La montée en puissance du télétravail a donné des idées à certains. Idées qui étaient prévisibles depuis que les territoires ont été équipés en haut débit et que les ordinateurs portables se sont généralisés. - Depositphotos.com ArturVerkhovetskiy
Mais attention, tous les télétravailleurs ne sont pas candidats à un exode aussi doré soit-il ? La réalité du télétravail tel que la pandémie l’a définie est sans doute moins enjôleuse et moins propice à développer de nouveaux concepts touristiques. A moins que l’on se donne le temps de repenser plus globalement nos modèles touristiques.
Toujours confinée, l’Irlande pense déjà à l’après. Et en particulier “aux occasions offertes par les changements d’habitudes dans le monde du travail depuis le début de la pandémie”, précise le Financial Times, en citant le plan ambitieux de transformation” du pays baptisé “Our Rural Future”.
Objectif ? : Dissuader les jeunes actifs de quitter la campagne, et, en parallèle, inciter les citadins à emprunter le chemin inverse. Première en Europe, cette démarche qui devrait s’étaler sur 5 ans, rappelle la frénésie irlandaise pour les centres d’appel qui a permis d’attirer entreprises et salariés par milliers et a contribué à l’enrichissement du pays.
Mais, elle introduit un nouvel élément et non des moindres, la volonté de repeupler les campagnes irlandaises et de leur donner un nouveau souffle.
Toujours confinée, l’Irlande pense déjà à l’après. Et en particulier “aux occasions offertes par les changements d’habitudes dans le monde du travail depuis le début de la pandémie”, précise le Financial Times, en citant le plan ambitieux de transformation” du pays baptisé “Our Rural Future”.
Objectif ? : Dissuader les jeunes actifs de quitter la campagne, et, en parallèle, inciter les citadins à emprunter le chemin inverse. Première en Europe, cette démarche qui devrait s’étaler sur 5 ans, rappelle la frénésie irlandaise pour les centres d’appel qui a permis d’attirer entreprises et salariés par milliers et a contribué à l’enrichissement du pays.
Mais, elle introduit un nouvel élément et non des moindres, la volonté de repeupler les campagnes irlandaises et de leur donner un nouveau souffle.
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Moins sophistiquée, ce type de démarche est aussi au cœur de la stratégie de développement de la Dominique tandis que la Thaïlande a d’ores et déjà mis en place des prestations de ce type et que pas mal de mini régions européennes s’engagent sur cette voie. La Barbade, les Bermudes, la Géorgie… Sans compter les hôtels et villages de vacances (Center Parcs par exemple) qui multiplient ce type d’offre afin de pallier l’absence de clientèles loisirs.
Bref ! La montée en puissance du télétravail a donné des idées à certains. Idées qui étaient prévisibles depuis que les territoires ont été équipés en haut débit et que les ordinateurs portables se sont généralisés.
Bref ! La montée en puissance du télétravail a donné des idées à certains. Idées qui étaient prévisibles depuis que les territoires ont été équipés en haut débit et que les ordinateurs portables se sont généralisés.
Quant aux digital-nomades, comme on les nomme, leur appellation est devenue suffisamment « glamour » pour séduire de nouveaux adeptes. Connectés et mobiles, voilà de quoi donner envie de boucler sa valise et de séjourner au soleil. Un guide a même été consacré au sujet : « Libre d’être digital nomade ». Tandis que l’on a consacré Budapest et Edinburg comme les deux villes les mieux adaptées à l’accueil de ces travailleurs.
Les difficultés du travail à distance
Mais, tout n’est pas rose dans ce monde de demain que l’on construit à la va vite. Tout d’abord, les employeurs ont des devoirs en termes d’assurance. Leurs salariés doivent être couverts… Et, à ce jour, peu d’assureurs proposent de couvrir le travailleur expatrié qui attraperait le Covid.
Pour le télétravail à très longue distance, les problèmes de décalage horaire et d’appels ou de visio conférences ne sont pas non plus faciles à gérer. Et puis, pour le « remote worker » n’est-il pas tout simplement lassant au bout de quelques mois de naviguer à travers des destinations enjôleuses, sans avoir la possibilité de les visiter et d’en profiter ? Certes, il y a télétravailleur et télétravailleur.
Le salarié a des devoirs envers son employeur. Ce qui n’est pas le cas de l’indépendant qui régit son quotidien comme il l’entend et peut ainsi combiner utile et agréable, travail et détente. Autres inconvénients, ceux concernant les familles avec enfants. Comment scolariser sa progéniture ? En fait, il convient de nouer avec la vie de l’expat traditionnel, ce qui n’est pas toujours exempt de contraintes.
Enfin, autre écueil : l’environnement professionnel. Etre éloigné de son bureau, prive le salarié d’une grande partie de sa sociabilité. D’ailleurs, selon le dernier baromètre de Cetelem réalisés sur 4500 individus, les interactions habituellement associées à la vie professionnelle manquent aux Français, que ce soit les discussions entre collègues (73%), les déjeuners (68%), ou les événements festifs ponctuels (63%).
Ce sont en particulier les plus jeunes qui déclarent le plus pâtir de cette privation : ainsi, près de 3/4 des actifs de moins de 35 ans déclarent que déjeuner entre collègues (75%) ou boire un verre à la sortie du travail (77%) leur manque.
Dernier point, la créativité, la mobilisation autour d’un projet ne sont pas non plus au programme de cette vie professionnelle éclatée aux antipodes. Selon 33% des actifs occupés, elle a même réduit leurs possibilités de recevoir une promotion ou des primes, et pour 32%, elle a réduit leurs opportunités sur le marché de l’emploi. Pire, ils sont 31% à affirmer que la crise a eu un effet nuisible sur leur charge de travail
Les difficultés du travail à distance
Mais, tout n’est pas rose dans ce monde de demain que l’on construit à la va vite. Tout d’abord, les employeurs ont des devoirs en termes d’assurance. Leurs salariés doivent être couverts… Et, à ce jour, peu d’assureurs proposent de couvrir le travailleur expatrié qui attraperait le Covid.
Pour le télétravail à très longue distance, les problèmes de décalage horaire et d’appels ou de visio conférences ne sont pas non plus faciles à gérer. Et puis, pour le « remote worker » n’est-il pas tout simplement lassant au bout de quelques mois de naviguer à travers des destinations enjôleuses, sans avoir la possibilité de les visiter et d’en profiter ? Certes, il y a télétravailleur et télétravailleur.
Le salarié a des devoirs envers son employeur. Ce qui n’est pas le cas de l’indépendant qui régit son quotidien comme il l’entend et peut ainsi combiner utile et agréable, travail et détente. Autres inconvénients, ceux concernant les familles avec enfants. Comment scolariser sa progéniture ? En fait, il convient de nouer avec la vie de l’expat traditionnel, ce qui n’est pas toujours exempt de contraintes.
Enfin, autre écueil : l’environnement professionnel. Etre éloigné de son bureau, prive le salarié d’une grande partie de sa sociabilité. D’ailleurs, selon le dernier baromètre de Cetelem réalisés sur 4500 individus, les interactions habituellement associées à la vie professionnelle manquent aux Français, que ce soit les discussions entre collègues (73%), les déjeuners (68%), ou les événements festifs ponctuels (63%).
Ce sont en particulier les plus jeunes qui déclarent le plus pâtir de cette privation : ainsi, près de 3/4 des actifs de moins de 35 ans déclarent que déjeuner entre collègues (75%) ou boire un verre à la sortie du travail (77%) leur manque.
Dernier point, la créativité, la mobilisation autour d’un projet ne sont pas non plus au programme de cette vie professionnelle éclatée aux antipodes. Selon 33% des actifs occupés, elle a même réduit leurs possibilités de recevoir une promotion ou des primes, et pour 32%, elle a réduit leurs opportunités sur le marché de l’emploi. Pire, ils sont 31% à affirmer que la crise a eu un effet nuisible sur leur charge de travail
Les petits aménagements indispensables
Cependant, ne doutons pas que le télétravail dans un cadre plus agréable que celui proposé par des bureaux traditionnels, a sans doute plus des atouts dans son jeu.
Travailler à la campagne ou en bord de mer, avec mer et nature sous ses fenêtres, disposer d’espace et respirer un air plus pur que dans les rues des grandes villes, séduit indéniablement. Surtout quand viennent les beaux jours. Les hôteliers et hébergeurs de plus en plus nombreux ( en Normandie par exemple) qui font des propositions de qualité ont toutes leurs chances d’attirer une nouvelle clientèle.
Pendant un temps au moins. Pour peu que les connections internet soient de qualité et qu’ils offrent un mobilier et éclairage confortables. D’autres opérateurs vont encore plus loin : ils proposent des WeWork, d’un Wojo ou d’un Deskeo du Bird Office, des Regus, soit des espaces de co working permettant de travailler confortablement sans être isolés. Et cela dans des villes résidentielles et non pas des centres d’affaires bruyants, stressants, inhumains.
D’autres proposent ce qui a toujours existé un bureau pied à terre à Paris, pour ceux qui habitent en province et ont besoin de venir dans la capitale. Rien de très révolutionnaire.
Travailler à la campagne ou en bord de mer, avec mer et nature sous ses fenêtres, disposer d’espace et respirer un air plus pur que dans les rues des grandes villes, séduit indéniablement. Surtout quand viennent les beaux jours. Les hôteliers et hébergeurs de plus en plus nombreux ( en Normandie par exemple) qui font des propositions de qualité ont toutes leurs chances d’attirer une nouvelle clientèle.
Pendant un temps au moins. Pour peu que les connections internet soient de qualité et qu’ils offrent un mobilier et éclairage confortables. D’autres opérateurs vont encore plus loin : ils proposent des WeWork, d’un Wojo ou d’un Deskeo du Bird Office, des Regus, soit des espaces de co working permettant de travailler confortablement sans être isolés. Et cela dans des villes résidentielles et non pas des centres d’affaires bruyants, stressants, inhumains.
D’autres proposent ce qui a toujours existé un bureau pied à terre à Paris, pour ceux qui habitent en province et ont besoin de venir dans la capitale. Rien de très révolutionnaire.
Quid de demain ?
La question à se poser, une fois la pandémie passée, reste cependant cruciale : que restera-t-il de ce télétravail et des nouveaux modes de vie proposés ? Si l’on reprend l’Observateur de Cetelem : A l’avenir, la généralisation du télétravail est souhaitée par plus de 7 Français sur 10. Un taux qui grimpe à 8 sur 10 parmi les plus jeunes.
Plus précisément, les actifs aimeraient télé travailler en moyenne 2,3 jours par semaine, et pratiquement la moitié d’entre eux (49%) apprécierait, au moins de temps en temps, de pouvoir travailler dans un tiers lieu comme un espace de coworking.
Plus globalement enfin, le développement du télétravail apparaît à ¾ des Français comme une opportunité pour le monde du travail en général. Mais, si 44% des actifs souhaiteraient travailler surtout chez eux, 60% parmi les moins de 35 ans, sont tentés par des alternatives plus nomades et aimeraient avoir possibilité de travailler à l’extérieur (jardin, parc, etc.) ou dans des tiers lieux comme les espaces de coworking (49%).
Deux mots enfin sur les USA où le travail est une pratique ancienne : 80% des chefs d’entreprises songent à donner la possibilité à leurs salariés de télétravailler. On est donc sur des mouvements de fond et de masse qui pourraient bien profondément modifier les territoires, leur donner un nouveau souffle, créer des emplois mais aussi faire grimper les prix de l’immobilier.
Que ce soit en France ou en Amérique. Flexibilité, liberté ou tout au moins sentiment de liberté, on est pas loin du « gagnant-gagnant ».
Plus précisément, les actifs aimeraient télé travailler en moyenne 2,3 jours par semaine, et pratiquement la moitié d’entre eux (49%) apprécierait, au moins de temps en temps, de pouvoir travailler dans un tiers lieu comme un espace de coworking.
Plus globalement enfin, le développement du télétravail apparaît à ¾ des Français comme une opportunité pour le monde du travail en général. Mais, si 44% des actifs souhaiteraient travailler surtout chez eux, 60% parmi les moins de 35 ans, sont tentés par des alternatives plus nomades et aimeraient avoir possibilité de travailler à l’extérieur (jardin, parc, etc.) ou dans des tiers lieux comme les espaces de coworking (49%).
Deux mots enfin sur les USA où le travail est une pratique ancienne : 80% des chefs d’entreprises songent à donner la possibilité à leurs salariés de télétravailler. On est donc sur des mouvements de fond et de masse qui pourraient bien profondément modifier les territoires, leur donner un nouveau souffle, créer des emplois mais aussi faire grimper les prix de l’immobilier.
Que ce soit en France ou en Amérique. Flexibilité, liberté ou tout au moins sentiment de liberté, on est pas loin du « gagnant-gagnant ».
Dans l'Union européenne, 5,2 % des actifs âgés de 15 à 64 ans exerçaient leur emploi principalement depuis chez eux en 2018. Une proportion qui est restée relativement stable au cours des dix dernières années. C'est aux Pays-Bas que l'on trouve le plus d'actifs qui travaillent à domicile (14 %), suivis de près par la Finlande (13,3 %).
En France, cette pratique est plus rare mais reste néanmoins plus répandue que dans les pays voisins. Le travail à domicile concerne 6,6 % des actifs dans l'Hexagone, contre 5 % en Allemagne et autour de 4 % en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. (Sources Eurostat 2018).
En France, cette pratique est plus rare mais reste néanmoins plus répandue que dans les pays voisins. Le travail à domicile concerne 6,6 % des actifs dans l'Hexagone, contre 5 % en Allemagne et autour de 4 % en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. (Sources Eurostat 2018).