Certes, les deux frères fondateurs ont été classés, par Forbes, la 33ème fortune d'Indonésie, avec un patrimoine estimé à 700 millions d'€.
Mais ce patrimoine ne peut pas être mobilisé, le serait-il qu’il serait nettement insuffisant pour acquitter le montant de la commande qui s’élève à 18 milliards d’€.
Il en résulte l’impérieuse nécessité d’entrer en bourse à une certaine hauteur du capital pour lever des fonds et, de toute façon, d’avoir recours à des emprunts… à condition, bien sûr, de trouver des investisseurs qui ont confiance au projet et se seront protégés par de sérieuses garanties, donc coûteuses."
TourMaG.com - L’injection de ces plus de 600 appareils, ajoutés à ceux déjà commandés, devrait permettre d’augmenter les fréquences des vols, ce qui devrait être un avantage pour les passagers ?
J.B. : "Sur une certaine desserte, dès lors que la demande est en augmentation et qu’il existe une offre excédentaire, cela permet effectivement d’augmenter les fréquences.
Mais, il convient de citer également l’impact sur la circulation aérienne. Le nombre d’avions admissibles sur une voie aérienne par les contrôleurs de la navigation aérienne dépend de règles très strictes, rigoureusement respectées.
Lorsque la demande excède les capacités d’absorption, il en résulte des retards, dans l’autorisation de décoller, dans l’autorisation de débuter la descente, ou, après l’atterrissage, dans l’attente que la place de stationnement prévue soit libérée.
Ces contraintes existent déjà depuis longtemps, mais elles ne pourront qu’être aggravées, avec, dans les vingt prochaines années, la mise en ligne de 30.000 nouveaux appareils."
"TourMaG.com - Que pensez-vous de la signature de ce contrat à l'Elysée en présence du Président Hollande, alors que la compagnie est sur liste noire ?
J.B. : "Cela s’inscrit dans la façon française de crier cocorico, mais cette façon de procéder.est justifiée par la fierté d’avoir construit un avion européen qui a fait l’objet du plus gros contrat jamais passé dans l'histoire de l'aéronautique."
TourMaG.com - L’histoire de la compagnie, ressemble à success story, quel œil portez-vous sur elle et sur sa place dans le marché asiatique ?
J.B. : "Le nombre de passagers transportés en Indonésie augmente en moyenne de 20 % par an.
Cette croissance résulte du fait de l’existence d’une très importante population de 240 millions d'habitants, répartis sur 6.000 îles habitées.
Mais ce patrimoine ne peut pas être mobilisé, le serait-il qu’il serait nettement insuffisant pour acquitter le montant de la commande qui s’élève à 18 milliards d’€.
Il en résulte l’impérieuse nécessité d’entrer en bourse à une certaine hauteur du capital pour lever des fonds et, de toute façon, d’avoir recours à des emprunts… à condition, bien sûr, de trouver des investisseurs qui ont confiance au projet et se seront protégés par de sérieuses garanties, donc coûteuses."
TourMaG.com - L’injection de ces plus de 600 appareils, ajoutés à ceux déjà commandés, devrait permettre d’augmenter les fréquences des vols, ce qui devrait être un avantage pour les passagers ?
J.B. : "Sur une certaine desserte, dès lors que la demande est en augmentation et qu’il existe une offre excédentaire, cela permet effectivement d’augmenter les fréquences.
Mais, il convient de citer également l’impact sur la circulation aérienne. Le nombre d’avions admissibles sur une voie aérienne par les contrôleurs de la navigation aérienne dépend de règles très strictes, rigoureusement respectées.
Lorsque la demande excède les capacités d’absorption, il en résulte des retards, dans l’autorisation de décoller, dans l’autorisation de débuter la descente, ou, après l’atterrissage, dans l’attente que la place de stationnement prévue soit libérée.
Ces contraintes existent déjà depuis longtemps, mais elles ne pourront qu’être aggravées, avec, dans les vingt prochaines années, la mise en ligne de 30.000 nouveaux appareils."
"TourMaG.com - Que pensez-vous de la signature de ce contrat à l'Elysée en présence du Président Hollande, alors que la compagnie est sur liste noire ?
J.B. : "Cela s’inscrit dans la façon française de crier cocorico, mais cette façon de procéder.est justifiée par la fierté d’avoir construit un avion européen qui a fait l’objet du plus gros contrat jamais passé dans l'histoire de l'aéronautique."
TourMaG.com - L’histoire de la compagnie, ressemble à success story, quel œil portez-vous sur elle et sur sa place dans le marché asiatique ?
J.B. : "Le nombre de passagers transportés en Indonésie augmente en moyenne de 20 % par an.
Cette croissance résulte du fait de l’existence d’une très importante population de 240 millions d'habitants, répartis sur 6.000 îles habitées.
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Lion Air devrait créer une filiale appelée "Malindo Airways". Sa position géographique justifie également son intérêt pour le long courrier puisqu’elle a créé "Batik Air", sa filiale qui fera voler cinq Boeing Dreamliner.
Dans ce cas, elle devra prendre les dispositions utiles afin de ne plus figurer sur la liste noire des compagnies interdites en Europe."
TourMaG.com - À ce sujet précisément, Lion Air, compagnie black listée dans l’UE et aux États-Unis, vient de passer une méga commande auprès d’Airbus. Pensez-vous que ce soit le moyen d’obtenir un ticket d’entrée pour la "White List" ?
J.B. : "Tout d’abord, il n’appartient pas au vendeur de vérifier, avant de vendre son produit - quel qu’il soit - qu’il ne sera pas utilisé en infraction avec des textes ou dans des endroits interdits.
Tenterait-il de le faire que Lion Air ne manquerait pas de répondre que ses avions ne desserviront pas l’Europe, Aujourd'hui, à l'étranger, Lion Air, ne vole que vers Singapour, la Malaisie, le Vietnam et l'Arabie saoudite.
De toute façon, il serait incompréhensible qu’une compagnie qui investit de telles sommes pour disposer d’une telle liste de flotte ne soit pas vigilante quant à la sécurité des opérations aériennes.
Notez que Lion Air n’a enregistré qu’un accident mortel, qui a fait 25 morts, en 2004.
Alors, pour savoir si être "black listé" signifie que la compagnie n’est pas sérieuse, deux mots sur les contrôles SAFA (programme européen d'évaluation de la sécurité des avions étrangers), à la suite desquels une compagnie peut être mise sur la liste noire.
L'évaluation du niveau de sécurité se fonde sur des manquements de sécurité détectés et uniquement fondés sur l'aspect “documentaire”, c’est-à-dire des critères techniques.
Ces inspections doivent être réalisées pendant le temps d'escale (sans jamais retarder inutilement un appareil) et ne peuvent porter que sur ce qui est visible techniquement parlant (vérification de la fixation des marchandises, des documents de bord, des licences du personnel navigant, des équipements, de l'état apparent de l'aéronef).
Donc, vérification très rapide pendant le temps d’escale et uniquement de la partie visible de l'iceberg.
Certes, ces contrôles aléatoires, en révélant certaines anomalies, sont à l'origine de la “peur du gendarme” qui limite les incursions d'intrus, sachant qu'ils risquent d'être contrôlés.
Cela étant, il reste qu’ils sont insuffisants pour évaluer le degré de dangerosité d’une compagnie."
TourMaG.com - Pourquoi ?
J.B. : "La principale insuffisance est que les aspects les plus importants touchant la sécurité des vols ne sont pas connus, donc pas pris en compte, car relevant uniquement du pays d’immatriculation de l’aéronef.
Il s’agit :
1.- de ceux relevant du domaine technique (maintenance, contrôles de qualité, impasses,...) ;
2.- de ceux du domaine social (formation, contrôles en sol et sur simulateur, constitution des équipages, temps de travail, dumping social,...).
Par ailleurs, il peut en résulter des cas aberrants. C’est ainsi que, par exemple, dans un pays européen, une compagnie a été mise sur la “liste noire”, simplement parce que l'avion inspecté “n'avait pas de gilets de sauvetage” !
Dans ce cas, elle devra prendre les dispositions utiles afin de ne plus figurer sur la liste noire des compagnies interdites en Europe."
TourMaG.com - À ce sujet précisément, Lion Air, compagnie black listée dans l’UE et aux États-Unis, vient de passer une méga commande auprès d’Airbus. Pensez-vous que ce soit le moyen d’obtenir un ticket d’entrée pour la "White List" ?
J.B. : "Tout d’abord, il n’appartient pas au vendeur de vérifier, avant de vendre son produit - quel qu’il soit - qu’il ne sera pas utilisé en infraction avec des textes ou dans des endroits interdits.
Tenterait-il de le faire que Lion Air ne manquerait pas de répondre que ses avions ne desserviront pas l’Europe, Aujourd'hui, à l'étranger, Lion Air, ne vole que vers Singapour, la Malaisie, le Vietnam et l'Arabie saoudite.
De toute façon, il serait incompréhensible qu’une compagnie qui investit de telles sommes pour disposer d’une telle liste de flotte ne soit pas vigilante quant à la sécurité des opérations aériennes.
Notez que Lion Air n’a enregistré qu’un accident mortel, qui a fait 25 morts, en 2004.
Alors, pour savoir si être "black listé" signifie que la compagnie n’est pas sérieuse, deux mots sur les contrôles SAFA (programme européen d'évaluation de la sécurité des avions étrangers), à la suite desquels une compagnie peut être mise sur la liste noire.
L'évaluation du niveau de sécurité se fonde sur des manquements de sécurité détectés et uniquement fondés sur l'aspect “documentaire”, c’est-à-dire des critères techniques.
Ces inspections doivent être réalisées pendant le temps d'escale (sans jamais retarder inutilement un appareil) et ne peuvent porter que sur ce qui est visible techniquement parlant (vérification de la fixation des marchandises, des documents de bord, des licences du personnel navigant, des équipements, de l'état apparent de l'aéronef).
Donc, vérification très rapide pendant le temps d’escale et uniquement de la partie visible de l'iceberg.
Certes, ces contrôles aléatoires, en révélant certaines anomalies, sont à l'origine de la “peur du gendarme” qui limite les incursions d'intrus, sachant qu'ils risquent d'être contrôlés.
Cela étant, il reste qu’ils sont insuffisants pour évaluer le degré de dangerosité d’une compagnie."
TourMaG.com - Pourquoi ?
J.B. : "La principale insuffisance est que les aspects les plus importants touchant la sécurité des vols ne sont pas connus, donc pas pris en compte, car relevant uniquement du pays d’immatriculation de l’aéronef.
Il s’agit :
1.- de ceux relevant du domaine technique (maintenance, contrôles de qualité, impasses,...) ;
2.- de ceux du domaine social (formation, contrôles en sol et sur simulateur, constitution des équipages, temps de travail, dumping social,...).
Par ailleurs, il peut en résulter des cas aberrants. C’est ainsi que, par exemple, dans un pays européen, une compagnie a été mise sur la “liste noire”, simplement parce que l'avion inspecté “n'avait pas de gilets de sauvetage” !