Guides-conférenciers : "Depuis avril, ça ne s'arrête pas !" 🔑

3 questions à Chloé Merccion, présidente de la FNGIC

La crise liée au Covid a été plus compliquée à traverser pour certaines professions que pour d'autres. Les guides-conférenciers, de par leurs statuts hétéroclites, n'ont pas pu tous bénéficier des aides gouvernementales. A l'heure de la reprise, certaines agences réceptives constatent une pénurie. Nous avons fait le point avec Chloé Merccion, présidente de la Fédération Nationale des Guides Interprètes et Conférenciers (FNGIC).

Rédigé par Céline Eymery le Mercredi 20 Juillet 2022

Guide-conférencier : "Depuis avril, ça ne s'arrête pas. Je n'ai, pour ma part depuis mai, plus aucune disponibilité jusqu'en août. C'est assez général sur l'ensemble du territoire" - DR : Depositphotos.com, lucianmilasan

TourMaG - Après la période très compliquée du Covid-19 pour les guides qui n'ont pas pu tous être aidés au même niveau, la reprise est-elle là ?

Chloé Merccion : Oui ! Nous avons senti la reprise depuis avril 2022, notamment à Paris.

Nous avions déjà senti un premier élan en fin d'année 2021, mais il y a des annulations en raison du regain de la pandémie. C'était très décourageant.

Mais depuis avril, ça ne s'arrête pas. Je n'ai, pour ma part, depuis mai, plus aucune disponibilité jusqu'en août. C'est assez général sur l'ensemble du territoire.

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Après la période du Covid, les guides ont dit "oui" à beaucoup de demandes car ils ont besoin d'argent. Et certains ont peut-être trop dit "oui".

Au Havre par exemple, avec la reprise des croisières, les guides sont complets sur la Normandie. Et effectivement que ce soit en province ou Paris, les agendas sont bien remplis.

TourMaG -: Les agences réceptives constatent une pénurie de guides, comment l'expliquez-vous ?

Chloé Merccion : La profession de guide regroupe des profils très hétérogènes : auto-entrepreneurs, CDD à la journée... et tout le monde n'a pas eu les mêmes aides.

Certains ont été contraints de travailler à côté, ou de prendre un contrat à temps partiel pour leur assurer un revenu fixe. Ces personnes ont peur de casser leur contrat du jour au lendemain pour retravailler à 100% dans le guidage.

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Ils travaillent en complément dans les musées ou dans l'enseignement. Certains se sont reconvertis dans le graphisme ou même diagnostiqueur immobilier. De nombreuses formations ont été faites pendant la pandémie.

Le côté aléatoire du métier de guide en a usé certains. Et puis ceux qui bossent ont désormais le choix de se tourner vers les contrats les plus rémunérateurs.

Enfin certaines agences réceptives n'ont pas donné de nouvelles pendant deux ans, et là tout à coup elles nous demandent d'être solidaires...

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TourMaG - Constatez-vous de nouvelles tendances et avez-vous les mêmes clients qu'avant la crise ?

Chloé Merccion : Nous constatons le retour de la clientèle étrangère. Evidemment les touristes asiatiques, russes sont encore absents. Il manque également les groupes latino-américains, nous avons quelques individuels.

Ce qui m'inquiète c'est que même sans ces clientèles, nous sommes déjà saturés. Nous essayons de travailler en réseau pour combler les trous.

Le Louvre et Versailles ont retrouvé une affluence incroyable et c'est un peu compliqué de travailler dans ces conditions.

Enfin on constate de plus en plus d'annulations à la dernière minute. Ce qui nous complique un peu la tâche sachant que nous n'avons pas la même marge de manœuvre avec des conditions d'annulation.