Pour Laurent Magnin et Marc Rochet, les deux pointures de l'aérien français, le succès du low-cost long-courrier ne fait plus aucun doute © DR
Le low-cost long-courrier va-t-il se généraliser et devenir un modèle d’avenir ?
Laurent Magnin, président de XL Airways France et Marc Rochet, à la tête de French Bee, en sont convaincus. Alors que la troisième vague de compagnies low-cost long-courriers, emmenée par les Air Asia X et autres Norwegian, déferlent sur l’aérien mondial, la question faisait l’objet d’un débat, jeudi 21 juin 2018, lors du Paris Air Forum. La conversation entre les deux pointures de l’aérien français a vite viré au festival de formules et de réflexions sur l'avenir du transport aérien.
« C’est une vague de fond puissante », estime Laurent Magnin. « Quelque part, avec le low-cost long-courrier, le consommateur prend sa revanche. Pendant 40 ans, l’aérien a été porté par des gens qui ne payaient pas leurs billets d’avions. Maintenant, un milliard de consommateurs est en train de nous dire : votre aller-retour à 500 euros, c’est du vol ».
Laurent Magnin, président de XL Airways France et Marc Rochet, à la tête de French Bee, en sont convaincus. Alors que la troisième vague de compagnies low-cost long-courriers, emmenée par les Air Asia X et autres Norwegian, déferlent sur l’aérien mondial, la question faisait l’objet d’un débat, jeudi 21 juin 2018, lors du Paris Air Forum. La conversation entre les deux pointures de l’aérien français a vite viré au festival de formules et de réflexions sur l'avenir du transport aérien.
« C’est une vague de fond puissante », estime Laurent Magnin. « Quelque part, avec le low-cost long-courrier, le consommateur prend sa revanche. Pendant 40 ans, l’aérien a été porté par des gens qui ne payaient pas leurs billets d’avions. Maintenant, un milliard de consommateurs est en train de nous dire : votre aller-retour à 500 euros, c’est du vol ».
« Quand les prix baissent, les gens voyagent plus »
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« La question de savoir si le modèle low-cost long-courrier va perdurer ou pas est une douce plaisanterie », ajoute Marc Rochet. « On a dit à l’époque la même chose sur le low-cost court et moyen courrier. On a le droit de se tromper, mais pas d’être dans le déni », lance-t-il aussi.
D’après les chiffres évoqués par le président de French Bee, la compagnie low-cost française qui vole vers La Réunion et Tahiti, le nombre de passagers mondiaux double tous les 15 ans, et 80% d’entre-eux sont des voyageurs loisirs. « Le potentiel est énorme pour cette clientèle, et, pour elle, la motivation numéro 1 est le prix, c’est indiscutable ». Car pour le patron de French Bee, quand les prix baissent, le grand public voyage plus. Et il en tient pour preuve les résultats de sa compagnie après un an de présence sur l’axe Paris-La Réunion ou les prix ont baissé de 15% quand le marché a augmenté de 19%.
« Je suis absolument convaincu que le modèle est promis a un grand avenir. Sinon, pourquoi les grands groupes mettrait autant de milliards sur la table pour acheter Norwegian ? », explique-t-il aussi, évoquant la bataille que se livrent actuellement IAG, Lufthansa et un « troisième opérateur majeur », pour la prise de contrôle de la low-cost norvégienne.
Et ce alors même que certaines voix doutent encore de la pérennité du modèle, évoquant les expériences ratées, le manque d’investissements en la matière chez les majors américaines ou encore les résultats financiers compliqués des compagnies comme Norwegian.
« Oui il y aura des échecs, mais ce n’est pas pour cela que la modèle ne perdurera pas. Les deux règles du succès en la matière : beaucoup de courage et de moyen financiers, et des avions très performants. On ne fait pas du low-cost long-courrier avec du vieux », tranche Marc Rochet.
« N’oublions pas les résultats d’easyJet et de Ryanair sur leurs premières années », rappelle Laurent Magnin. « Norwegian est dans le même cas aujourd’hui, mais le marché y croit et les investisseurs répondent présents ! ».
D’après les chiffres évoqués par le président de French Bee, la compagnie low-cost française qui vole vers La Réunion et Tahiti, le nombre de passagers mondiaux double tous les 15 ans, et 80% d’entre-eux sont des voyageurs loisirs. « Le potentiel est énorme pour cette clientèle, et, pour elle, la motivation numéro 1 est le prix, c’est indiscutable ». Car pour le patron de French Bee, quand les prix baissent, le grand public voyage plus. Et il en tient pour preuve les résultats de sa compagnie après un an de présence sur l’axe Paris-La Réunion ou les prix ont baissé de 15% quand le marché a augmenté de 19%.
« Je suis absolument convaincu que le modèle est promis a un grand avenir. Sinon, pourquoi les grands groupes mettrait autant de milliards sur la table pour acheter Norwegian ? », explique-t-il aussi, évoquant la bataille que se livrent actuellement IAG, Lufthansa et un « troisième opérateur majeur », pour la prise de contrôle de la low-cost norvégienne.
Et ce alors même que certaines voix doutent encore de la pérennité du modèle, évoquant les expériences ratées, le manque d’investissements en la matière chez les majors américaines ou encore les résultats financiers compliqués des compagnies comme Norwegian.
« Oui il y aura des échecs, mais ce n’est pas pour cela que la modèle ne perdurera pas. Les deux règles du succès en la matière : beaucoup de courage et de moyen financiers, et des avions très performants. On ne fait pas du low-cost long-courrier avec du vieux », tranche Marc Rochet.
« N’oublions pas les résultats d’easyJet et de Ryanair sur leurs premières années », rappelle Laurent Magnin. « Norwegian est dans le même cas aujourd’hui, mais le marché y croit et les investisseurs répondent présents ! ».
France : à quand le réveil ?
Pourquoi, dès lors, le modèle ne séduit pas plus les grandes compagnies aériennes françaises ? « On est assis sur un tas d’or, on est le premier pays touristique du monde, avec une puissance incoming colossale. Seulement, le transport aérien français détourne le regard. On se réveille quand ? », lance Laurent Magnin avec son sens de la formule habituel.
Pour les deux patrons de l’aérien français, c’est d’abord à Air France de prendre les devants pour innover et résister à la concurrence étrangère. Pour Laurent Magnin, « si Air France ne bouge pas, ce n’est certainement par French Bee ou XL qui résistera à la concurrence étrangère… ».
Avant de conclure : « Car si demain Air France disparaît, il faudra 3 mois pour la remplacer. Dans 10 ans, si notre compagnie nationale s’appelle Norwegian, j’aurais du mal à l’expliquer à mes enfants ».
Pour les deux patrons de l’aérien français, c’est d’abord à Air France de prendre les devants pour innover et résister à la concurrence étrangère. Pour Laurent Magnin, « si Air France ne bouge pas, ce n’est certainement par French Bee ou XL qui résistera à la concurrence étrangère… ».
Avant de conclure : « Car si demain Air France disparaît, il faudra 3 mois pour la remplacer. Dans 10 ans, si notre compagnie nationale s’appelle Norwegian, j’aurais du mal à l’expliquer à mes enfants ».