Hydrogène, SAF, électrique, e-fuels... les pistes pour une aviation décarbonée sont aussi nombreuses qu'incertaines © Depositphotos photoman0
Doit-on prendre moins l’avion à l’avenir ?
Pour les dirigeants des compagnies aériennes mondiales, réunis pour la première fois depuis 2 ans lors du congrès APG World Connect qui se tient à Monaco jusqu’au 29 octobre 2021, la réponse est évidente : non !
Alors que les trafics passagers reprennent peu à peu des couleurs sur la planète, l’aviation verte monopolise plus que jamais les débats en interne. Et chacun y va de son point de vue.
D’un côté, ceux qui estiment que le secteur reste à la traine.
« C’est encore surprenant le nombre de personnes qu’il faut convaincre qu’une aviation durable est la bonne direction à prendre », glisse Thorsten Lange, EVP de la grande firme pétrolière finlandaise Neste, acteur majeur d’un marché des SAF (substainable aviation fuel, bio-carburants en français) en pleine structuration.
« Il n’y a pas d’excuse à ne pas s’emparer du sujet, chaque pays, chaque compagnie, chaque citoyen doit agir », ajoute-t-il, évoquant les marchés chinois et saoudien.
« Je suis fatigué d’entendre encore les excuses de certains, ce temps est révolu et nous devons ensemble prendre nos responsabilités », a-t-il aussi lancé à ses confères de l’aérien, demandant un coup de pouce des autorités européennes pour aider à rendre les bio-carburants plus disponibles.
A lire :
- Biocarburant : les grandes ambitions du géant Neste en France
- "Fragiles et vulnérables", les compagnies françaises appellent l'Etat à l'aide
Pour les dirigeants des compagnies aériennes mondiales, réunis pour la première fois depuis 2 ans lors du congrès APG World Connect qui se tient à Monaco jusqu’au 29 octobre 2021, la réponse est évidente : non !
Alors que les trafics passagers reprennent peu à peu des couleurs sur la planète, l’aviation verte monopolise plus que jamais les débats en interne. Et chacun y va de son point de vue.
D’un côté, ceux qui estiment que le secteur reste à la traine.
« C’est encore surprenant le nombre de personnes qu’il faut convaincre qu’une aviation durable est la bonne direction à prendre », glisse Thorsten Lange, EVP de la grande firme pétrolière finlandaise Neste, acteur majeur d’un marché des SAF (substainable aviation fuel, bio-carburants en français) en pleine structuration.
« Il n’y a pas d’excuse à ne pas s’emparer du sujet, chaque pays, chaque compagnie, chaque citoyen doit agir », ajoute-t-il, évoquant les marchés chinois et saoudien.
« Je suis fatigué d’entendre encore les excuses de certains, ce temps est révolu et nous devons ensemble prendre nos responsabilités », a-t-il aussi lancé à ses confères de l’aérien, demandant un coup de pouce des autorités européennes pour aider à rendre les bio-carburants plus disponibles.
A lire :
- Biocarburant : les grandes ambitions du géant Neste en France
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Pas assez d’objectifs clairs
Pour Yannick Assouad, à la tête de Thalès avionics, si le progrès écologique doit venir de quatre axes (amélioration des technologies, passage au SAF, progrès opérationnel et programme de compensation) le secteur ne s’en saisit pas assez vite.
« L’agenda politique est trop lent, 2% de SAF imposé en Europe pour 2025, 5% en 2030, ce n’est pas suffisant ! Nous devons plus faire face à la réalité et accepter que toute l’industrie doit se révolutionner dès que possible », lance-t-elle.
En cause également, l’objectif fixé par Iata de parvenir à une aviation totalement décarbonée en 2050.
« En tant qu’industrie nous avons un plan. Mais est-ce suffisant ? Non, car nous manquons d’objectifs à atteindre sur le court et le moyen terme, permettant de plus vite mobiliser tout le monde, du client au gouvernement », regrette Vincent Etchebehere, directeur du développement durable au sein du groupe Air France-KLM.
« L’agenda politique est trop lent, 2% de SAF imposé en Europe pour 2025, 5% en 2030, ce n’est pas suffisant ! Nous devons plus faire face à la réalité et accepter que toute l’industrie doit se révolutionner dès que possible », lance-t-elle.
En cause également, l’objectif fixé par Iata de parvenir à une aviation totalement décarbonée en 2050.
« En tant qu’industrie nous avons un plan. Mais est-ce suffisant ? Non, car nous manquons d’objectifs à atteindre sur le court et le moyen terme, permettant de plus vite mobiliser tout le monde, du client au gouvernement », regrette Vincent Etchebehere, directeur du développement durable au sein du groupe Air France-KLM.
Un éternel manque de communication
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Pour d’autres, les efforts sont bien là, mais le secteur pâtit encore et toujours d’un manque de communication auprès du grand public. « Nous changeons les avions, nous avançons sur le SAF, nous prenons des initiatives sur l’éco-pilotage, mais chacun dans notre coin », ressasse Tim Clark, dirigeant de la grande Emirates.
Le consultant spécialisé Pierre Vellay appelle lui à une union sacrée qui semble ne jamais devoir venir. « Joignez vos efforts, au delà des questions de concurrence et de confidentialité entre vous ! », a-t-il lancé aux dirigeants de compagnies aériennes réunis à Monaco.
Certains dirigeants se montrent enfin moins inquiets. « Il y a beaucoup de discussions dans le grand public sur l’écologie, le fait de moins prendre l’avion… mais cela ne se traduit pas dans les chiffres. Là où cela est plus concret sur les ventes et la fréquentation des vols, c’est pour certaines catégories de voyages d’affaires », affirme Alex Cruz, anciennement à la tête de British Airways.
« La durabilité nous coûte du temps, de l’énergie et de l’argent, trois choses dont nous manquons après 19 mois de crise », estime enfin un patron de compagnie croisé dans les couloirs du congrès APG à Monaco.
Un point de vue auquel Vincent Etchebehere, chez Air France, répondra en citant Antoine de Saint-Exupéry : « l’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre ».
Le consultant spécialisé Pierre Vellay appelle lui à une union sacrée qui semble ne jamais devoir venir. « Joignez vos efforts, au delà des questions de concurrence et de confidentialité entre vous ! », a-t-il lancé aux dirigeants de compagnies aériennes réunis à Monaco.
Certains dirigeants se montrent enfin moins inquiets. « Il y a beaucoup de discussions dans le grand public sur l’écologie, le fait de moins prendre l’avion… mais cela ne se traduit pas dans les chiffres. Là où cela est plus concret sur les ventes et la fréquentation des vols, c’est pour certaines catégories de voyages d’affaires », affirme Alex Cruz, anciennement à la tête de British Airways.
« La durabilité nous coûte du temps, de l’énergie et de l’argent, trois choses dont nous manquons après 19 mois de crise », estime enfin un patron de compagnie croisé dans les couloirs du congrès APG à Monaco.
Un point de vue auquel Vincent Etchebehere, chez Air France, répondra en citant Antoine de Saint-Exupéry : « l’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre ».