Ce n'est pas l'épilogue d'un long suspense, mais une nouvelle étape dans le sauvetage d'Air Austral, dont nous venons de prendre connaissance ce vendredi.
Alors qu'en février aucun investisseur réunionnais ne s'était manifesté, malgré les appels du pied de la présidente de région pour reprendre la compagnie locale, quelques jours plus tard un mystérieux pool d'entrepreneurs émergeait.
Et seulement un mois après l'apparition presque biblique de ces sauveurs, il nous est possible de mettre un visage et des noms.
D'après le Quotidien de la Réunion, une alternative 100% locale au fonds d'investissement de la métropole existe bien.
"Le groupe Deleflie (Clinifutur) a déposé une offre de rachat de la majorité du capital d'Air Austral. Une dizaine d'entrepreneurs locaux sont prêts à l'accompagner," dévoilent nos confrères.
Dans le même temps, sur le dossier de la holding (Corsair-Air Austral) devrait bouger dans les prochaines heures.
Alors qu'en février aucun investisseur réunionnais ne s'était manifesté, malgré les appels du pied de la présidente de région pour reprendre la compagnie locale, quelques jours plus tard un mystérieux pool d'entrepreneurs émergeait.
Et seulement un mois après l'apparition presque biblique de ces sauveurs, il nous est possible de mettre un visage et des noms.
D'après le Quotidien de la Réunion, une alternative 100% locale au fonds d'investissement de la métropole existe bien.
"Le groupe Deleflie (Clinifutur) a déposé une offre de rachat de la majorité du capital d'Air Austral. Une dizaine d'entrepreneurs locaux sont prêts à l'accompagner," dévoilent nos confrères.
Dans le même temps, sur le dossier de la holding (Corsair-Air Austral) devrait bouger dans les prochaines heures.
Air Austral : une offre contre un effacement total de la dette ?
L'entreprise spécialisée dans le secteur médical, possédant plusieurs cliniques privées à la Réunion, Mayotte et au Tchad et employant plus de 2 500 personnes, figure comme la tête de proue du projet.
L'offre viserait à prendre 66% des parts, quand la Sematra conserverait alors 34% des actions et donc une minorité de blocage. L'ensemble des investisseurs serait en mesure de mobiliser près de 60 millions d'euros, pour monter au capital d'Air Austral.
Est-ce que la surface financière d'un groupe comme Deleflie suffira-t-elle ? Rien n'est moins sûr, car Bercy veut se débarrasser de l'épineux problème que représente Air Austral.
Alors certes du côté de la compagnie, la direction nous affirme que l'entreprise n'est pas structurellement déficitaire, le contexte actuel n'est lui pas nécessairement favorable au business, avec un cours du pétrole euphorique et une Air France très agressive, les marges ne sont pas vraiment molletonnées.
De plus, les acteurs privés devront faire face à des dettes qui seraient de 350,13 millions d'euros, d'après le dernier rapport annuel consultable en ligne.
D'ailleurs l'offre de reprise de Michel Deleflie serait conditionnée à un effacement total du passif, pour permettra à Air Austral de repartir de la meilleure des façons.
Là encore, le gouvernement ne dit pas qu'il ira jusqu'à réduire la dette à néant, "aucun cadeau ne sera fait," nous expliquait-on du côté du ministère de l'Economie.
"Il y aura une négociation sur le bas de bilan, à savoir la dette. L'Etat étant créancier ou garant de certains créanciers, il fera sa part d'effort en fonction de l'aboutissement de la négociation."
L'offre viserait à prendre 66% des parts, quand la Sematra conserverait alors 34% des actions et donc une minorité de blocage. L'ensemble des investisseurs serait en mesure de mobiliser près de 60 millions d'euros, pour monter au capital d'Air Austral.
Est-ce que la surface financière d'un groupe comme Deleflie suffira-t-elle ? Rien n'est moins sûr, car Bercy veut se débarrasser de l'épineux problème que représente Air Austral.
Alors certes du côté de la compagnie, la direction nous affirme que l'entreprise n'est pas structurellement déficitaire, le contexte actuel n'est lui pas nécessairement favorable au business, avec un cours du pétrole euphorique et une Air France très agressive, les marges ne sont pas vraiment molletonnées.
De plus, les acteurs privés devront faire face à des dettes qui seraient de 350,13 millions d'euros, d'après le dernier rapport annuel consultable en ligne.
D'ailleurs l'offre de reprise de Michel Deleflie serait conditionnée à un effacement total du passif, pour permettra à Air Austral de repartir de la meilleure des façons.
Là encore, le gouvernement ne dit pas qu'il ira jusqu'à réduire la dette à néant, "aucun cadeau ne sera fait," nous expliquait-on du côté du ministère de l'Economie.
"Il y aura une négociation sur le bas de bilan, à savoir la dette. L'Etat étant créancier ou garant de certains créanciers, il fera sa part d'effort en fonction de l'aboutissement de la négociation."
Corsair : une grève et une offre de Tikehau Ace Capital
A la Région, les élus sont tout sourire et confiants quant à cette proposition locale.
Malgré tout, elle devra être mise en perspective avec le sauvetage passé de Corsair, par des actionnaires antillais. Bien que ces derniers annonçaient dans TourMaG.com avoir une force de "frappe supérieure à 7 milliards d'euros," cela ne semble plus suffire à l'heure actuelle.
"Ce que je veux vous dire, c'est que si la compagnie fonctionne bien et que nous avons besoin de nous développer, réunir 200 ou 300 millions d'euros pour les investisseurs que nous sommes, c'est une opération qui ne posera aucun problème."
Un an plus tard, la surface financière serait insuffisante au regard des besoins d'une compagnie aérienne bousculée par le covid et les mesures sanitaires pour protéger les Antilles du covid.
Et comme chat échaudé craint l'eau froide, il est peu probable que l'option patrons de PME soit de nouveau retenue.
Toujours d'après Bercy, l'enjeu du rapprochement entre Corsair et Air Austral étant de permettre aux deux structures de regarder devant sans craindre une nouvelle crise.
"Ce ne sera pas une fusion à proprement parler, puisque les deux marques existeront de part et d'autre.
L'argent permettrait de renforcer les fonds propres, avec une société regroupant les actionnaires d'Air Austral et Corsair, puis un actionnaire en mesure de mettre des fonds que les propriétaires historiques ne sont pas en mesure d'apporter."
En attendant, Corsair essuie sa première grève depuis son changement de propriétaire.
Le conflit social émane de PNC exprimant un certain ras-le-bol, alors même que les échanges avec les dirigeants se sont avérés infructueux concernant leurs négociations annuelles entamées dès octobre 2021.
Malgré tout, elle devra être mise en perspective avec le sauvetage passé de Corsair, par des actionnaires antillais. Bien que ces derniers annonçaient dans TourMaG.com avoir une force de "frappe supérieure à 7 milliards d'euros," cela ne semble plus suffire à l'heure actuelle.
"Ce que je veux vous dire, c'est que si la compagnie fonctionne bien et que nous avons besoin de nous développer, réunir 200 ou 300 millions d'euros pour les investisseurs que nous sommes, c'est une opération qui ne posera aucun problème."
Un an plus tard, la surface financière serait insuffisante au regard des besoins d'une compagnie aérienne bousculée par le covid et les mesures sanitaires pour protéger les Antilles du covid.
Et comme chat échaudé craint l'eau froide, il est peu probable que l'option patrons de PME soit de nouveau retenue.
Toujours d'après Bercy, l'enjeu du rapprochement entre Corsair et Air Austral étant de permettre aux deux structures de regarder devant sans craindre une nouvelle crise.
"Ce ne sera pas une fusion à proprement parler, puisque les deux marques existeront de part et d'autre.
L'argent permettrait de renforcer les fonds propres, avec une société regroupant les actionnaires d'Air Austral et Corsair, puis un actionnaire en mesure de mettre des fonds que les propriétaires historiques ne sont pas en mesure d'apporter."
En attendant, Corsair essuie sa première grève depuis son changement de propriétaire.
Le conflit social émane de PNC exprimant un certain ras-le-bol, alors même que les échanges avec les dirigeants se sont avérés infructueux concernant leurs négociations annuelles entamées dès octobre 2021.
Corsair - Air Austral : les scenarii possibles
Pour l'heure les positions restent d'après nos informations relativement éloignées, mais les responsables craignent surtout que le mouvement social s'étende au-delà de ce simple week-end.
De plus, alors même que le projet de holding prend de plus en plus d'épaisseurs, les dirigeants ont peur de la mauvaise image envoyée au futur actionnaire.
Pendant ce temps, Bercy attend l'offre de Tikehau Ace Capital dans les prochains jours. Comme nous vous l'avions révélé, le 7 avril 2022 en exclusivité, le fonds d'investissement français est le dernier en lice pour la holding.
D'après nos informations, les dirigeants de Corsair sont attendus en début de semaine à Paris, pour se voir soumettre le projet.
Rappelons que la semaine dernière, le fonds d'investissement californien PIMCO a jeté l'éponge.
Même si les services de l'Etat ne comptaient pas vraiment sur cette offre providentielle, il n'existe plus de plan B pour reprendre les deux compagnies, comme le désire ardemment le ministère de l'Economie.
Ce dernier se base sur les travaux du cabinet de conseil PWC, qui mettait en avant les bénéfices d'une fusion capitalistique permettant de réduire non seulement des frais de fonctionnement, mais aussi de créer un groupe suffisamment conséquent pour affronter la concurrence d'Air France et du Groupe Dubreuil.
De plus, alors même que le projet de holding prend de plus en plus d'épaisseurs, les dirigeants ont peur de la mauvaise image envoyée au futur actionnaire.
Pendant ce temps, Bercy attend l'offre de Tikehau Ace Capital dans les prochains jours. Comme nous vous l'avions révélé, le 7 avril 2022 en exclusivité, le fonds d'investissement français est le dernier en lice pour la holding.
D'après nos informations, les dirigeants de Corsair sont attendus en début de semaine à Paris, pour se voir soumettre le projet.
Rappelons que la semaine dernière, le fonds d'investissement californien PIMCO a jeté l'éponge.
Même si les services de l'Etat ne comptaient pas vraiment sur cette offre providentielle, il n'existe plus de plan B pour reprendre les deux compagnies, comme le désire ardemment le ministère de l'Economie.
Ce dernier se base sur les travaux du cabinet de conseil PWC, qui mettait en avant les bénéfices d'une fusion capitalistique permettant de réduire non seulement des frais de fonctionnement, mais aussi de créer un groupe suffisamment conséquent pour affronter la concurrence d'Air France et du Groupe Dubreuil.
Air Austral - Corsair : Tikehau Ace Capital tient la corde...
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D'ailleurs l'entreprise vendéenne figurait, selon certaines rumeurs, comme faisant partie des trois acteurs positionnés pour la holding. Une information que le principal intéressé, ne nous a pas confirmé.
En attendant, que les forces en présence déposent fermement leurs offres et se positionnent frontalement, il reste donc 3 scenarii possibles.
Celui que le CIRI privilégie c'est la reprise de Corsair et Air Austral par Tikehau Ace Capital, dont 30% du fonds a été apporté par... l'Etat français.
L'autre serait de voir Air Austral continuer à voler de ses propres ailes, de façon autonome par rapport au pavillon antillais, tout en travaillant sur le projet de joint venture, permettant de mettre en commun des actions commerciales.
La joint-venture permettrait d'économiser près de 30 millions d'euros par compagnie, alors que la fusion capitalistique permettrait d'épargner entre 50 à 70 millions d'euros par an.
Pour finir, la dernière option pourrait être la convergence des positions de chacun. A savoir que les Réunionnais investissent dans la holding en compagnie de Tikehau Ace Capital, et de quelques actionnaires antillais de Corsair.
Ce scénario permettrait aux différentes parties de conserver un certain pouvoir d'influence dans les futures décisions. N'oublions pas qu'à la Réunion subsiste la crainte de voir Air Austral être absorbée par la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre.
Le décor est planté, les acteurs sont connus, ainsi que les scripts et la date de sortie du film (fin juin 2022 au plus tard). Il ne reste plus qu'à débuter le tournage !
En attendant, que les forces en présence déposent fermement leurs offres et se positionnent frontalement, il reste donc 3 scenarii possibles.
Celui que le CIRI privilégie c'est la reprise de Corsair et Air Austral par Tikehau Ace Capital, dont 30% du fonds a été apporté par... l'Etat français.
L'autre serait de voir Air Austral continuer à voler de ses propres ailes, de façon autonome par rapport au pavillon antillais, tout en travaillant sur le projet de joint venture, permettant de mettre en commun des actions commerciales.
La joint-venture permettrait d'économiser près de 30 millions d'euros par compagnie, alors que la fusion capitalistique permettrait d'épargner entre 50 à 70 millions d'euros par an.
Pour finir, la dernière option pourrait être la convergence des positions de chacun. A savoir que les Réunionnais investissent dans la holding en compagnie de Tikehau Ace Capital, et de quelques actionnaires antillais de Corsair.
Ce scénario permettrait aux différentes parties de conserver un certain pouvoir d'influence dans les futures décisions. N'oublions pas qu'à la Réunion subsiste la crainte de voir Air Austral être absorbée par la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre.
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