L'année 2020 a été un accélérateur de particules à tous les niveaux.
La tendance bobo du local s'est imposée à tous, le télétravail est devenu la norme et le Do It Yourself l'occupation préférée des Français. Pour finir, la guéguerre entre IATA et les agences de voyages s'est transformée en un conflit armé.
Jusque-là,l'animosité ne se cantonnait qu'à des mots d'oiseaux lançait en l'air, des attaques par presse interposée, puis 2020 est arrivée.
Les compagnies ont décidé de ne plus rembourser les billets émis par les agences et surtout de leur complexifier la tâche. Des actions en justice et des attaques en règle ont été menées.
A tel point que pour parler de l'association, les interlocuteurs préfèrent se confier anonymement.
"C'est un animal à manier avec beaucoup de prudence. Il pourrait utiliser ce que je dis contre moi et mon entreprise, cela nous mettrait alors dans une situation plus que délicate," explique un professionnel.
Avec la crise sanitaire sans fin, IATA a quasiment le pouvoir de vie et de mort sur les agences de voyages. Et ça elle l'a bien compris.
Avec l'attribution ou non de la l'accréditation, l'organe de représentation des compagnies aériennes régulières continue de souffler le chaud, mais surtout le froid dans la distribution.
La tendance bobo du local s'est imposée à tous, le télétravail est devenu la norme et le Do It Yourself l'occupation préférée des Français. Pour finir, la guéguerre entre IATA et les agences de voyages s'est transformée en un conflit armé.
Jusque-là,l'animosité ne se cantonnait qu'à des mots d'oiseaux lançait en l'air, des attaques par presse interposée, puis 2020 est arrivée.
Les compagnies ont décidé de ne plus rembourser les billets émis par les agences et surtout de leur complexifier la tâche. Des actions en justice et des attaques en règle ont été menées.
A tel point que pour parler de l'association, les interlocuteurs préfèrent se confier anonymement.
"C'est un animal à manier avec beaucoup de prudence. Il pourrait utiliser ce que je dis contre moi et mon entreprise, cela nous mettrait alors dans une situation plus que délicate," explique un professionnel.
Avec la crise sanitaire sans fin, IATA a quasiment le pouvoir de vie et de mort sur les agences de voyages. Et ça elle l'a bien compris.
Avec l'attribution ou non de la l'accréditation, l'organe de représentation des compagnies aériennes régulières continue de souffler le chaud, mais surtout le froid dans la distribution.
Une évolution des critères financiers qui va dans le bon sens ?
"Nous souhaitons que les critères habituels qui s'appliquent pour les droits d'émissions ne soient pas suivis à la lettre. Sous peine de quoi le tissu industriel des voyagistes sera totalement dévasté.
Nous plaidons pour une année blanche 2020, pour que la liasse fiscale ne soit pas considérée dans les critères," martèle un Fabrice Dariot, le président de Bourse des Vols, remonté.
L'injonction à faire de 2020 un exercice fantôme, IATA l'aurait écoutée, ou du moins serait prête à desserrer l'étau dans lequel elle tient la distribution.
"IATA est entrée dans une démarche d'adaptation des critères dans une situation économique différente. Sur ce point-là, IATA a réagi positivement," se féliciterait presque Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises de Voyages.
L'association a annoncé suspendre le ratio référencé 1.2.2 dans les critères financiers locaux actuels. Ce ratio se traduit de la façon suivante, ainsi les capitaux propres divisés par la dette à long terme et les autres passifs à long terme doit être supérieur à 0,5.
Afin de détailler les nouveaux critères adoptés, une publication devrait intervenir dans les prochains jours.
Alors que pour le moment, les critères restent plus ou moins flous, les tractations iraient dans le bon sens. 2020 a quand même rebattu les cartes.
Les compagnies aériennes n'ont jamais été aussi vulnérables.
"IATA ne peut plus se draper dans le libéralisme sans limites. Il n'est pas possible de faire appel à l'argent public et d'un côté se revendiquer du libéralisme le plus sauvage," résume assez bien Fabrice Dariot.
Les compagnies sont devenues des colosses aux pieds argileux grandement embourbées dans grande vasière sans fond.
Nous plaidons pour une année blanche 2020, pour que la liasse fiscale ne soit pas considérée dans les critères," martèle un Fabrice Dariot, le président de Bourse des Vols, remonté.
L'injonction à faire de 2020 un exercice fantôme, IATA l'aurait écoutée, ou du moins serait prête à desserrer l'étau dans lequel elle tient la distribution.
"IATA est entrée dans une démarche d'adaptation des critères dans une situation économique différente. Sur ce point-là, IATA a réagi positivement," se féliciterait presque Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises de Voyages.
L'association a annoncé suspendre le ratio référencé 1.2.2 dans les critères financiers locaux actuels. Ce ratio se traduit de la façon suivante, ainsi les capitaux propres divisés par la dette à long terme et les autres passifs à long terme doit être supérieur à 0,5.
Afin de détailler les nouveaux critères adoptés, une publication devrait intervenir dans les prochains jours.
Alors que pour le moment, les critères restent plus ou moins flous, les tractations iraient dans le bon sens. 2020 a quand même rebattu les cartes.
Les compagnies aériennes n'ont jamais été aussi vulnérables.
"IATA ne peut plus se draper dans le libéralisme sans limites. Il n'est pas possible de faire appel à l'argent public et d'un côté se revendiquer du libéralisme le plus sauvage," résume assez bien Fabrice Dariot.
Les compagnies sont devenues des colosses aux pieds argileux grandement embourbées dans grande vasière sans fond.
L'accréditation Go Global concernera les agences locales pour quelles conséquences ?
Un changement de rôle qui pourrait faire infléchir la posture de IATA, un ressenti que partagera sans doute la majeure partie des agences de voyages, à la lecture des nouveaux critères.
"Les compagnies sont dans des situations financières dramatiques voire même mortelles.
Mais elles veulent continuer d'imposer des choses unilatéralement, comme si le monde était redevenu comme avant," confie exaspéré le professionnel préférant conserver l'anonymat.
Pourquoi ce courroux soudain ? Alors même que le patron des Entreprises du Voyage, pourtant très critique contre l'instance se félicitait des futurs accords.
Tout simplement, car IATA a décidé d’imposer un renforcement drastique des contrôles financiers auxquels sont soumis les distributeurs.
"A la base, cela concernait seulement les acteurs globaux du tourisme. Ils veulent appliquer un seuil d'émission à partir duquel n'importe quel agent qu'il soit global ou non, se verra appliquer les critères requis," nous partage le responsable.
Ainsi, à partir de 2021, les points de vente réalisant un volume d'émissions (pas d'affaires) de 5 millions de dollars (soit 4,12 millions d'euros), lors d'une période de 15 jours, devront répondre aux exigences de IATA.
Ainsi, les agences, quelle que soit leur taille, seront désormais soumises au même contrôle financier que les agences mondiales bénéficiant de l’accréditation Go Global.
Une décision d'autant plus pénalisante pour les acteurs européens, puisque le dollar s'effondre face à l'euro.
Si actuellement, cela ne concerne personne ou presque, tel que le dit si bien l'association, une fois que l'activité reprendra alors de nombreux acteurs français seront concernés.
Avec en premier lieu les entreprises du business travel, les OTA et les agences de voyages spécialisées dans la vente de billets d'avion.
"Nous allons devoir produire, avec une fréquence de publication soutenue, des ratios financiers et autres, comme sur la gestion du risque lié à la protection des données personnelles, ne répondant à aucune exigence légale ni statutaire d'une PME.
C'est impossible, et cela aura un coût très élevé."
En quelque sorte IATA veut imposer à des PME des reportings financiers qui ne sont même pas demandés à un groupe comme Total ou aux autres membres du CAC 40.
Le pire dans tout ça étant que la prise d'effet est quasi immédiate, puisqu'elle entrera en fonctions à partir de février 2021.
"Les compagnies sont dans des situations financières dramatiques voire même mortelles.
Mais elles veulent continuer d'imposer des choses unilatéralement, comme si le monde était redevenu comme avant," confie exaspéré le professionnel préférant conserver l'anonymat.
Pourquoi ce courroux soudain ? Alors même que le patron des Entreprises du Voyage, pourtant très critique contre l'instance se félicitait des futurs accords.
Tout simplement, car IATA a décidé d’imposer un renforcement drastique des contrôles financiers auxquels sont soumis les distributeurs.
"A la base, cela concernait seulement les acteurs globaux du tourisme. Ils veulent appliquer un seuil d'émission à partir duquel n'importe quel agent qu'il soit global ou non, se verra appliquer les critères requis," nous partage le responsable.
Ainsi, à partir de 2021, les points de vente réalisant un volume d'émissions (pas d'affaires) de 5 millions de dollars (soit 4,12 millions d'euros), lors d'une période de 15 jours, devront répondre aux exigences de IATA.
Ainsi, les agences, quelle que soit leur taille, seront désormais soumises au même contrôle financier que les agences mondiales bénéficiant de l’accréditation Go Global.
Une décision d'autant plus pénalisante pour les acteurs européens, puisque le dollar s'effondre face à l'euro.
Si actuellement, cela ne concerne personne ou presque, tel que le dit si bien l'association, une fois que l'activité reprendra alors de nombreux acteurs français seront concernés.
Avec en premier lieu les entreprises du business travel, les OTA et les agences de voyages spécialisées dans la vente de billets d'avion.
"Nous allons devoir produire, avec une fréquence de publication soutenue, des ratios financiers et autres, comme sur la gestion du risque lié à la protection des données personnelles, ne répondant à aucune exigence légale ni statutaire d'une PME.
C'est impossible, et cela aura un coût très élevé."
En quelque sorte IATA veut imposer à des PME des reportings financiers qui ne sont même pas demandés à un groupe comme Total ou aux autres membres du CAC 40.
Le pire dans tout ça étant que la prise d'effet est quasi immédiate, puisqu'elle entrera en fonctions à partir de février 2021.
Le vieux serpent de mer sur un paiement plus rapide de nouveau d'actualité !
"Je suis en désaccord total avec IATA sur ce point !
Les acteurs concernés ne peuvent pas répondre aux exigences de ces critères qui concernent habituellement des grands groupes internationaux," prévient Jean-Pierre Mas.
Nous sommes loin de la victoire annoncée, un peu plus haut. Surtout que la sanction est assez brutale, car à défaut d’y satisfaire l'agence devra se soumettre à un paiement plus rapide de ses émissions ou d’émettre une garantie bancaire.
Vous vous demandez alors en quoi le sujet concerne les agents de voyages et pourquoi l'industrie doit s'inquiéter de ce changement qui parait plutôt anecdotique ?
"Malgré la transparence annoncée par les compagnies, il n'y a aucune concertation.
Pour preuve, les EDV ont écrit à nos amis d'IATA en novembre pour dénoncer une décision brutale et unilatérale d'IATA," témoigne le professionnel. L'ECTAA a en fait de même, tout comme la BTA anglaise.
Ainsi, rien ne dit qu'une fois remplumés les transporteurs ne décident pas d'élargir les exigences de Go Global à un cercle de distributeurs encore plus large ou de resserrer son emprise.
D'autant, que pour tester ce modèle d'accréditation, 4 agences participaient au programme pilote, dont Thomas Cook.
"IATA veut un risque zéro, donc que 100% des montants soient couverts par une garantie.
Malgré tous les critères demandés, cela n'a pas permis de voir venir la plus grande défaillance de l'histoire de ce secteur. C'est tout bonnement absurde."
Surtout que derrière, ce petit mécanisme se cache un vieux serpent de mer de l'industrie.
En effet, les compagnies toutes plus ou moins mal en point, veulent récupérer le peu d'argent qui circule et se brancher directement à la source.
La question de la fréquence des paiements est à l'ordre du jour en France, à la demande des compagnies aériennes.
Les acteurs concernés ne peuvent pas répondre aux exigences de ces critères qui concernent habituellement des grands groupes internationaux," prévient Jean-Pierre Mas.
Nous sommes loin de la victoire annoncée, un peu plus haut. Surtout que la sanction est assez brutale, car à défaut d’y satisfaire l'agence devra se soumettre à un paiement plus rapide de ses émissions ou d’émettre une garantie bancaire.
Vous vous demandez alors en quoi le sujet concerne les agents de voyages et pourquoi l'industrie doit s'inquiéter de ce changement qui parait plutôt anecdotique ?
"Malgré la transparence annoncée par les compagnies, il n'y a aucune concertation.
Pour preuve, les EDV ont écrit à nos amis d'IATA en novembre pour dénoncer une décision brutale et unilatérale d'IATA," témoigne le professionnel. L'ECTAA a en fait de même, tout comme la BTA anglaise.
Ainsi, rien ne dit qu'une fois remplumés les transporteurs ne décident pas d'élargir les exigences de Go Global à un cercle de distributeurs encore plus large ou de resserrer son emprise.
D'autant, que pour tester ce modèle d'accréditation, 4 agences participaient au programme pilote, dont Thomas Cook.
"IATA veut un risque zéro, donc que 100% des montants soient couverts par une garantie.
Malgré tous les critères demandés, cela n'a pas permis de voir venir la plus grande défaillance de l'histoire de ce secteur. C'est tout bonnement absurde."
Surtout que derrière, ce petit mécanisme se cache un vieux serpent de mer de l'industrie.
En effet, les compagnies toutes plus ou moins mal en point, veulent récupérer le peu d'argent qui circule et se brancher directement à la source.
La question de la fréquence des paiements est à l'ordre du jour en France, à la demande des compagnies aériennes.
Vers un paiement hebdomadaire ?
Elle sera débattue lors d'un prochain groupe de travail et fera l'objet d'un vote étant à rappeler que les agences ne sont que consultées.
"C'est sûr la table. Elles veulent récupérer du cash au plus vite," prédit le professionnel.
Toutefois, il ne fait plus de doute, que les transporteurs veulent accélérer la tendance et profiter de la désorganisation du secteur, pour exiger un paiement toujours plus rapide.
Une hypothèse que réfute totalement le président des EDV.
"Nous ne sommes pas du tout disposés à ouvrir les discussions sur les délais de paiement.
Donner plus tôt de l'argent aux compagnies aériennes, alors qu'elles sont dans en fragilité structurelle extrêmement préoccupante c'est accroitre le risque des distributeurs et des clients," affirme Jean-Pierre Mas.
Pourtant une commission bilatérale abordera prochainement le sujet lors de sa prochaine réunion trimestrielle et l'avis des agents de voyages n'y est que consultatif.
Toutefois, il ne faut pas craindre une révolution, avec un délai de paiement réduit à néant, mais plutôt un resserrement.
"Nous voyons très bien ce qu'il va se passer. Les compagnies vont vouloir que l'Europe calque les USA avec un paiement hebdomadaire, au lieu de 2 fois par mois aujourd’hui.
Ce passage est gravé dans le marbre, ce n'est qu'une question de temps" pense savoir l'observateur.
Pour le moment, cela n'est que supposition. Si jamais la résolution est votée, alors il sera nécessaire que les politiques européens se penchent sur les garanties encore inexistantes dans l'aérien.
C'est encore un autre sujet, dans lequel les forces en présence paraissent bien déséquilibrées.
"C'est sûr la table. Elles veulent récupérer du cash au plus vite," prédit le professionnel.
Toutefois, il ne fait plus de doute, que les transporteurs veulent accélérer la tendance et profiter de la désorganisation du secteur, pour exiger un paiement toujours plus rapide.
Une hypothèse que réfute totalement le président des EDV.
"Nous ne sommes pas du tout disposés à ouvrir les discussions sur les délais de paiement.
Donner plus tôt de l'argent aux compagnies aériennes, alors qu'elles sont dans en fragilité structurelle extrêmement préoccupante c'est accroitre le risque des distributeurs et des clients," affirme Jean-Pierre Mas.
Pourtant une commission bilatérale abordera prochainement le sujet lors de sa prochaine réunion trimestrielle et l'avis des agents de voyages n'y est que consultatif.
Toutefois, il ne faut pas craindre une révolution, avec un délai de paiement réduit à néant, mais plutôt un resserrement.
"Nous voyons très bien ce qu'il va se passer. Les compagnies vont vouloir que l'Europe calque les USA avec un paiement hebdomadaire, au lieu de 2 fois par mois aujourd’hui.
Ce passage est gravé dans le marbre, ce n'est qu'une question de temps" pense savoir l'observateur.
Pour le moment, cela n'est que supposition. Si jamais la résolution est votée, alors il sera nécessaire que les politiques européens se penchent sur les garanties encore inexistantes dans l'aérien.
C'est encore un autre sujet, dans lequel les forces en présence paraissent bien déséquilibrées.