(...) Certes, ces contrôles aléatoires, en révélant certaines anomalies, sont à l'origine de la “peur du gendarme” qui limite les incursions d'intrus, sachant qu'ils risquent d'être contrôlés. Cela étant, il reste qu’ils sont insuffisants pour évaluer le degré de dangerosité d’une compagnie." /photo dr
TourMaG.com - Pouvez-vous confirmer que les énormes commandes d’avions à Airbus et Boeing sont un signe de bonne santé du transport aérien ?
Jean Belotti : "Commandes annoncées : Ryanair : 175 Boeing 737-800, 12 milliards d’€ ; Lion Air : 234 Airbus de la famille des A320 d'Airbus, 18 milliards d’€ ; Turkish Airlines : 117 Airbus monocouloirs, 7 milliards d’€ ; Lufthansa 100 A320 et 2 A380, 9 milliards d'€ (qui s'ajoutent aux 17 déjà commandés d’où, au total, 532 appareils en commande).
Total : 626 avions et un montant, au prix catalogue, de 46 milliards d’€.
Cela ne traduit aucunement une bonne santé actuelle du transport aérien, car plusieurs compagnies ont enregistré d’importantes pertes ou ont cessé leur activité.
En revanche, cela démontre l’existence d’une grande confiance dans l’avenir du modèle "Low cost" et traduit une vision très optimiste de l’avenir.
TourMaG.com - Quelle est, d’après vous, la fiabilité de telles prévisions ?
J.B. : Le fait que quatre compagnies ont fondé leur décision sur les mêmes conjectures ne peut-être que rassurant quant à la validité des éléments qui ont été pris en compte pour finaliser leurs décisions d’achat.
Pour autant, il convient de rappeler deux constats bien connus :
1.- Tout d’abord, l’extrême fragilité du transport aérien, caractéristique résultant de certains facteurs endogènes, comme, par exemple, les guerres et conflits.
Pro memoria, les grandes compagnies aériennes ont mis plus de six ans pour récupérer les effets de la guerre du golfe. Or, de nos jours, il est peu rassurant de constater que des tensions existent entre de nombreux pays.
Citons également les perturbations atmosphériques (cyclones, ras de marée, éruptions volcaniques,...) ; les épidémies et pandémies ; les mouvements politiques (révolutions, coups d’État,...) ; les grèves.
2.- La quasi-totalité des prévisions - qui ont été faites depuis plus d’un demi-siècle dans le développement de l'aviation civile - ne se sont pas réalisées.
Dans "L'Économie du Transport Aérien", j'ai montré l'existence d'un permanent décalage entre prévision et réalisation, provenant des deux comportements suivants :
Jean Belotti : "Commandes annoncées : Ryanair : 175 Boeing 737-800, 12 milliards d’€ ; Lion Air : 234 Airbus de la famille des A320 d'Airbus, 18 milliards d’€ ; Turkish Airlines : 117 Airbus monocouloirs, 7 milliards d’€ ; Lufthansa 100 A320 et 2 A380, 9 milliards d'€ (qui s'ajoutent aux 17 déjà commandés d’où, au total, 532 appareils en commande).
Total : 626 avions et un montant, au prix catalogue, de 46 milliards d’€.
Cela ne traduit aucunement une bonne santé actuelle du transport aérien, car plusieurs compagnies ont enregistré d’importantes pertes ou ont cessé leur activité.
En revanche, cela démontre l’existence d’une grande confiance dans l’avenir du modèle "Low cost" et traduit une vision très optimiste de l’avenir.
TourMaG.com - Quelle est, d’après vous, la fiabilité de telles prévisions ?
J.B. : Le fait que quatre compagnies ont fondé leur décision sur les mêmes conjectures ne peut-être que rassurant quant à la validité des éléments qui ont été pris en compte pour finaliser leurs décisions d’achat.
Pour autant, il convient de rappeler deux constats bien connus :
1.- Tout d’abord, l’extrême fragilité du transport aérien, caractéristique résultant de certains facteurs endogènes, comme, par exemple, les guerres et conflits.
Pro memoria, les grandes compagnies aériennes ont mis plus de six ans pour récupérer les effets de la guerre du golfe. Or, de nos jours, il est peu rassurant de constater que des tensions existent entre de nombreux pays.
Citons également les perturbations atmosphériques (cyclones, ras de marée, éruptions volcaniques,...) ; les épidémies et pandémies ; les mouvements politiques (révolutions, coups d’État,...) ; les grèves.
2.- La quasi-totalité des prévisions - qui ont été faites depuis plus d’un demi-siècle dans le développement de l'aviation civile - ne se sont pas réalisées.
Dans "L'Économie du Transport Aérien", j'ai montré l'existence d'un permanent décalage entre prévision et réalisation, provenant des deux comportements suivants :
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- Euphorie. La période d'expansion est projetée dans le futur en fonction des tendances instantanées, ce qui conduit à des investissements importants.
Résultat : dès les premiers signes de ralentissement, existence d'une surcapacité des moyens de production en personnel et en matériel.
- Panique. La période de récession est projetée dans le futur en fonction des tendances instantanées ce qui conduit à l'arrêt brutal de toutes les sortes d'investissements.
Résultat : dès les premiers signes de la reprise, existence d'une sous-capacité des moyens de production en personnel et en matériel."
TourMaG.com - Ces méga commandes illustrent quand-même une volonté de croissance interne de préférence à des prises de participation externes ?
J.B. : " Puisque vous évoquez les concepts de croissance interne et de croissance externe, permettez-moi de rappeler, en deux mots, la communication que j’avais faite lors d’un congrès, en reliant ces concepts, à leur mode de financement : la "croissance interne" est réalisée avec des fonds propres ; la "croissance pseudo-interne" est réalisée avec des fonds extérieurs (emprunts) ; la "croissance externe" est réalisée avec des financements externes ; la "pseudo croissance externe" est réalisés avec des fonds propres.
Dans le cas qui nous concerne, il s’agit donc de "pseudo croissance interne", étant donné qu’aucune des compagnies citées ne dispose de réserves suffisantes pour financer ces énormes investissements, même en tenant compte des importantes décotes qui sont traditionnellement accordée à de telles commandes.
Conséquences : elles devront obligatoirement avoir recours à des emprunts financiers, dont les coûts pèseront lourd sur leurs comptes d’exploitation.
TourMaG.com - Alors, précisément, au sujet de Lion Air, cette compagnie ne suscite-t-elle pas des interrogations sur sa santé financière ? A-t-elle les moyens de ses ambitions, alors qu’elle a aussi passé, fin 2012, une méga commande chez Boeing ?
J.B. : "Aucune information n’est disponible en ce qui concerne les chiffres d’affaires et les bénéfices réalisés par cette compagnie.
Résultat : dès les premiers signes de ralentissement, existence d'une surcapacité des moyens de production en personnel et en matériel.
- Panique. La période de récession est projetée dans le futur en fonction des tendances instantanées ce qui conduit à l'arrêt brutal de toutes les sortes d'investissements.
Résultat : dès les premiers signes de la reprise, existence d'une sous-capacité des moyens de production en personnel et en matériel."
TourMaG.com - Ces méga commandes illustrent quand-même une volonté de croissance interne de préférence à des prises de participation externes ?
J.B. : " Puisque vous évoquez les concepts de croissance interne et de croissance externe, permettez-moi de rappeler, en deux mots, la communication que j’avais faite lors d’un congrès, en reliant ces concepts, à leur mode de financement : la "croissance interne" est réalisée avec des fonds propres ; la "croissance pseudo-interne" est réalisée avec des fonds extérieurs (emprunts) ; la "croissance externe" est réalisée avec des financements externes ; la "pseudo croissance externe" est réalisés avec des fonds propres.
Dans le cas qui nous concerne, il s’agit donc de "pseudo croissance interne", étant donné qu’aucune des compagnies citées ne dispose de réserves suffisantes pour financer ces énormes investissements, même en tenant compte des importantes décotes qui sont traditionnellement accordée à de telles commandes.
Conséquences : elles devront obligatoirement avoir recours à des emprunts financiers, dont les coûts pèseront lourd sur leurs comptes d’exploitation.
TourMaG.com - Alors, précisément, au sujet de Lion Air, cette compagnie ne suscite-t-elle pas des interrogations sur sa santé financière ? A-t-elle les moyens de ses ambitions, alors qu’elle a aussi passé, fin 2012, une méga commande chez Boeing ?
J.B. : "Aucune information n’est disponible en ce qui concerne les chiffres d’affaires et les bénéfices réalisés par cette compagnie.