Proche et Moyen-Orient : le risque d'embrasement régional n'est pas totalement à écarter après les attaques du Hamas contre Israël - Depositphotos @cunaplus
Le 7 octobre 2023, l'effroyable s'est produit en Israël.
Des troupes armées du Hamas ont attaqué des kibboutz, une rave party et un poste de commissariat à l'aide de plus de 1 500 hommes.
Ces forces armées, considérées comme un groupe terroriste par l'Union européenne, ont semé la terreur et tué plus de 1 300 Israéliens.
"Le mot sur toutes les bouches est : la sidération.
La sidération, vient autant de la barbarie de l’attaque, que de la nature de assaut coordonné aux niveaux terrestre, aérien et maritime et qui n'a absolument pas fuité auprès des services secrets israéliens.
Services considérés parmi les meilleurs au monde," confie Anne Sénéquier, chercheuse à l'IRIS et auteur de « la géopolitique tout simplement » aux Editions Eyrolles.
"Cette crise n'était pas imprévisible, mais son ampleur l'était bel et bien. L'évènement est majeur." abonde Alexandre Mollet, Responsable Sécurité Sénior chez International SOS.
Des troupes armées du Hamas ont attaqué des kibboutz, une rave party et un poste de commissariat à l'aide de plus de 1 500 hommes.
Ces forces armées, considérées comme un groupe terroriste par l'Union européenne, ont semé la terreur et tué plus de 1 300 Israéliens.
"Le mot sur toutes les bouches est : la sidération.
La sidération, vient autant de la barbarie de l’attaque, que de la nature de assaut coordonné aux niveaux terrestre, aérien et maritime et qui n'a absolument pas fuité auprès des services secrets israéliens.
Services considérés parmi les meilleurs au monde," confie Anne Sénéquier, chercheuse à l'IRIS et auteur de « la géopolitique tout simplement » aux Editions Eyrolles.
"Cette crise n'était pas imprévisible, mais son ampleur l'était bel et bien. L'évènement est majeur." abonde Alexandre Mollet, Responsable Sécurité Sénior chez International SOS.
Palestine : les causes et les conséquences de l'attaque ?
Au-delà des atrocités fermement condamnées par une grande partie de la communauté internationale, cette attaque est à l'image du 11 septembre 2001 pour les Etats-Unis, un véritable choc.
"Pour la première fois depuis le début du conflit, des adversaires de l'Etat hébreu sont entrés avec des armes sur son territoire pour le reconquérir, et ce n'était jamais arrivé.
L’attaque du Hamas, est-elle un acte de guerre ? Nous pouvons évoquer un acte terroriste, qui est en train de déclencher une guerre" estime Anne Sénéquier.
Suite à ces évènements, les pays du monde entier ont adressé des consignes plus ou moins strictes à leurs ressortissants. Les gouvernements de Pologne et du Brésil ont rapatrié leurs concitoyens et touristes.
La France a adopté une position, plus diplomatique.
"Nous nous rendons compte que la fiche "Conseils aux voyageurs" est très politique et que si cela s'était passé dans un pays, avec lequel nous n'avions pas de relation, la destination aurait été directement déconseillée.
C'est la grande surprise que nous avons appris en échangeant avec le ministère des Affaires étrangère." nous expliquait encore stupéfait, René Marc Chikli, Président du SETO, au lendemain de l'attaque.
Depuis, le Quai d'Orsay a resserré sa position le 17 octobre : il déconseille aux ressortissants français de se rendre en Israël et Jérusalem, sauf raison impérative.
Cette position pourrait durer au regard de la situation.
"La rhétorique du gouvernement israélien est celle de la vengeance. Il ne laissera pas ces morts impunies.
Ce qui s'est passé est inacceptable, mais cela n'arrive pas à un moment où tout allait bien entre les deux camps.
Nous sommes actuellement dans une réponse face au choc psychologique au sein de la communauté juive. Cela nous éloigne clairement d'une solution politique et d'une paix dans cette partie du monde," déplore la chercheuse.
Pour ramener la sécurité dans le pays, le Gouvernement a décidé de faire pleuvoir un déluge de bombes sur la bande de Gaza et serait sur le point de préparer une attaque terrestre...
"Pour la première fois depuis le début du conflit, des adversaires de l'Etat hébreu sont entrés avec des armes sur son territoire pour le reconquérir, et ce n'était jamais arrivé.
L’attaque du Hamas, est-elle un acte de guerre ? Nous pouvons évoquer un acte terroriste, qui est en train de déclencher une guerre" estime Anne Sénéquier.
Suite à ces évènements, les pays du monde entier ont adressé des consignes plus ou moins strictes à leurs ressortissants. Les gouvernements de Pologne et du Brésil ont rapatrié leurs concitoyens et touristes.
La France a adopté une position, plus diplomatique.
"Nous nous rendons compte que la fiche "Conseils aux voyageurs" est très politique et que si cela s'était passé dans un pays, avec lequel nous n'avions pas de relation, la destination aurait été directement déconseillée.
C'est la grande surprise que nous avons appris en échangeant avec le ministère des Affaires étrangère." nous expliquait encore stupéfait, René Marc Chikli, Président du SETO, au lendemain de l'attaque.
Depuis, le Quai d'Orsay a resserré sa position le 17 octobre : il déconseille aux ressortissants français de se rendre en Israël et Jérusalem, sauf raison impérative.
Cette position pourrait durer au regard de la situation.
"La rhétorique du gouvernement israélien est celle de la vengeance. Il ne laissera pas ces morts impunies.
Ce qui s'est passé est inacceptable, mais cela n'arrive pas à un moment où tout allait bien entre les deux camps.
Nous sommes actuellement dans une réponse face au choc psychologique au sein de la communauté juive. Cela nous éloigne clairement d'une solution politique et d'une paix dans cette partie du monde," déplore la chercheuse.
Pour ramener la sécurité dans le pays, le Gouvernement a décidé de faire pleuvoir un déluge de bombes sur la bande de Gaza et serait sur le point de préparer une attaque terrestre...
Israël - Palestine : vers un embrasement régional ?
La paix parait totalement utopique, dans ce conflit Ă court et moyen terme.
D'autant que si le remède politique est illusoire, le Fatah, première force politique palestinienne, en ressort encore plus affaibli. Du coup, le risque d'voir s'étendre le conflit au-delà de son périmètre israélo-palestinien, existe bel et bien.
"Pour le moment c'est une guerre entre le Hamas et Israël. Le danger est que l'Iran s'y invite par le truchement du Hezbollah.
Il existe clairement une possibilité d'un embrasement régional," poursuit Benjamin Schuetze de l'Arnold Bergstraesser Institut (ABI).
Pour dépasser les frontières du Proche-Orient, la réponse musclée de l'Etat hébreu a conduit l'Arabie Saoudite a geler le processus de normalisation des relations avec Israël.
Au Maroc, le Royaume connait des manifestations monstres pour rejeter ce rapprochement diplomatique.
Dans le même temps, l'Iran menace d'intervenir si l'agression contre Gaza ne s'arrête pas immédiatement, a affirmé son ministre des Affaires étrangères.
Pour Hossein Amir Abdollahian, son pays ne pourra rester spectateur.
Pour Alexandre Mollet, d'International SOS "Nous ne sommes pas encore dans un scénario d'embrasement régional. En revanche, des implications sécuritaires impactent tous les déplacements dans les pays autour d'Israël.
Le Sud Liban est une zone qu'il faut nécessairement éviter (zone classée rouge par le Quai d'Orsay, ndlr), maintenant pour tous les autres pays de la région, comme le reste du Liban, la Jordanie, l'Egypte ou la Turquie, en termes de sécurité, nous avons 2 types de risque.
Le premier c'est un risque accru de manifestations importantes. Cela implique d'éviter les représentations diplomatiques israéliennes et certaines occidentales, selon les soutiens apportés à l'Etat Hébreu.
La seconde c'est le risque d'attaques ciblées concernant certains voyageurs, tels les ressortissants israéliens ou des personnes ayant un profil pouvant être assimilé à celui d'Israéliens.
Il y a eu un incident à Alexandrie dimanche fernier : un policier a abattu deux touristes israéliens. Cela illustre le risque d'une montée antisémite dans les pays soutenant la Palestine,".
D'autant que si le remède politique est illusoire, le Fatah, première force politique palestinienne, en ressort encore plus affaibli. Du coup, le risque d'voir s'étendre le conflit au-delà de son périmètre israélo-palestinien, existe bel et bien.
"Pour le moment c'est une guerre entre le Hamas et Israël. Le danger est que l'Iran s'y invite par le truchement du Hezbollah.
Il existe clairement une possibilité d'un embrasement régional," poursuit Benjamin Schuetze de l'Arnold Bergstraesser Institut (ABI).
Pour dépasser les frontières du Proche-Orient, la réponse musclée de l'Etat hébreu a conduit l'Arabie Saoudite a geler le processus de normalisation des relations avec Israël.
Au Maroc, le Royaume connait des manifestations monstres pour rejeter ce rapprochement diplomatique.
Dans le même temps, l'Iran menace d'intervenir si l'agression contre Gaza ne s'arrête pas immédiatement, a affirmé son ministre des Affaires étrangères.
Pour Hossein Amir Abdollahian, son pays ne pourra rester spectateur.
Pour Alexandre Mollet, d'International SOS "Nous ne sommes pas encore dans un scénario d'embrasement régional. En revanche, des implications sécuritaires impactent tous les déplacements dans les pays autour d'Israël.
Le Sud Liban est une zone qu'il faut nécessairement éviter (zone classée rouge par le Quai d'Orsay, ndlr), maintenant pour tous les autres pays de la région, comme le reste du Liban, la Jordanie, l'Egypte ou la Turquie, en termes de sécurité, nous avons 2 types de risque.
Le premier c'est un risque accru de manifestations importantes. Cela implique d'éviter les représentations diplomatiques israéliennes et certaines occidentales, selon les soutiens apportés à l'Etat Hébreu.
La seconde c'est le risque d'attaques ciblées concernant certains voyageurs, tels les ressortissants israéliens ou des personnes ayant un profil pouvant être assimilé à celui d'Israéliens.
Il y a eu un incident à Alexandrie dimanche fernier : un policier a abattu deux touristes israéliens. Cela illustre le risque d'une montée antisémite dans les pays soutenant la Palestine,".
Vers la réémergence d’un monde multipolaire ?
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L'inquiétude d'un embrasement n'impacte pas les voyages déjà réservés. En revanche, ces mêmes réservations marquent le pas en Jordanie, ou encore en Egypte, deux pays frontaliers d'Israël.
Lire aussi : Jordanie, Egypte : "la situation sur place est normale pour les voyageurs"
"Pour l'heure, les voyageurs se posent des questions, mais étant donné le contexte, le contraire serait anormal.
Par contre, il n'y a pas de problème de sécurité dans les pays autour d'Israël. La principale zone d'interrogation dans la région concerne le Liban.
Par rapport à l'industrie touristique, cette guerre pourrait avoir un impact plutôt indirect, plus que direct, avec le prix du baril qui pourrait grimper brutalement" estime René-Marc Chikli.
Ces attaques bouleversent les équilibres géopolitiques régionaux mais aussi les jeux de pouvoir dans les relations internationales.
Après l'ouverture du front en Ukraine, le monde risque-t-il de se diviser une nouvelle fois sur le territoire hébreu ?
"Nous sommes en train d’assister à la réémergence d’un monde multipolaire où il va nous falloir apprendre à composer avec des avis divergents de ceux de la pensée occidentale.
Nous nous retrouvons dans un conflit où celui qui attaque évoque une situation que la communauté internationale lui a imposée. Une situation qu'il reconnait comme néfaste et que personne n'entend. Donc il agit.
Le XXIe, perfide, n’aligne pas « que » des conflits, mais aussi des défis dont nous ne saurions sortir indemnes sans véritable coopération internationale," conclut Anne Sénéquier.
Lire aussi : Jordanie, Egypte : "la situation sur place est normale pour les voyageurs"
"Pour l'heure, les voyageurs se posent des questions, mais étant donné le contexte, le contraire serait anormal.
Par contre, il n'y a pas de problème de sécurité dans les pays autour d'Israël. La principale zone d'interrogation dans la région concerne le Liban.
Par rapport à l'industrie touristique, cette guerre pourrait avoir un impact plutôt indirect, plus que direct, avec le prix du baril qui pourrait grimper brutalement" estime René-Marc Chikli.
Ces attaques bouleversent les équilibres géopolitiques régionaux mais aussi les jeux de pouvoir dans les relations internationales.
Après l'ouverture du front en Ukraine, le monde risque-t-il de se diviser une nouvelle fois sur le territoire hébreu ?
"Nous sommes en train d’assister à la réémergence d’un monde multipolaire où il va nous falloir apprendre à composer avec des avis divergents de ceux de la pensée occidentale.
Nous nous retrouvons dans un conflit où celui qui attaque évoque une situation que la communauté internationale lui a imposée. Une situation qu'il reconnait comme néfaste et que personne n'entend. Donc il agit.
Le XXIe, perfide, n’aligne pas « que » des conflits, mais aussi des défis dont nous ne saurions sortir indemnes sans véritable coopération internationale," conclut Anne Sénéquier.