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Les Batons : la start-up qui souhaite bousculer l'ESF

"Les Batons" veut devenir la 1ère DNVB du ski


Si le digital touche universellement toute l’économie mondiale, il reste quelques poches de résistance. La montagne en est l’une des plus coriaces, mais c’était sans compter sur « Les Batons ». La jeune pousse se présente non seulement comme l’école de ski nouvelle génération et connectée, mais surtout comme la 1ère DNVB du secteur. DNV…quoi ? On vous explique tout avec Florent Palach, son créateur.


Rédigé par le Jeudi 28 Novembre 2019

Les Batons : la start-up qui souhaite bousculer l'ESF
Il faut bien se l’avouer, le digital a une capacité pour révolutionner n'importe quel secteur de l’économie.

Si la révolution industrielle a mis des siècles à s’imposer partout dans le monde, le numérique a une faculté rare à toucher toute notre vie et même dans les secteurs les plus inattendus.

Les agences de voyages ont connu l’arrivée en masse de concurrents sur la toile dès les années 2000, c’est maintenant à la montagne et aux fournisseurs de vacances au ski d’être touchés par le phénomène des start-up.

« Il y a énormément de comparateurs ou de plateformes de réservations qui fleurissent ces derniers temps, » explique Florent Palach, cofondateur de la start-up Les Batons.

Pour lui, l'aventure débute en 2018, avec un ami d'enfance. Tous deux fans de surf des neiges et de digital, ils décident de monter leur propre structure mais avec la volonté de révolutionner l'apprentissage du ski.

Le digital mais pour quoi faire ?

Après une phase d'observation et un postulat sans appel, ils constatent que « certaines écoles traditionnelles ont une image vieillissante ».

Pour redorer cette image et attirer les jeunes, le duo d'entrepreneurs a décidé de miser sur le digital.

« Nous avons écouté les clients des écoles et ce qui pèche le plus, ce n’est pas nécessairement le prix, mais la taille des groupes et surtout l’accompagnement des clients, » témoigne Florent Palach.

Dans un monde où la standardisation est de plus en plus rejetée, les usagers veulent des réponses et un accompagnement plus personnalisé.

La dernière saison a eu valeur de test. Pour cette première étape un annuaire des moniteurs a été créé. Pour la saison à venir, un nouveau palier va être franchi.

La start-up déploie en effet sa propre offre, avec sa flotte de professeurs chaussés de ski en partenariat avec l’ESI (Ecole de ski internationale), sur une plateforme dédiée.

« Nous ouvrons à Val Thorens, avec 10 moniteurs sélectionnés, dont 4 en équivalent temps plein, puis en distribuant les offres du syndicat à Val-d’Isère, Avoriaz et Les 2 Alpes. »

Pour se démarquer, les groupes sont limités à 8 apprentis skieurs et surtout Les Batons veut s’appuyer sur le digital pour créer un lien avec les clients.

Cela passe par une application fournissant de nombreuses informations pertinentes et intéressantes. Cet hiver 2019/2020 servira de test pour voir si les premières fonctionnalités seront utiles à la clientèle.

Non seulement les personnes y trouveront les horaires, des conseils, le lieu de rendez-vous, mais surtout des photos de la journée de ski, des commentaires personnalisés ou encore des badges, pour gamifier les traditionnels cours.

« Nous profitons des prochains mois pour expérimenter notre application, savoir ce qui marche, » espère le cofondateur de la jeune pousse.

D’ores et déjà, la petite équipe réfléchit à ajouter le tracking, pour permettre aux parents ou amis de rejoindre les élèves et sans doute la vidéo.

Des moniteurs transformés en influenceurs ?

L’objectif étant de créer du lien, mais aussi de réduire les frictions possibles, tout en créant une relation humaine.

« Un moniteur ne doit pas seulement être un filtre entre le touriste et le territoire, mais doit le faire vivre. Nous voulons créer une communauté connectée au tissu local, »

Si la principale difficulté reste de trouver les moniteurs, dans un secteur saisonnier, où le copinage est important, l’autre est de convertir les moniteurs à la relation digitale.

« Ce dernier point est primordial pour nous. Concrètement, l'animation digitale doit prendre 15 min du temps des moniteurs pour un cours collectif. Et notre travail sera d’automatiser au maximum cette tâche, » fixe Florent Palach, le cofondateur de la jeune pousse.

Une fois l’école de ski 2.0 expliquée, les deux compères, maintenant rejoints par un développeur professionnel, sont engagés dans la phase de commercialisation de leur activité.

Avec pour objectif d’engranger 250 000 euros de cours vendus sur la plateforme lors de l’hiver. Le plan de développement se veut ambitieux mais mesuré.

« Nous allons rester à Val Thorens toute la saison, pour comprendre et analyser la façon dont vit une école. Nous en sommes encore aux prémisses, mais nous voulons créer une stratégie marketing cohérente, afin de devenir la première DNVB des cours de ski.»

Les Batons veut ouvrir des écoles dans 80 stations

La DN…quoi ? Une fois de plus, le digital agrémente les discussions de mots barbares provenant majoritairement des pays anglo-saxons, d’où émane la start-up nation.

Le terme DNVB, pour Digitally Native Vertical Brands, est apparu à la fin de la dernière décennie, une création d'Andy Dunn créateur de la marque de vêtement Bonobos.

une création

« Aujourd’hui, les individus achètent de l’expérience… pas des produits, » selon Shantanu Narayen, le président d’Adobe, nous rapporte le site MBA MCI. Une DNVB maîtrise donc l’ensemble de la chaîne industrielle de la conception, la fabrication, la commercialisation, jusqu’à la distribution et la promotion des produits.

Ainsi, Les Batons souhaite maîtriser l’ensemble de son offre et c’est aussi une nouveauté, dans un milieu plutôt conservateur où les responsables ne sont pas nécessairement sensibilisés au digital. Etant novatrice, l’école ne va pas s’arrêter aux pistes de Val Thorens.

« Nous avons en tête d’être en la plateforme de distribution de l’ESI, mais aussi d’ouvrir dès l’année prochaine 4 stations, avec à chaque fois une dizaine de moniteurs, » rapporte Florent Palach.

Objectif d'ici 2024 : atteindre les 80 stations et installer la marque à l’échelle nationale. Cela passera par une prochaine levée de fonds de 200 000 euros en 2020 pour s’implanter sur d’autres versants.

Avec un business modèle basé sur une commission de 15% par cours vendu, la réussite passera aussi par les agences de voyages et les tour-opérateurs, qui représentent un tiers de la distribution.

Mais comment exister sur la toile en 2020 ? « En fait, il y a une énorme concurrence dans le secteur de la location de matériels sur le web, mais cela reste encore très faible pour les cours, confie Florent Palach. Tout simplement car les écoles sont indépendantes et gérées comme des PME. »

Sans stratégie marketing et digitale, les cours n'ont pas vraiment franchi le cap du numérique, une opportunité laissée vacante dans laquelle souhaite s’engouffrer Les Batons.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par astrid paquet le 12/12/2019 10:54 | Alerter
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Bonjour,
attention aux sources.
Le terme DNVB n'est pas apparu en mai 2019 et n'a pas été cité Shantanu Narayen. Premièrement l'article dont vous faites mention a été écrit en juillet 2018, et l'auteur n'est pas du tout l'inventeur du terme DNVB vous avez mal lu l'article qui dit simplement que le président de l'éditeur a explicité lors d'un sommet « Aujourd’hui, les individus achètent de l’expérience… pas des produits. »
Comme vous parlez du mot DNVB dans votre article et qu'il est même dans le titre, il faut mettre les bonnes sources, c'est en effet Andy Dunn aux Etats Unis créateur de la marque de vêtement Bonobos qui a introduit ce terme en 2007...
J'ai écrit une thèse sur les DNVB donc je m'y connais un peu:-)
J'attire donc votre attention à mettre les bonnes sources dans vos articles:-)
Merci
Cordialement,
Astrid Paquet

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