Les universités et lycées
Depuis longtemps, l’Éducation Nationale propose des formations aux métiers du tourisme. Avec plus ou moins de succès, selon les établissements. Les cursus proposés, de bac+2 à bac+6, sont diversifiés et à optique professionnelle.
Le premier niveau visé reste le BTS, sésame quasi obligatoire pour n’importe quel poste dans le secteur. Obligatoire mais considéré comme relativement peu performant, il n’est pas toujours suffisant pour trouver un premier emploi.
Il incite même les élèves à approfondir leurs connaissances avec une troisième année de spécialisation, ou, pour ceux qui peuvent se le permettre (les frais de scolarité de l’ESCAET par exemple se montent à 3000 euros environ par année de formation), à s’inscrire dans une école privée.
Les écoles stars pour les postes à haut niveau
Il est admis aujourd’hui qu’à partir d’un certain niveau de poste en entreprise de tourisme, aucun savoir spécifique en "tourisme" n’est nécessaire.
Même si ça peut paraître bizarre, toute confiance est accordée à des étudiants en marketing, management financier, commercial ou communication en général, pour acquérir ensuite les connaissances techniques spécifiques aux métiers de l’aérien, de l’hôtellerie ou de la construction de voyages.
Ce sont donc les quelques écoles de commerce les plus réputées de l’Hexagone qui fournissent les nouveaux managers du monde touristique.
Les fractures BTS / Master, candidats / employeurs
Le résultat le plus tangible de cet état de fait est la grande disproportion entre les connaissances acquises par les étudiants et les besoins des entreprises, et ce à plusieurs niveaux.
Petits ou grands « gradés » sortant des écoles ne sont pas véritablement opérationnels dès l’embauche, et l’entreprise doit consacrer du temps et de l’argent à leur mise en place puis à leur formation continue.
« Les jeunes qui arrivent avec un BTS sont mal adaptés à l’évolution d’un marché de plus en plus rapide et exigeant et manquent de pratique de langues étrangères. Par ailleurs, on leur demande d’être hyper qualifiés mais il n’est généralement pas question de les payer au-dessus du SMIC.
Quand aux candidats qui sortent plus gradés des écoles de commerce, ce sont de bons négociateurs, mais ils ne connaissent pas les destinations », nous dit Valérie Dufour, responsable du marché des Offres d’emploi chez TourMag.com.
Ascenseur salaire + carrière souvent en panne
« On demande aux conseillers voyage confirmés d’être de plus en plus polyvalents pour un salaire moyen brut de 1500 à 2110 selon les régions, Paris étant un peu mieux placé, soit environ 1830 euros brut mensuel. Pour un commercial cela varie entre 2375 et 3640 euros brut mensuel,
», poursuit-elle.
« Au départ, le bas salaire est compensé par une certaine passion du voyage. On espère partir à travers le monde sans frais. Mais il y a de moins en moins d’éductours, donc...
Par ailleurs, les plans de carrière n’existent plus vraiment. Les jeunes peuvent rester au même poste, sans évolution ni formation pendant de longues années. J’ai de plus en plus de candidats d’un certain âge, qui se décident à changer de métier ».
L’évolution incontrôlable du marché
« Il faudrait être capable de travailler sur les compétences et essayer d’avoir une vision claire des métiers qui naissent et meurent », demandait déjà N. Lechat, secrétaire général de la fédération CGT de sociétés d’études, en 2004.
Cette étude a-t-elle avancé en 2007 ? Il semble bien au contraire que le décalage entre l’évolution des métiers du tourisme et les profils proposés aux recruteurs ne fasse que s’aggraver.
III. Demain - La formation continue : Mal connue et complexe à mettre en œuvre
Le premier niveau visé reste le BTS, sésame quasi obligatoire pour n’importe quel poste dans le secteur. Obligatoire mais considéré comme relativement peu performant, il n’est pas toujours suffisant pour trouver un premier emploi.
Il incite même les élèves à approfondir leurs connaissances avec une troisième année de spécialisation, ou, pour ceux qui peuvent se le permettre (les frais de scolarité de l’ESCAET par exemple se montent à 3000 euros environ par année de formation), à s’inscrire dans une école privée.
Les écoles stars pour les postes à haut niveau
Il est admis aujourd’hui qu’à partir d’un certain niveau de poste en entreprise de tourisme, aucun savoir spécifique en "tourisme" n’est nécessaire.
Même si ça peut paraître bizarre, toute confiance est accordée à des étudiants en marketing, management financier, commercial ou communication en général, pour acquérir ensuite les connaissances techniques spécifiques aux métiers de l’aérien, de l’hôtellerie ou de la construction de voyages.
Ce sont donc les quelques écoles de commerce les plus réputées de l’Hexagone qui fournissent les nouveaux managers du monde touristique.
Les fractures BTS / Master, candidats / employeurs
Le résultat le plus tangible de cet état de fait est la grande disproportion entre les connaissances acquises par les étudiants et les besoins des entreprises, et ce à plusieurs niveaux.
Petits ou grands « gradés » sortant des écoles ne sont pas véritablement opérationnels dès l’embauche, et l’entreprise doit consacrer du temps et de l’argent à leur mise en place puis à leur formation continue.
« Les jeunes qui arrivent avec un BTS sont mal adaptés à l’évolution d’un marché de plus en plus rapide et exigeant et manquent de pratique de langues étrangères. Par ailleurs, on leur demande d’être hyper qualifiés mais il n’est généralement pas question de les payer au-dessus du SMIC.
Quand aux candidats qui sortent plus gradés des écoles de commerce, ce sont de bons négociateurs, mais ils ne connaissent pas les destinations », nous dit Valérie Dufour, responsable du marché des Offres d’emploi chez TourMag.com.
Ascenseur salaire + carrière souvent en panne
« On demande aux conseillers voyage confirmés d’être de plus en plus polyvalents pour un salaire moyen brut de 1500 à 2110 selon les régions, Paris étant un peu mieux placé, soit environ 1830 euros brut mensuel. Pour un commercial cela varie entre 2375 et 3640 euros brut mensuel,
», poursuit-elle.
« Au départ, le bas salaire est compensé par une certaine passion du voyage. On espère partir à travers le monde sans frais. Mais il y a de moins en moins d’éductours, donc...
Par ailleurs, les plans de carrière n’existent plus vraiment. Les jeunes peuvent rester au même poste, sans évolution ni formation pendant de longues années. J’ai de plus en plus de candidats d’un certain âge, qui se décident à changer de métier ».
L’évolution incontrôlable du marché
« Il faudrait être capable de travailler sur les compétences et essayer d’avoir une vision claire des métiers qui naissent et meurent », demandait déjà N. Lechat, secrétaire général de la fédération CGT de sociétés d’études, en 2004.
Cette étude a-t-elle avancé en 2007 ? Il semble bien au contraire que le décalage entre l’évolution des métiers du tourisme et les profils proposés aux recruteurs ne fasse que s’aggraver.
III. Demain - La formation continue : Mal connue et complexe à mettre en œuvre
Jean Paul Dorie, formateur et consultant, responsable du secteur tourisme Cap Vers (Nantes)
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« Nous formons les jeunes à des métiers précis, alors que les écoles leur donnent une somme de connaissances »
« Il existe pléthore de "grades" qu'on retrouve dans le monde universitaire, licence, master dans la logique européenne, et qui concernent des gens qui se spécialisent après un cursus classique. Ce sont des parcours intéressants, mais le problème est la non-conformité du niveau de ces personnes avec les attentes des entreprises.
Nos clients sont clairement les entreprises. C’est pourquoi nous formons les jeunes depuis vingt ans pour répondre aux demandes des entreprises, nous les formons à des métiers précis, alors que les écoles leur donnent une somme de connaissances. Savoirs qui peuvent être très intéressants mais qui n'ont souvent rien à voir avec la réalité.
Les master sont souvent pointus, mais pas forcément opérationnels. Les entreprises veulent des gens possédant des boîtes à outils (connaissance du secteur, des acteurs, des opérateurs et produits), pas seulement des considérations sur les grandes problématiques du moment (tourisme durable, écotourisme, etc.), qui ont certes de l'avenir, mais si une entreprise veut engager un forfaitiste, elle ne doit pas avoir à lui apprendre comment monter un voyage en Afrique du Sud.
Chez Cap Vers, les jeunes ne viennent pas faire du tourisme en général, ils viennent apprendre un métier précis, forfaitiste, conseiller, chargé de relations clientèle, chargé de projets en tourisme d'affaires, etc. Ce sont des formations qualifiantes pour des gens qui veulent acquérir une boîte à outils immédiatement opérationnelle.
Quant à la formation continue, les entreprises font effectivement de plus en plus appel à des compétences externes, pour optimiser le travail de leurs équipes avec des sociétés comme la nôtre. Nous connaissons leur métier, ce qui nous différencie des enseignants. »
www.capvers.fr
« Il existe pléthore de "grades" qu'on retrouve dans le monde universitaire, licence, master dans la logique européenne, et qui concernent des gens qui se spécialisent après un cursus classique. Ce sont des parcours intéressants, mais le problème est la non-conformité du niveau de ces personnes avec les attentes des entreprises.
Nos clients sont clairement les entreprises. C’est pourquoi nous formons les jeunes depuis vingt ans pour répondre aux demandes des entreprises, nous les formons à des métiers précis, alors que les écoles leur donnent une somme de connaissances. Savoirs qui peuvent être très intéressants mais qui n'ont souvent rien à voir avec la réalité.
Les master sont souvent pointus, mais pas forcément opérationnels. Les entreprises veulent des gens possédant des boîtes à outils (connaissance du secteur, des acteurs, des opérateurs et produits), pas seulement des considérations sur les grandes problématiques du moment (tourisme durable, écotourisme, etc.), qui ont certes de l'avenir, mais si une entreprise veut engager un forfaitiste, elle ne doit pas avoir à lui apprendre comment monter un voyage en Afrique du Sud.
Chez Cap Vers, les jeunes ne viennent pas faire du tourisme en général, ils viennent apprendre un métier précis, forfaitiste, conseiller, chargé de relations clientèle, chargé de projets en tourisme d'affaires, etc. Ce sont des formations qualifiantes pour des gens qui veulent acquérir une boîte à outils immédiatement opérationnelle.
Quant à la formation continue, les entreprises font effectivement de plus en plus appel à des compétences externes, pour optimiser le travail de leurs équipes avec des sociétés comme la nôtre. Nous connaissons leur métier, ce qui nous différencie des enseignants. »
www.capvers.fr
Quelques écoles et facultés spécialisées
Liste bien sûr non exhaustive, à compléter sur des sites dédiés comme www.keljob.com ou www.studyrama.com
• L'ESTL (Ecole Supérieure du Tourisme et des Loisirs) propose un cursus complet, du 1er au 3e cycles de formations spécialisées en tourisme et management touristique. L'enseignement dispensé à l'ESTL est avant tout pratique et technologique, avec intervention directe de professionnels et travaux d'application sur AMADEUS.
• ISEAM (Marne la Vallée) propose des cours en alternance ainsi que des masters spécialisés avec des formations dans le marketing opérationnel, management général et spécialisé, développement durable, gestion du patrimoine, communication et marketing, sur deux axes définis : le développement local et l’ingénierie touristique.
• L'Ecole pratique du tourisme prépare en 28 semaines + 6 semaines de stage des jeunes de 18 à 25 ans titulaires du BAC ou BAC +, au métier de Vendeur conseil en voyages d'affaires et de tourisme. Formation rémunérée en Alternance dans le cadre d’un Contrat de Professionnalisation de 13 mois et axée essentiellement sur :
Le placement est assuré en fonction des résultats de la scolarité, estimé par l’école à 95 %.
• ESCAET, École supérieure de commerce et administration des entreprises de tourisme, à Aix-en-Provence, conduit à un Master spécialisé dans le management et l’ingénierie du tourisme et de l’hôtellerie et se veut complémentaire des écoles de commerce généralistes. Elle est considérée par les recruteurs comme la plus performante aujourd’hui.
• L’ESTHUA d’Angers forme plutôt des cadres pour le tourisme d’affaires et l’hôtellerie-restauration, et sont très ouverts sur l’international.
• L'ESTL (Ecole Supérieure du Tourisme et des Loisirs) propose un cursus complet, du 1er au 3e cycles de formations spécialisées en tourisme et management touristique. L'enseignement dispensé à l'ESTL est avant tout pratique et technologique, avec intervention directe de professionnels et travaux d'application sur AMADEUS.
• ISEAM (Marne la Vallée) propose des cours en alternance ainsi que des masters spécialisés avec des formations dans le marketing opérationnel, management général et spécialisé, développement durable, gestion du patrimoine, communication et marketing, sur deux axes définis : le développement local et l’ingénierie touristique.
• L'Ecole pratique du tourisme prépare en 28 semaines + 6 semaines de stage des jeunes de 18 à 25 ans titulaires du BAC ou BAC +, au métier de Vendeur conseil en voyages d'affaires et de tourisme. Formation rémunérée en Alternance dans le cadre d’un Contrat de Professionnalisation de 13 mois et axée essentiellement sur :
Le placement est assuré en fonction des résultats de la scolarité, estimé par l’école à 95 %.
• ESCAET, École supérieure de commerce et administration des entreprises de tourisme, à Aix-en-Provence, conduit à un Master spécialisé dans le management et l’ingénierie du tourisme et de l’hôtellerie et se veut complémentaire des écoles de commerce généralistes. Elle est considérée par les recruteurs comme la plus performante aujourd’hui.
• L’ESTHUA d’Angers forme plutôt des cadres pour le tourisme d’affaires et l’hôtellerie-restauration, et sont très ouverts sur l’international.