…Les ponts du mois de mai un brin ensoleillés ont remis du baume au cœur des nombreux Français pouvant s’offrir des vacances. Nombreux, mais loin de représenter la totalité d’une population toujours minée par l’incertitude dans laquelle baignent son présent et son futur proche.
Inutile d’y revenir : entre l’ascension de bon nombre de gouvernements autoritaires se jouant du sort de la planète à coup de menaces nucléaires, bombardements, attaques diverses, mieux vaut ne pas se faire trop d’illusions.
Le monde a bel et bien basculé dans une configuration incertaine dans laquelle, pire, l’Europe aussi (ou surtout) est menacée par la montée des extrêmes et de ces relents de racisme d’un autre âge que les allées et venues des touristes sur la planète ne parviennent pas à enrayer.
Découvrir l’autre, sa culture et ses différences ne suffit donc pas à entrouvrir les œillères des humains et de leur esprit encombré de « fake », d’approximations et trop souvent de haine.
Inutile d’y revenir : entre l’ascension de bon nombre de gouvernements autoritaires se jouant du sort de la planète à coup de menaces nucléaires, bombardements, attaques diverses, mieux vaut ne pas se faire trop d’illusions.
Le monde a bel et bien basculé dans une configuration incertaine dans laquelle, pire, l’Europe aussi (ou surtout) est menacée par la montée des extrêmes et de ces relents de racisme d’un autre âge que les allées et venues des touristes sur la planète ne parviennent pas à enrayer.
Découvrir l’autre, sa culture et ses différences ne suffit donc pas à entrouvrir les œillères des humains et de leur esprit encombré de « fake », d’approximations et trop souvent de haine.
Au lieu de ne regarder que dans le rétroviseur, regardons dans le futur
Si bien que le « wokisme » se propage à toute vitesse et fait son miel des conflits actuels et anciens qui ne demandent qu’à être attisés par des minorités éprises de justice et de liberté.
Discrimination des femmes, des homosexuels (les), des noirs, des asiatiques, des migrants, des pauvres, des jeunes… Et voilà que la notion de « sud global », un sud en pleine volonté de revanche se met à imprégner les discours des politologues de tous horizons comme si la colonisation et elle seule était responsable de tous les maux dont nos sociétés souffrent aujourd’hui.
Lire aussi : Futuroscopie - Le wokisme peut-il s’en prendre au tourisme ? 🔑
Certes, elle y participe et doit être analysée comme telle. Mais, au lieu de ne regarder que dans le rétroviseur, regardons dans le futur. Et sans doute pas que dans le métaverse et autres exploits de l’Intelligence artificielle qui, déjà laisse entrevoir ses failles et les désordres qu’elle va générer dans certains domaines comme la création : le cinéma, la musique, la littérature, la presse, la recherche, l’université…
Discrimination des femmes, des homosexuels (les), des noirs, des asiatiques, des migrants, des pauvres, des jeunes… Et voilà que la notion de « sud global », un sud en pleine volonté de revanche se met à imprégner les discours des politologues de tous horizons comme si la colonisation et elle seule était responsable de tous les maux dont nos sociétés souffrent aujourd’hui.
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Certes, elle y participe et doit être analysée comme telle. Mais, au lieu de ne regarder que dans le rétroviseur, regardons dans le futur. Et sans doute pas que dans le métaverse et autres exploits de l’Intelligence artificielle qui, déjà laisse entrevoir ses failles et les désordres qu’elle va générer dans certains domaines comme la création : le cinéma, la musique, la littérature, la presse, la recherche, l’université…
En France, on court toujours après les mêmes lièvres
En France cependant, à part les répercussions négatives de ces événements, le temps exécrable et les nouvelles vagues d’inondations et de tempêtes, on rêve d’accueillir 100 millions de touristes en 2024 et de rester accrochés à cette illusion dont tout le monde a percé le secret.
Qui peut encore imaginer qu’en quelques mois après les lugubres années Covid, nous allons gagner quelque 20 millions de touristes internationaux ? Alors que les touristes chinois, ni les Russes ne sont pas de retour et que de grandes destinations concurrentes émergent au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine. Même le Club Méditerranée s’y laisse prendre en annonçant la prochaine exploitation d’un club à Oman…
Autre souci : qui croit encore que les Jeux Olympiques seront une partie de plaisir et une bonne affaire pour le tourisme, alors que peu à peu on affronte les vrais problèmes, notamment ceux de sécurité. Lesquels donnent des frissons aux autorités concernées. Et aux amateurs de sports qui aimeraient bien profiter du spectacle, l’esprit tranquille.
Qui peut encore imaginer qu’en quelques mois après les lugubres années Covid, nous allons gagner quelque 20 millions de touristes internationaux ? Alors que les touristes chinois, ni les Russes ne sont pas de retour et que de grandes destinations concurrentes émergent au Moyen-Orient, en Asie, en Amérique latine. Même le Club Méditerranée s’y laisse prendre en annonçant la prochaine exploitation d’un club à Oman…
Autre souci : qui croit encore que les Jeux Olympiques seront une partie de plaisir et une bonne affaire pour le tourisme, alors que peu à peu on affronte les vrais problèmes, notamment ceux de sécurité. Lesquels donnent des frissons aux autorités concernées. Et aux amateurs de sports qui aimeraient bien profiter du spectacle, l’esprit tranquille.
Les « invisibles » : si l’on y pensait !
Mais, tout cela ne devrait pas nous faire oublier les autres drames qui se jouent en sous mains, dans de nombreux foyers et de nombreuses vies déchirées par des difficultés quotidiennes sans nom.
C’est pourquoi, il me semble opportun de les rappeler, par l’entremise de ce film, joyeux, drôle, animé par des personnalités hautes en couleurs et qui s’achève par une note très gaie : un défilé de « fashion week » devant un palace parisien, réalisé par femmes éclatantes dans leurs costumes de fête, souriantes et dansantes.
Après des mois de grève, ces femmes ne sont autres que des femmes de chambres comme celles qui ont mené plus de deux mois de grève à l’hôtel Ibis-Clichy-Batignoles de Paris puis au Hyatt Regency Vendôme et dans d’autres villes comme Barcelone, pour protester contre les conditions de travail inacceptables auxquelles elles sont acculées.
Le tout pour des salaires ne dépassant par les 1000 euros mensuels alors qu’une chambre de palace peut s’élever à 9000 euros la nuit ! Précarité, absence de reconnaissance et de compensations salariales, mépris… « Les petites mains » admirablement mises en scène par le cinéaste Nessim Chikhaoui, ne sont que l’autre côté du miroir, celui où en coulisses, œuvrent des millions d’« invisibles » sans lesquels les touristes ne profiteraient pas du même niveau de service et de confort. Et cela au détriment de leur santé et leur vie de famille !
Certes, nous vivons dans un pays où la protection sociale existe et où de nombreux salariés exercent leur métier dans des conditions appréciables.
Mais, globalement, dans le monde, l’économie informelle continue de régner dans le secteur touristique et notamment pour les femmes et surtout les femmes immigrées qui n’ont d’autres choix que de confectionner et vendre un peu d’artisanat et un peu de nourriture, ainsi que leur force de travail.
Difficile à évaluer par définition, l’économie informelle est loin de se tarir et sera sans doute encore longtemps le propre de bien des oubliés de la croissance exponentielle du tourisme dans le monde.
C’est pourquoi, il me semble opportun de les rappeler, par l’entremise de ce film, joyeux, drôle, animé par des personnalités hautes en couleurs et qui s’achève par une note très gaie : un défilé de « fashion week » devant un palace parisien, réalisé par femmes éclatantes dans leurs costumes de fête, souriantes et dansantes.
Après des mois de grève, ces femmes ne sont autres que des femmes de chambres comme celles qui ont mené plus de deux mois de grève à l’hôtel Ibis-Clichy-Batignoles de Paris puis au Hyatt Regency Vendôme et dans d’autres villes comme Barcelone, pour protester contre les conditions de travail inacceptables auxquelles elles sont acculées.
Le tout pour des salaires ne dépassant par les 1000 euros mensuels alors qu’une chambre de palace peut s’élever à 9000 euros la nuit ! Précarité, absence de reconnaissance et de compensations salariales, mépris… « Les petites mains » admirablement mises en scène par le cinéaste Nessim Chikhaoui, ne sont que l’autre côté du miroir, celui où en coulisses, œuvrent des millions d’« invisibles » sans lesquels les touristes ne profiteraient pas du même niveau de service et de confort. Et cela au détriment de leur santé et leur vie de famille !
Certes, nous vivons dans un pays où la protection sociale existe et où de nombreux salariés exercent leur métier dans des conditions appréciables.
Mais, globalement, dans le monde, l’économie informelle continue de régner dans le secteur touristique et notamment pour les femmes et surtout les femmes immigrées qui n’ont d’autres choix que de confectionner et vendre un peu d’artisanat et un peu de nourriture, ainsi que leur force de travail.
Difficile à évaluer par définition, l’économie informelle est loin de se tarir et sera sans doute encore longtemps le propre de bien des oubliés de la croissance exponentielle du tourisme dans le monde.
Et le volet social du développement durable ?
Et puis, si l’œuvre de Nessim Chikhaoui nous semble digne d’intérêt, c’est aussi parce qu’elle souligne les contradictions de notre société qui, d’une part prônent l’urgence d’adopter des stratégies de développement durable, mais ne prennent pas toujours en compte le volet social. Comme si celui-ci n’était pas l’un des piliers indispensables de la durabilité !
De plus, jamais nous n’avons autant évoqué le souci du bien-être au travail et la nécessité de procurer aux salariés le repos, la détente et la tranquillité d’esprit dont ils ont besoin pour être efficaces. Mais, seuls quelques-uns bénéficient de cours de yoga et de méditation sur leur lieu de travail !
Lire aussi : Le bien-être au travail, levier de performance
Autre contradiction : n’abandonnons-nous pas au mal de vivre et de travailler, des millions d’individus qui auraient envie d’exercer leur métier dans des conditions décentes et de combler les 200 000 postes à pourvoir dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration ?
Rien de tout cela est de bon augure pour la fête planétaire que devraient être les Jeux Olympiques et l’avenir du tourisme en France.
Mais, une toute petite goutte d’optimisme comme celle avec laquelle se termine le film : « Les petites mains » pourrait suffire à combler nos carences. Car, n’oublions pas que la lutte des « petits mains » s’est soldée par une victoire !
De plus, jamais nous n’avons autant évoqué le souci du bien-être au travail et la nécessité de procurer aux salariés le repos, la détente et la tranquillité d’esprit dont ils ont besoin pour être efficaces. Mais, seuls quelques-uns bénéficient de cours de yoga et de méditation sur leur lieu de travail !
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Autre contradiction : n’abandonnons-nous pas au mal de vivre et de travailler, des millions d’individus qui auraient envie d’exercer leur métier dans des conditions décentes et de combler les 200 000 postes à pourvoir dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration ?
Rien de tout cela est de bon augure pour la fête planétaire que devraient être les Jeux Olympiques et l’avenir du tourisme en France.
Mais, une toute petite goutte d’optimisme comme celle avec laquelle se termine le film : « Les petites mains » pourrait suffire à combler nos carences. Car, n’oublions pas que la lutte des « petits mains » s’est soldée par une victoire !
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Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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