L'intersyndicale de Corsair a déposé un préavis de grève débutant le 22 avril 2022, les négocaitions (compliquées) se poursuivent entre les syndicats et la direction - Depositphotos @JrCasas
Depuis de nombreux mois, Corsair est en proie à de nombreuses tensions sociales.
Le personnel qualifie la situation de "hautement conflictuelle" alors que la direction ne semble pas avoir entendu les "légitimes demandes" des syndicats.
La grève nous a été confirmée, malgré d'ultimes négociations. Elle débutera ce vendredi. Un conflit qui tombe très mal alors que le CIRI attend une possible offre pour la holding qui contrôlera Corsair et Air Austral.
Alors que les accords des pilotes de la compagnie avaient été dénoncés après le rachat par les actionnaires antillais, fin d'année 2021, la direction du transporteur avait ajusté sa position l'effort de cette catégorie (-10% de salaire).
Cette fois-ci, c'est aux PNC (Personnel Navigant Commercial) - les hôtesses de l’air et stewards - de rentrer en lutte contre la direction.
"L'idée d'un préavis circule depuis un moment, la situation sociale est très tendue au sein de la compagnie. Nous verrons dans les prochains jours, ce que cela donnera," nous expliquait un salarié de la compagnie, au début du mois.
La date butoir n'était autre que la fin des négociations annuelles obligatoires (NAO) avec la direction, des échanges qui s'éternisent depuis octobre 2021 et qui n'ont malheureusement rien donné.
Les syndicalistes sont passés de la menace à la grève.
En effet, ce jeudi soir nous venons d'apprendre que les discussions entre les deux parties n'ont pas abouti. Les salariés se mettront en grève dès ce vendredi 22 avril 2022 et jusqu'au 25 avril 23h59.
Le personnel qualifie la situation de "hautement conflictuelle" alors que la direction ne semble pas avoir entendu les "légitimes demandes" des syndicats.
La grève nous a été confirmée, malgré d'ultimes négociations. Elle débutera ce vendredi. Un conflit qui tombe très mal alors que le CIRI attend une possible offre pour la holding qui contrôlera Corsair et Air Austral.
Alors que les accords des pilotes de la compagnie avaient été dénoncés après le rachat par les actionnaires antillais, fin d'année 2021, la direction du transporteur avait ajusté sa position l'effort de cette catégorie (-10% de salaire).
Cette fois-ci, c'est aux PNC (Personnel Navigant Commercial) - les hôtesses de l’air et stewards - de rentrer en lutte contre la direction.
"L'idée d'un préavis circule depuis un moment, la situation sociale est très tendue au sein de la compagnie. Nous verrons dans les prochains jours, ce que cela donnera," nous expliquait un salarié de la compagnie, au début du mois.
La date butoir n'était autre que la fin des négociations annuelles obligatoires (NAO) avec la direction, des échanges qui s'éternisent depuis octobre 2021 et qui n'ont malheureusement rien donné.
Les syndicalistes sont passés de la menace à la grève.
En effet, ce jeudi soir nous venons d'apprendre que les discussions entre les deux parties n'ont pas abouti. Les salariés se mettront en grève dès ce vendredi 22 avril 2022 et jusqu'au 25 avril 23h59.
Corsair : des négociations en cours, mais compliquées...
Ainsi, comme le révèle le site Zinfos974, "l'intersyndicale CFTC - SNPNC - SUD AERIEN, avec le soutien de l’UNAC a déposé un préavis de grève."
Celui-ci court du vendredi 22 avril 00h01 au 25 avril 2022 à 23h59.
Un mouvement social qui tombe au plus mauvais des moments, alors que le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) attend toujours l'offre du dernier prétendant pour la création de la holding, qui prendra le contrôle de Corsair et Air Austral.
Surtout que le préavis prévoit d'étendre les grèves par tacite reconduction jusqu'au 15 septembre 2022.
Alors que les NAO des pilotes débuteront fin avril et n'entrent pas en scène, dans ce conflit, les PNC exprimeraient surtout un véritable ras-le-bol, que nous sentions monter depuis quelques semaines.
Pour l'heure, le taux de grévistes serait "relativement faible" nous dit-on depuis la Guadeloupe.
Alors que des réunions ont eu lieu les 13, 15 et 19 avril derniers, la direction se serait préparée à l'éventualité d'un mouvement et le trafic ne devrait pas être perturbé, les prochains jours, nous assure t-on.
Des avions ont été affrétés pour l'occasion, ce qui ne devrait pas nécessairement faire converger les positions, entre les deux parties.
Une information qui ne pourrait être réellement confirmée que demain (vendredi 22 avril 2022), si jamais les discussions de la dernière chance achoppent.
"Actuellement la reprise de l'activité est soutenue, nécessitant un engagement très fort des salariés, à un moment donné cela craque. Les PNC sont à bout.
La base est très remontée, elle fait pression sur les syndicats," nous explique un salarié de la compagnie.
Celui-ci court du vendredi 22 avril 00h01 au 25 avril 2022 à 23h59.
Un mouvement social qui tombe au plus mauvais des moments, alors que le CIRI (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) attend toujours l'offre du dernier prétendant pour la création de la holding, qui prendra le contrôle de Corsair et Air Austral.
Surtout que le préavis prévoit d'étendre les grèves par tacite reconduction jusqu'au 15 septembre 2022.
Alors que les NAO des pilotes débuteront fin avril et n'entrent pas en scène, dans ce conflit, les PNC exprimeraient surtout un véritable ras-le-bol, que nous sentions monter depuis quelques semaines.
Pour l'heure, le taux de grévistes serait "relativement faible" nous dit-on depuis la Guadeloupe.
Alors que des réunions ont eu lieu les 13, 15 et 19 avril derniers, la direction se serait préparée à l'éventualité d'un mouvement et le trafic ne devrait pas être perturbé, les prochains jours, nous assure t-on.
Des avions ont été affrétés pour l'occasion, ce qui ne devrait pas nécessairement faire converger les positions, entre les deux parties.
Une information qui ne pourrait être réellement confirmée que demain (vendredi 22 avril 2022), si jamais les discussions de la dernière chance achoppent.
"Actuellement la reprise de l'activité est soutenue, nécessitant un engagement très fort des salariés, à un moment donné cela craque. Les PNC sont à bout.
La base est très remontée, elle fait pression sur les syndicats," nous explique un salarié de la compagnie.
Corsair : un timing qui tombe au plus mauvais moment
Une grogne propre à l'ensemble du secteur, aussi bien chez les low cost que les compagnies traditionnelles.
Sur les revendications les PNC remettent en cause la perte des 8,4% sur la grille salariale et demandent une revalorisation des indemnités repas, tout en dénonçant les conditions d’hébergement.
"Nos compositions équipages sont donc au minimum réglementaire. La Direction s’était engagée lors de la signature de fin de conflit du 18 octobre 2021 à réduire la charge de travail et à améliorer nos conditions. Nous sommes toujours en attente du respect de ces engagements," annonce le tract.
Alors que les négociations suivent leurs cours, malgré la divulgation du préavis, les réponses des responsables de Corsair restent encore très éloignées. Il a été proposé 1% d'augmentation en octobre 2023, sous condition de l'atteinte du budget.
Une affirmation qui aurait mis de l'huile sur le feu, en plus de quelques phrases maladroites.
"Les rapports avec quelques actionnaires et responsables de la compagnie sont très compliqués. Est-ce qu'ils vont réussir à négocier aujourd'hui ? Je n'en sais rien, mais les revendications sont compréhensibles," poursuit cette personne.
Rien n'est moins sur, d'autant que d'après nos informations les discussions sont toujours au point mort, même si la direction ne parait pas prendre à la légère cette menace de grève.
Cette dernière a réagi à nos confrères réunionnais.
"Même si la situation financière de la compagnie demeure en difficulté dans un secteur en crise, les actionnaires et la direction de Corsair se sont dit prêts à prendre en considération les demandes des organisations syndicales et à décider des mesures concrètes, proposées les 15 et 19 avril aux délégués syndicaux," en vain visiblement.
Toujours selon l'employé antillais avec lequel nous nous sommes entretenus, le préavis tombe dans un moment critique.
Les avions affichent de beaux taux de remplissage alors même que se profilent les vacances de Pâques pour les Parisiens, cette mauvaise publicité se double d'un timing qui inquiète à Bercy.
Sur les revendications les PNC remettent en cause la perte des 8,4% sur la grille salariale et demandent une revalorisation des indemnités repas, tout en dénonçant les conditions d’hébergement.
"Nos compositions équipages sont donc au minimum réglementaire. La Direction s’était engagée lors de la signature de fin de conflit du 18 octobre 2021 à réduire la charge de travail et à améliorer nos conditions. Nous sommes toujours en attente du respect de ces engagements," annonce le tract.
Alors que les négociations suivent leurs cours, malgré la divulgation du préavis, les réponses des responsables de Corsair restent encore très éloignées. Il a été proposé 1% d'augmentation en octobre 2023, sous condition de l'atteinte du budget.
Une affirmation qui aurait mis de l'huile sur le feu, en plus de quelques phrases maladroites.
"Les rapports avec quelques actionnaires et responsables de la compagnie sont très compliqués. Est-ce qu'ils vont réussir à négocier aujourd'hui ? Je n'en sais rien, mais les revendications sont compréhensibles," poursuit cette personne.
Rien n'est moins sur, d'autant que d'après nos informations les discussions sont toujours au point mort, même si la direction ne parait pas prendre à la légère cette menace de grève.
Cette dernière a réagi à nos confrères réunionnais.
"Même si la situation financière de la compagnie demeure en difficulté dans un secteur en crise, les actionnaires et la direction de Corsair se sont dit prêts à prendre en considération les demandes des organisations syndicales et à décider des mesures concrètes, proposées les 15 et 19 avril aux délégués syndicaux," en vain visiblement.
Toujours selon l'employé antillais avec lequel nous nous sommes entretenus, le préavis tombe dans un moment critique.
Les avions affichent de beaux taux de remplissage alors même que se profilent les vacances de Pâques pour les Parisiens, cette mauvaise publicité se double d'un timing qui inquiète à Bercy.
Corsair : le CIRI s'inquiète du mouvement social
Le CIRI très étonné de voir éclater un conflit social à ce moment des négociations avec le dernier rescapé des trois prétendants à la reprise, du binôme Corsair - Air Austral, ne voit pas vraiment d'un bon œil le mouvement.
Alors que tous les accords ont été dénoncés au moment du rachat et que les discussions se sont éternisées, sans trop d'avance, cette issue parait maintenant presque logique.
Il suffit de voir ce qu'il s'est passé du côté d'Air Austal, quand Marie-Joseph Malé a dénoncé les accords des pilotes, provocant une gronde pour l'heure larvée.
D'ailleurs dans le rapport que PWC a remis à Bercy cet été, sur l'avenir des deux compagnies, c'est surtout la Réunion qui inquiétait les consultants. Ils craignaient qu'une potentielle restructuration (PSE) provoque une véritable poudrière.
Finalement, les Antilles ont remplacé l'Océan indien au niveau de l'inquiétude.
Une grève à quelques semaines du rachat, peut-elle tout remettre en cause ?
"Ce n'est pas dit, car les revendications sont maîtrisées.
Les PNC n'exigent pas une multiplication par deux des salaires. Il faut remettre aussi les exigences dans un contexte d'inflation galopante et aussi dans le cadre d'une population française qui est en partie lasse," analyse le salarié.
Le préavis pourrait aussi nuire aux ambitions de Pascal de Izaguirre.
Le PDG de Corsair se rêve comme le futur patron de la holding et bien plus encore, d'après les bruits qui courent, ils lorgneraient le poste d'Alain Battisti à la FNAM.
Il reste encore quelques heures à la direction pour pousser les syndicats à déchirer un préavis, dont les conséquences pourraient être bien plus lourdes qu'une hausse de quelques pour cent sur les fiches de paie du personnel non commercial.
Alors que tous les accords ont été dénoncés au moment du rachat et que les discussions se sont éternisées, sans trop d'avance, cette issue parait maintenant presque logique.
Il suffit de voir ce qu'il s'est passé du côté d'Air Austal, quand Marie-Joseph Malé a dénoncé les accords des pilotes, provocant une gronde pour l'heure larvée.
D'ailleurs dans le rapport que PWC a remis à Bercy cet été, sur l'avenir des deux compagnies, c'est surtout la Réunion qui inquiétait les consultants. Ils craignaient qu'une potentielle restructuration (PSE) provoque une véritable poudrière.
Finalement, les Antilles ont remplacé l'Océan indien au niveau de l'inquiétude.
Une grève à quelques semaines du rachat, peut-elle tout remettre en cause ?
"Ce n'est pas dit, car les revendications sont maîtrisées.
Les PNC n'exigent pas une multiplication par deux des salaires. Il faut remettre aussi les exigences dans un contexte d'inflation galopante et aussi dans le cadre d'une population française qui est en partie lasse," analyse le salarié.
Le préavis pourrait aussi nuire aux ambitions de Pascal de Izaguirre.
Le PDG de Corsair se rêve comme le futur patron de la holding et bien plus encore, d'après les bruits qui courent, ils lorgneraient le poste d'Alain Battisti à la FNAM.
Il reste encore quelques heures à la direction pour pousser les syndicats à déchirer un préavis, dont les conséquences pourraient être bien plus lourdes qu'une hausse de quelques pour cent sur les fiches de paie du personnel non commercial.
Réponse de Corsair :
"Même si la situation financière de la compagnie demeure en difficulté dans un secteur en crise, les actionnaires et la direction de Corsair se sont dit prêts à prendre en considération les demandes des organisations syndicales et à décider des mesures concrètes.
Ainsi, le 15 avril, il a été proposé aux délégués syndicaux le versement d’une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite prime Macron qui n’a pas retenu l’adhésion de toutes les organisations syndicales. Le 19 avril, la direction de Corsair a alors proposé de remplacer le versement de cette prime Macron exceptionnelle par des mesures portant en particulier sur la revalorisation des indemnités kilométriques et des indemnités repas. Par ailleurs, il a été annoncé qu’une politique d’augmentation des salaires PNC reprendrait, et ce, à hauteur de 2% dès le 1er octobre 2023, sous réserve de la réalisation de l’objectif budgétaire, avec une poursuite de ces augmentations de salaires sur les années suivantes, sous réserve de l’atteinte de l’objectif.
Ces mesures viendraient compléter des mesures déjà prises en faveur des PNC de Corsair, en fin d’année 2021.
Corsair continue de prendre en compte au quotidien les problèmes et revendications exprimées et reste toujours ouvert au dialogue. En outre, des réunions ont été organisées pour discuter en direct avec les collaborateurs les 20, 21 et 22 avril.
Les vols Corsair sont peu impactés pour l’instant et un point est régulièrement fait.
La compagnie aérienne espère voir aboutir la levée du préavis de grève dans un contexte compliqué avec en particulier la hausse du prix du fuel et du dollar."
Ainsi, le 15 avril, il a été proposé aux délégués syndicaux le versement d’une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, dite prime Macron qui n’a pas retenu l’adhésion de toutes les organisations syndicales. Le 19 avril, la direction de Corsair a alors proposé de remplacer le versement de cette prime Macron exceptionnelle par des mesures portant en particulier sur la revalorisation des indemnités kilométriques et des indemnités repas. Par ailleurs, il a été annoncé qu’une politique d’augmentation des salaires PNC reprendrait, et ce, à hauteur de 2% dès le 1er octobre 2023, sous réserve de la réalisation de l’objectif budgétaire, avec une poursuite de ces augmentations de salaires sur les années suivantes, sous réserve de l’atteinte de l’objectif.
Ces mesures viendraient compléter des mesures déjà prises en faveur des PNC de Corsair, en fin d’année 2021.
Corsair continue de prendre en compte au quotidien les problèmes et revendications exprimées et reste toujours ouvert au dialogue. En outre, des réunions ont été organisées pour discuter en direct avec les collaborateurs les 20, 21 et 22 avril.
Les vols Corsair sont peu impactés pour l’instant et un point est régulièrement fait.
La compagnie aérienne espère voir aboutir la levée du préavis de grève dans un contexte compliqué avec en particulier la hausse du prix du fuel et du dollar."