Hôtellerie de luxe : la révolution du bien-être 🔑

Le splendide et très romantique Château-Hôtel Grand Barrail 5* se niche au cœur des vignes à Saint-Emilion, dans le Bordelais.

On s'attendrait à ce que cet établissement de 46 chambres qui a rouvert en mars après une importante rénovation, vise principalement une clientèle d'amateurs éclairés de bons vins, clientèle qu'il attire d'ailleurs nombreuse.

Pourtant, cette adresse prestigieuse qui s'efforce de conjuguer luxe et décontraction, vient tout à la fois de diversifier son offre de restauration - bistronomique à midi, gastronomique le soir - et de repenser complètement - et de renforcer - son offre de bien-être.

Son nouveau Spa dans lequel interviennent 7 praticiennes (au lieu de 3 jusqu'ici), arbore fièrement les couleurs de Sothys : cette marque familiale française née en Corrèze a, non seulement, développé une gamme assez large de produits bio, mais aussi une gamme pour hommes et une gamme pour sportifs. Avec la volonté "d’allier écologie, satisfaction et sérénité".

"Notre clientèle est épicurienne. Elle vient à Saint-Emilion, souvent en couple, pour passer de bons moments. Elle cherche aussi à se relaxer et à se déconnecter", observe Benjamin Robic, le directeur général du Grand Barrail, soucieux de "faire vivre des expériences à ses clients", pas seulement de les héberger pour une ou plusieurs nuits.

A côté de son centre de fitness équipé de machines cardio, le nouveau Spa du Grand Barrail s'affiche d'inspiration orientale.

L'ambiance douce et chaleureuse y est favorisée par les teintes claires de bois et de carrelage qui évoquent les étendues de sable. Des claustras en terre cuite viennent y réinterpréter des moucharabieh. Quant à la couleur terracotta qui ponctue les espaces, elle se veut réminiscence d’Orient.

Ce Spa abrite deux saunas, deux hammams, un espace de repos dans les zones humides/sèches et des salles de soin reposantes (dont trois en duo au lieu de deux précédemment).

"Aujourd'hui, les clients recherchent du sur-mesure. Pour répondre à leur demande, nous proposons des massages et des soins de relaxation à la demande, en durée, fragrances, intensité", précise Benjamin Robic.

"A côté des tables de massages, nous avons introduit une Suite romantique avec une double baignoire balnéo", ajoute-t-il. Dans la zone humide, "un grand bain à remous est venu remplacer le petit bain qui existait précédemment afin que notre clientèle puisse y passer de bons moments de cocooning".

Ainsi, l'hiver, le Spa du Grand Barrail est complet tous les jours. "En effet, explique le Directeur général, nous recevons deux clientèles différentes. Il y a la clientèle qui descend à l'hôtel et qui est à 25% française et à 75% internationale.

S'y ajoute une clientèle locale, particulièrement importante l'hiver, à la recherche de moments de détente et de soins du visage. C'est aussi pour la recevoir que nous avons autant développé le Spa".

Le Grand Barrail n'est pas un cas isolé.

Désormais, tout cinq étoiles digne de ce nom se doit d'avoir son Spa. Et si possible un beau Spa.

Ainsi, lorsqu'il a ouvert ses portes en septembre 2021 à Paris au sein de l'ancienne Samaritaine totalement rénovée, l'hôtel Cheval Blanc s'est évidemment doté d'un Spa prestigieux, le tout premier de la Maison Dior !

Les soins - pas moins de 48 - y sont prodigués au sein de six suites d'exception, toutes différentes les unes des autres, avec des produits Dior. Et en utilisant des méthodes traditionnelles occidentales et orientales...

Une exception parisienne Cheval Blanc ? Que nenni ! Lové, lui, dans la campagne haute-provençale, le très classieux Couvent des Minimes, un 5 étoiles qui vient de rouvrir à Mane (04), mise à fond sur le bien-être.

Son gigantesque Spa L’Occitane (2 500 m2) dont l'ouverture est prévue cet automne 2023, devrait attirer toute l'année, espère-t-il, une nouvelle clientèle en quête de ressourcement.

Signe des temps, Le Negresco, le vénérable palace de la Promenade des Anglais, à Nice, s'y met aussi. Il n'avait pas de Spa jusqu'ici. Il en aura bientôt un. Une petite révolution dans cette véritable légende de la French Riviera, fondé en 1912 par Henri Negresco, fils d'un aubergiste roumain !

Pour l'heure, le prestigieux établissement refuse encore de communiquer sur la taille de son futur Spa, sur son offre de soins et même sur sa signature, mais confirme l'ouverture de son Spa : elle aura lieu à la rentrée, probablement en septembre.

Cette attention portée à leur offre de bien-être par les établissements hauts de gamme, qu'ils soient des hôtels familiaux ou des propriétés appartenant à de grandes chaînes internationales, n'a cessé de s'amplifier depuis quelques années. Bien mieux, les spas, aussi beaux soient-ils, et, a fortiori, les salles de fitness, ne suffisent plus.

Une partie de la clientèle de luxe ne se contente plus de l'attention, de l'exclusif, des services voire des paillettes qui lui ont longtemps été proposés.

Désormais, cette clientèle s'affiche aussi soucieuse de lâcher-prise, de détente, de communion avec la nature, de reconnecter corps et esprit, de revenir à l'essentiel...

Ces nouvelles attentes apparaissaient, à l'automne dernier, dans l'enquête réalisée par l’institut de sondage YouGov auprès de Français de catégories socio-professionnelles élevées, les fameux CSP+, à la demande du groupe InterContinental (IHG Hotels & Resorts).

Pour les sondés, "la possibilité de prendre soin de soi, de se reposer, de récupérer" étaient des critères importants au moment de choisir l'établissement dans lequel séjourner.

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Ces exigences ont déjà poussé nombre de thalassos et de centres thermaux à se réinventer, à s'offrir des décors et des ambiances plus raffinés, des équipements repensés, à introduire de nouveaux soins à la carte et même parfois des rituels un tantinet exotiques.

Ce sont ces mêmes attentes qui conduisent l'hôtellerie de luxe à proposer Spa, sauna, gym, massages, soins, mais aussi cures de sommeil, cures de désintoxication, séances de méditation, cours de yoga et autres retraites ayurvédiques... Et bien sûr, cuisine diététique.

Voire tout une gamme de "programmes de santé" pour permettre aux clients "de se régénérer et d'atteindre un état de bien-être total, d'harmonie et de vigueur du corps et de l'esprit", comme le fait, par exemple, en Italie, dans le Trentin-Haut-Adige, l'Hôtel Palace Merano 5*.

Cet établissement à l'architecture Belle Époque ouvert en 1906 s'affiche désormais "destination de référence pour rétablir l'équilibre entre le corps et l'esprit". Sa promesse ? "Une remise en forme totale" et "un bien-être maximal grâce à des traitements de pointe".

Au vrai, ce n'est plus une tendance, c'est une vraie révolution.

Désormais, il ne se passe plus un jour sans que plusieurs hôtels de luxe communiquent sur leur offre "bien-être". A titre d'exemple, citons quelques-uns des communiqués reçus à la rédaction. Pour commencer, le Santo Pure, niché à Oia, bourgade réputée pour ses magnifiques couchers du soleil, sur l'île de Santorin, dans les Cyclades.

Son Spa qui a remporté six années d'affilée le titre de "meilleur spa d'hôtel de Grèce" lors des World Spa Awards, propose une large gamme de massages holistiques et de traitements inspirés des anciens rituels beauté de la Grèce et du Japon.

L'établissement compte aussi un centre de remise en forme, une piscine intérieure, un sauna, propose des séances matinales de yoga... Le tout avec vue sur la mer Egée, bien sûr.

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A Dubaï, ce sont quatre établissements qui mettent en avant leur offre "bien-être" : ainsi, le Zulala Wellnes Resort By Chiva-Som - centre de soins de renommée internationale en Thaïlande -, propose-t-il de luxueuses "retraites de sérénité".

Le Waldorf Astoria Lusail Doha propose, lui, entre autres des rituels de fortification immunitaire et des rituels de relaxation profonde.

De son côté, le Banana Island Resort Doha by Anantara offre dans ses 21 salles de soins, traitement ayurvédique, thérapie thaïlandaise, séance de yoga et de méditation...

Quant au Ritz-Carlton Sharq Village à Doha, il met en avant son Spa de 6 500 m2 et ses massages mais également ses "programmes centrés sur la conscience consciente" avec des "rituels tels que ateliers de pleine conscience, séances de méditation..."

Il serait fastidieux d'égrener la liste complète des établissements de luxe qui, désormais, font leur promotion en mettant en avant leur offre bien-être pour équilibrer corps et esprit.

Cependant, Six Senses, l'une des marques du groupe hôtelier Intercontinental Hotel Group (IHG) mérite une mention spéciale.

Non seulement, Six Senses multiplie les ouvertures mais le bien-être fait dorénavant partie de son ADN, tout autant que la préservation de l'environnement.

Ses "magnifiques refuges" semblent destinés à une clientèle bobo chic, plutôt jeune et en tous cas, assez écolo, qui apprécie de les savoir "respectueux de l'environnement et socialement responsable" et également "sans déchets, toxines ni plastique, et plein de spiritualité, de fête et de joie".

"Du contenu de votre assiette à la qualité de votre sommeil et de l'environnement qui vous entoure, le bien-être est inhérent à votre expérience Six Senses", promet la marque.

Tous leurs établissements sont "synonymes d'authenticité, d'originalité et de durabilité", assure encore Six Senses qui se vante aussi de proposer des "offres de bien-être novatrices" pour "renouer avec ses sens" et "se régénérer dans des lieux à la beauté naturelle inoubliables".

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Prenons Vana, un hôtel blotti dans les contreforts de l'Himalaya. Il a rejoint en janvier dernier le portefeuille de Six Senses.

Son projet ? "Plonger ses clients dans un voyage de bien-être personnalisé où la sagesse ancienne rencontre l'innovation".

Vana est donc dédié à des retraites bien-être, l'ayurveda, le yoga, la médecine tibétaine et les thérapies de guérison naturelle, le tout combiné à un riche programme d'activités quotidiennes et à un soutien personnalisé.

"Des aliments nourrissants, dont un restaurant spécialisé dans l'Ayurveda, des thérapies, dont l'acupuncture, la réflexologie et l'alignement naturel, et une équipe au grand cœur complètent la retraite", précise encore Six Senses.

"Même si vous êtes un habitué des retraites, chacun est unique ; par conséquent, Six Senses Vana aborde votre santé et votre bien-être d'une manière qui vous est propre", promet le directeur général, Jaspreet Singh.

Prenons maintenant le Six Senses Rome, ouvert récemment. Admirablement situé au cœur de la "ville éternelle", à deux pas du Panthéon et de la fontaine de Trevi, c'est le premier hôtel du groupe Six Senses, en Italie.

Il se positionne non seulement comme une oasis de tranquillité nichée dans un magnifique palais romain, mais il propose aussi à ses clients "de se faire du bien".

Moins audacieux sans doute que le Vana niché au cœur de l'Himalaya, il n'en promet pas moins dans son superbe spa, un circuit inspiré des bains romains, autrement dit une version moderne de l'ancien rituel qui reproduit le caldarium, le tepidarium et le frigidarium. Et propose des thérapies high-tech et tactiles telles que le biohacking, la thérapie sonore, les cocons corporels, le travail sur la respiration…

Dans le monde du luxe, le bien-être est une notion aux mille et une facettes. Elle est en pleine mutation, et, d'évidence, elle n'a pas fini de muter.