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Mourir en bonne santé ou partir en toute sécurité ?

L'Edito de Jean da LUZ


La situation dramatique de beaucoup d’économies tirant l’essentiel de leurs ressources du tourisme, interpelle. Déchirées entre la crainte d’une pandémie et la quasi-certitude d’un effondrement économique, beaucoup d’entre elles s’interrogent sur le dilemme. Et si les professionnels se mobilisaient sur la question ?


Rédigé par le Jeudi 27 Août 2020

Et si on intégrait la nouvelle donne sanitaire mondiale et systématisait le passeport sanitaire avec un contrôle sérologique, un PCR obligatoire puis, ultérieurement, le moment venu, un certificat de vaccination contre la Covid-19 ? /Crédit Tsunami Green - Unsplash.
Et si on intégrait la nouvelle donne sanitaire mondiale et systématisait le passeport sanitaire avec un contrôle sérologique, un PCR obligatoire puis, ultérieurement, le moment venu, un certificat de vaccination contre la Covid-19 ? /Crédit Tsunami Green - Unsplash.
Et si au lieu d’attendre le bon vouloir des Pouvoirs publics des destinations-phare des Français, on prenait notre destin en mains pour faire bouger les lignes ?

Et si on intégrait la nouvelle donne sanitaire mondiale et systématisait le passeport sanitaire avec un contrôle sérologique, un test-PCR obligatoire puis, ultérieurement, le moment venu, un certificat de vaccination contre la Covid-19 ?

Le virus, nous allons devoir apprendre à vivre avec. Pendant encore longtemps. Ce n’est pas moi qui le dis mais la plupart des scientifiques. (LIRE)

La mise au point d’un vaccin efficace devrait prendre encore une à deux années. Les mesures économiques d’accompagnement, elles, n’en ont plus que pour quelques mois.

Peu d’entreprises du tourisme en France (et pas que) seront en mesure d’attendre 18 ou 24 mois sans rentrées significatives mais avec des sorties garanties, après les 18 mois de sursis de l’Ordonnance et de ses A-valoirs.

Il va falloir trouver par nous-mêmes des solutions à la crise...

Comme souligne J.-P. Mas, dans son interview (LIRE), l’enjeu est aujourd’hui d’éviter une faillite globale du secteur.

Alors, inutile de tirer des plans sur la comète et/ou d’attendre un miracle : il va falloir gérer la situation et trouver (rapidement) par nous-mêmes des solutions à la crise de l’industrie du tourisme. Aide-toi…

Ce n’est certes pas un scoop mais force est de constater que les professionnels se sont davantage installés dans une logique politique de l’autruche (on courbe le dos) que dans une méthode pro-active genre : quelles solutions sanitaires pour faire partir mes clients et sur quelles destinations ?

Nous attendions cet été le “bons sens” des politiques et le consensus de l’Union européenne en général et de la zone Schengen en particulier pour rattraper un printemps cataclysmique.

A quoi avons-nous assisté ? A une magnifique cacophonie et quasiment à un chacun pour soi et les touristes seront bien gardés… chez eux !

Il va falloir prendre le taureau par les cornes et gérer nous-mêmes, destination par destination, les pré-requis sanitaires. En démarrant par les pays les plus sensibilisés à l’argumentation économique.

EdV et le Seto, après les articles de TourMaG.com (LIRE), l’ont mis en application cette semaine dans une lettre ouverte, demandant à l’Ile Maurice de rouvrir ses frontières dans la stricte application des règles sanitaires.

Il faut établir des normes voyage sûres et rationnelles

Qu’est-ce qui empêche aujourd’hui un touriste français dûment muni de tests sérologiques et PCR, 72h avant le départ et respectant les gestes barrière, de partir à l’Ile Maurice ? Poser la question c’est y répondre.

Il faut établir une norme de voyage et en finir avec les bizarreries de certains pays, Tunisie par exemple, qui exige le PCR pour les voyageurs individuels mais en dispense ceux qui auront acheté un forfait chez un voyagiste !

Sympa pour les pros mais pas très logique ni compréhensible...

Il faudra aussi, bien entendu, accepter d’effectuer une quarantaine à destination si le test était positif. Le consommateur doit, lui-aussi prendre sa part de responsabilité dans cette relance.

De notre côté, nous allons devoir convaincre nos politiques et nos représentants (députés, sénateurs, élus municipaux…) que cette démarche volontariste de normalisation est la seule à même de sauver la filière française du tourisme outgoing.

Nos instances professionnelles (EdV, Seto, Fédération…) vont avoir à jouer dans les prochains mois un rôle décisif.

Elle devront non seulement persuader les Pouvoirs publics de travailler à une norme internationale française sinon communautaire de voyage, mais aussi faire du lobbying auprès des principales destinations clientes de la France pour leur démontrer qu’il est possible de partir en toute sécurité plutôt que de mourir en bonne santé.

Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par BOCANDE Delphine le 28/08/2020 11:01 | Alerter
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Merci Mr Jean Da Luz pour ces propos clairvoyants, empreints de beaucoup de vérités et surtout optimistes, nous en avons bien besoin.
Nous ne pouvons continuer à subir plus longtemps cette situation comme nous l'avons fait ces derniers mois, surtout ces 2 derniers mois estivaux car les 3 mois précédents ne nous ont pas laissé le choix avec le confinement, il faut cesser d'être fatalistes.
Est-ce que pour une fois la profession va se serrer un peu les coudes pour sortir des conséquences que nous impose cette crise sanitaire ou allons-nous attendre de mourir tous à petit feu !?
Les alternatives que vous proposez constituent un excellent début de réflexion.
Cependant, comme vous le mentionnez, il va falloir convaincre nos dirigeants et représentants politiques et là la partie n'est pas gagnée.
Je fais référence à notre secrétaire d'Etat au Tourisme Jean Baptiste Lemoyne que j'ai écouté dernièrement dans l'interview de Mr Rabourdin. Il n'a pas eu un mot pour les agences de voyages ou voyagistes. Tous les autres professionnels du tourisme comme les restaurateurs, hôtels, guides conférenciers, entreprises événementiels ont été cités mais pour nous l'ignorance totale... comme d'habitude devait-on dire...mais il y a des choses auxquelles on ne s'habitue pas ! Je suis indignée de tant d'ignorance de notre profession ! Nous bravons toutes les tempêtes depuis plusieurs mois et pas un minima de considération pour nous.
Je souhaite bon courage à tous et gardons tous la foi entre notre métier.
Notre secteur d'activité fait l'objet de toutes les batailles, instabilités politiques ou économiques, catastrophes naturelles, attentats... Nous en sommes toujours ressortis plus forts.
Nous avons gagné beaucoup de combats et nous gagnerons encore celui-ci, beaucoup plus difficile certes, mais nous le gagnerons !
Delphine Bocandé pour Printemps Voyages Rennes - Tourcom

2.Posté par Pierre le 28/08/2020 11:16 | Alerter
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Je suis assez sceptique sur le bon sens des normes qui permettraient de voyager sûrement car elles enlèveraient aux différents gouvernements des pays de cette planète leur pouvoir de décision qui avec la covid leur permet de décider qui fait quoi et qui va où? D’autre part ces contraintes en arrêteront plus d’un car partir se fait aussi sur un coup de tête ou un coup de blues , donc malheureusement il faudra attendre ce vaccin qui si il est efficace rendra notre liberté tout simplement d’exister . En attendant le secteur du tourisme est tout simplement condamné et les pertes d’emploi se chiffreront par millions de par le monde . Compagnies aériennes et hôtellerie en tête . Pas sûr que cela effraie tant que cela ceux qui prennent les décisions dites de bon sens . Ce sens qui nous mène droit dans le mur . Il faudra se reconvertir dans d’autres secteurs économiques car je ne vois pas comment une entreprise dans le tourisme aujourd’hui peut continuer pendant plus d’un an à exister sans rien vendre . Si la profession fait l’autruche depuis le début de cette pandémie c’est qu’elle n’y voyait pas très clair , on ne peut pas dire aujourd’hui qu’elle n’a pas compris ! Elle n’aura pas les moyens de se sauver car en dehors du miracle , il ne faut rien attendre d’une norme qui même si elle permet effectivement de prouver que l’on est pas contagieux ne redonnera pas l’envie de voyager en toute liberté .

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