De nombreux tour-opérateurs ne sont plus payés par Univairmer, la direction se veut rassurante - Depositphotos @mitay20
Il y eut la phase de la surprise, puis celle de la découverte et est venu maintenant le temps des interrogations...
Tomorrow Travel est passé par différentes étapes. En l'espace d'une année, le réseau a explosé, passant de 0 à 91 agences de voyages !
Nous avons d'abord eu les questions : "qui est derrière ce projet ?", puis, "il est où l'engagement durable promis ?" et enfin "d'où vient l'argent ?"
Au fur et à mesure, des réponses ont été apportées, mais d'autres ont émergé, au gré des acquisitions.
En juillet dernier, Univairmer était (enfin) vendu à Thibaut Aufort et Lucas Gebhardt.
Grâce à un chèque de 3,6 millions d'euros signé avec l'aide de Turenne Capital Partenaires, sous la forme d'un emprunt obligatoire, les deux hommes faisaient basculer dans le vert un réseau souvent pointé du doigt pour ses bilans, un réseau sans cesse recapitalisé par les tour-opérateurs actionnaires.
Ce rachat n'a pas étanché pour autant la soif de conquête de Tomorrow Travel.
Lle cap des 100 agences franchi, le Groupe visait celui des 200 pour "atteindre la taille critique du secteur" et permettre de "rebondir vers d'autres aventures" ou "intéresser" d'éventuels acquéreurs.
Ces nouvelles ambitions interrogent sur la viabilité d'un projet qui ressemble de plus en plus à une étoile filante. Nous avons appris que certains tour-opérateurs ne sont plus payés depuis plusieurs mois par les agences Univairmer.
Tomorrow Travel est passé par différentes étapes. En l'espace d'une année, le réseau a explosé, passant de 0 à 91 agences de voyages !
Nous avons d'abord eu les questions : "qui est derrière ce projet ?", puis, "il est où l'engagement durable promis ?" et enfin "d'où vient l'argent ?"
Au fur et à mesure, des réponses ont été apportées, mais d'autres ont émergé, au gré des acquisitions.
En juillet dernier, Univairmer était (enfin) vendu à Thibaut Aufort et Lucas Gebhardt.
Grâce à un chèque de 3,6 millions d'euros signé avec l'aide de Turenne Capital Partenaires, sous la forme d'un emprunt obligatoire, les deux hommes faisaient basculer dans le vert un réseau souvent pointé du doigt pour ses bilans, un réseau sans cesse recapitalisé par les tour-opérateurs actionnaires.
Ce rachat n'a pas étanché pour autant la soif de conquête de Tomorrow Travel.
Lle cap des 100 agences franchi, le Groupe visait celui des 200 pour "atteindre la taille critique du secteur" et permettre de "rebondir vers d'autres aventures" ou "intéresser" d'éventuels acquéreurs.
Ces nouvelles ambitions interrogent sur la viabilité d'un projet qui ressemble de plus en plus à une étoile filante. Nous avons appris que certains tour-opérateurs ne sont plus payés depuis plusieurs mois par les agences Univairmer.
Tomorrow Travel : Philibert Voyages stoppe les ventes !
Déjà en 2022, la 16ème convention Univairmer avait un goût amer.
Jean Dionnet n'était pas présent, mais avait adressé un message vidéo, plutôt déstabilisant et grave. Il ne cachait pas les difficultés que traversait l'entreprise, ni même le besoin et les enjeux de trouver rapidement un "acteur industriel afin de renforcer les fonds propres".
A lire sur le sujet : Tomorrow Travel : Lucas Gebhardt (cofondateur) quitte le groupe !
Un an et demi plus tard, à la veille de la signature avec Tomorrow Travel le dirigeant était plus détendu, mais faisait toujours face à un défi d'ampleur : rembourser le PGE contracté pendant la crise sanitaire.
"C'était devenu l'objectif prioritaire du réseau et des équipes," nous confie un ancien salarié.
Il faut dire que le challenge est de taille: l'avance garantie par l'Etat est de 8,5 millions d'euros, pour une entreprise qui a réalisé en 2024, un peu moins de 30 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Chaque mois les vendeurs doivent dégager 200 000 euros supplémentaires pour faire face aux échéances bancaires. Sauf que dès juillet, les comptables ont tiré la langue.
Selon nos infos, Philibert Voyages n'est toujours pas payé, pour des séjours qui ont déjà eu lieu. Les ventes sont stoppées entre les deux entités.
L'ardoise est de 20 000 euros, rien de bien méchant. Sauf que le nom de l'autocariste est le premier d'une longue liste.
Selon nos informations, les sommes atteignent plusieurs centaines de milliers d'euros pour des voyagistes comme Austral Lagon, Mondial Tourisme, Top of Travel Premium Travel, Kuoni, Misterfly, les marques du groupe Salaün.
Jean Dionnet n'était pas présent, mais avait adressé un message vidéo, plutôt déstabilisant et grave. Il ne cachait pas les difficultés que traversait l'entreprise, ni même le besoin et les enjeux de trouver rapidement un "acteur industriel afin de renforcer les fonds propres".
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Un an et demi plus tard, à la veille de la signature avec Tomorrow Travel le dirigeant était plus détendu, mais faisait toujours face à un défi d'ampleur : rembourser le PGE contracté pendant la crise sanitaire.
"C'était devenu l'objectif prioritaire du réseau et des équipes," nous confie un ancien salarié.
Il faut dire que le challenge est de taille: l'avance garantie par l'Etat est de 8,5 millions d'euros, pour une entreprise qui a réalisé en 2024, un peu moins de 30 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Chaque mois les vendeurs doivent dégager 200 000 euros supplémentaires pour faire face aux échéances bancaires. Sauf que dès juillet, les comptables ont tiré la langue.
Selon nos infos, Philibert Voyages n'est toujours pas payé, pour des séjours qui ont déjà eu lieu. Les ventes sont stoppées entre les deux entités.
L'ardoise est de 20 000 euros, rien de bien méchant. Sauf que le nom de l'autocariste est le premier d'une longue liste.
Selon nos informations, les sommes atteignent plusieurs centaines de milliers d'euros pour des voyagistes comme Austral Lagon, Mondial Tourisme, Top of Travel Premium Travel, Kuoni, Misterfly, les marques du groupe Salaün.
Tomorrow Travel : Austral Lagon, Top of Travel, Kuoni, Misterfly, Salaün ne sont plus payés
Des noms importants qui ont tous pour particularité d'être des actionnaires du réseau ou de passer en direct.
Problème avec ce procédé : les sommes ne sont pas garanties par une centrale de paiements, comme c'est le cas avec Tourcom. Le sujet est devenu central pour bon nombre d'opérateurs.
A l'image de Philibert Voyages, un autre important voyagiste a, lui aussi, décidé de stopper toutes les ventes et bloqué les départs de novembre. Les clients ont été prévenus.
"La bienséance quand une personne a des problèmes consiste à prévenir, avant même de rejeter les paiements.
Avoir des problèmes financiers peut arriver à tout le monde, mais se conduire de la sorte, ce n'est pas correct. Ce genre d'histoire finit généralement mal. Nous leur avons dit de payer pour débloquer les départs, nous ne voulons pas d'un échéancier, mais d'un règlement des sommes dues.
Nous n'allons pas faire partir des clients, alors que nous avons déjà réglé les prestataires et que l'argent a été encaissé par le réseau," lâche énervé un patron d'un tour-opérateur.
Et l'agacement commence à se faire ressentir sur la place de Paris.
Les différents voyagistes embarqués dans cette mésaventure vont s'attabler ce jeudi 14 novembre pour participer à un comité stratégique organisé par Univairmer, qui vise à trouver une solution pour permettre à l'entreprise de poursuivre son activité.
Pour un autre patron, l'inquiétude est encore plus palpable, au regard des sommes dues.
"Au global la facture doit avoisiner les 2 millions d'euros, d'après ce que j'entends chez mes confrères, " poursuit ce dirigeant ayant préféré conserver l'anonymat.
Et à faire les décomptes des sommes annoncées ici et là, l'ordre de grandeur parait correspondre. Pour l'heure, nous ne parlons pas encore totalement de dettes, du moins pour l'intégralité de la somme.
Le gros des 2 millions provient essentiellement d'acomptes qui n'ont pas été versés.
Problème avec ce procédé : les sommes ne sont pas garanties par une centrale de paiements, comme c'est le cas avec Tourcom. Le sujet est devenu central pour bon nombre d'opérateurs.
A l'image de Philibert Voyages, un autre important voyagiste a, lui aussi, décidé de stopper toutes les ventes et bloqué les départs de novembre. Les clients ont été prévenus.
"La bienséance quand une personne a des problèmes consiste à prévenir, avant même de rejeter les paiements.
Avoir des problèmes financiers peut arriver à tout le monde, mais se conduire de la sorte, ce n'est pas correct. Ce genre d'histoire finit généralement mal. Nous leur avons dit de payer pour débloquer les départs, nous ne voulons pas d'un échéancier, mais d'un règlement des sommes dues.
Nous n'allons pas faire partir des clients, alors que nous avons déjà réglé les prestataires et que l'argent a été encaissé par le réseau," lâche énervé un patron d'un tour-opérateur.
Et l'agacement commence à se faire ressentir sur la place de Paris.
Les différents voyagistes embarqués dans cette mésaventure vont s'attabler ce jeudi 14 novembre pour participer à un comité stratégique organisé par Univairmer, qui vise à trouver une solution pour permettre à l'entreprise de poursuivre son activité.
Pour un autre patron, l'inquiétude est encore plus palpable, au regard des sommes dues.
"Au global la facture doit avoisiner les 2 millions d'euros, d'après ce que j'entends chez mes confrères, " poursuit ce dirigeant ayant préféré conserver l'anonymat.
Et à faire les décomptes des sommes annoncées ici et là, l'ordre de grandeur parait correspondre. Pour l'heure, nous ne parlons pas encore totalement de dettes, du moins pour l'intégralité de la somme.
Le gros des 2 millions provient essentiellement d'acomptes qui n'ont pas été versés.
Tomorrow Travel : "il y a du chemin avant le dépôt de bilan..."
La situation est telle que les voyagistes ont bloqué les carnets de voyages et les comptes.
Dans les agences, la peur et la stupéfaction, mais aussi l'impuissance commencent à se propager, nous dit-on.
"Pour les retards sur la délivrance des carnets de voyages, un verbatim a été envoyé aux équipes, elles doivent déclarer que la société est actuellement en sous-effectif.
Cette situation explique le retard pris dans l'envoi des carnets de voyages. En fait des TO ne fournissent pas les documents, car ils ne sont pas payés. Si jamais ils ne sont pas envoyés et que les clients partent, elles peuvent toujours récupérer le PNR dans les GDS.
A cela, s'ajoute l'interdiction de rembourser les clients. Avant le rachat nous devions émettre un avoir valable un an, depuis on est passé au stade au-dessus puisque nous ne remboursons pas," nous affirme un ancien salarié.
En septembre dernier, au moment de la passation entre l'ancien et les nouveaux propriétaires, Jean Dionnet aurait expliqué "ouvertement en visio" aux troupes que sans ce rachat, "c'était la fin".
La situation parait grave et laisse planer le doute d'une future défaillance. Les équipes lasses de survivre année après année ne se feraient que peu d'illusions sur une réouverture des agences à la nouvelle année. Un tour-opérateur actionnaire se veut un peu plus optimiste.
"Avant le dépôt de bilan, il y a encore du chemin, mais un chemin de haute montagne, un chemin escarpé."
Et rien ne dit que Thibaut Aufort, désormais seul aux commandes a suivi le même entrainement qu'Inoxtag pour gravir l'Everest. Avant le plus haut toit du monde, Univairmer va devoir gravir le Mont-Blanc, ce jeudi 14 novembre 2024, avec une météo capricieuse et un équipement rudimentaire.
Dans les agences, la peur et la stupéfaction, mais aussi l'impuissance commencent à se propager, nous dit-on.
"Pour les retards sur la délivrance des carnets de voyages, un verbatim a été envoyé aux équipes, elles doivent déclarer que la société est actuellement en sous-effectif.
Cette situation explique le retard pris dans l'envoi des carnets de voyages. En fait des TO ne fournissent pas les documents, car ils ne sont pas payés. Si jamais ils ne sont pas envoyés et que les clients partent, elles peuvent toujours récupérer le PNR dans les GDS.
A cela, s'ajoute l'interdiction de rembourser les clients. Avant le rachat nous devions émettre un avoir valable un an, depuis on est passé au stade au-dessus puisque nous ne remboursons pas," nous affirme un ancien salarié.
En septembre dernier, au moment de la passation entre l'ancien et les nouveaux propriétaires, Jean Dionnet aurait expliqué "ouvertement en visio" aux troupes que sans ce rachat, "c'était la fin".
La situation parait grave et laisse planer le doute d'une future défaillance. Les équipes lasses de survivre année après année ne se feraient que peu d'illusions sur une réouverture des agences à la nouvelle année. Un tour-opérateur actionnaire se veut un peu plus optimiste.
"Avant le dépôt de bilan, il y a encore du chemin, mais un chemin de haute montagne, un chemin escarpé."
Et rien ne dit que Thibaut Aufort, désormais seul aux commandes a suivi le même entrainement qu'Inoxtag pour gravir l'Everest. Avant le plus haut toit du monde, Univairmer va devoir gravir le Mont-Blanc, ce jeudi 14 novembre 2024, avec une météo capricieuse et un équipement rudimentaire.
Tomorrow Travel s'engage à débloquer de l'argent !
Autres articles
Et sur le sentier glissant de la rédemption se trouve Richard Vainopoulos.
Supporteur du projet de la première heure, le président de Tourcom se veut rassurant. Tout d'abord les tour-opérateurs dont les versements passent par sa centrale de paiements se trouvent sécurisés, ce qui n'est pas le cas pour le pool d'actionnaires non payés.
"Sur ce dossier, il n'y a pas de problème de trésorerie, je vous le dis. La difficulté réside dans l'uniformisation comptable entre les différentes entités. La question sera traitée et réglée très prochainement."
C'est aussi ce que nous a expliqué Thibaut Aufort.
Pour lui la situation est sous contrôle et les affirmations des tour-opérateurs interrogés sont erronées. D'après une autre source, le problème serait plutôt opérationnel.
Alors que Lucas Gebhardt et ses équipes géraient la partie financière, comptable et opérationnelle, une vague de départ a eu lieu lors du rachat d'Univarimer.
Une douzaine de personnes du siège se sont vues proposer des ruptures convetionelles. Avec le départ du cofondateur et ses salariés, Thibaut Aufort se retrouve seul aux manettes, privé de ressources humaines pour permettre à une entreprise qui n'a pas toujours été bien gérée de passer la tempête.
Les rumeurs qui circulent sur les manoeuvres qui ont eu lieu au sein d'Univairmer sont édifiantes.
En fin de semaine dernière, une visioconférence a eu lieu réunissant toutes les équipes d'Univairmer. Celui qui est maintenant l'actionnaire majoritaire a délivré un discours sécurisant.
Une autre réunion s'est tenue mardi 12 novembre. Durant l'entretien, Thibaut Aufort aurait stipulé avoir débloqué une importante somme d'argent, dans le but de régler le conflit.
"Il a dit avoir remis au pot plus d'un million d'euros," nous dévoile une source.
Pour l'heure, les tour-opérateurs n'ont toujours pas vu passer le virement. Si certains ont bloqué les départs et réservations, d'autres exigent le paiement avant départ et d'autres encore un règlement par les cartes bleues des agences, pour sécuriser la transaction et obtenir le cash.
Tous souhaitent qu'une solution soit trouvée et attendent de grandes annonces ce jeudi 14 novembre 2024. Bien que très en froid avec le patron de Marietton Développement, Thibaut Aufort a recontacté Laurent Abitbol pour lui faire un appel du pied... et l'aider à sauver tout ou partie du réseau ?
C'est l'autre source d'espoir des voyagistes lésés...
Supporteur du projet de la première heure, le président de Tourcom se veut rassurant. Tout d'abord les tour-opérateurs dont les versements passent par sa centrale de paiements se trouvent sécurisés, ce qui n'est pas le cas pour le pool d'actionnaires non payés.
"Sur ce dossier, il n'y a pas de problème de trésorerie, je vous le dis. La difficulté réside dans l'uniformisation comptable entre les différentes entités. La question sera traitée et réglée très prochainement."
C'est aussi ce que nous a expliqué Thibaut Aufort.
Pour lui la situation est sous contrôle et les affirmations des tour-opérateurs interrogés sont erronées. D'après une autre source, le problème serait plutôt opérationnel.
Alors que Lucas Gebhardt et ses équipes géraient la partie financière, comptable et opérationnelle, une vague de départ a eu lieu lors du rachat d'Univarimer.
Une douzaine de personnes du siège se sont vues proposer des ruptures convetionelles. Avec le départ du cofondateur et ses salariés, Thibaut Aufort se retrouve seul aux manettes, privé de ressources humaines pour permettre à une entreprise qui n'a pas toujours été bien gérée de passer la tempête.
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Une autre réunion s'est tenue mardi 12 novembre. Durant l'entretien, Thibaut Aufort aurait stipulé avoir débloqué une importante somme d'argent, dans le but de régler le conflit.
"Il a dit avoir remis au pot plus d'un million d'euros," nous dévoile une source.
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C'est l'autre source d'espoir des voyagistes lésés...