Le tourisme islandais ne s’attend pas retrouver les niveaux de cette année magique que fut 2018 où l’île avait dépassé les 2 millions d’arrivées internationales - Depositphotos.com Auteur martinm303
Évidemment, quand on prend un avion pour Reykjavik, les îles Féroé ou le Greenland (mieux connu sous le nom de Groenland), on oublie son paréo et ses tongues, et l’on fait une escale au Vieux Campeur ou autre Décathlon histoire d’être suffisamment bien équipés pour affronter tous les climats et tous les terrains.
Bonnets de laine, chaussures hors de prix, anorak et plusieurs strates de « polairs » uniformisent le look vestimentaire des interminables files de passagers qui, oh surprise, en cette période de l’année, sont tout autant « jeunes » que « moins jeunes ».
Millennials et seniors dans leurs « seventies » voisinent dans des avions qui, autre surprise, sont plutôt bondés. Pas une place de libre sur un Paris/ Reykjavik du 4 octobre dernier sur Icelandair. Même constat sur un vol en provenance de Londres… Tandis que sur les vols venant des USA, les volumes semblaient aussi surprenants.
La directrice de Visit-Iceland pouvait donc avoir le sourire. Les touristes sont de retour.
Certes, après deux ans de restrictions durant lesquels la destination a vu ses arrivées s’effondrer jusqu’à l’été, le tourisme islandais ne s’attend pas retrouver les niveaux de cette année magique que fut 2018 où l’île avait dépassé les 2 millions d’arrivées internationales et commencé à goûter au plaisir d’être stigmatisée à cause des premiers signes de sur tourisme ! Non, 2021 devrait se clore sur une reprise certes, mais limitée.
Bonnets de laine, chaussures hors de prix, anorak et plusieurs strates de « polairs » uniformisent le look vestimentaire des interminables files de passagers qui, oh surprise, en cette période de l’année, sont tout autant « jeunes » que « moins jeunes ».
Millennials et seniors dans leurs « seventies » voisinent dans des avions qui, autre surprise, sont plutôt bondés. Pas une place de libre sur un Paris/ Reykjavik du 4 octobre dernier sur Icelandair. Même constat sur un vol en provenance de Londres… Tandis que sur les vols venant des USA, les volumes semblaient aussi surprenants.
La directrice de Visit-Iceland pouvait donc avoir le sourire. Les touristes sont de retour.
Certes, après deux ans de restrictions durant lesquels la destination a vu ses arrivées s’effondrer jusqu’à l’été, le tourisme islandais ne s’attend pas retrouver les niveaux de cette année magique que fut 2018 où l’île avait dépassé les 2 millions d’arrivées internationales et commencé à goûter au plaisir d’être stigmatisée à cause des premiers signes de sur tourisme ! Non, 2021 devrait se clore sur une reprise certes, mais limitée.
La destination réussit un exploit : le tourisme des 4 saisons
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Si 2022 se présente sous d’excellents auspices grâce au développement de nouvelles lignes aériennes, c’est cependant surtout grâce à l’explosion d’une demande pour un tourisme qui n’a plus rien de saisonnier.
Au contraire. Pour le tourisme islandais, la très bonne nouvelle provient des statistiques faisant état d’une progression de 60% d’arrivées hors saison sur l’ensemble des progressions enregistrées avant le Covid. Ce qui revient à dire que l’été qui était la saison reine depuis que le pays avait décidé de se lancer dans l’aventure touristique, reste une haute saison mais elle n’est plus la seule.
Les ailes de saison marchent désormais bien. Notamment l’automne dont les couleurs conviennent merveilleusement à ces territoires de landes, de mousse, de pierres volcaniques, de lacs et de sources d’eau chaude dans lesquelles il n’est guère besoin de faire un effort pour se plonger.
Il faut dire que le froid est loin d’être intense et que l’on peut se remettre des périodes de canicule enregistrées pendant l’été, partout en Europe. J’ai même rencontré un groupe de seniors espagnols plus très jeunes, venus justement pour respirer et prendre le frais ! Le monde à l’envers ? Oui.
Et ce n’est que le commencement. Car, Noël et sa couverture blanche est également devenue une période très haut de gamme pour une clientèle en quête d’exclusivité et de grands espaces sur lesquels elle vivra au chaud dans des lodges confortables ou des hôtels toujours bien intégrés dans le paysage d’où elle pourra faire des marches, du traîneau, du ski de fond et hélas du moto neige !
Pour cet hiver, on attend même quelques Français parmi eux, mais surtout des Britanniques et des nord Américains. Des clientèles historiques auxquelles 6 heures ou 3 heures d’avion direct suffisent pour changer totalement d’environnement et goûter à la pureté promise.
Quant au printemps et le retour de ses longues journées, il va constituer une période exceptionnelle autour des vacances de Pâques. Annonçant le retour des beaux jours, il a toutes les chances de rencontrer des marchés proches mais aussi plus lointains comme les Chinois qui, après avoir progressé de 20%, ont certes disparu, mais devraient revenir.
Les Russes sont également attendus tout comme les marchés allemands, suisses, néerlandais, espagnols et français qui, en 2018, ont été quelque 97 000 à vouloir profiter de ce tourisme durable mis en scène par des dizaines de reportages traduisant la photogénie et la soutenabilité du pays.
Au contraire. Pour le tourisme islandais, la très bonne nouvelle provient des statistiques faisant état d’une progression de 60% d’arrivées hors saison sur l’ensemble des progressions enregistrées avant le Covid. Ce qui revient à dire que l’été qui était la saison reine depuis que le pays avait décidé de se lancer dans l’aventure touristique, reste une haute saison mais elle n’est plus la seule.
Les ailes de saison marchent désormais bien. Notamment l’automne dont les couleurs conviennent merveilleusement à ces territoires de landes, de mousse, de pierres volcaniques, de lacs et de sources d’eau chaude dans lesquelles il n’est guère besoin de faire un effort pour se plonger.
Il faut dire que le froid est loin d’être intense et que l’on peut se remettre des périodes de canicule enregistrées pendant l’été, partout en Europe. J’ai même rencontré un groupe de seniors espagnols plus très jeunes, venus justement pour respirer et prendre le frais ! Le monde à l’envers ? Oui.
Et ce n’est que le commencement. Car, Noël et sa couverture blanche est également devenue une période très haut de gamme pour une clientèle en quête d’exclusivité et de grands espaces sur lesquels elle vivra au chaud dans des lodges confortables ou des hôtels toujours bien intégrés dans le paysage d’où elle pourra faire des marches, du traîneau, du ski de fond et hélas du moto neige !
Pour cet hiver, on attend même quelques Français parmi eux, mais surtout des Britanniques et des nord Américains. Des clientèles historiques auxquelles 6 heures ou 3 heures d’avion direct suffisent pour changer totalement d’environnement et goûter à la pureté promise.
Quant au printemps et le retour de ses longues journées, il va constituer une période exceptionnelle autour des vacances de Pâques. Annonçant le retour des beaux jours, il a toutes les chances de rencontrer des marchés proches mais aussi plus lointains comme les Chinois qui, après avoir progressé de 20%, ont certes disparu, mais devraient revenir.
Les Russes sont également attendus tout comme les marchés allemands, suisses, néerlandais, espagnols et français qui, en 2018, ont été quelque 97 000 à vouloir profiter de ce tourisme durable mis en scène par des dizaines de reportages traduisant la photogénie et la soutenabilité du pays.
Soutenabilité on the move
Soutenable, durable, respectueux ! L’Islande n’a que ces mots à la bouche. Un concept fondateur pour le tourisme local qui, de toutes façons, compte tenu de ses atouts naturels, n’avait pas d’autres choix. Sorte d’immense parc naturel moucheté de quelques rares villages et fermes autour desquels troupeaux de montons et chevaux broutent impassiblement, l’Islande a surtout des trésors naturels exceptionnels qui ne laissent aucun regard touristique indifférent et aucun imaginaire désabusé.
Quand on a des volcans qui entrent en éruption de temps en temps, déversent leurs coulées de lave et provoquent des tremblements de terre permanents, il est clair que l’on en profite pour faire une promotion exceptionnelle et promettre un spectacle tout aussi exceptionnel !
Quand on a des cascades dignes de leurs grandes rivales américaines, on les met aussi en valeur. Mais surtout, quand on a des sources chaudes et des geysers éparpillés sur tout le territoire, on fait de la géothermie un atout fondamental pour s’éclairer, se chauffer, cultiver des plantes sous serres, soigner (les maladies de peau), bientôt probablement…
Même les volcans sont étudiés de prés afin de développer leurs capacités énergétiques.
Hormis une circulation de 4X4 et de bus encore non électrifiés, il va de soi que l’Islande est crédible sur le sujet.
A condition de savoir limiter ses vols. Car, les détracteurs ne manquent qui se plaignent déjà des ambitions touristiques du pays qui verrait bien encore doubler sa fréquentation, grâce à sa victoire sur la saisonnalité alors qu’il ne compte que 350 000 habitants !
L’un des problèmes réside en effet dans cette disproportion entre la population résidente et touristique qui, trop nombreuse, risque de dénaturer le pays sur le plan humain et culturel. D’autre part, où trouver le personnel qualifié capable d’accueillir dans les meilleurs conditions leurs visiteurs ?
Par ailleurs, que dire de ces immenses espaces fréquentés uniquement par des touristes internationaux qui, en l’absence d’habitants, considèrent le pays comme un immense parc de loisirs, parfaitement balisé, parfaitement entretenu, parfaitement aménagés … où des chaînes de boutiques, toujours les mêmes, vendent une production qui n’est pas toujours très locale !
Parmi les vrais Jacquard en laine, on trouve pas mal de pull overs importés, comme les tee shirts et autres babioles. Quant à la bière locale, elle semble faire des heureux et la restauration basée sur des produits naturels servies dans des « Fermes » aussi. Mais, ces produits suffiront-ils à nourrir toutes les bouches venues d’ailleurs ?
Les quelques professionnels interrogés comme la responsable du seul Géo Park de l’île ou le manager du Blue Lagoon (1 million de visiteurs par an) sont catégoriques. Oui, il faut développer le tourisme qui représente environ 8% du PIB du pays en année normale. Mais, la prudence et la modération sont de mise.
Quand on a des volcans qui entrent en éruption de temps en temps, déversent leurs coulées de lave et provoquent des tremblements de terre permanents, il est clair que l’on en profite pour faire une promotion exceptionnelle et promettre un spectacle tout aussi exceptionnel !
Quand on a des cascades dignes de leurs grandes rivales américaines, on les met aussi en valeur. Mais surtout, quand on a des sources chaudes et des geysers éparpillés sur tout le territoire, on fait de la géothermie un atout fondamental pour s’éclairer, se chauffer, cultiver des plantes sous serres, soigner (les maladies de peau), bientôt probablement…
Même les volcans sont étudiés de prés afin de développer leurs capacités énergétiques.
Hormis une circulation de 4X4 et de bus encore non électrifiés, il va de soi que l’Islande est crédible sur le sujet.
A condition de savoir limiter ses vols. Car, les détracteurs ne manquent qui se plaignent déjà des ambitions touristiques du pays qui verrait bien encore doubler sa fréquentation, grâce à sa victoire sur la saisonnalité alors qu’il ne compte que 350 000 habitants !
L’un des problèmes réside en effet dans cette disproportion entre la population résidente et touristique qui, trop nombreuse, risque de dénaturer le pays sur le plan humain et culturel. D’autre part, où trouver le personnel qualifié capable d’accueillir dans les meilleurs conditions leurs visiteurs ?
Par ailleurs, que dire de ces immenses espaces fréquentés uniquement par des touristes internationaux qui, en l’absence d’habitants, considèrent le pays comme un immense parc de loisirs, parfaitement balisé, parfaitement entretenu, parfaitement aménagés … où des chaînes de boutiques, toujours les mêmes, vendent une production qui n’est pas toujours très locale !
Parmi les vrais Jacquard en laine, on trouve pas mal de pull overs importés, comme les tee shirts et autres babioles. Quant à la bière locale, elle semble faire des heureux et la restauration basée sur des produits naturels servies dans des « Fermes » aussi. Mais, ces produits suffiront-ils à nourrir toutes les bouches venues d’ailleurs ?
Les quelques professionnels interrogés comme la responsable du seul Géo Park de l’île ou le manager du Blue Lagoon (1 million de visiteurs par an) sont catégoriques. Oui, il faut développer le tourisme qui représente environ 8% du PIB du pays en année normale. Mais, la prudence et la modération sont de mise.
Les ambitions du tourisme arctique, du Groenland et des îles Féroé
Elles le sont d’autant plus de mise que le tourisme islandais au cours du salon Vestnorden affichait une nouvelle ambition : coupler son tourisme avec deux destinations proches : le Groenland et les îles Féroé, lesquelles présentent à peu près les mêmes atouts en terme paysagers, naturels, culturels, professionnels… Les hébergeurs s’y multiplient, éparpillant leurs cottages dans le pays.
Les chemins de randonnée aussi. Les tables proposant de la nourriture naturelle également, et les voyagistes dopés par l’ambition des responsables de la promotion cherchant à doubler la fréquentation (100 000 arrivées en année normale) suivent le rythme.
Certes le marché est minuscule mais, bien mené, il pourrait gagner l’estime de ces nouveaux aventuriers aux bourses bien remplies soucieux de faire bande à part, sur les chemins de destination inédites, allant à contre courant de l’héliotropisme festif et bon marché dominant…
Mais, là encore, se pose la question du rythme de développement dans des régions isolées. Le responsable du développement de la région du Cercle Arctique (partie islandaise) est bien sûr payé pour attirer des visiteurs sur ce qui constitue l’une des frontières les plus sauvages d’Europe.
Comme les Européens il y a 70 ans, il tente d’aider les populations de fermiers à ouvrir des hébergements, accueillir des touristes, les restaurer avec de bons produits… Bref, pratiquer d’emblée un tourisme « durable » pour une clientèle respectueuse et engagée. Mais, l’on sait que seuls des tarifs très élevés, notamment sur l’aérien et des investissements contrôlés peuvent préserver une destination. A long terme s’entend.
bLe tourisme arctique est donc un nouveau défi que l’[Islande cherche à relever]b tout comme elle cherche à devenir le paradis des centres de données où grâce à son air froid, elle pourra refroidir les ordinateurs à très faibles coûts … ! A suivre… Nous reviendrons sur sa stratégie de destination durable.
Les chemins de randonnée aussi. Les tables proposant de la nourriture naturelle également, et les voyagistes dopés par l’ambition des responsables de la promotion cherchant à doubler la fréquentation (100 000 arrivées en année normale) suivent le rythme.
Certes le marché est minuscule mais, bien mené, il pourrait gagner l’estime de ces nouveaux aventuriers aux bourses bien remplies soucieux de faire bande à part, sur les chemins de destination inédites, allant à contre courant de l’héliotropisme festif et bon marché dominant…
Mais, là encore, se pose la question du rythme de développement dans des régions isolées. Le responsable du développement de la région du Cercle Arctique (partie islandaise) est bien sûr payé pour attirer des visiteurs sur ce qui constitue l’une des frontières les plus sauvages d’Europe.
Comme les Européens il y a 70 ans, il tente d’aider les populations de fermiers à ouvrir des hébergements, accueillir des touristes, les restaurer avec de bons produits… Bref, pratiquer d’emblée un tourisme « durable » pour une clientèle respectueuse et engagée. Mais, l’on sait que seuls des tarifs très élevés, notamment sur l’aérien et des investissements contrôlés peuvent préserver une destination. A long terme s’entend.
bLe tourisme arctique est donc un nouveau défi que l’[Islande cherche à relever]b tout comme elle cherche à devenir le paradis des centres de données où grâce à son air froid, elle pourra refroidir les ordinateurs à très faibles coûts … ! A suivre… Nous reviendrons sur sa stratégie de destination durable.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité et décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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