Face aux nuisances provoquées par la surfréquentation, les mouvements hostiles des populations locales se multiplient –comme à Barcelone, Venise, Amsterdam, etc.
Par contrecoup, les élus et responsables sévissent pour essayer de maîtriser les flux, préserver la tranquillité des habitants, le bien-être des touristes eux-mêmes et sauvegarder leur patrimoine, leur environnement et parfois aussi leur classement Unesco.
Ce n'est pas un phénomène nouveau. Dès 1963, la grotte originale de Lascaux (Dordogne) a fermé au grand public car le dioxyde de carbone dégagé par la respiration des 1500 visiteurs quotidiens dégradait les peintures préhistoriques.
Et, depuis longtemps, les parcs nationaux américains ont mis en place des permis d‘entrée. Jamais, cependant, les décisions restrictives n'avaient atteint l'ampleur de ces dernières années.
Par contrecoup, les élus et responsables sévissent pour essayer de maîtriser les flux, préserver la tranquillité des habitants, le bien-être des touristes eux-mêmes et sauvegarder leur patrimoine, leur environnement et parfois aussi leur classement Unesco.
Ce n'est pas un phénomène nouveau. Dès 1963, la grotte originale de Lascaux (Dordogne) a fermé au grand public car le dioxyde de carbone dégagé par la respiration des 1500 visiteurs quotidiens dégradait les peintures préhistoriques.
Et, depuis longtemps, les parcs nationaux américains ont mis en place des permis d‘entrée. Jamais, cependant, les décisions restrictives n'avaient atteint l'ampleur de ces dernières années.
Dubrovnik menacée de devenir une "ville-musée"
La belle Dubrovnik, enserrée dans ses remparts, était devenue invivable à la belle saison (© Ivo Pervan/OT Croatie)
Prenons l'exemple de Dubrovnik. Au fil des ans, son magnifique centre historique, enserré dans ses remparts, et classé par l’Unesco, était devenue la triste illustration des effets nocifs du surtourisme.
Prise d'assaut par les touristes, et notamment les croisiéristes faisant escale quelques heures à peine, elle était saturée et bruyante à la belle saison. Bien pis, s'y loger était devenu hors de prix en raison de la spéculation immobilière provoquée par le développement des locations type AirBnB.
Résultat : seuls 30 % des logements de la vieille ville étaient encore occupés par des résidents locaux et il ne restait que 1200 habitants permanents soit quatre fois moins qu’au début des années 1990. En clair, Dubrovnik risquait de devenir une ville-musée.
LIRE AUSSI : Quelles solutions quand tout déborde ?
Depuis son élection en 2017, la nouvelle équipe municipale s'emploie à inverser la tendance. L'année dernière, l'incitation à faire rouler les valises à roulettes sur les pavés de la vieille ville a défrayé la chronique. Pourtant, rappelle Miroslav Drašković, le directeur de l'Office de tourisme, "ce n'était pas une interdiction, seulement une recommandation et elle n'était assortie d'aucune amende à payer". Néanmoins, selon lui, "cette incitation a été efficace. Le bruit a déjà diminué".
Ce n'est pas, tant s'en faut, la seule décision prise. Après négociations, le nombre de grands bateaux de croisière autorisés à débarquer leurs passagers avait déjà été limité à deux par jour et seulement pour des escales de huit heures (au lieu de quatre habituellement).
Par ailleurs, les agences qui font visiter le centre historique ont été priées de réserver à l'avance des créneaux horaires, afin de respecter une jauge de 8 000 visiteurs simultanés sur certains sites emblématiques…
Les guides sont aussi invités à emprunter des itinéraires moins fréquentés et à compter de ce 1er avril, toujours pour réduire le bruit, les audiophones seront obligatoires pour les groupes de 20 personnes et plus.
Dubrovnik travaille aussi à adapter le "Dubrovnik pass" afin qu'à l'avenir, il soit un véritable outil pour gérer les flux touristiques : à terme, les visiteurs qui achèteront en ligne ce "pass" devraient être informés, en temps réel, de l'affluence sur les principaux sites, ce qui leur permettra d'adapter leur itinéraire pour éviter la foule.
La grande innovation, c'est que la municipalité a obtenu, grâce à deux lois votées par le Parlement croate, l'autorisation d'imposer ses propres règles pour règlementer la fréquentation touristique. Ainsi, la ville pourra-t-elle planifier à sa guise la limitation du trafic autour de la zone Unesco.
"D'ici deux ans, explique encore Miroslav Drašković, un grand parking sera construit à l'extérieur de la ville : bus et voitures devront s'y garer et les visiteurs devront emprunter les transports publics pour entrer dans la vieille ville".
Par ailleurs, le conseil des ministres de la Croatie devrait prochainement amender des lois existantes, et, ainsi, permettre à Dubrovnik d'imposer des règles plus restrictives pour l'attribution de nouveaux permis de location de courte durée dans la vieille ville et ses environs.
Déjà, pour empêcher des appartements d'être transformés en locations saisonières, la ville de Dubrovnik a commencé à utiliser son droit de préemption pour acheter ceux qui sont en vente, puis les louer à de nouveaux habitants permanents.
Trois appartements auraient ainsi été préemptés. Une goutte d'eau ? Peut-être. Mais cela signe aussi une volonté.
"Nous sommes très contents. Les résultats sont au rendez-vous : l'année dernière, de manière très visible, la vieille ville a été moins saturée. Surtout, les habitants ne partent plus", assure Miroslav Drašković. On peut parier aussi, et ce n'est pas rien, que "l'expérience" des touristes qui visitent Dubrovnik s'en trouve aussi améliorée.
Prise d'assaut par les touristes, et notamment les croisiéristes faisant escale quelques heures à peine, elle était saturée et bruyante à la belle saison. Bien pis, s'y loger était devenu hors de prix en raison de la spéculation immobilière provoquée par le développement des locations type AirBnB.
Résultat : seuls 30 % des logements de la vieille ville étaient encore occupés par des résidents locaux et il ne restait que 1200 habitants permanents soit quatre fois moins qu’au début des années 1990. En clair, Dubrovnik risquait de devenir une ville-musée.
LIRE AUSSI : Quelles solutions quand tout déborde ?
Depuis son élection en 2017, la nouvelle équipe municipale s'emploie à inverser la tendance. L'année dernière, l'incitation à faire rouler les valises à roulettes sur les pavés de la vieille ville a défrayé la chronique. Pourtant, rappelle Miroslav Drašković, le directeur de l'Office de tourisme, "ce n'était pas une interdiction, seulement une recommandation et elle n'était assortie d'aucune amende à payer". Néanmoins, selon lui, "cette incitation a été efficace. Le bruit a déjà diminué".
Ce n'est pas, tant s'en faut, la seule décision prise. Après négociations, le nombre de grands bateaux de croisière autorisés à débarquer leurs passagers avait déjà été limité à deux par jour et seulement pour des escales de huit heures (au lieu de quatre habituellement).
Par ailleurs, les agences qui font visiter le centre historique ont été priées de réserver à l'avance des créneaux horaires, afin de respecter une jauge de 8 000 visiteurs simultanés sur certains sites emblématiques…
Les guides sont aussi invités à emprunter des itinéraires moins fréquentés et à compter de ce 1er avril, toujours pour réduire le bruit, les audiophones seront obligatoires pour les groupes de 20 personnes et plus.
Dubrovnik travaille aussi à adapter le "Dubrovnik pass" afin qu'à l'avenir, il soit un véritable outil pour gérer les flux touristiques : à terme, les visiteurs qui achèteront en ligne ce "pass" devraient être informés, en temps réel, de l'affluence sur les principaux sites, ce qui leur permettra d'adapter leur itinéraire pour éviter la foule.
La grande innovation, c'est que la municipalité a obtenu, grâce à deux lois votées par le Parlement croate, l'autorisation d'imposer ses propres règles pour règlementer la fréquentation touristique. Ainsi, la ville pourra-t-elle planifier à sa guise la limitation du trafic autour de la zone Unesco.
"D'ici deux ans, explique encore Miroslav Drašković, un grand parking sera construit à l'extérieur de la ville : bus et voitures devront s'y garer et les visiteurs devront emprunter les transports publics pour entrer dans la vieille ville".
Par ailleurs, le conseil des ministres de la Croatie devrait prochainement amender des lois existantes, et, ainsi, permettre à Dubrovnik d'imposer des règles plus restrictives pour l'attribution de nouveaux permis de location de courte durée dans la vieille ville et ses environs.
Déjà, pour empêcher des appartements d'être transformés en locations saisonières, la ville de Dubrovnik a commencé à utiliser son droit de préemption pour acheter ceux qui sont en vente, puis les louer à de nouveaux habitants permanents.
Trois appartements auraient ainsi été préemptés. Une goutte d'eau ? Peut-être. Mais cela signe aussi une volonté.
"Nous sommes très contents. Les résultats sont au rendez-vous : l'année dernière, de manière très visible, la vieille ville a été moins saturée. Surtout, les habitants ne partent plus", assure Miroslav Drašković. On peut parier aussi, et ce n'est pas rien, que "l'expérience" des touristes qui visitent Dubrovnik s'en trouve aussi améliorée.
Venise, Barcelone, Amsterdam...
Dubrovnik n'est évidemment pas un cas isolé, en Europe.
Dès 2017, Barcelone, une ville de 1,6 million d’habitants débordée par l’afflux de 32 millions de visiteurs en raison notamment du "turismo de borrachera", a mis en place un plan de régulation de l'hébergement touristique : depuis, dans l'hypercentre "saturé", l'implantation de nouveaux hébergements touristiques est interdit, tout comme l'agrandissement de ceux qui existent.
Lorsqu’un hébergement ferme, un autre n'est pas non plus autorisée à ouvrir. Et, dans la zone juste autour, c'est seulement lorsqu'un hébergement ferme qu'un autre peut ouvrir.
La capitale catalane a aussi commencé à prendre des dispositions pour interdire certaines zones aux groupes de touristes aux heures de pointe. Enfin, des sites touristiques majeurs comme la Sagrada Familia et le parc Güell ont instauré des jauges.
Récemment, la Catalogne a aussi annoncé un nouveau tour de vis envers les locations saisonnières. Son gouvernement prévoit la suppression de 28 000 adresses pour établir un ratio de 10 logements touristiques pour 100 habitants.
Prenons maintenant Venise. Menacée par le tourisme de masse et par la montée des eaux accentuée le réchauffement climatique, la "cité des Doges" a échappé de justesse à l'inscription par l'Unesco sur la liste au patrimoine mondial en péril.
Après bien des atermoiements, Venise avait interdit, en 2021, aux grands bateaux de croisière de s’amarrer près du centre historique. Après avoir tergiversé, elle s’est aussi résolue à imposer, à compter du 25 avril 2024, une taxe de 5 euros aux 28 millions de touristes qui passent une journée seulement sur son territoire pendant la haute saison touristique.
Enfin, à compter du 1er juin prochain, dans le centre historique et sur les îles touristiques de Murano, Burano et Torcello, les groupes accompagnées par des guides seront limités à 25 personnes et les hauts-parleurs trop bruyants interdits.
A Amsterdam aussi, sous l'impulsion d'habitants excédés par le tourisme de masse (20 millions de visiteurs annuels, un chiffre à comparer à celui des 900 000 habitants permanents), la ville a enrichi son arsenal de mesures restrictives.
Elle avait commencé par augmenter la taxe de séjour et durcir la réglementation pour la location saisonnière, les limitant à 30 jours par an et à quatre locataires à la fois. Les plateformes de location n'ayant pas joué le jeu et les contrôles s'avérant difficiles, Amsterdam a fait marche arrière : désormais, avant de s'engager dans des locations type AirBnB, les habitants doivent simplement se faire enregistrer.
Amsterdam a aussi déployé dans les lieux les plus saturés des animateurs chargés d'orienter les touristes vers des zones moins surchargés et, toujours dans ces lieux, durci les règles pour les visites (groupes de 15 personnes maximum).
Amsterdam a aussi interdit l’installation de nouvelles boutiques de souvenirs ou des coffee-shop dans les rues les plus fréquentées et, dans le cadre de partenariats public/privé avec trois bailleurs sociaux, commencé à racheter des magasins de souvenirs, des coffee-shops et des restaurants dédiés aux touristes pour les transformer en logements abordables ou en magasins utiles aux habitants.
Depuis mai 2023, il est également illégal pour les visiteurs -mais aussi pour les résidents d'Amsterdam !- de consommer du cannabis dans les rues du centre (la "zone rouge"), sous peine de se voir infliger 100 € d'amendes.
En revanche, si le conseil communal a bel et bien adopté une motion visant à faire fermer un terminal de bateaux de croisière dans le centre-ville, on attend encore les mesures concrètes pour limiter l'afflux des croisiéristes.
Quant à la réduction du nombre de vols à l’aéroport d'Amsterdam-Schiphol pour limiter la pollution, le gouvernement néerlandais a abandonné son projet devant les réserves de l'Europe, l'opposition des compagnies aériennes et les menaces de représailles des autorités américaines.
Dès 2017, Barcelone, une ville de 1,6 million d’habitants débordée par l’afflux de 32 millions de visiteurs en raison notamment du "turismo de borrachera", a mis en place un plan de régulation de l'hébergement touristique : depuis, dans l'hypercentre "saturé", l'implantation de nouveaux hébergements touristiques est interdit, tout comme l'agrandissement de ceux qui existent.
Lorsqu’un hébergement ferme, un autre n'est pas non plus autorisée à ouvrir. Et, dans la zone juste autour, c'est seulement lorsqu'un hébergement ferme qu'un autre peut ouvrir.
La capitale catalane a aussi commencé à prendre des dispositions pour interdire certaines zones aux groupes de touristes aux heures de pointe. Enfin, des sites touristiques majeurs comme la Sagrada Familia et le parc Güell ont instauré des jauges.
Récemment, la Catalogne a aussi annoncé un nouveau tour de vis envers les locations saisonnières. Son gouvernement prévoit la suppression de 28 000 adresses pour établir un ratio de 10 logements touristiques pour 100 habitants.
Prenons maintenant Venise. Menacée par le tourisme de masse et par la montée des eaux accentuée le réchauffement climatique, la "cité des Doges" a échappé de justesse à l'inscription par l'Unesco sur la liste au patrimoine mondial en péril.
Après bien des atermoiements, Venise avait interdit, en 2021, aux grands bateaux de croisière de s’amarrer près du centre historique. Après avoir tergiversé, elle s’est aussi résolue à imposer, à compter du 25 avril 2024, une taxe de 5 euros aux 28 millions de touristes qui passent une journée seulement sur son territoire pendant la haute saison touristique.
Enfin, à compter du 1er juin prochain, dans le centre historique et sur les îles touristiques de Murano, Burano et Torcello, les groupes accompagnées par des guides seront limités à 25 personnes et les hauts-parleurs trop bruyants interdits.
A Amsterdam aussi, sous l'impulsion d'habitants excédés par le tourisme de masse (20 millions de visiteurs annuels, un chiffre à comparer à celui des 900 000 habitants permanents), la ville a enrichi son arsenal de mesures restrictives.
Elle avait commencé par augmenter la taxe de séjour et durcir la réglementation pour la location saisonnière, les limitant à 30 jours par an et à quatre locataires à la fois. Les plateformes de location n'ayant pas joué le jeu et les contrôles s'avérant difficiles, Amsterdam a fait marche arrière : désormais, avant de s'engager dans des locations type AirBnB, les habitants doivent simplement se faire enregistrer.
Amsterdam a aussi déployé dans les lieux les plus saturés des animateurs chargés d'orienter les touristes vers des zones moins surchargés et, toujours dans ces lieux, durci les règles pour les visites (groupes de 15 personnes maximum).
Amsterdam a aussi interdit l’installation de nouvelles boutiques de souvenirs ou des coffee-shop dans les rues les plus fréquentées et, dans le cadre de partenariats public/privé avec trois bailleurs sociaux, commencé à racheter des magasins de souvenirs, des coffee-shops et des restaurants dédiés aux touristes pour les transformer en logements abordables ou en magasins utiles aux habitants.
Depuis mai 2023, il est également illégal pour les visiteurs -mais aussi pour les résidents d'Amsterdam !- de consommer du cannabis dans les rues du centre (la "zone rouge"), sous peine de se voir infliger 100 € d'amendes.
En revanche, si le conseil communal a bel et bien adopté une motion visant à faire fermer un terminal de bateaux de croisière dans le centre-ville, on attend encore les mesures concrètes pour limiter l'afflux des croisiéristes.
Quant à la réduction du nombre de vols à l’aéroport d'Amsterdam-Schiphol pour limiter la pollution, le gouvernement néerlandais a abandonné son projet devant les réserves de l'Europe, l'opposition des compagnies aériennes et les menaces de représailles des autorités américaines.
En France aussi...
Ce que l'on ne veut plus revoir, l'accès saturé aux Calanques de Marseille, fin février 2021 (©Parc National des Calanques )
L’exemple de ces grandes villes européennes confirme que pour tenter de gagner la bataille contre le surtourisme, les autorités font désormais flèche de tout bois, entre dispositions restrictives et obligation de passer à la caisse. Et qu'elles le font avec plus ou moins de détermination et de succès. Elles ne sont plus les seules, en France aussi, des dispositions restrictives s'imposent. Qu’on en juge !
Ainsi, aux portes de Marseille, une réservation obligatoire (en ligne) a été mise en place pour accéder à deux calanques -celle de Sugiton et celle des Pierres Tombées- et le parc national des calanques réfléchit à limiter la fréquentation sur les îles du Frioul.
De son côté, le Parc national de Port-Cros, a décidé de limiter à 6000 le nombre de visiteurs autorisés à embarquer vers l'île de Porquerolles chaque jour. En juillet et en août, la réservation de la traversée est donc obligatoire auprès de la compagnie maritime TLV-TVM.
LIRE AUSSI : Surtoutisme, va falloir y mettre du vôtre !
En Savoie, dès 2029, la préfecture avait pris des mesures pour réduire la fréquentation du Mont-Blanc, les accidents et... les déchets, limitant à 214 alpinistes par jour l’accès à la «Voie normale» (aussi appelée «Voie royale»). 214, c'est le nombre de lits dont disposent les trois refuges de l'itinéraire (Nid d'Aigle, Tête rousse et Goûter), la réservation d'une nuitée (sur le site dédié, par mail ou par téléphone) dans faisant désormais office de laisser-passer.
Ainsi, aux portes de Marseille, une réservation obligatoire (en ligne) a été mise en place pour accéder à deux calanques -celle de Sugiton et celle des Pierres Tombées- et le parc national des calanques réfléchit à limiter la fréquentation sur les îles du Frioul.
De son côté, le Parc national de Port-Cros, a décidé de limiter à 6000 le nombre de visiteurs autorisés à embarquer vers l'île de Porquerolles chaque jour. En juillet et en août, la réservation de la traversée est donc obligatoire auprès de la compagnie maritime TLV-TVM.
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En Savoie, dès 2029, la préfecture avait pris des mesures pour réduire la fréquentation du Mont-Blanc, les accidents et... les déchets, limitant à 214 alpinistes par jour l’accès à la «Voie normale» (aussi appelée «Voie royale»). 214, c'est le nombre de lits dont disposent les trois refuges de l'itinéraire (Nid d'Aigle, Tête rousse et Goûter), la réservation d'une nuitée (sur le site dédié, par mail ou par téléphone) dans faisant désormais office de laisser-passer.
Tours de vis à Bali et au Japon
L'ascension du mythique Mont Fuji sera désormais payante. Ici, vue sur le mont Fuji, au printemps, depuis le somptueux Resort Hoshinoya Fuji. (© Hoshino Resorts
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les mesures restrictives pleuvent aussi dans des lieux plus lointains que l'on aurait pu croire, à tort, davantage préservés.
Au Pérou, c'est dès 2017 que des restrictions ont été décidées pour préserver le site Inca du Machu Picchu. Depuis, il faut réserver un créneau horaire sur un site dédié et, une fois sur place, ne pas s'attarder plus de quatre heures. La présence d'un guide agréé est obligatoire et le nombre de visiteurs limité à 2500 par jour.
En ce début 2024, c'est l’île indonésienne de Bali (près de 4,8 millions de touristes l'an dernier) qui a décidé d’imposer une taxe de 9 euros (paiement en ligne via le portail «Love Bali» ) aux touristes étrangers, afin de renflouer ses finances et de «protéger sa culture et son environnement».
Bali s’est sans doute inspirée de l’exemple de l'île indonésienne de Komodo qui, pour protéger ses « dragons », une espèce menacée d'extinction, avait multiplié par dix-huit ( !!!) en 2022 le prix de l'entrée sur les principales îles de son Parc national. Le ticket est alors passé de l'équivalent de 15 € à ... environ 250 € ! Voilà qui fait réfléchir...
Le Japon, lui aussi, a décidé de sévir en ce début 2024. Les touristes se verront bientôt interdire les ruelles privées du célèbre quartier des geishas à Kyoto.
Et l’accès au sentier Yoshida -le plus fréquenté- pour faire l’ascension du mont Fuji sera payant : à compter du 1er juillet, les visiteurs devront payer 12 euros (2000 yens). En outre, son accès sera interdit entre 16 h et 2 heures du matin et le nombre de randonneurs limité à 4000 !
Une décision pas si radicale, en dépit des apparences ! Dans le centre de l’ Australie, où l’afflux touristique occasionnait des stationnements sauvages de 4x4 et de camping-cars en territoire protégé, l’ascension d’Uluru (ou Ayers Rock -un site sacré pour les Aborigènes Anangu- planté dans le désert central du pays, a été carrément interdite. En revanche, la visite du parc et la découverte du patrimoine indigène reste accessible.
Au Pérou, c'est dès 2017 que des restrictions ont été décidées pour préserver le site Inca du Machu Picchu. Depuis, il faut réserver un créneau horaire sur un site dédié et, une fois sur place, ne pas s'attarder plus de quatre heures. La présence d'un guide agréé est obligatoire et le nombre de visiteurs limité à 2500 par jour.
En ce début 2024, c'est l’île indonésienne de Bali (près de 4,8 millions de touristes l'an dernier) qui a décidé d’imposer une taxe de 9 euros (paiement en ligne via le portail «Love Bali» ) aux touristes étrangers, afin de renflouer ses finances et de «protéger sa culture et son environnement».
Bali s’est sans doute inspirée de l’exemple de l'île indonésienne de Komodo qui, pour protéger ses « dragons », une espèce menacée d'extinction, avait multiplié par dix-huit ( !!!) en 2022 le prix de l'entrée sur les principales îles de son Parc national. Le ticket est alors passé de l'équivalent de 15 € à ... environ 250 € ! Voilà qui fait réfléchir...
Le Japon, lui aussi, a décidé de sévir en ce début 2024. Les touristes se verront bientôt interdire les ruelles privées du célèbre quartier des geishas à Kyoto.
Et l’accès au sentier Yoshida -le plus fréquenté- pour faire l’ascension du mont Fuji sera payant : à compter du 1er juillet, les visiteurs devront payer 12 euros (2000 yens). En outre, son accès sera interdit entre 16 h et 2 heures du matin et le nombre de randonneurs limité à 4000 !
Une décision pas si radicale, en dépit des apparences ! Dans le centre de l’ Australie, où l’afflux touristique occasionnait des stationnements sauvages de 4x4 et de camping-cars en territoire protégé, l’ascension d’Uluru (ou Ayers Rock -un site sacré pour les Aborigènes Anangu- planté dans le désert central du pays, a été carrément interdite. En revanche, la visite du parc et la découverte du patrimoine indigène reste accessible.
Au Bouthan et au Rwanda, des mesures préventives
Parmi les destinations favorites de l'agence de voyages d'exception Ilanda Travel, le Bouthan (© Ilandra Travel)
Plutôt que de s'exposer à devoir prendre des restrictions a posteriori, b[le Bouthan], un petit pays enclavé entre l'Inde et à la Chine, à l'est de la chaîne de l'Himalaya, a pris les devants pour éviter d’avoir à subir, un jour, les conséquences du tourisme de masse. Il mise ouvertement sur un tourisme "de faible volume et de grande valeur".
Bien que son montant ait été récemment fortement réduit, les visiteurs doivent encore s'acquitter d'une taxe de 100 dollars par nuit passée sur place. S'y ajoutent évidemment les frais d'hébergement, de restauration, de guides, etc.
Autant dire qu'un voyage au Bhoutan est réservé à une élite. Ainsi, un séjour de 12 jours organisé par l'agence de voyages d'exception Ilanda Travel ressort aux alentours de 10 800 € par personne (hors vols internationaux). Chez Terre d'aventure qui n'est pourtant positionnée pas sur le registre du luxe, les propositions oscillent (vols compris) à partir de 6490 € et 10290 €.
Manifestement, le Rwanda s'inscrit dans la même logique et mise sur un tourisme éco-responsable assez élitiste. Ce petit pays de 13 millions d’habitants qui a été visité en 2022 par seulement 220 689 touristes internationaux dont 2051 vacanciers français (il s'agit des arrivées par avion), séduit les amateurs d'immersion dans une nature protégée.
Pour prévenir le tourisme de masse, le Rwanda a investi dans des hébergements d'exception très confortables et de taille modeste (20 chambres maximum). Il impose aussi aux Occidentaux des droits d'entrée faramineux (environ 1500 dollars par personne, en pleine saison) dans le Parc national où vivent en liberté les gorilles qui, avec les volcans, sont la première raison de se rendre dans ce pays. Bien mieux : les permis sont limités à 96 personnes par jour, répartis en groupe de 8 personnes maximum.
Les sommes ainsi engrangées sont réinvesties dans la reforestation et les mesures de protection de la population de primates qui, depuis, a recommencé à augmenter. Il y a aujourd'hui plus de 700 gorilles, contre seulement 480 en 2010.
Bien que son montant ait été récemment fortement réduit, les visiteurs doivent encore s'acquitter d'une taxe de 100 dollars par nuit passée sur place. S'y ajoutent évidemment les frais d'hébergement, de restauration, de guides, etc.
Autant dire qu'un voyage au Bhoutan est réservé à une élite. Ainsi, un séjour de 12 jours organisé par l'agence de voyages d'exception Ilanda Travel ressort aux alentours de 10 800 € par personne (hors vols internationaux). Chez Terre d'aventure qui n'est pourtant positionnée pas sur le registre du luxe, les propositions oscillent (vols compris) à partir de 6490 € et 10290 €.
Manifestement, le Rwanda s'inscrit dans la même logique et mise sur un tourisme éco-responsable assez élitiste. Ce petit pays de 13 millions d’habitants qui a été visité en 2022 par seulement 220 689 touristes internationaux dont 2051 vacanciers français (il s'agit des arrivées par avion), séduit les amateurs d'immersion dans une nature protégée.
Pour prévenir le tourisme de masse, le Rwanda a investi dans des hébergements d'exception très confortables et de taille modeste (20 chambres maximum). Il impose aussi aux Occidentaux des droits d'entrée faramineux (environ 1500 dollars par personne, en pleine saison) dans le Parc national où vivent en liberté les gorilles qui, avec les volcans, sont la première raison de se rendre dans ce pays. Bien mieux : les permis sont limités à 96 personnes par jour, répartis en groupe de 8 personnes maximum.
Les sommes ainsi engrangées sont réinvesties dans la reforestation et les mesures de protection de la population de primates qui, depuis, a recommencé à augmenter. Il y a aujourd'hui plus de 700 gorilles, contre seulement 480 en 2010.
Maya Bay, le contre-exemple à méditer
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Faut-il reprocher à ces deux pays un excès de prudence ? On a envie de répondre non, si l'on se souvient de ce qui s'est passé à Maya Bay, en Thaïlande. En quelques années, la surfréquentation touristique (jusqu'à 6000 visiteurs par jour avant Covid) de ce lieu paradisiaque de l'archipel de Koh Phi Phi popularisé par "La Plage", film de Danny Boyle avec Leonardo Di Caprio sorti en 2000, avait fait des ravages terribles : destruction des récifs coraliens, amoncellement de déchets en tous genres.
Résultat, les autorités thaïlandaises ont fermé la baie au public pendant trois ans. Et, depuis la réouverture du site, en janvier 2022, seuls 375 visiteurs peuvent accéder à la baie en même temps pendant la période d'ouverture de 10h à 16h, soit un maximum de 2200 visiteurs par jour environ.
La baignade demeure interdite et les bateaux doivent jeter l'ancre à l'arrière de la baie afin de ne pas endommager le récif corallien. La mesure a prouvé son efficacité puisque des requins à pointes noires sont revenus sur place au bout de quelques mois. Les écosystèmes, eux, n'ont pas encore retrouvé leur état d'origine...
Mieux vaut donc prendre les devants pour éviter le surtourisme plutôt que de s'exposer à devoir tout interdire !
Résultat, les autorités thaïlandaises ont fermé la baie au public pendant trois ans. Et, depuis la réouverture du site, en janvier 2022, seuls 375 visiteurs peuvent accéder à la baie en même temps pendant la période d'ouverture de 10h à 16h, soit un maximum de 2200 visiteurs par jour environ.
La baignade demeure interdite et les bateaux doivent jeter l'ancre à l'arrière de la baie afin de ne pas endommager le récif corallien. La mesure a prouvé son efficacité puisque des requins à pointes noires sont revenus sur place au bout de quelques mois. Les écosystèmes, eux, n'ont pas encore retrouvé leur état d'origine...
Mieux vaut donc prendre les devants pour éviter le surtourisme plutôt que de s'exposer à devoir tout interdire !
Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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