TourMaG.com - L'année 2022 est une année de reprise pour le tourisme international. Comment cela se passe chez Transat ?
Joseph Adamo : L'année a connu des hauts et des bas, en débutant avec omicron et clouant pratiquement tous les avions au sol.
En novembre 2021, nous étions plutôt optimistes, la reprise se faisait ressentir, puis nous avons enchaîné avec un hiver exécrable. Au printemps 2022, avec la levée de certaines restrictions, nous avons senti les premiers pas d'une reprise.
L'été a été assez bon en termes de demande, mais l'aérien a été particulièrement éprouvé au Canada. Des aéroports aux douanes, il y avait un manque de personnel à tous les niveaux rendant cette reprise plus délicate.
Juillet et août ont été assez difficiles au niveau de l'expérience client. Ce sont aussi deux mois durant lesquels nous avons affiché des profits pour la première fois depuis le début de l'épidémie.
Pour tout vous dire, sur les 7 derniers jours, nous avons engrangé des réservations supérieures même à 2019 !
Nous retenons qu'en 2022 nous avons stabilisé l'organisation, tout en la transformant, ce qui peut paraître paradoxal.
Joseph Adamo : L'année a connu des hauts et des bas, en débutant avec omicron et clouant pratiquement tous les avions au sol.
En novembre 2021, nous étions plutôt optimistes, la reprise se faisait ressentir, puis nous avons enchaîné avec un hiver exécrable. Au printemps 2022, avec la levée de certaines restrictions, nous avons senti les premiers pas d'une reprise.
L'été a été assez bon en termes de demande, mais l'aérien a été particulièrement éprouvé au Canada. Des aéroports aux douanes, il y avait un manque de personnel à tous les niveaux rendant cette reprise plus délicate.
Juillet et août ont été assez difficiles au niveau de l'expérience client. Ce sont aussi deux mois durant lesquels nous avons affiché des profits pour la première fois depuis le début de l'épidémie.
Pour tout vous dire, sur les 7 derniers jours, nous avons engrangé des réservations supérieures même à 2019 !
Nous retenons qu'en 2022 nous avons stabilisé l'organisation, tout en la transformant, ce qui peut paraître paradoxal.
Air Transat : "Nous aimerions que la hausse des prix se matérialise par une hausse des marges"
TourMaG.com - En termes de volume l'activité sera-t-elle en retrait par rapport à 2019 ?
Joseph Adamo : Oui, les volumes seront beaucoup plus bas sur l'année 2022, à cause de l'hiver dernier.
Par contre si nous comparons qu'avec l'été, nous étions aux alentours de 85 à 90% des capacités de 2019. C'est plutôt satisfaisant au regard des premiers mois de l'année.
Si nous prenons l'hiver prochain et l'année 2023, nous devrions disposer de capacités similaires à 2019. Nous pensons pouvoir atteindre cet objectif car nous dépendons très peu de la clientèle affaires.
Je pense que nous n'avons pas encore accueilli toute la clientèle possible et que 2023 pourrait être bien meilleure. Nous avons encore des gens à aller chercher, ceux qui n'ont pas voyagé depuis 2019.
TourMaG.com - Pour revenir sur la pandémie, comment avez-vous traversé cette période ?
Joseph Adamo : Avec beaucoup de difficultés.
Nous avons pu passer la crise car nous y sommes arrivés avec un très bon bilan. Nous avions "0" dette et une trésorerie importante, nous permettant de rester en vie.
Durant les deux années nous avons eu très peu d'activité. Le cash a été utilisé pour protéger les actifs. Depuis nous avons du renflouer nos liquidités.
En 2019, nous avions 5 000 employés puis, au plus haut de la crise, nous n'étions plus que 850.
Aujourd'hui, nous sommes toujours en vie et nous avons retrouvé 4 500 salariés.
Sans ce très bon bilan d'avant crise, je ne sais pas comment l'histoire se serait terminée. L'Etat canadien a été lent pour appuyer l'aérien, il a attendu près d'une année pour agir, contrairement à de nombreux pays.
Nous avons eu des prêts avec intérêts, que nous devrons rembourser.
TourMaG.com - Pensez-vous que les prix vont continuer à augmenter ?
Joseph Adamo : Nous le souhaitons vraiment !
Les prix augmentent en ce moment, mais j'aimerais qu'ils soient plus élevés. Entre le carburant et les salariés, les charges ne cessent d'augmenter. Nous aimerions que la hausse des prix se matérialise par une hausse des marges, mais ce n'est pas encore le cas.
Joseph Adamo : Oui, les volumes seront beaucoup plus bas sur l'année 2022, à cause de l'hiver dernier.
Par contre si nous comparons qu'avec l'été, nous étions aux alentours de 85 à 90% des capacités de 2019. C'est plutôt satisfaisant au regard des premiers mois de l'année.
Si nous prenons l'hiver prochain et l'année 2023, nous devrions disposer de capacités similaires à 2019. Nous pensons pouvoir atteindre cet objectif car nous dépendons très peu de la clientèle affaires.
Je pense que nous n'avons pas encore accueilli toute la clientèle possible et que 2023 pourrait être bien meilleure. Nous avons encore des gens à aller chercher, ceux qui n'ont pas voyagé depuis 2019.
TourMaG.com - Pour revenir sur la pandémie, comment avez-vous traversé cette période ?
Joseph Adamo : Avec beaucoup de difficultés.
Nous avons pu passer la crise car nous y sommes arrivés avec un très bon bilan. Nous avions "0" dette et une trésorerie importante, nous permettant de rester en vie.
Durant les deux années nous avons eu très peu d'activité. Le cash a été utilisé pour protéger les actifs. Depuis nous avons du renflouer nos liquidités.
En 2019, nous avions 5 000 employés puis, au plus haut de la crise, nous n'étions plus que 850.
Aujourd'hui, nous sommes toujours en vie et nous avons retrouvé 4 500 salariés.
Sans ce très bon bilan d'avant crise, je ne sais pas comment l'histoire se serait terminée. L'Etat canadien a été lent pour appuyer l'aérien, il a attendu près d'une année pour agir, contrairement à de nombreux pays.
Nous avons eu des prêts avec intérêts, que nous devrons rembourser.
TourMaG.com - Pensez-vous que les prix vont continuer à augmenter ?
Joseph Adamo : Nous le souhaitons vraiment !
Les prix augmentent en ce moment, mais j'aimerais qu'ils soient plus élevés. Entre le carburant et les salariés, les charges ne cessent d'augmenter. Nous aimerions que la hausse des prix se matérialise par une hausse des marges, mais ce n'est pas encore le cas.
"Nous avons décidé de concentrer nos activités à l'Est du Canada"
"Nous allons voir comment est-il possible d'étirer les saisons depuis les aéroports de province, à l'image de Marseille, puis voir lesquelles peuvent être annualisées." selon Joseph Adamo (Transat) - RP
TourMaG.com - Comment ressortez-vous de la crise ?
Joseph Adamo : Nous sortons de tout ça en étant une entreprise bien différente.
Le bilan est passé de "0" passif, à un endettement concret. Des agences de voyages ont fermé. Notre réseau est composé de près de 140 agences.
Pour la transformation (je parle de notre flotte), elle est 40% plus jeune qu'avant la pandémie. Nous avons sorti de vieux appareils et ajouté des nouveaux. Nous avons réceptionné 12 A321LR et en attendons 5 autres, dans les mois à venir.
Nous avons finalisé aussi une commande de 4 A321 XLR, pour densifier les routes très importantes, dont les provinces françaises, puis desservir le Moyen-Orient ou le bassin méditerranéen.
Autre transformation structurante et inédite : celle du partage de code avec West Jet, le 2e transporteur au Canada, et Porter. C'est une première pour nous. Pour parvenir à cette petite révolution, nous avons dû investir dans notre infrastructure informatique.
Nous avons décidé de concentrer nos activités de transporteur et voyagiste à l'Est du Canada. C'est un choix judicieux. Par le passé, nous étions dans les provinces de l'Ouest, mais nous avons décidé de prioriser l'économie.
Nous retournerons à l'Ouest quand nous serons en meilleure santé.
Joseph Adamo : Nous sortons de tout ça en étant une entreprise bien différente.
Le bilan est passé de "0" passif, à un endettement concret. Des agences de voyages ont fermé. Notre réseau est composé de près de 140 agences.
Pour la transformation (je parle de notre flotte), elle est 40% plus jeune qu'avant la pandémie. Nous avons sorti de vieux appareils et ajouté des nouveaux. Nous avons réceptionné 12 A321LR et en attendons 5 autres, dans les mois à venir.
Nous avons finalisé aussi une commande de 4 A321 XLR, pour densifier les routes très importantes, dont les provinces françaises, puis desservir le Moyen-Orient ou le bassin méditerranéen.
Autre transformation structurante et inédite : celle du partage de code avec West Jet, le 2e transporteur au Canada, et Porter. C'est une première pour nous. Pour parvenir à cette petite révolution, nous avons dû investir dans notre infrastructure informatique.
Nous avons décidé de concentrer nos activités de transporteur et voyagiste à l'Est du Canada. C'est un choix judicieux. Par le passé, nous étions dans les provinces de l'Ouest, mais nous avons décidé de prioriser l'économie.
Nous retournerons à l'Ouest quand nous serons en meilleure santé.
Air Transat : "nous allons voir quelles lignes de province peuvent être annualisées"
TourMaG.com - Quelles sont vos ambitions sur le marché français ?
Joseph Adamo : La France est le 2e marché en importance, après le Canada et devant le Royaume-Uni, pour Air Transat.
C'est un marché d'une importance capitale. Nous avons réussi à nous y faire une belle place. Les vols depuis les villes de province nous démarquent par rapport à d'autres transporteurs.
L'été, sur Paris, nous avons 2 vols par jour depuis Montréal. Deux vols dont il serait possible d'augmenter la fréquence, mais les opportunités sont en région. Nous aurions plus intérêt à densifier ce que nous faisons sur la province, que ce soit Marseille, Toulouse, Nice, Lyon ou encore Nantes.
TourMaG.com - Depuis ces villes, vous opérez plutôt des vols saisonniers...
Joseph Adamo : Exactement, mais nous pensons qu'il est possible de faire du business au-delà de l'été.
Pour la 1ère fois, nous allons étendre la ligne entre Montréal et Marseille, pour permettre aux personnes du Sud de passer les fêtes au Québec. Les réservations sont bonnes, nous constatons un intérêt de la part des clients.
Nous allons voir comment il est possible d'étirer les saisons depuis les aéroports de province, à l'image de Marseille. Ensuite nous regarderons celles qu'il sera possible d'être annualisées.
Parfois, nous étions en vol hebdomadaire sur les vols de province et nous sommes descendus à 2 puis 3. Nous aimerions ne pas être en dessous de 3 ou 4 vols par semaine sur toutes ces lignes.
Dès que nous réceptionnerons nos nouveaux appareils, nous allons bonifier l'offre.
TourMaG.com - Vous desservez la République dominicaine, une île qu'Air France abandonnera hors saison. Est-ce une opportunité pour vous ?
Joseph Adamo : Nous sommes sur le point d'optimiser les escales entre Paris-Montréal-Punta Cana.
Ce n'est pas toujours ce qui est le mieux, mais c'est possible. Nous ne pourrons pas opérer du Vieux Continent vers Punta Cana, ce n'est pas une priorité.
Nous allons mettre nos équipes françaises au travail pour saisir des opportunités en bossant la communication et des actions commerciales.
Joseph Adamo : La France est le 2e marché en importance, après le Canada et devant le Royaume-Uni, pour Air Transat.
C'est un marché d'une importance capitale. Nous avons réussi à nous y faire une belle place. Les vols depuis les villes de province nous démarquent par rapport à d'autres transporteurs.
L'été, sur Paris, nous avons 2 vols par jour depuis Montréal. Deux vols dont il serait possible d'augmenter la fréquence, mais les opportunités sont en région. Nous aurions plus intérêt à densifier ce que nous faisons sur la province, que ce soit Marseille, Toulouse, Nice, Lyon ou encore Nantes.
TourMaG.com - Depuis ces villes, vous opérez plutôt des vols saisonniers...
Joseph Adamo : Exactement, mais nous pensons qu'il est possible de faire du business au-delà de l'été.
Pour la 1ère fois, nous allons étendre la ligne entre Montréal et Marseille, pour permettre aux personnes du Sud de passer les fêtes au Québec. Les réservations sont bonnes, nous constatons un intérêt de la part des clients.
Nous allons voir comment il est possible d'étirer les saisons depuis les aéroports de province, à l'image de Marseille. Ensuite nous regarderons celles qu'il sera possible d'être annualisées.
Parfois, nous étions en vol hebdomadaire sur les vols de province et nous sommes descendus à 2 puis 3. Nous aimerions ne pas être en dessous de 3 ou 4 vols par semaine sur toutes ces lignes.
Dès que nous réceptionnerons nos nouveaux appareils, nous allons bonifier l'offre.
TourMaG.com - Vous desservez la République dominicaine, une île qu'Air France abandonnera hors saison. Est-ce une opportunité pour vous ?
Joseph Adamo : Nous sommes sur le point d'optimiser les escales entre Paris-Montréal-Punta Cana.
Ce n'est pas toujours ce qui est le mieux, mais c'est possible. Nous ne pourrons pas opérer du Vieux Continent vers Punta Cana, ce n'est pas une priorité.
Nous allons mettre nos équipes françaises au travail pour saisir des opportunités en bossant la communication et des actions commerciales.
Air Transat : "le voyageur moyen est plus jeune depuis deux ans."
"Nous avons finalisé aussi une commande de 4 A321 XLR, pour densifier les routes très importantes, dont les provinces françaises, puis desservir le Moyen-Orient ou le bassin méditerranéen." selon Joseph Adamo (Transat) - RP
TourMaG.com - Avez-vous observé des évolutions dans les comportement d'achat ?
Joseph Adamo : Comme en France, les réservations se font au dernier moment même si nous observons depuis quelque temps un allongement du temps de réservation.
Nous remarquons aussi que depuis deux ans le voyageur moyen est plus jeune. C'est un phénomène normal, car les générations les plus anciennes sont un peu plus réticentes à voyager.
De plus, les ventes en direct et en ligne ont augmenté. Les voyages de groupe ont baissé, mais ils commencent à revenir.
La question qu'on se pose est de savoir si les baby boomers et les plus anciens vont revenir comme avant...
Joseph Adamo : Comme en France, les réservations se font au dernier moment même si nous observons depuis quelque temps un allongement du temps de réservation.
Nous remarquons aussi que depuis deux ans le voyageur moyen est plus jeune. C'est un phénomène normal, car les générations les plus anciennes sont un peu plus réticentes à voyager.
De plus, les ventes en direct et en ligne ont augmenté. Les voyages de groupe ont baissé, mais ils commencent à revenir.
La question qu'on se pose est de savoir si les baby boomers et les plus anciens vont revenir comme avant...