Avec le décalage entre le niveau de responsabilité du métier, sa reconnaissance et la rémunération, l'excuse du « métier passion » ne parvient plus à faire illusion - DR : DepositPhotos.com, VitalikRadko
Minima salariaux, prime d'ancienneté, passage automatique de la catégorie A à B... Durant neuf mois, organisations syndicales et patronales de la branche tourisme ont tenté de se mettre d'accord, lors des dernières négociations annuelles obligatoires (NAO), pour revaloriser au mieux le métier d'agent de voyages et sa rémunération.
Entre les deux propositions rédigées par les EDV et le SETO, les syndicats ont opté pour la plus « conventionnelle », mais à contre cœur...
Depuis cet accord, les salaires minima des catégories A et B de la convention collective des agences de voyages sont déjà repassés en-dessous du SMIC. Mais les salariés doivent-ils pour autant s'affoler ?
« Nous considérons qu'il y a environ 20% des salariés de la branche qui sont payés aux minima, et plutôt dans les trois premiers groupes (A, B et C, ndlr), mais nous n'avons pas d'étude spécifique sur le sujet », commente Valérie Boned, la Secrétaire générale des Entreprises du Voyage (EDV).
De même, « il n'y a pas un profil type d'entreprises qui payent aux minima, cela dépend d'un tas de critères, de la culture de chaque entreprise », ajoute-t-elle. Pour peaufiner leurs données, les EDV envisagent d'ailleurs de lancer une enquête sur les salaires prochainement.
Entre les deux propositions rédigées par les EDV et le SETO, les syndicats ont opté pour la plus « conventionnelle », mais à contre cœur...
Depuis cet accord, les salaires minima des catégories A et B de la convention collective des agences de voyages sont déjà repassés en-dessous du SMIC. Mais les salariés doivent-ils pour autant s'affoler ?
« Nous considérons qu'il y a environ 20% des salariés de la branche qui sont payés aux minima, et plutôt dans les trois premiers groupes (A, B et C, ndlr), mais nous n'avons pas d'étude spécifique sur le sujet », commente Valérie Boned, la Secrétaire générale des Entreprises du Voyage (EDV).
De même, « il n'y a pas un profil type d'entreprises qui payent aux minima, cela dépend d'un tas de critères, de la culture de chaque entreprise », ajoute-t-elle. Pour peaufiner leurs données, les EDV envisagent d'ailleurs de lancer une enquête sur les salaires prochainement.
« On ne peut plus manager comme avant le Covid »
« Cette histoire de niveaux en-dessous du SMIC est un faux sujet, nous ne regardons pas la convention collective pour rémunérer nos collaborateurs, tempère François Piot, le PDG de Prêt-à-Partir.
Lorsque nous sommes en entretien, nous nous mettons d'accord sur des salaires, sur des augmentations, mais le changement de niveau est moins un sujet qu'avant ».
« Le SMIC, c'est fini depuis longtemps chez nous !, ajoute Didier Blanchard, le patron de Visiteurs. Nous sommes très loin des minima. De toute façon, à Paris, on ne trouverait personne si on proposait ce type de salaires. »
Il faut dire qu'actuellement, les difficultés de recrutement auxquelles doivent faire face les employeurs jouent en la faveur des salariés.
« Nous avons connu une vague de départs systémique durant la pandémie, en 2020 et 2021, entre les licenciements et les départs volontaires, rappelle François Piot, mais je ne pense pas que c'était uniquement lié au niveau de rémunération.
Il y avait aussi une question de « sens », des salariés se demandaient s'ils n’étaient pas en train de passer à côté de leur vie. Ils sont partis dans le sanitaire, l'immobilier, la banque, l'assurance... Beaucoup ont déchanté et commencent à revenir.
Mais dans les années qui viennent, nous risquons de voir arriver une 2e vague de démissions, plus spécifique et liée aux entreprises. Je pense que certaines seront désertées s'il n'y a pas une reprise en main du management. On ne peut plus manager comme avant le Covid ».
Lorsque nous sommes en entretien, nous nous mettons d'accord sur des salaires, sur des augmentations, mais le changement de niveau est moins un sujet qu'avant ».
« Le SMIC, c'est fini depuis longtemps chez nous !, ajoute Didier Blanchard, le patron de Visiteurs. Nous sommes très loin des minima. De toute façon, à Paris, on ne trouverait personne si on proposait ce type de salaires. »
Il faut dire qu'actuellement, les difficultés de recrutement auxquelles doivent faire face les employeurs jouent en la faveur des salariés.
« Nous avons connu une vague de départs systémique durant la pandémie, en 2020 et 2021, entre les licenciements et les départs volontaires, rappelle François Piot, mais je ne pense pas que c'était uniquement lié au niveau de rémunération.
Il y avait aussi une question de « sens », des salariés se demandaient s'ils n’étaient pas en train de passer à côté de leur vie. Ils sont partis dans le sanitaire, l'immobilier, la banque, l'assurance... Beaucoup ont déchanté et commencent à revenir.
Mais dans les années qui viennent, nous risquons de voir arriver une 2e vague de démissions, plus spécifique et liée aux entreprises. Je pense que certaines seront désertées s'il n'y a pas une reprise en main du management. On ne peut plus manager comme avant le Covid ».
Les avantages ne paient pas tout...
Du côté du Collectif de Défense des Métiers du Voyage (CDMV), qui regroupe plus de 4 700 membres, dont une large majorité d'agents de voyages, « le sujet des NAO ne mobilise pas non plus les foules, constate Jean-Charles Franchomme.
Sans vouloir généraliser mais pour avoir échangé avec des salariés, les agents de voyages ne s'estiment pas si mal payés, sans compter les avantages dont ils peuvent bénéficier en fonction de leur entreprise : voiture de fonction, prime sur les ventes, télétravail, un voyage par an offert, accès à plusieurs éductours par an, etc. », poursuit le président-fondateur de l'association.
« Attention, les avantages n'ouvrent pas des droits au chômage ou à la retraite, prévient de son côté Caroline Texier, la co-gérante d'Horizons du Monde.
La voiture de fonction, la prime trimestrielle sur les ventes qui va directement dans la poche, etc. Le jour où le salarié est au chômage, il se retrouve avec 80% du salaire brut mensuel - donc du SMIC pour certains - et ce n'est plus la même histoire...
Et puis, il ne faut pas oublier que l'augmentation du taux horaire, c'est aussi celle des droits sociaux auxquels les salariés pourront accéder ».
Sans vouloir généraliser mais pour avoir échangé avec des salariés, les agents de voyages ne s'estiment pas si mal payés, sans compter les avantages dont ils peuvent bénéficier en fonction de leur entreprise : voiture de fonction, prime sur les ventes, télétravail, un voyage par an offert, accès à plusieurs éductours par an, etc. », poursuit le président-fondateur de l'association.
« Attention, les avantages n'ouvrent pas des droits au chômage ou à la retraite, prévient de son côté Caroline Texier, la co-gérante d'Horizons du Monde.
La voiture de fonction, la prime trimestrielle sur les ventes qui va directement dans la poche, etc. Le jour où le salarié est au chômage, il se retrouve avec 80% du salaire brut mensuel - donc du SMIC pour certains - et ce n'est plus la même histoire...
Et puis, il ne faut pas oublier que l'augmentation du taux horaire, c'est aussi celle des droits sociaux auxquels les salariés pourront accéder ».
Stagner en catégorie A, une pratique très limite...
Chez Horizons du Monde, le salaire d’embauche a toujours été au minimum à +10% du SMIC.
Mais cette politique ne s'applique pas partout. « Je peux vous dire que dans certains grands groupes français du tourisme, la politique d'embauche consiste à recruter des salariés en catégorie A et à distribuer des primes au mérite », témoigne un élu syndical sous couvert d'anonymat.
« Est-ce normal que des salariés soient considérés comme des débutants (groupe A) 5 à 10 ans après leur arrivée dans différentes entreprises de notre secteur d’activité ? », soulignait également le SNEPAT-FO dans sa dernière communication.
Est-ce normal, mais surtout est-ce bien légal ? Il suffit en effet de se pencher sur la définition du Groupe A prévue dans la convention collective (article 4) pour y voir que « la responsabilité du salarié est limitée : les tâches s'effectuent dans le cadre de directives, de procédures définies, ou sous le contrôle d'un autre salarié ».
Cette responsabilité n'est guère plus large dans le Groupe B : « Les tâches peuvent s'effectuer sous la dépendance d'un autre salarié ».
Mais cette politique ne s'applique pas partout. « Je peux vous dire que dans certains grands groupes français du tourisme, la politique d'embauche consiste à recruter des salariés en catégorie A et à distribuer des primes au mérite », témoigne un élu syndical sous couvert d'anonymat.
« Est-ce normal que des salariés soient considérés comme des débutants (groupe A) 5 à 10 ans après leur arrivée dans différentes entreprises de notre secteur d’activité ? », soulignait également le SNEPAT-FO dans sa dernière communication.
Est-ce normal, mais surtout est-ce bien légal ? Il suffit en effet de se pencher sur la définition du Groupe A prévue dans la convention collective (article 4) pour y voir que « la responsabilité du salarié est limitée : les tâches s'effectuent dans le cadre de directives, de procédures définies, ou sous le contrôle d'un autre salarié ».
Cette responsabilité n'est guère plus large dans le Groupe B : « Les tâches peuvent s'effectuer sous la dépendance d'un autre salarié ».
Le salaire est-il incohérent avec la responsabilité de l'AGV ?
Et pourtant, au cours de notre enquête nous avons pu entendre divers témoignages d'agents de voyages qui ont tous connu l'exemple de « la nouvelle recrue laissée seule une journée à l'agence et qui encaisse des clients », ou celui de « la conseillère à qui l'on confie le téléphone de garde pour le week-end parce que le patron ne souhaite pas être dérangé »...
« Un salarié de catégorie B payé au SMIC alors que bien souvent il fait signer des contrats et qu'il a la responsabilité de ses voyageurs, je peux comprendre qu'il préfère être caissier ou facteur, car une fois sa journée achevée, c'est terminé », commente Caroline Texier.
« Le problème, au-delà de la rémunération, c'est bien que le salaire est incohérent vis-à-vis de la responsabilité et de la charge de travail que l'on a », ajoute une conseillère voyages qui préfère garder l'anonymat. Alors que la moindre erreur peut nous coûter des milliers d'euros, le salaire n'est pas à la hauteur et le métier n'est pas reconnu à sa juste valeur ».
La « reconnaissance » - et son manque - est un terme qui revient régulièrement dans la bouche des personnes interrogées. A ce sujet, François Piot note que « le rapport de force entre l'entreprise et le collaborateur s'est inversé. Aujourd'hui un agent de voyages peut trouver du boulot partout, le plus dur étant de trouver la bonne boite, et par cela je n’entends pas que celle qui paye le mieux, mais celle dans laquelle il trouvera le plus de reconnaissance ».
Pour notre agent de voyages anonyme, une autre difficulté vient du fait que « nous prenons tellement à cœur notre métier que nous nous investissons énormément et personnellement, et nous nous sentons responsables. Nous y mettons nos tripes parce que c'est notre personne qui est investie, et la reconnaissance ne nous paraît pas à la hauteur de cet investissement ».
Pour cette conseillère voyages, une des solutions pour prendre du recul serait peut-être d'arrêter d'assurer les astreintes, en confiant les dossiers d’assistance à des sous-traitants.
« Un salarié de catégorie B payé au SMIC alors que bien souvent il fait signer des contrats et qu'il a la responsabilité de ses voyageurs, je peux comprendre qu'il préfère être caissier ou facteur, car une fois sa journée achevée, c'est terminé », commente Caroline Texier.
« Le problème, au-delà de la rémunération, c'est bien que le salaire est incohérent vis-à-vis de la responsabilité et de la charge de travail que l'on a », ajoute une conseillère voyages qui préfère garder l'anonymat. Alors que la moindre erreur peut nous coûter des milliers d'euros, le salaire n'est pas à la hauteur et le métier n'est pas reconnu à sa juste valeur ».
La « reconnaissance » - et son manque - est un terme qui revient régulièrement dans la bouche des personnes interrogées. A ce sujet, François Piot note que « le rapport de force entre l'entreprise et le collaborateur s'est inversé. Aujourd'hui un agent de voyages peut trouver du boulot partout, le plus dur étant de trouver la bonne boite, et par cela je n’entends pas que celle qui paye le mieux, mais celle dans laquelle il trouvera le plus de reconnaissance ».
Pour notre agent de voyages anonyme, une autre difficulté vient du fait que « nous prenons tellement à cœur notre métier que nous nous investissons énormément et personnellement, et nous nous sentons responsables. Nous y mettons nos tripes parce que c'est notre personne qui est investie, et la reconnaissance ne nous paraît pas à la hauteur de cet investissement ».
Pour cette conseillère voyages, une des solutions pour prendre du recul serait peut-être d'arrêter d'assurer les astreintes, en confiant les dossiers d’assistance à des sous-traitants.
Le partage des richesses prôné par le Gouvernement est-il possible ?
Avec ce décalage entre la responsabilité du métier, le niveau de reconnaissance et la rémunération, l'excuse du « métier passion » ne parvient plus à faire illusion.
Alors même si les salariés ont bien conscience qu’après trois années de pandémie, leurs dirigeants tirent la langue, entre les PGE et les reports de charges à rembourser, les recrutements compliqués ou encore les concessions à mettre en place - notamment pour le télétravail - eux aussi ont vu leur marge se réduire...
« La situation est pire qu'avant pour nous aussi, à cause de la hausse du prix des billets d'avion. Ils ont tellement augmenté qu'ils représentent aujourd’hui 50% du prix du dossier, donc sur 50% du dossier, nous n'avons plus de marge, comme nous ne sommes pas commissionnés sur les vols..., constate la conseillère voyages.
On a vraiment l'impression que les compagnies aériennes se gavent et nous, nous prenons nos petits frais d'agence, à 45€ si c'est du long-courrier, mais ce n'est pas ça qui va payer un salaire de plus ».
Alors que la Première ministre Elisabeth Borne évoquait la semaine dernière « une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises », appelant les entreprises « à agir collectivement pour revaloriser les salaires », « il faut veiller à ne pas aseptiser l'approche », prévient Morgan Butty, Senior Vice President Global Human Ressources de CWT et président de la Commission Paritaire Permanente de Négociation et d’Interprétation pour la branche tourisme.
« Il y a quand même de nombreuses entreprises, dans un certain nombre d'industries, qui ne sont pas aujourd'hui encore en mesure de partager de la richesse, parce que le Covid vient de passer par là. Il faut faire la balance entre l'envie de construire le futur et une réalité immédiate.
Si l'effet d'annonce du partage des richesses est une très bonne chose, et je pense que personne n'ira à l'encontre de cette voie là, il n'y aura rien d'immédiat pour un grand nombre d'entreprises ».
Alors même si les salariés ont bien conscience qu’après trois années de pandémie, leurs dirigeants tirent la langue, entre les PGE et les reports de charges à rembourser, les recrutements compliqués ou encore les concessions à mettre en place - notamment pour le télétravail - eux aussi ont vu leur marge se réduire...
« La situation est pire qu'avant pour nous aussi, à cause de la hausse du prix des billets d'avion. Ils ont tellement augmenté qu'ils représentent aujourd’hui 50% du prix du dossier, donc sur 50% du dossier, nous n'avons plus de marge, comme nous ne sommes pas commissionnés sur les vols..., constate la conseillère voyages.
On a vraiment l'impression que les compagnies aériennes se gavent et nous, nous prenons nos petits frais d'agence, à 45€ si c'est du long-courrier, mais ce n'est pas ça qui va payer un salaire de plus ».
Alors que la Première ministre Elisabeth Borne évoquait la semaine dernière « une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises », appelant les entreprises « à agir collectivement pour revaloriser les salaires », « il faut veiller à ne pas aseptiser l'approche », prévient Morgan Butty, Senior Vice President Global Human Ressources de CWT et président de la Commission Paritaire Permanente de Négociation et d’Interprétation pour la branche tourisme.
« Il y a quand même de nombreuses entreprises, dans un certain nombre d'industries, qui ne sont pas aujourd'hui encore en mesure de partager de la richesse, parce que le Covid vient de passer par là. Il faut faire la balance entre l'envie de construire le futur et une réalité immédiate.
Si l'effet d'annonce du partage des richesses est une très bonne chose, et je pense que personne n'ira à l'encontre de cette voie là, il n'y aura rien d'immédiat pour un grand nombre d'entreprises ».
Des solutions alternatives à trouver ?
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Alors, en attendant, dirigeants et salariés du tourisme n'ont d'autres choix que de trouver des solutions alternatives pour rendre le métier plus attractif.
Chez Horizons du Monde, les équipes ont travaillé ensemble à la mise en place d'une prime d'intéressement. « Nous avons expliqué aux salariés les modalités de mise en œuvre, avec les différents critères à respecter - financiers, assiduité, autre objectifs possibles, etc. - et qui s’appliquent uniformément à tous, et ce sont nos salariées qui ont rédigé leur proposition. Puis nous avons fait une réunion tous ensemble pour se mettre d'accord », indique Caroline Texier. La demande est actuellement en cours de validation auprès de la DREETS (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités).
De leur côté, les Entreprises du Voyage (EDV) ont signé un accord cadre sur l'intéressement, a rappelé Jean-Pierre Mas, le président du syndicat lors de la convention des EDV Méditerranée, mi-avril. « Ce dispositif n'est pas obligatoire, mais pour ceux qui souhaitent le mettre en place, les démarches sont devenues très simples », a-t-il indiqué.
Autre piste : le 100% télétravail. François Piot, pour Prêt-à-Partir, monte actuellement un nouveau service de vente à distance pour les demandes web. « Nous venons d'embaucher 4 personnes à temps partiel et à 100% en télétravail, dont une ancienne salariée qui avait changé de région et qui peut désormais revenir chez nous en tant que télévendeuse à temps partiel pour traiter les demandes qui arrivent sur notre site Internet, explique le dirigeant.
C'est tout nouveau, y compris au niveau de la rédaction du contrat de travail. Nous avons une équipe super motivée avec un système de rémunération qu'il va falloir faire évoluer. Nos conseillères savent que c'est expérimental, que c'est un laboratoire et qu'il va falloir travailler dans la confiance, d'autant plus que 3 des 4 salariées sont nouvelles ».
A VENIR : Salaires tourisme : vers des déséquilibres entre "nouveaux" et "anciens" salariés ? 🔑
Chez Horizons du Monde, les équipes ont travaillé ensemble à la mise en place d'une prime d'intéressement. « Nous avons expliqué aux salariés les modalités de mise en œuvre, avec les différents critères à respecter - financiers, assiduité, autre objectifs possibles, etc. - et qui s’appliquent uniformément à tous, et ce sont nos salariées qui ont rédigé leur proposition. Puis nous avons fait une réunion tous ensemble pour se mettre d'accord », indique Caroline Texier. La demande est actuellement en cours de validation auprès de la DREETS (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités).
De leur côté, les Entreprises du Voyage (EDV) ont signé un accord cadre sur l'intéressement, a rappelé Jean-Pierre Mas, le président du syndicat lors de la convention des EDV Méditerranée, mi-avril. « Ce dispositif n'est pas obligatoire, mais pour ceux qui souhaitent le mettre en place, les démarches sont devenues très simples », a-t-il indiqué.
Autre piste : le 100% télétravail. François Piot, pour Prêt-à-Partir, monte actuellement un nouveau service de vente à distance pour les demandes web. « Nous venons d'embaucher 4 personnes à temps partiel et à 100% en télétravail, dont une ancienne salariée qui avait changé de région et qui peut désormais revenir chez nous en tant que télévendeuse à temps partiel pour traiter les demandes qui arrivent sur notre site Internet, explique le dirigeant.
C'est tout nouveau, y compris au niveau de la rédaction du contrat de travail. Nous avons une équipe super motivée avec un système de rémunération qu'il va falloir faire évoluer. Nos conseillères savent que c'est expérimental, que c'est un laboratoire et qu'il va falloir travailler dans la confiance, d'autant plus que 3 des 4 salariées sont nouvelles ».
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