficultés dans ce secteur.
Toutefois certaines structures touristiques qui ne sont pas des agences, telles que les associations par exemple, ont saisi l'opportunité de l'apprentissage".
Ses équipes ont mis à profit la période de confinement pour travailler sur de nouvelles approches : "nous nous sommes demandés la manière dont il fallait s'adresser aux 18-25 ans qui seront en charge de construire les modèles de demain".
Tourné vers l'Hospitality, l'événementiel, l'hôtellerie et le marketing, l'IEFT assure que l'année 2020-2021 sera un bon cru : "Nous avons un doublement des contrats d'apprentissage par rapport à 2019, boostés par les nouvelles mesures gouvernementales", explique-t-elle.
Son point d'ancrage à Lyon joue sans doute en sa faveur avec de nouvelles opportunités pour les étudiants. "De nouveaux acteurs se tournent vers nous pour l'alternance : les institutionnels, les hébergements insolites, les campings comme Huttopia, mais aussi des entreprises situées à la montagne ou encore en Ardèche. Nous suivons les nouvelles tendances", ajoute la directrice.
Elle reconnaît toutefois que pour le BTS tourisme, tout n'est pas si fluide, mais elle tempère : "il est certain que nous avons moins d'agences de voyages, mais ce n'est pas non plus la catastrophe. Et puis nous avons toujours eu des difficultés dans ce secteur.
Toutefois certaines structures touristiques qui ne sont pas des agences, telles que les associations par exemple, ont saisi l'opportunité de l'apprentissage".
Le devoir d'une école : l'insertion professionnelle
Tout comme l'IEFT, l'ESCAET ne constate aucune problématique de recrutement des nouveaux étudiants pour la rentrée programmée le 5 octobre 2020.
"La crise n'a pas d'impact sur cette rentrée", assure Laurie Larchez, directrice des opérations.
Petite différence et pas des moindres avec les écoles précédentes, l'ESCAET ne propose pas de contrat en alternance mais des stages à plein temps à partir de mars pour les MBA deuxième année ou début mai pour les autres diplômes.
"Nos étudiants vont être en formation pendant 5 à 7 mois selon les filières, donc nous ne sommes pas inquiets pour les stages qui n'interviendront qu'à la fin du premier trimestre, voire deuxième trimestre 2021", explique Laurie Larchez, qui rappelle que "le devoir d'une école est l'insertion professionnelle".
Pour répondre à cette mission, l'ESCAET a ainsi recentrer des partenariats sur des acteurs qui ont des besoins : "nous allons recentrer nos thématiques sur celles où il y a des offres d'emploi. Nous nous orientons vers là où il y a du travail".
Elle constate en effet un changement dans les profils recherchés, orientés vers le digital et le commercial, mais aussi dans la nature des opérateurs : "effectivement nous n'avons aucune demande d'agences de voyages ou de tour-opérateurs.
Mais les acteurs de la culture, les prestataires de loisirs, les hébergeurs, les réceptifs, les institutionnels - Offices du tourisme, métropoles, etc. - se tournent vers nous, tout comme des acteurs qui font du sur-mesure et qui vendent la France".
Pour la directrice des opérations de l'ESCAET, le maître-mot reste l'agilité : "il faut rester souple pour revoir les programmes et pour savoir où on va emmener nos étudiants."
C'est en effet dans l'agilité que les organismes de formation trouveront la réponse. D'ailleurs certains mettent à profit cette période de crise pour réfléchir à de nouvelles pistes, à l'image de l'EPT qui préparer de nouveaux projets "forts"...
"La crise n'a pas d'impact sur cette rentrée", assure Laurie Larchez, directrice des opérations.
Petite différence et pas des moindres avec les écoles précédentes, l'ESCAET ne propose pas de contrat en alternance mais des stages à plein temps à partir de mars pour les MBA deuxième année ou début mai pour les autres diplômes.
"Nos étudiants vont être en formation pendant 5 à 7 mois selon les filières, donc nous ne sommes pas inquiets pour les stages qui n'interviendront qu'à la fin du premier trimestre, voire deuxième trimestre 2021", explique Laurie Larchez, qui rappelle que "le devoir d'une école est l'insertion professionnelle".
Pour répondre à cette mission, l'ESCAET a ainsi recentrer des partenariats sur des acteurs qui ont des besoins : "nous allons recentrer nos thématiques sur celles où il y a des offres d'emploi. Nous nous orientons vers là où il y a du travail".
Elle constate en effet un changement dans les profils recherchés, orientés vers le digital et le commercial, mais aussi dans la nature des opérateurs : "effectivement nous n'avons aucune demande d'agences de voyages ou de tour-opérateurs.
Mais les acteurs de la culture, les prestataires de loisirs, les hébergeurs, les réceptifs, les institutionnels - Offices du tourisme, métropoles, etc. - se tournent vers nous, tout comme des acteurs qui font du sur-mesure et qui vendent la France".
Pour la directrice des opérations de l'ESCAET, le maître-mot reste l'agilité : "il faut rester souple pour revoir les programmes et pour savoir où on va emmener nos étudiants."
C'est en effet dans l'agilité que les organismes de formation trouveront la réponse. D'ailleurs certains mettent à profit cette période de crise pour réfléchir à de nouvelles pistes, à l'image de l'EPT qui préparer de nouveaux projets "forts"...