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L'entrepreneuriat féminin : un choix de cadres aguerries plutôt âgées et diplômées

Baromètres des femmes cadres et dirigeantes du tourisme


Femmes du Tourisme vient de réaliser le premier Baromètres des femmes cadres et dirigeantes du tourisme. Qui sont-elles ? Quels diplômes ? Quels revenus ? Quels parcours professionnels… ? Une grande enquête - 1210 questionnaires qualifiés retenus - a été lancée pour réaliser ce Baromètre avec l’appui du cabinet Ithaque et le soutien de la sous-direction du tourisme de la Direction Générale des Entreprises (DGE). En voici une synthèse.


Rédigé par le Lundi 3 Octobre 2016

Les cadres salariées appartiennent en majorité au tourisme institutionnel (68 %) et les dirigeantes salariées, à l’hébergement touristique (25 %). Les dirigeantes non salariées font partie pour la plupart des professionnels du voyages représentés par des TPE/PME.

Les 2/3 ont au moins une licence (Bac + 3) et 1/3 un niveau Bac + 5. Les niveaux de formation générale sont plus élevés dans le tourisme institutionnel que chez les professionnels du voyage.

L’enquête qui repose sur du déclaratif indique que la moitié des femmes interrogées gagne moins de 3 000 € net par mois, 35 % entre 3 000 € et 5 000 € et 16 % plus de 5 000 €.

Elles sont entrées tôt dans la vie professionnelle - avant 25 ans - et le tourisme fut leur premier secteur d’insertion professionnelle. Malgré un assez haut niveau de formation seules 25 % ont eu l’accès au statut de cadre dès leur entrée dans la vie professionnelle.

La moitié des femmes dirigeantes ont eu envie un jour de « monter leur boite ». Celles qui ne l’ont pas fait ont été bloquées par les moyens financiers, la crainte d’une diminution de revenus, d’une prise de risque, de se lancer seule.

Mais leurs principales motivations sont bien le besoin d’indépendance, la liberté d’action, le besoin de s’exprimer, de créer, d’innover, l’envie de souplesse, d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Pour les femmes l’entrepreneuriat est très rarement un choix par défaut. C’est un choix de cadres aguerries, plutôt âgées et diplômées. Près de la moitié des « créatrices » ont entre 40 et 55 ans et un niveau d’études entre Bac + 2 et Bac + 4.

La compétence arrive en tête des atouts dans la construction de leur carrière. Suivent à égalité la formation générale et l’ambition puis la formation professionnelle. L’enquête fait ressortir un déficit de « confiance en soi ».

Sans surprise, la politique de l’entreprise en matière d’égalité et de mixité arrive en tête des principaux freins à la progression de carrière. A cela s’ajoutent, souvent cités, le manque de confiance en soi et les responsabilités familiales.

Quid des congés de maternité ? Leur impact semble faible : pour 2/3 des répondantes ils n’ont pas été un frein.

Pour la nouvelle génération les diplômes importent plus que le sexe

Près de 70 % des répondantes se sont déclarées satisfaites de leur poste et de leurs fonctions en estimant qu’ils étaient à hauteur de leurs compétences.

En revanche, pour arriver à leur niveau de responsabilité, elles ont dû faire leurs preuve plus qu’un homme. 20 % seulement des femmes interrogées ont estimé qu’être femme était un atout.

A la question de savoir si elles avaient le sentiment de sacrifier une part de leur vie personnelle à leur vie professionnelle, elles ont, à 80 %, répondu « un peu » Mais la majorité s’accordent pour dire que la progression de leur carrière a eu un impact positif sur leur qualité de vie : meilleur salaire, intérêt professionnel, épanouissement personnel.

En résumé, dans ce milieu du tourisme pourtant très féminin, il reste difficile et rare pour les femmes d’accéder au top management « Plus on progresse dans la hiérarchie, moins de femmes il y a ». Les remarques sexistes sont encore de mise, les congés maternité encore mal perçus et vécus (remarques à l’embauche, retours difficiles).

Certains blocages font partie de l’héritage féminin tels, « priorité à la vie de famille », culpabilité à léser les enfants etc.

Néanmoins, une évolution des mœurs, une nouvelle conception de la paternité et du partage des tâches dessinent de nouvelles possibilités.

Les plus jeunes ont revendiqué « la force d’être une femme », et la possibilité de transformer ce qui a longtemps été vécu comme un handicap en atout. Elles affirment même que « les diplômes importent plus que le sexe ».

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