Jean-François Suhas : "Est-ce vraiment le trafic maritime qui est responsable de tous les maux de Marseille ? Non. Il y a un ensemble de choses que chacun, en son domaine, doit corriger" - DR
TourMaG - Jean-François Suhas, vous avez repris la barre du Club de la Croisière Marseille Provence en 2015. Pour rappel, votre association regroupe 5 salariés et fédère environ 75 adhérents - des acteurs privés et institutionnels locaux. Elle vise notamment à favoriser et à promouvoir l’activité de la croisière maritime et fluviale à Marseille et en Provence. Le "Club" tourne avec un budget annuel de 500 000€ environ, dont 70% proviennent de subventions publiques et 30% du privé. Depuis l'arrivée du Parti socialiste à la tête de la Mairie de Marseille, les relations avec le Club de la Croisière Marseille Provence ont été rompues, tout comme la subvention que la Mairie octroyait à votre association, l'équipe municipale demandant une réforme de la gouvernance et des objectifs du Club...
Jean-François Suhas : Effectivement, nous ne touchons plus les subventions de la Mairie de Marseille.
Ces subventions nous permettaient de remplacer le travail de la Mairie, et celui de la Police Municipale, puisque nous disposions d'un PC Sécurité qui permettait aux autocars transportant des croisiéristes de pouvoir se garer en ville, d'éviter qu'ils se garent mal et que les touristes, en cas d'agression, puissent porter plainte, etc.
Aujourd'hui, sans subvention, nous n'avons plus les moyens d'assurer ces missions de sécurité et de stationnement, et de toute façon, cette mission incombe à la Mairie et à la Police municipale. S'ils ne le font pas ou s'ils interdisent certaines choses, ils devront en assumer les conséquences.
La Mairie, comme M. Lhardit, (l'adjoint au maire de Marseille, délégué au tourisme, ndlr), ont donc désormais deux options : soit décider d'interdire et/ou de taxer les croisiéristes et détruire ainsi une partie de l'économie locale ; ou alors, ils se décident à rencontrer les acteurs locaux, à discuter avec eux et à trouver des solutions communes : c'est ce que l'on appelle le tourisme.
LIRE AUSSI : Marseille : "C’est surtout la croisière de masse qui est problématique..." 🔑
Jean-François Suhas : Effectivement, nous ne touchons plus les subventions de la Mairie de Marseille.
Ces subventions nous permettaient de remplacer le travail de la Mairie, et celui de la Police Municipale, puisque nous disposions d'un PC Sécurité qui permettait aux autocars transportant des croisiéristes de pouvoir se garer en ville, d'éviter qu'ils se garent mal et que les touristes, en cas d'agression, puissent porter plainte, etc.
Aujourd'hui, sans subvention, nous n'avons plus les moyens d'assurer ces missions de sécurité et de stationnement, et de toute façon, cette mission incombe à la Mairie et à la Police municipale. S'ils ne le font pas ou s'ils interdisent certaines choses, ils devront en assumer les conséquences.
La Mairie, comme M. Lhardit, (l'adjoint au maire de Marseille, délégué au tourisme, ndlr), ont donc désormais deux options : soit décider d'interdire et/ou de taxer les croisiéristes et détruire ainsi une partie de l'économie locale ; ou alors, ils se décident à rencontrer les acteurs locaux, à discuter avec eux et à trouver des solutions communes : c'est ce que l'on appelle le tourisme.
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TourMaG - Vous n'avez donc plus de discussions avec la Mairie de Marseille ?
Jean-François Suhas : Aucune. Il y en a eu au départ, mais ils m'ont menti en permanence sur leurs intentions et je n'ai aucune raison d'avoir aujourd'hui un dialogue avec eux. Et d'autant plus après une pétition qui change tous les jours d'objet, qui finit sur la croisière alors qu'elle portait au départ sur le trafic maritime.
Evidemment, j'ai toujours des échanges avec M. Lhardit dans le cadre de mes fonctions de Président du Conseil de Développement du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), mais il est plus facile de discuter avec des gens à partir du moment où ils ont un cap.
Tous les jours, j'entends beaucoup parler de croisière mais je ne vois jamais une action. La Mairie pourrait décider de tout interdire vis-à-vis de la croisière : plus un bus de passagers en ville ou autre, mais il faut l'assumer vis-à-vis des taxis, des commerçants et de tous les gens qui en vivent.
Quand on nous accuse de provoquer du surtourisme à Marseille, je tiens à rappeler qu'en moyenne, ce sont 3 000 croisiéristes qui débarquent chaque jour dans une ville de 900 000 habitants ! Avec parfois des pics à 7 ou 8 000 personnes certains week-ends. Et tous ne vont pas à Marseille, certains optent pour Cassis ou Aix-en-Provence.
En comparaison, à Dubrovnik, avant les restrictions, c'était 4 à 5000 croisiéristes qui arrivaient dans une ville de 8 000 habitants...
Donc face à tout ce que demande aujourd'hui M. Lhardit, je dirais que nous ne l'avons pas attendu pour avancer sur ces sujets depuis dix ou quinze ans. Il y a une différence entre diffuser des messages politiques clientélistes à travers les médias et notre travail permanent avec les populations.
Quant à la question des retombées économiques sur le territoire, les études sont toujours réalisées à partir de panels représentatifs qui pourront toujours être contestés. Donc je ne rentre même plus dans ce débat, car 1€ ou 100€, ce ne sera jamais assez pour ces gens-là qui vous opposeront toujours quelque chose, par rapport à la pollution ou tout autre sujet.
Et pourtant ! A l'inverse des autres activités portuaires qui ne rapportent pratiquement qu'au port, la croisière est une chance pour Marseille, car c'est un business qui rapporte aussi à la ville, à l'aéroport, aux taxis, la mobilité urbaine, etc. C'est tout un système qui tourne, une chaine économique, avec 3 000 emplois directs, dont 600 salariés rien que pour Ponant.
Jean-François Suhas : Aucune. Il y en a eu au départ, mais ils m'ont menti en permanence sur leurs intentions et je n'ai aucune raison d'avoir aujourd'hui un dialogue avec eux. Et d'autant plus après une pétition qui change tous les jours d'objet, qui finit sur la croisière alors qu'elle portait au départ sur le trafic maritime.
Evidemment, j'ai toujours des échanges avec M. Lhardit dans le cadre de mes fonctions de Président du Conseil de Développement du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), mais il est plus facile de discuter avec des gens à partir du moment où ils ont un cap.
Tous les jours, j'entends beaucoup parler de croisière mais je ne vois jamais une action. La Mairie pourrait décider de tout interdire vis-à-vis de la croisière : plus un bus de passagers en ville ou autre, mais il faut l'assumer vis-à-vis des taxis, des commerçants et de tous les gens qui en vivent.
Quand on nous accuse de provoquer du surtourisme à Marseille, je tiens à rappeler qu'en moyenne, ce sont 3 000 croisiéristes qui débarquent chaque jour dans une ville de 900 000 habitants ! Avec parfois des pics à 7 ou 8 000 personnes certains week-ends. Et tous ne vont pas à Marseille, certains optent pour Cassis ou Aix-en-Provence.
En comparaison, à Dubrovnik, avant les restrictions, c'était 4 à 5000 croisiéristes qui arrivaient dans une ville de 8 000 habitants...
Donc face à tout ce que demande aujourd'hui M. Lhardit, je dirais que nous ne l'avons pas attendu pour avancer sur ces sujets depuis dix ou quinze ans. Il y a une différence entre diffuser des messages politiques clientélistes à travers les médias et notre travail permanent avec les populations.
Quant à la question des retombées économiques sur le territoire, les études sont toujours réalisées à partir de panels représentatifs qui pourront toujours être contestés. Donc je ne rentre même plus dans ce débat, car 1€ ou 100€, ce ne sera jamais assez pour ces gens-là qui vous opposeront toujours quelque chose, par rapport à la pollution ou tout autre sujet.
Et pourtant ! A l'inverse des autres activités portuaires qui ne rapportent pratiquement qu'au port, la croisière est une chance pour Marseille, car c'est un business qui rapporte aussi à la ville, à l'aéroport, aux taxis, la mobilité urbaine, etc. C'est tout un système qui tourne, une chaine économique, avec 3 000 emplois directs, dont 600 salariés rien que pour Ponant.
TourMaG - Désormais, la Ville de Marseille a également repris la compétence tourisme déléguée à la Métropole depuis 2016. Pensez-vous que vos relations avec l'Office de Tourisme et des Congrès de Marseille, qui est passé sous la coupe de la Ville de Marseille, vont changer ?
Jean-François Suhas : Nous attendons de connaitre les nouveau statuts, qui doivent d'abord être validés par la Préfecture, car visiblement les professionnels du tourisme ne feraient plus partie de la nouvelle gouvernance, alors que nous sommes dix aujourd'hui à faire partie de ce comité de pilotage.
Et gérer le tourisme à Marseille sans les professionnels, cela me parait compliqué, tout comme pour la croisière.
Jusqu'à présent, nos relations avec l'Office de tourisme sont excellentes, nous sommes partenaires, et c'est même le seul endroit où l'on travaille de manière collégiale entre la Mairie, la Chambre de Commerce et le Port.
En 2021, après la coupure avec la Mairie de Marseille, si la moitié des 75 partenaires du Club de la croisière de Marseille Provence avait décidé de ne plus nous soutenir, je me serais posé des questions quant à la gouvernance. Mais ce n'est pas le cas, et puis, je ne suis que de passage. Le Club continuera et le Port continuera même après mon départ, à la fin de ce dernier mandat que j'effectue en tant que Président bénévole.
Aujourd'hui, j'œuvre à mon niveau pour le territoire et pour l'environnement, avec l'argent public et privé qui est l'argent du territoire. Personne ici n'a le monopole de la citoyenneté marseillaise ou de l'environnement, pas plus la Mairie de Marseille que Jean-François Suhas.
TourMaG - Une fois les nouveaux statuts de l'OT validés, quelle devrait être la suite ? A combien s'élève la subvention que perçoit le Club de la Croisière de la part de l'OT ?
Jean-François Suhas : J'imagine qu'il y aura une forme d'élection, mais il faut d'abord voir les nouveaux statuts.
Et puis surtout, je me demande quelle forme prendra la nouvelle gouvernance, s'il y aura toujours des professionnels et lesquels seront choisis.
Quant à la cotisation d'environ 20 000€ que nous touchions de l'Office du Tourisme, j'imagine qu'elle partira aussi.
Vous savez, le plus "drôle" dans cette affaire, c'est que les seuls politiques marseillais qui me parlent vraiment, ce sont les élus écologistes, qui sont sur un discours beaucoup moins politique et qui veulent des résultats.
Mais ce qui m'intéresse le plus, c'est de travailler avec ceux qui sont sur le terrain, qui vivent les nuisances au quotidien, qu'il s'agisse du bruit ou de la fumée, parce que jamais je ne les contesterai étant donné que je suis pilote du port et que je monte sur des bateaux tous les jours.
Jean-François Suhas : Nous attendons de connaitre les nouveau statuts, qui doivent d'abord être validés par la Préfecture, car visiblement les professionnels du tourisme ne feraient plus partie de la nouvelle gouvernance, alors que nous sommes dix aujourd'hui à faire partie de ce comité de pilotage.
Et gérer le tourisme à Marseille sans les professionnels, cela me parait compliqué, tout comme pour la croisière.
Jusqu'à présent, nos relations avec l'Office de tourisme sont excellentes, nous sommes partenaires, et c'est même le seul endroit où l'on travaille de manière collégiale entre la Mairie, la Chambre de Commerce et le Port.
En 2021, après la coupure avec la Mairie de Marseille, si la moitié des 75 partenaires du Club de la croisière de Marseille Provence avait décidé de ne plus nous soutenir, je me serais posé des questions quant à la gouvernance. Mais ce n'est pas le cas, et puis, je ne suis que de passage. Le Club continuera et le Port continuera même après mon départ, à la fin de ce dernier mandat que j'effectue en tant que Président bénévole.
Aujourd'hui, j'œuvre à mon niveau pour le territoire et pour l'environnement, avec l'argent public et privé qui est l'argent du territoire. Personne ici n'a le monopole de la citoyenneté marseillaise ou de l'environnement, pas plus la Mairie de Marseille que Jean-François Suhas.
TourMaG - Une fois les nouveaux statuts de l'OT validés, quelle devrait être la suite ? A combien s'élève la subvention que perçoit le Club de la Croisière de la part de l'OT ?
Jean-François Suhas : J'imagine qu'il y aura une forme d'élection, mais il faut d'abord voir les nouveaux statuts.
Et puis surtout, je me demande quelle forme prendra la nouvelle gouvernance, s'il y aura toujours des professionnels et lesquels seront choisis.
Quant à la cotisation d'environ 20 000€ que nous touchions de l'Office du Tourisme, j'imagine qu'elle partira aussi.
Vous savez, le plus "drôle" dans cette affaire, c'est que les seuls politiques marseillais qui me parlent vraiment, ce sont les élus écologistes, qui sont sur un discours beaucoup moins politique et qui veulent des résultats.
Mais ce qui m'intéresse le plus, c'est de travailler avec ceux qui sont sur le terrain, qui vivent les nuisances au quotidien, qu'il s'agisse du bruit ou de la fumée, parce que jamais je ne les contesterai étant donné que je suis pilote du port et que je monte sur des bateaux tous les jours.
TourMaG - Souhaiteriez-vous rétablir le dialogue avec la Mairie de Marseille ?
Jean-François Suhas : Je pense qu'il y a deux formes de penser quand on veut agir : agir en imposant une contrainte ou bien agir par l'accompagnement, en gardant à l'esprit que nous sommes dans une transition, que les bateaux vont bientôt se connecter à quai et que c'est grâce à cet accompagnement que l'on pourra décider de positionner trois bus au lieu de dix et de favoriser les navettes maritimes par exemple.
Je ne suis pas du monde de l'extrême gauche et des écologistes, mais je suis du monde de l'environnement depuis que j'ai 10 ans.
Je fais partie du Comité France Maritime notamment et mon métier me permet d'avoir un regard d'expert indépendant et de dire la vérité, que ces gens-là n'ont pas envie d'entendre.
Regardez, à la mi-février, Marseille était en "alerte particules fines" alors qu'il n'y avait que 3 paquebots par semaine au port et que le trafic maritime était réduit au minimum pendant les grèves, mais aussi parce qu'en hiver il y a moins de ferries.
Donc est-ce vraiment le trafic maritime qui est responsable de tous les maux de Marseille ? Non. Il y a un ensemble de choses que chacun, en son domaine, doit corriger.
Mais je ne peux pas accepter qu'avec les portuaires, nous soyons cloués sans cesse au pilori par ces gens-là, pour des questions purement politiques. Ce discours-là est dangereux, surtout quand il s'agit de dizaines de millions d'euros d'investissement pour les compagnies de croisières ou pour le Port.
Et même si l'Etat n'est pas partenaire du Club, nous travaillons avec les cabinets de différents ministres, avec les Préfectures.
Quant à la Mairie de Marseille, j'ai des contacts avec des techniciens, mais pour ce qui est de la politique, M. Lhardit a déclaré dans la presse qu'il ne souhaitait pas travailler avec le Club, et ça tombe bien parce que je n'ai pas envie de travailler avec quelqu'un qui change de discours tous les jours.
J'attends donc de voir ce qu'il va faire au niveau de l'Office du tourisme mais aussi quel bilan nous pourrons tirer de ses actions. Du côté du Club de la Croisière, nous avons plus de 25 ans de bilan et d'expertise à montrer.
Jean-François Suhas : Je pense qu'il y a deux formes de penser quand on veut agir : agir en imposant une contrainte ou bien agir par l'accompagnement, en gardant à l'esprit que nous sommes dans une transition, que les bateaux vont bientôt se connecter à quai et que c'est grâce à cet accompagnement que l'on pourra décider de positionner trois bus au lieu de dix et de favoriser les navettes maritimes par exemple.
Je ne suis pas du monde de l'extrême gauche et des écologistes, mais je suis du monde de l'environnement depuis que j'ai 10 ans.
Je fais partie du Comité France Maritime notamment et mon métier me permet d'avoir un regard d'expert indépendant et de dire la vérité, que ces gens-là n'ont pas envie d'entendre.
Regardez, à la mi-février, Marseille était en "alerte particules fines" alors qu'il n'y avait que 3 paquebots par semaine au port et que le trafic maritime était réduit au minimum pendant les grèves, mais aussi parce qu'en hiver il y a moins de ferries.
Donc est-ce vraiment le trafic maritime qui est responsable de tous les maux de Marseille ? Non. Il y a un ensemble de choses que chacun, en son domaine, doit corriger.
Mais je ne peux pas accepter qu'avec les portuaires, nous soyons cloués sans cesse au pilori par ces gens-là, pour des questions purement politiques. Ce discours-là est dangereux, surtout quand il s'agit de dizaines de millions d'euros d'investissement pour les compagnies de croisières ou pour le Port.
Et même si l'Etat n'est pas partenaire du Club, nous travaillons avec les cabinets de différents ministres, avec les Préfectures.
Quant à la Mairie de Marseille, j'ai des contacts avec des techniciens, mais pour ce qui est de la politique, M. Lhardit a déclaré dans la presse qu'il ne souhaitait pas travailler avec le Club, et ça tombe bien parce que je n'ai pas envie de travailler avec quelqu'un qui change de discours tous les jours.
J'attends donc de voir ce qu'il va faire au niveau de l'Office du tourisme mais aussi quel bilan nous pourrons tirer de ses actions. Du côté du Club de la Croisière, nous avons plus de 25 ans de bilan et d'expertise à montrer.
TourMaG - Comment se porte le Club de la Croisière en ce début d'année ?
Jean-François Suhas : Tous les engagements que nous avons pris, tous les rendez-vous que nous avons annoncés, nous les avons tenus, notamment d'un point de vue de la transition durable.
D'abord vis-à-vis de l'Etat et du Grand Port Maritime, qu'il s'agisse des investissements, des chartes ou bien des contrôles, de la mise en conformité des quais pour l'électricité, des opérateurs qui arrivent avec des bateaux neufs : le Commandant Charcot avec ses batteries et ses pots catalytiques, le MSC World Europa propulsé au GNL...
Mais aussi vis-à-vis des opérateurs. Et regardez tous les nouveaux projets de navires : Accor et sa filiale Orient Express qui proposera en 2025 un bateau à voiles de luxe, 100% français qui émettra 70% d'émissions en moins ; ou bien MSC et sa gamme Explora Journeys dont le 5e et le 6e navires seront des bateaux zéro émission à quai, en manœuvre et dans les sites remarquables, sur le marché en 2026.
Enfin vis-à-vis du territoire. Je dirais que la partie "technique" de la réduction de la pollution des navires est résolue en grande partie, nous savons ce que nous avons à faire : connecter les bateaux, avoir les connexions à bord, etc.
Par contre, notre enjeu porte aujourd'hui sur la mobilité des croisiéristes. Il y aura toujours des taxis et des bus, mais il faut accompagner la transition avec de la mobilité massifiée, comme par exemple, l'arrivée d'un tramway devant le Grand Port de Marseille comme il y a un train à Civitavecchia qui emmène les gens au centre-ville de Rome en 20 minutes.
L'un des grands projets du Club de la Croisière est de mettre en place des navettes maritimes décarbonées. Et cela nous saurons le faire, car nous avons des pépites sur le territoire comme NepTech et puis, il y a déjà eu des navettes maritimes mises en place l'été dernier.
C'est ça l'ADN du Club de la Croisière, au-delà de faire de la promotion, c'est de réguler et de trouver des solutions qui soient compatibles à la fois pour les Marseillais et pour l'économie des opérateurs.
Nous l'avons déjà fait au niveau des excursions, en essayant de dispatcher les excursionnistes dans d'autres endroits que Notre-Dame-de-la-Garde ou le quartier du Panier.
C'est notre rôle d’encourager la diffusion des passagers sur le territoire Marseille Provence auprès des prestataires, avec la proposition de plus de 100 idées d’excursions en Provence, à une heure maximum du terminal de croisière.
Jean-François Suhas : Tous les engagements que nous avons pris, tous les rendez-vous que nous avons annoncés, nous les avons tenus, notamment d'un point de vue de la transition durable.
D'abord vis-à-vis de l'Etat et du Grand Port Maritime, qu'il s'agisse des investissements, des chartes ou bien des contrôles, de la mise en conformité des quais pour l'électricité, des opérateurs qui arrivent avec des bateaux neufs : le Commandant Charcot avec ses batteries et ses pots catalytiques, le MSC World Europa propulsé au GNL...
Mais aussi vis-à-vis des opérateurs. Et regardez tous les nouveaux projets de navires : Accor et sa filiale Orient Express qui proposera en 2025 un bateau à voiles de luxe, 100% français qui émettra 70% d'émissions en moins ; ou bien MSC et sa gamme Explora Journeys dont le 5e et le 6e navires seront des bateaux zéro émission à quai, en manœuvre et dans les sites remarquables, sur le marché en 2026.
Enfin vis-à-vis du territoire. Je dirais que la partie "technique" de la réduction de la pollution des navires est résolue en grande partie, nous savons ce que nous avons à faire : connecter les bateaux, avoir les connexions à bord, etc.
Par contre, notre enjeu porte aujourd'hui sur la mobilité des croisiéristes. Il y aura toujours des taxis et des bus, mais il faut accompagner la transition avec de la mobilité massifiée, comme par exemple, l'arrivée d'un tramway devant le Grand Port de Marseille comme il y a un train à Civitavecchia qui emmène les gens au centre-ville de Rome en 20 minutes.
L'un des grands projets du Club de la Croisière est de mettre en place des navettes maritimes décarbonées. Et cela nous saurons le faire, car nous avons des pépites sur le territoire comme NepTech et puis, il y a déjà eu des navettes maritimes mises en place l'été dernier.
C'est ça l'ADN du Club de la Croisière, au-delà de faire de la promotion, c'est de réguler et de trouver des solutions qui soient compatibles à la fois pour les Marseillais et pour l'économie des opérateurs.
Nous l'avons déjà fait au niveau des excursions, en essayant de dispatcher les excursionnistes dans d'autres endroits que Notre-Dame-de-la-Garde ou le quartier du Panier.
C'est notre rôle d’encourager la diffusion des passagers sur le territoire Marseille Provence auprès des prestataires, avec la proposition de plus de 100 idées d’excursions en Provence, à une heure maximum du terminal de croisière.
TourMaG - Quels sont les objectifs du Club pour 2023 ?
Jean-François Suhas : Nous avons deux priorités : l'une porte sur la partie purement industrielle pour laquelle nous avançons sur des thèmes comme le traitement des déchets, la connexion électrique à quai, etc.
L'autre priorité traite du tourisme, et consiste à trouver le meilleur accueil pour les touristes, avec la meilleure acceptabilité de la part des Marseillais.
TourMaG - En 2022, le Club de la Croisière a coorganisé la 2e édition du Blue Maritime Summit. Quid de la prochaine édition ?
Jean-François Suhas : Elle devrait se tenir en 2024 ou 2025. Nous ne l'organisons que tous les deux ou trois ans, parce que déjà cela demande une grande organisation et puis, nous voulons pouvoir y faire des annonces.
J'aimerais pouvoir associer la prochaine édition à la connexion électrique à quai des premiers paquebots. Il faut aussi pouvoir l'articuler avec les autres événements liés au maritime, comme les Assises de la Mer qui se tiennent tous les dix ans à Marseille ou encore Euromaritime.
LIRE AUSSI : A Marseille, la communauté maritime s'engage à réduire son empreinte environnementale
TourMaG - Plusieurs associations (Alternatiba Marseille, Cap au Nord, Stop Croisières) ainsi que des riverains du Port de Marseille s'apprêtent à déposer une plainte contre X, "face à l’inaction constatée" dans le cadre de la pollution liée au trafic maritime...
Jean-François Suhas : Effectivement, nous en entendons parler depuis plusieurs mois, d'ailleurs la plainte porte désormais sur la pollution liée au trafic maritime, et non plus uniquement sur la croisière.
Il est vrai qu'il serait compliqué d'attaquer des armateurs dont les bateaux sont propulsés au GNL, il faut quelque chose de plus consistant.
Mais il est sûr que si vous placez un capteur de mesure de la qualité de l'air dans une maison peu aérée, située dans une zone industrielle de Marseille, il est évident qu'il va y avoir une accumulation. On sait que c'est plus compliqué à l'Estaque que dans le 9e arrondissement, du côté des Calanques.
Jean-François Suhas : Nous avons deux priorités : l'une porte sur la partie purement industrielle pour laquelle nous avançons sur des thèmes comme le traitement des déchets, la connexion électrique à quai, etc.
L'autre priorité traite du tourisme, et consiste à trouver le meilleur accueil pour les touristes, avec la meilleure acceptabilité de la part des Marseillais.
TourMaG - En 2022, le Club de la Croisière a coorganisé la 2e édition du Blue Maritime Summit. Quid de la prochaine édition ?
Jean-François Suhas : Elle devrait se tenir en 2024 ou 2025. Nous ne l'organisons que tous les deux ou trois ans, parce que déjà cela demande une grande organisation et puis, nous voulons pouvoir y faire des annonces.
J'aimerais pouvoir associer la prochaine édition à la connexion électrique à quai des premiers paquebots. Il faut aussi pouvoir l'articuler avec les autres événements liés au maritime, comme les Assises de la Mer qui se tiennent tous les dix ans à Marseille ou encore Euromaritime.
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Jean-François Suhas : Effectivement, nous en entendons parler depuis plusieurs mois, d'ailleurs la plainte porte désormais sur la pollution liée au trafic maritime, et non plus uniquement sur la croisière.
Il est vrai qu'il serait compliqué d'attaquer des armateurs dont les bateaux sont propulsés au GNL, il faut quelque chose de plus consistant.
Mais il est sûr que si vous placez un capteur de mesure de la qualité de l'air dans une maison peu aérée, située dans une zone industrielle de Marseille, il est évident qu'il va y avoir une accumulation. On sait que c'est plus compliqué à l'Estaque que dans le 9e arrondissement, du côté des Calanques.
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Jean-François Suhas : En 2022, la croisière à Marseille a connu une belle remontée de son activité en nombre d'escales, du fait de l'arrivée de nombreux "petits" bateaux. Un peu moins en nombre de passagers par rapport à 2019.
Nous avons accueilli 1,47 million de passagers, soit un niveau de trafic comparable à 2017 et 572 escales - dont 78 de navires propulsés au GNL.
La multitude de nationalités accueillies a confirmé le retour des clientèles extra européennes.
Aujourd'hui, les astres sont alignés pour une reprise. Evidemment les chiffres ne sont pas aussi pharamineux qu'aux Etats-Unis, où la reprise est à 100% du fait qu'il n'y a pas de guerre et pas autant d'inflation qu'en Europe. Ici, nous ne sommes pas encore à 100% de remplissage sur les bateaux.
En 2023, nous prévoyons un retour à des niveaux de trafic proches de ceux de l’année 2019, soit autour des 1,8 million de passagers, mais aussi une augmentation exponentielle des escales de navires propulsés au GNL avec 150 escales prévues.
Par ailleurs, les travaux d’électrification à quai des navires au terminal de croisière ont débuté en janvier.
D'autres projets seront mis en place cette année, comme l'avitaillement local en GNL par barge et la mise en application progressive de la charte croisière durable signée en octobre 2022 par l’Etat français et l’association des compagnies de croisières CLIA, ainsi que son évaluation.
Jean-François Suhas : En 2022, la croisière à Marseille a connu une belle remontée de son activité en nombre d'escales, du fait de l'arrivée de nombreux "petits" bateaux. Un peu moins en nombre de passagers par rapport à 2019.
Nous avons accueilli 1,47 million de passagers, soit un niveau de trafic comparable à 2017 et 572 escales - dont 78 de navires propulsés au GNL.
La multitude de nationalités accueillies a confirmé le retour des clientèles extra européennes.
Aujourd'hui, les astres sont alignés pour une reprise. Evidemment les chiffres ne sont pas aussi pharamineux qu'aux Etats-Unis, où la reprise est à 100% du fait qu'il n'y a pas de guerre et pas autant d'inflation qu'en Europe. Ici, nous ne sommes pas encore à 100% de remplissage sur les bateaux.
En 2023, nous prévoyons un retour à des niveaux de trafic proches de ceux de l’année 2019, soit autour des 1,8 million de passagers, mais aussi une augmentation exponentielle des escales de navires propulsés au GNL avec 150 escales prévues.
Par ailleurs, les travaux d’électrification à quai des navires au terminal de croisière ont débuté en janvier.
D'autres projets seront mis en place cette année, comme l'avitaillement local en GNL par barge et la mise en application progressive de la charte croisière durable signée en octobre 2022 par l’Etat français et l’association des compagnies de croisières CLIA, ainsi que son évaluation.