L'APST a tenu une réunion pour faire un point global lors de l'IFTM Top Resa notamment sur les dossiers Thomas Cook, Pierre&Vacances et autres... - DR : RP
Tout a été écrit ou presque sur l'APST depuis maintenant deux ans, notamment (ou exclusivement) dans TourMaG.
Si le garant n'est pas exempt de tout reproche, force est de reconnaître qu'il sait faire amende honorable.
"Comme on dit que la communication n’est pas mon fort, je vais prendre la parole pour rétablir certaines vérités," introduit une Alix Philipon offensive, au moment d’ouvrir la conférence de l'APST, mercredi 6 octobre 2021, lors de l'IFTM Top Resa.
Après non pas deux, mais trois années de crise, puisque l'industrie a dû essuyer le cataclysme Thomas Cook, le garant se remet enfin à communiquer. La volonté est d'apporter de la transparence dans son fonctionnement, vis-à-vis de ses adhérents.
Avant toute chose, la présidente sortante, qui ne sait toujours pas si elle se représentera, a souhaité faire un point sur sa mandature.
"Quand j’étais élue en 2016, il fallait que le garant ait des liquidités. Nous sommes passés de 7 millions à 28 millions au 30 juin 2019. L'amélioration a été de 21 millions, en 3 ans et de demi.
Nous ne pouvons pas dire que l’APST ait été mal gérée."
Si le garant n'est pas exempt de tout reproche, force est de reconnaître qu'il sait faire amende honorable.
"Comme on dit que la communication n’est pas mon fort, je vais prendre la parole pour rétablir certaines vérités," introduit une Alix Philipon offensive, au moment d’ouvrir la conférence de l'APST, mercredi 6 octobre 2021, lors de l'IFTM Top Resa.
Après non pas deux, mais trois années de crise, puisque l'industrie a dû essuyer le cataclysme Thomas Cook, le garant se remet enfin à communiquer. La volonté est d'apporter de la transparence dans son fonctionnement, vis-à-vis de ses adhérents.
Avant toute chose, la présidente sortante, qui ne sait toujours pas si elle se représentera, a souhaité faire un point sur sa mandature.
"Quand j’étais élue en 2016, il fallait que le garant ait des liquidités. Nous sommes passés de 7 millions à 28 millions au 30 juin 2019. L'amélioration a été de 21 millions, en 3 ans et de demi.
Nous ne pouvons pas dire que l’APST ait été mal gérée."
Thomas Cook : 20 millions juste pour les départs et les rapatriements
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Une fois les choses remises au clair, Gérard La Rocca, Vice-Président du Bureau de l'APST, est revenu de long en large sur la déflagration Thomas Cook, pour dédouaner un peu l'Association.
"Fin mars 2019, nous apprenons que le Groupe passe de 250 millions de pertes à 1,250 milliard de livres (1,4765 milliard d'euros de l'époque, ndlr). Nos services se sont rapprochés des leurs. Ils nous ont promis des recapitalisations" confie l'administrateur de l'association.
Elles ne sont jamais venues. Le 23 septembre 2019, la maison-mère dépose le bilan, une semaine plus tard la filiale française suit.
Cette dernière avait fait suivre une lettre du siège pour qu'il couvre à hauteur de 42 millions d'euros, soit le risque qu'il faisait peser la branche parisienne sur l'Association.
"Le sinistre Thomas Cook pour le monde entier, b[c’est une facture de 3 à 4 milliards d’euros."
Aux rapatriements, il faut ajouter les 24 000 clients qui étaient sur le départ, via d'autres tour-opérateurs revendus par Thomas Cook. L'APST a choisi d'assurer les vacances de ces personnes pour sauver l'industrie d'une mauvaise image et d'un manque à gagner.
"Pourquoi nous les avons fait partir ? Sans cela la profession aurait été en très grande difficulté. En tout, Thomas Cook représente 54 000 clients que nous avons aidés. Le coût de ces opérations a été de 20 millions d’euros.
Une fois cette première mission validée vient celle des clients lésés," se remémore Gérard La Rocca.
Des milliers de dossiers ont alors afflué et 2 965 ont été rejetés. Cela représentait la somme de 6,121 millions d’euros. Un montant qu'aurait dû verser l'association, sans son travail minutieux de vérification.
"Il nous reste encore 9 100 dossiers à rembourser. 38% de ces dossiers sont complets, et dans 45% des cas, il manque des pièces que nous réclamons. Enfin, 16% sont en cours d’étude."
"Fin mars 2019, nous apprenons que le Groupe passe de 250 millions de pertes à 1,250 milliard de livres (1,4765 milliard d'euros de l'époque, ndlr). Nos services se sont rapprochés des leurs. Ils nous ont promis des recapitalisations" confie l'administrateur de l'association.
Elles ne sont jamais venues. Le 23 septembre 2019, la maison-mère dépose le bilan, une semaine plus tard la filiale française suit.
Cette dernière avait fait suivre une lettre du siège pour qu'il couvre à hauteur de 42 millions d'euros, soit le risque qu'il faisait peser la branche parisienne sur l'Association.
"Le sinistre Thomas Cook pour le monde entier, b[c’est une facture de 3 à 4 milliards d’euros."
Aux rapatriements, il faut ajouter les 24 000 clients qui étaient sur le départ, via d'autres tour-opérateurs revendus par Thomas Cook. L'APST a choisi d'assurer les vacances de ces personnes pour sauver l'industrie d'une mauvaise image et d'un manque à gagner.
"Pourquoi nous les avons fait partir ? Sans cela la profession aurait été en très grande difficulté. En tout, Thomas Cook représente 54 000 clients que nous avons aidés. Le coût de ces opérations a été de 20 millions d’euros.
Une fois cette première mission validée vient celle des clients lésés," se remémore Gérard La Rocca.
Des milliers de dossiers ont alors afflué et 2 965 ont été rejetés. Cela représentait la somme de 6,121 millions d’euros. Un montant qu'aurait dû verser l'association, sans son travail minutieux de vérification.
"Il nous reste encore 9 100 dossiers à rembourser. 38% de ces dossiers sont complets, et dans 45% des cas, il manque des pièces que nous réclamons. Enfin, 16% sont en cours d’étude."
L'APST très bien couverte pour les petits risques, pas assez pour les grands
Pour les 45% qualifiés d'incomplets, les équipes du garant auraient réclamé plusieurs fois les pièces manquantes, sans réponse. En attendant, les premiers remboursements devraient arriver prochainement.
"Dès que l’état des créances sera agréé par le Tribunal, avant cela n’est pas possible. C'est la procédure légale," recadre Gérard La Rocca.
Un agent de voyages prend la parole, non pas pour remettre en cause la gestion du dossier Thomas Cook, mais pour savoir ce que compte faire l'APST pour éviter une nouvelle catastrophe du même genre.
La décision a été prise de renforcer les contre-garanties et de mettre en place un nouveau système, pour les gros risques.
Avant d'aborder l'avenir, il convient de développer le présent de l'Association.
Alors que le garant affichait des comptes fortement dans le rouge en raison de Thomas Cook, l'administration a mis le nez dans la gestion de l'APST. La première chose que les pouvoirs publics ont exigé, c’était de vendre l’immeuble.
L'annonce en a été faite hier. Le bâtiment est cédé pour 22 millions d'euros, l’APST devient locataire au moins jusque fin 2022, avec un départ au plus tard en 2024.
Fort de cette nouvelle manne et même sans elle, "nous n’avons aucun problème pour faire face aux règlements de Thomas Cook," annonce Alix Philipon.
Dans le même temps, les pouvoirs publics ont demandé de faire un certain nombre d’audits. Jusqu'à l'excès à en croire le bureau présent. (Ndlr - Selon nos informations, ils auraient coûté... 4 millions d'euros !)
Les premières conclusions ont débouché sur la mise en place d'un comité des risques et d'un autre stratégique. Le premier a été monté, le second est en cours de structuration.
"Il ressort de ces études que l’APST était très bien couverte pour les petits risques et pas assez pour les grands risques," reconnait la présidente du garant financier.
L’agent de voyages de reprendre la parole pour protester contre tous ces audits coûteux. Et Franck Chapus, Vice-Président Régions du Bureau de l'APST, de recentrer : "quand vous avez un pistolet sur la tempe, vous n’avez pas le choix."
Autrement dit, l'Etat n'aurait pas laissé assez de latitude à l'ASPT qui a dû ouvrir ses portes à différents cabinets pour réaliser un point complet sur la situation.
"Dès que l’état des créances sera agréé par le Tribunal, avant cela n’est pas possible. C'est la procédure légale," recadre Gérard La Rocca.
Un agent de voyages prend la parole, non pas pour remettre en cause la gestion du dossier Thomas Cook, mais pour savoir ce que compte faire l'APST pour éviter une nouvelle catastrophe du même genre.
La décision a été prise de renforcer les contre-garanties et de mettre en place un nouveau système, pour les gros risques.
Avant d'aborder l'avenir, il convient de développer le présent de l'Association.
Alors que le garant affichait des comptes fortement dans le rouge en raison de Thomas Cook, l'administration a mis le nez dans la gestion de l'APST. La première chose que les pouvoirs publics ont exigé, c’était de vendre l’immeuble.
L'annonce en a été faite hier. Le bâtiment est cédé pour 22 millions d'euros, l’APST devient locataire au moins jusque fin 2022, avec un départ au plus tard en 2024.
Fort de cette nouvelle manne et même sans elle, "nous n’avons aucun problème pour faire face aux règlements de Thomas Cook," annonce Alix Philipon.
Dans le même temps, les pouvoirs publics ont demandé de faire un certain nombre d’audits. Jusqu'à l'excès à en croire le bureau présent. (Ndlr - Selon nos informations, ils auraient coûté... 4 millions d'euros !)
Les premières conclusions ont débouché sur la mise en place d'un comité des risques et d'un autre stratégique. Le premier a été monté, le second est en cours de structuration.
"Il ressort de ces études que l’APST était très bien couverte pour les petits risques et pas assez pour les grands risques," reconnait la présidente du garant financier.
L’agent de voyages de reprendre la parole pour protester contre tous ces audits coûteux. Et Franck Chapus, Vice-Président Régions du Bureau de l'APST, de recentrer : "quand vous avez un pistolet sur la tempe, vous n’avez pas le choix."
Autrement dit, l'Etat n'aurait pas laissé assez de latitude à l'ASPT qui a dû ouvrir ses portes à différents cabinets pour réaliser un point complet sur la situation.
"L’APST peut reconstituer en 5 ans ses fonds propres"
Et ce point débute par le risque que font peser les avoirs. Il se situerait dans une fourche(tte) estimée entre 45 et 135 millions d’euros. Face à ce constat, des mesures devaient donc être prises, sous l'impulsion des pouvoirs publics.
Les nouvelles adhésions ont été suspendues. Les contre-garanties ont été revues. Ces dernières doivent être plus contraignantes et la tarification pour les grands risques revues aussi.
Au-delà des montants astronomiques chiffrés de l'ensemble de ce travail de contrôle et de vérification, ce dernier "a conclu que, hors gros risques, l’APST pouvait reconstituer en 5 ans ses fonds propres.
A fin juin, nous avons des fonds propres positifs de 2,5 millions, contre -11 millions à la fin 2019, " explique Alix Philipon.
Et pour poursuivre cet assainissement, des propositions ont été faites au Gouvernement. La création d’un fonds basé sur une taxe de quelques euros sur les voyages vendus a été immédiatement retoquée, élection oblige.
La question de la réassurance est toujours à l’étude. Pour assurer la couverture des avoirs, l'association demandait alors un prêt auprès des services de l'Etat.
"Nous avons demandé le 15 août et nous avons de bonnes chances de l’obtenir. Nous travaillons à la refonte des statuts et de la gouvernance. Deux choses sont reprochées à l’APST, c’est d’être une association et de renforcer les contre-garanties," explique Cédric Dugardin, le manager de transition.
Actuellement les statuts sont en train d'être revus. Il n'est pas question pour autant d'abandonner celui d'association, mais plutôt de la professionnaliser et la renforcer.
Les nouvelles adhésions ont été suspendues. Les contre-garanties ont été revues. Ces dernières doivent être plus contraignantes et la tarification pour les grands risques revues aussi.
Au-delà des montants astronomiques chiffrés de l'ensemble de ce travail de contrôle et de vérification, ce dernier "a conclu que, hors gros risques, l’APST pouvait reconstituer en 5 ans ses fonds propres.
A fin juin, nous avons des fonds propres positifs de 2,5 millions, contre -11 millions à la fin 2019, " explique Alix Philipon.
Et pour poursuivre cet assainissement, des propositions ont été faites au Gouvernement. La création d’un fonds basé sur une taxe de quelques euros sur les voyages vendus a été immédiatement retoquée, élection oblige.
La question de la réassurance est toujours à l’étude. Pour assurer la couverture des avoirs, l'association demandait alors un prêt auprès des services de l'Etat.
"Nous avons demandé le 15 août et nous avons de bonnes chances de l’obtenir. Nous travaillons à la refonte des statuts et de la gouvernance. Deux choses sont reprochées à l’APST, c’est d’être une association et de renforcer les contre-garanties," explique Cédric Dugardin, le manager de transition.
Actuellement les statuts sont en train d'être revus. Il n'est pas question pour autant d'abandonner celui d'association, mais plutôt de la professionnaliser et la renforcer.
Laurent Abitbol et Pierre & Vacances vont-ils quitter l'APST ?
Les cotisations sont au cœur du débat dans les réseaux de distribution, notamment sur le type de calcul.
Les appels se feront en début d’année prochaine, avec une part fixe et une variable, puis un ajustement un peu plus tard. Le calcul va évoluer en 2022 et 2023, il ne se basera plus sur le chiffre d'affaires effectif.
"La cotisation se basera sur votre prévisionnel (les agents de voyages, ndlr), avec un bonus ou un malus, en fonction du montant des contre-garanties et de la qualité du dossier," confie Emmanuel Toromanof.
L'objectif de ce changement est de se rapprocher du risque réel. Une affirmation qui a créé une sorte d’exaspération dans la salle.
Concernant les contre-garanties qui doivent être au minimum de 25% des recettes, il n'y aura pas d'exception.
Ceci même si les adhérents réticents se nomment Laurent Abitbol ou Pierre & Vacances, deux acteurs qui ne souhaiteraient pas répondre aux nouvelles exigences de l'APST.
Des discussions sont actuellement en cours pour trouver des solutions à ces grands risques.
Autant du côté du spécialiste des villages-vacances, l'inquiétude n'est pas de mise et les négociations devraient reprendre en fin d'année, une fois le refinancement acté, autant pour le patron lyonnais, les négociations sont plus ardues.
La problématique étant de trouver une manière de contre-garantir un acteur dont les risques sont supérieurs à 100 millions d'euros.
L'APST ne désespère pas de trouver une solution, mais si tel n'est pas le cas, il sera demandé à tous ceux qui ne veulent pas se conformer aux exigences d'aller voir ailleurs.
"Et généralement, ils reviennent souvent vers nous à l'image du Club Med ou d'autres."
Les appels se feront en début d’année prochaine, avec une part fixe et une variable, puis un ajustement un peu plus tard. Le calcul va évoluer en 2022 et 2023, il ne se basera plus sur le chiffre d'affaires effectif.
"La cotisation se basera sur votre prévisionnel (les agents de voyages, ndlr), avec un bonus ou un malus, en fonction du montant des contre-garanties et de la qualité du dossier," confie Emmanuel Toromanof.
L'objectif de ce changement est de se rapprocher du risque réel. Une affirmation qui a créé une sorte d’exaspération dans la salle.
Concernant les contre-garanties qui doivent être au minimum de 25% des recettes, il n'y aura pas d'exception.
Ceci même si les adhérents réticents se nomment Laurent Abitbol ou Pierre & Vacances, deux acteurs qui ne souhaiteraient pas répondre aux nouvelles exigences de l'APST.
Des discussions sont actuellement en cours pour trouver des solutions à ces grands risques.
Autant du côté du spécialiste des villages-vacances, l'inquiétude n'est pas de mise et les négociations devraient reprendre en fin d'année, une fois le refinancement acté, autant pour le patron lyonnais, les négociations sont plus ardues.
La problématique étant de trouver une manière de contre-garantir un acteur dont les risques sont supérieurs à 100 millions d'euros.
L'APST ne désespère pas de trouver une solution, mais si tel n'est pas le cas, il sera demandé à tous ceux qui ne veulent pas se conformer aux exigences d'aller voir ailleurs.
"Et généralement, ils reviennent souvent vers nous à l'image du Club Med ou d'autres."