Ibaïa Boats : le tourisme fluvial, l’avenir de l’écotourisme ?

On le sait, le tourisme doit se transformer et opérer une transition s’il veut se maintenir à flot (ahah).

Si c’est surtout le transport de marchandise en Europe qui doit se renouveler pour être plus performant en termes de dépenses énergétiques, de rejets et d’impact sur la biodiversité, le tourisme fluvial n’est pas exempt de critique.

Lui aussi rejette, lui aussi a une action sur la biodiversité et lui aussi a des efforts à faire. En plein boum, le tourisme fluvial représente un « ailleurs / local » pour des voyageurs en quête de tranquillité et de fraîcheur.

À en croire l’ADEME, le secteur du fluvial peut même devenir l’un des piliers du développement d’un tourisme durable, pour peu qu’il s’en donne les moyens.

Et, de plus en plus, il le fait, s'attachant à se placer en bon élève du tourisme durable.

C’était aussi le constat des professionnels lors d’un Colloque national « Le transport fluvial à l’heure de la transition énergétique et écologique » en 2019.

Voies navigables de France (VNF) et HAROPA - Ports de Paris Seine Normandie notaient alors « une nouvelle offre de croisière fluviale écotouristique en bateau à propulsion électrique sans permis ».

Ils insistaient sur « la mise à disposition de cette flotte de bateaux nouvelle génération et le déploiement des bornes de recharge électrique sur le réseau fluvial ont vocation à se développer à l’échelle nationale, notamment pour la plaisance locative et privée ».

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D’autres vont plus loin, en proposant des bateaux entièrement écoconçus, décarbonées via des énergies renouvelables, pour de petites croisières ou tout bêtement des logements flottants.

C’est en tout cas l’ambition d’Ibaïa Boats, un chantier naval sur le bassin d’Arcachon.

Le tourisme fluvial, à la pointe ? Thomas Serré, fondateur d’Ibaïa Boats, ne doute pas que ce soit, à terme, le cas : « La solution, pour nous, passera par les propulsions alternatives. La propulsion solaire est le moyen de propulsion ayant l’impact le plus faible sur l’environnement à l’usage.

En France, il existe aujourd’hui très peu de constructeurs capables de créer ce type de bateaux. Cela va changer, car l’Union européenne obligera dans les années qui viennent les bateaux de plaisance à réduire leurs émissions ».

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C’est dans cette optique qu’il a créé Ibaïa Boats : un chantier naval qui ne produit que des bateaux autonomes éco-construits et solaires, dans « une démarche d’optimisation écologique globale ».

La start-up se base pour cela sur 3 piliers : la conception, en optimisant le poids du bateau et la consommation des équipements ; la construction avec des matériaux biosourcés, recyclés ou recyclables et en circuit court ; l’usage, via la propulsion solaire entièrement autonome.

Avec cette approche, la jeune entreprise propose différents modèles, qui peuvent être utilisés à titre privatif ou de croisière.

C’est le cas de ses « houseboat » (ou «bateaux-maisons») en bois qui disposent de 25m2 de panneaux solaires installés sur le toit et d’un système de filtration de l’eau de rivière en amont et des eaux usés en aval, ou son catamaran, un modèle mixte qui peut être utilisé à la fois en fluvial et sur les côtes littorales, en version hybride.

C'est surtout le cas de sa ligne « Ibaïa coche » qui a été conçue spécifiquement pour le tourisme : un bateau sans permis, écohabitat atypique pour 6 personnes.

Outre la technologie, Ibaïa Boats mise sur le confort. C’est notamment le cas avec ces « bateaux-maisons » qui disposent de 2 chambres, 35m2 de terrasses réparties sur deux étages... Et même, un poêle pour les hivers un peu trop humides. Eh oui car le confort, ça passe d’abord par là.

Le choix de matériaux écologiques permet en outre une isolation énergétique et acoustique qui se veut supérieure à celles des bateaux fluviaux plus classiques.

En outre, Les lodges sont construits sur des coques de catamaran qui permet à l’eau de circuler (moins de formation d’algue et d’impact sur la biodiversité) et assure une meilleure stabilité - donc un plus grand confort.

La start-up a raison de miser sur le confort, car la clientèle du transport écoresponsable n’est plus uniquement engagée. Elle tend à se normaliser et n’est pas prête à se satisfaire d’une trop grande sobrieté.

Dans l’optique de capter cette clientèle, elle a conçu les « Ibaïa lodge ». Un peu comme des logements flottants pour 2, 4 et jusqu’à 8 personnes.

Terrasse à 360°, baies vitrées, végétalisation, espace, matériaux haut de gamme pour rappeler le confort qu’on peut retrouver dans l’hôtellerie, Ibaïa ne lésine pas sur les moyens avec ses lodges.

C’est qu’elle a de l’ambition. À terme, la startup souhaite pouvoir construire jusqu’à dix bateaux par an, et répondre à une demande de plus en plus large. Elle propose d’ailleurs déjà du sur-mesure.

L’objectif : « s’imposer comme leader sur le marché français et de devenir la référence dans la construction de bateaux fluviaux à propulsion solaire ».

Y’a plus quà !