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Location de courte durée : une route semée d’embûches 🔑

Les voyageurs d’affaires réticents à l’électrique ?


Si le marché du voyage d’affaires a renoué avec la location de voitures, les difficultés s’amoncellent pour ces acteurs de la mobilité, entre les difficultés d’approvisionnement en véhicules électriques, le déploiement des infrastructures dédiées, ou encore la hausse du coût de l’énergie.


Rédigé par le Mardi 4 Octobre 2022

Les feux sont au vert !

« Après deux ans de covid , le segment affaires a repris extrêmement rapidement, bien qu’il ait connu des effets on/off, avec un business moins régulier qu’avant.

Il y a un besoin des entreprises de se retrouver, d’aller voir leurs clients. Les outils de visio ont été utiles, mais ne remplacent pas la rencontre »
, constate Cédric Douls, directeur commerce et marketing France d’Europcar.

« En termes de volume, notre activité est quasiment au niveau de 2019 sur certaines périodes, voire supérieure », poursuit-il.

Même optimisme chez Carbookr : « La saisonnalité est toujours de mise dans le voyage d’affaires, nous avons connu un bon début d’année. La reprise s’est confirmée à la rentrée », affirme Mathieu Gal, brand content manager de la marketplace de location de voitures BtoB.

Chez Avis cette année, le segment du voyage d’affaires reste inférieur de 20% au volume de 2019. « Le premier trimestre a été très marqué par les contraintes liées au covid-19. Malgré tout, le business travel est resté très résilient, et a accéléré depuis mars. Le mois de septembre est bon », fait le bilan Pierre-Olivier Bard, DG France d’Avis.


Quelles perspectives pour la location courte durée ?

Mais si la crise sanitaire semble derrière nous, il faut conjuguer avec d’autres difficultés.

« Après la guerre en Ukraine , nous connaissons une hyper inflation du secteur de l’énergie. Ce n’est pas un secret, dès qu’une entreprise connaît une hausse des coûts, elle cherche à les rogner ailleurs.

L’une des premières mesures prise a été de limiter les voyages et les déplacements
, observe le directeur commerce et marketing France d’Europcar. Malgré tout, les entreprises ont besoin de se déplacer pour relancer leur activité.

Les réservations qui s’effectuaient très en amont auparavant, sont maintenant très last minute, entre 4 à 5 jours à 24h. La lecture est donc beaucoup plus difficile. Ce n’est pas une surprise et à mon avis, ça va perdurer. »


Autre analyse, celle de Pierre-Olivier Bard, DG France d’Avis : « Je ne pense pas que l’on reviendra au volume d’activité d’avant crise. Des voyages ont disparu principalement en région parisienne.

Ainsi que des navettes Air France, remplacée par le train. Désormais, on arrive de centre-ville à centre-ville, le besoin de location de véhicule de courte durée n’est plus nécessaire. »

Inflation, crise des semi-conducteurs, bornes… le véhicule électrique décélère

Dans son sillon, la hausse des prix de l’énergie entraîne des difficultés d’approvisionnement.

Ce qui complexifie la tâche des entreprises de plus de 50 salariés et plus de 100 véhicules, dont le renouvellement de parc auto à faible émission est contraint par la Loi d'Orientation des Mobilités. (LOM).

« La demande des particuliers a explosé suite à l’augmentation du fioul. Ce marché est beaucoup plus rentable pour les constructeurs », note le DG France d’Avis.

S’ajoute à cela la crise des semis conducteurs, leur pénurie ralenti la production automobile.

Cette année, Avis recense entre 400 à 450 véhicules électriques sur les 25 000 que compte sa flotte mais « la moitié des volumes de véhicules électriques que l’on devait recevoir a été coupés », constate Pierre-Olivier Bard.

« Des volumes de production à la baisse, des délais de livraison qui s’allongent, face à une demande plus forte. Le produit se raréfie et voit son prix augmenter », résume Mathieu Gal, brand content manager de Carbookr.

Et côté infrastructure ? « Les bornes s’implantent petit à petit sur tout le territoire, mais il existe encore des No man's land, notamment dans le centre de la France », complète-t-il.

Si les bornes permettent de recharger toujours plus vite les véhicules, « nous n’arrivons pas à la rapidité du plein d’essence. Il faut patienter au moins 30 minutes », explique-t-il. Sans parler du coût des super chargeurs, « plus élevé que le plein d’un véhicule thermique », précise le DG d’Avis.

« Nous avons beaucoup d’investissements à faire pour développer les infrastructures. Mais nous ne sommes pas toujours maîtres de leur déploiement. Si je prends l’exemple d’un aéroport parisien, c’est ADP qui se charge de l’électrification… pour 2026. Or le problème est aujourd’hui», précise Pierre-Olivier Bard, d’Avis.

Le volet environnemental porté par la RSE

Un point positif, la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable encourage la mobilité électrique.

« Le rejet CO2 est devenu un sujet extrêmement important en termes de mobilité. Aujourd’hui, nos clients vont choisir plus facilement des véhicules hybrides, hybrides rechargeables ou électriques pour évaluer et limiter au mieux la consommation et les rejets de CO2 des voyages d’affaires », assure Mathieu Gal, de Carbookr.

« Il y a un engouement pour les véhicules électriques, plus qu’hybrides, qui sont des véhicules thermiques et sont concernés par l’interdiction de la vente de voitures neuves à moteur thermique dans l'Union européenne à partir de 2035. Cela veut également dire, la fin du plug in hybride », appuie Cédric Douls, d’Europcar.

L’accélération du déploiement des véhicules électriques est également boostée par la réglementation CAFE, qui a pris effet en France en 2020. Elle incite fortement les constructeurs à se tourner vers la production et la vente de véhicules propres.

Objectif : diminuer les rejets en CO2 des constructeurs automobiles. Ceux ne respectant pas cette réglementation CAFE devront payer une lourde amende.

Pour autant, selon Pierre-Olivier Bard, DG France d’Avis : « La demande n’est pas encore là. Il y a un vrai intérêt dans le voyage d’affaires. Mais pour les entreprises, la première étape est de gérer leur flotte propre et l’électrification de leur parc. Ils n’ont pas le même intérêt sur la location de courte durée. »

Un avis partagé par Bruno Diss, directeur commercial France du loueur Hertz : « Beaucoup de voyageurs d’affaires ne pensent pas à l’électrique. C’est à nous de convertir l’utilisateur, à nous de donner des informations aux travel managers, aux entreprises sur les voyages convertibles demain, car il y a des freins : Est-ce que je vais arriver à destination ? Y a-t-il des bornes à destination ? Comment fonctionnent-elles ? »

Et ce n’est pas tout, les loueurs anticipent des mesures locales. « Certaines mairies risquent de fermer l’accès à leurs villes à telle ou telle énergie. C’est pourquoi nous anticipons et renouvelons notre flotte », indique Cédric Douls, directeur commerce et marketing France d’Europcar chez qui les véhicules purement électriques représentent entre 10 à 15% de la flotte et les véhicules électrifiés, c’est-à-dire hybride 30%.

« A Paris, le stationnement est gratuit pour les véhicules électriques. Tout pousse à aller vers cette énergie », prend pour exemple le directeur commercial France de Hertz.

Vers une hausse des prix de la location ?

Sur un marché contraint, qu’en est-il des tarifs ?

« Nous avons initié l’an dernier une renégociation des tarifs. Nous avons dû répercuter le prix dû à la crise des semis conducteurs. Ce n’est jamais facile, mais les clients ont été plutôt compréhensifs. C’est rationnel, les véhicules électriques sont 30% plus chers », affirme Cédric Douls, directeur commerce et marketing France d’Europcar, qui n’exclut pas d’entrer une nouvelle fois en négociation selon la tournure que prendront les choses.

« Il peut y avoir des discussions sur des bases tarifaires du fait de l’inflation grandissante, c’est normal entre partenaires. Nous sommes tous face à cette réalité», ajoute Pierre-Olivier Bard, d’Avis.

« Les travel managers sont attentifs au sujet, mais ça n’a pas froissé nos relations. Nous sommes dépendants des loueurs, nous sommes obligés de proposer un prix moyen de location de véhicules plus élevé que sur la période pré-covid. Ça peut être un frein dans l’absolu », conclut Mathieu Gal, de Carbookr.

L'évolution de la conjoncture nous le dira.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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