« Le retrait d’une partie de son contenu des GDS au profit de NDC de la compagnie American Airlines pose une question de productivité pour les agences de voyages d’affaires en l’absence d’outils technologiques efficaces. @depositphotos/Boarding2now
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Annoncé en décembre 2022, le projet d'American Airlines de rendre disponible une partie de son contenu uniquement via des connexions NDC est effectif depuis le 3 avril 2023.
Une décision rapide qui a pu dérouter certaines agences.
« Nous n’avons pas eu de retour de clients mécontents. Après nous avons expliqué la situation », affirme Yorick Charveriat, vice-président et directeur général France d’American Express GBT, pour qui la compagnie américaine est un partenaire important.
« Nous ne sommes pas encore à 40% du contenu, mais impossible de dire combien. Mais ça grossit chaque semaine. Cela concerne essentiellement du vol domestique et du tarif best buy non remboursable », précise-t-il. La clientèle coporate en quête de flexibilité serait donc peu concernée.
« Pour le moment, nous ne sommes pas connectés en direct à American Airlines. Nous passerons par la connexion NDC prochaine des GDS. Le trafic vers les Etats-Unis représente 10% de notre activité. Nous sommes peu impactés », note Maxime Pialat, CEO de Supertripper.
Même sérénité chez Gregory Mavoian, à la tête de Globeo Travel et président du GIE Manor : « American Airlines est un acteur challenger en France. Pour les Etats-Unis, où c’est un acteur dominant, ça fait l’effet d’une bombe. »
Et il y a de quoi ! La rapidité d’exécution a privé les agences de temps pour mettre à jour leur technologie.
« Notre position est claire. Nous sommes pour NDC, mais on ne veut pas le faire n’importe comment. Nous avons eu l’API American Airlines très tard, en mars 2023, nous devons la tester », rapelle Yorick Charveriat.
« Nous appliquons toujours la même méthodologie : la MMP "minimum marketable product" (produit minimum commercialisable) », précise-t-il. Il s’agit d’une liste de prérequis permettant un minimum d’efficacité à atteindre avant de pouvoir utiliser le branchement mis en place par le GDS, en l’occurrence Sabre aux USA.
« C’est un jeu à plusieurs. Nous voulons travailler avec les GDS pour utiliser le backoffice. Il faut que les outils online, Concur majoritairement aux Etats-Unis, et de plus en plus NEO, soient prêts et que l’agence de voyages soit capable d’utiliser l’outils mis à disposition par le GDS pour traiter les modifications, annulations, car elles passent nécessairement offline. Un outil sur lequel nous ne pouvons pas faire de modification, n’est pas prêt. », explique le patron d’Amex GBT France.
Une décision rapide qui a pu dérouter certaines agences.
« Nous n’avons pas eu de retour de clients mécontents. Après nous avons expliqué la situation », affirme Yorick Charveriat, vice-président et directeur général France d’American Express GBT, pour qui la compagnie américaine est un partenaire important.
« Nous ne sommes pas encore à 40% du contenu, mais impossible de dire combien. Mais ça grossit chaque semaine. Cela concerne essentiellement du vol domestique et du tarif best buy non remboursable », précise-t-il. La clientèle coporate en quête de flexibilité serait donc peu concernée.
« Pour le moment, nous ne sommes pas connectés en direct à American Airlines. Nous passerons par la connexion NDC prochaine des GDS. Le trafic vers les Etats-Unis représente 10% de notre activité. Nous sommes peu impactés », note Maxime Pialat, CEO de Supertripper.
Même sérénité chez Gregory Mavoian, à la tête de Globeo Travel et président du GIE Manor : « American Airlines est un acteur challenger en France. Pour les Etats-Unis, où c’est un acteur dominant, ça fait l’effet d’une bombe. »
Et il y a de quoi ! La rapidité d’exécution a privé les agences de temps pour mettre à jour leur technologie.
« Notre position est claire. Nous sommes pour NDC, mais on ne veut pas le faire n’importe comment. Nous avons eu l’API American Airlines très tard, en mars 2023, nous devons la tester », rapelle Yorick Charveriat.
« Nous appliquons toujours la même méthodologie : la MMP "minimum marketable product" (produit minimum commercialisable) », précise-t-il. Il s’agit d’une liste de prérequis permettant un minimum d’efficacité à atteindre avant de pouvoir utiliser le branchement mis en place par le GDS, en l’occurrence Sabre aux USA.
« C’est un jeu à plusieurs. Nous voulons travailler avec les GDS pour utiliser le backoffice. Il faut que les outils online, Concur majoritairement aux Etats-Unis, et de plus en plus NEO, soient prêts et que l’agence de voyages soit capable d’utiliser l’outils mis à disposition par le GDS pour traiter les modifications, annulations, car elles passent nécessairement offline. Un outil sur lequel nous ne pouvons pas faire de modification, n’est pas prêt. », explique le patron d’Amex GBT France.
Quid des réservations hors-système ?
Certains spécialistes du voyage d'affaires prédisent une explosion des réservations hors système, à l’instar de Traxo.
« Attention, réservations hors système veut dire qu’il n’y a plus de suivi possible des voyageurs par les entreprises, donc plus de Duty of Care. C’est hyper important. Ensuite, quand le client voudra changer son billet, il ne pourra pas appeler l’agence, car elle sera aveugle.
Il sera obligé d’appeler American Airlines, mais aussi son hôtel, la location de voiture… Ce n’est pas la même chose que d’appeler juste son agence. L’explosion des réservations hors système, je n’y crois pas », répond Yorick Charveriat, Vice-Président et General Manager d’Amex GBT.
Ces "fuites" entraînent souvent des frais de voyage plus élevés, mais réduisent également la visibilité des dépenses et le contrôle des politiques.
« Cela apporte d’autres problématiques sur le voyageur : avancer les frais va entraîner une gestion compliquée derrière, et ne permettra plus la centralisation des données ou encore le reporting », entrevoit Maxime Pialat de Supertripper.
Chez Safran Helicopter Engines, les Etats-Unis est une route importante. Pour Marie-Pierre Berruyer, travel manager de l’entreprise, il n’y a aucun risque de sortir des clous : « Nous n’avons pas accès au contenu NDC d’American Airlines. Pour le moment, ça n’a pas d’incidence, car nous avons des contrats négociés avec la compagnie.
Nous sommes en paiement en carte logée. Si nos collaborateurs passent hors système, ce qui peut arriver, ils ne sont pas sûrs d’être remboursés. Notre système est très encadré, tout se fait avec validation des supérieurs hiérarchiques et par moi en contre validation. »
« Attention, réservations hors système veut dire qu’il n’y a plus de suivi possible des voyageurs par les entreprises, donc plus de Duty of Care. C’est hyper important. Ensuite, quand le client voudra changer son billet, il ne pourra pas appeler l’agence, car elle sera aveugle.
Il sera obligé d’appeler American Airlines, mais aussi son hôtel, la location de voiture… Ce n’est pas la même chose que d’appeler juste son agence. L’explosion des réservations hors système, je n’y crois pas », répond Yorick Charveriat, Vice-Président et General Manager d’Amex GBT.
Ces "fuites" entraînent souvent des frais de voyage plus élevés, mais réduisent également la visibilité des dépenses et le contrôle des politiques.
« Cela apporte d’autres problématiques sur le voyageur : avancer les frais va entraîner une gestion compliquée derrière, et ne permettra plus la centralisation des données ou encore le reporting », entrevoit Maxime Pialat de Supertripper.
Chez Safran Helicopter Engines, les Etats-Unis est une route importante. Pour Marie-Pierre Berruyer, travel manager de l’entreprise, il n’y a aucun risque de sortir des clous : « Nous n’avons pas accès au contenu NDC d’American Airlines. Pour le moment, ça n’a pas d’incidence, car nous avons des contrats négociés avec la compagnie.
Nous sommes en paiement en carte logée. Si nos collaborateurs passent hors système, ce qui peut arriver, ils ne sont pas sûrs d’être remboursés. Notre système est très encadré, tout se fait avec validation des supérieurs hiérarchiques et par moi en contre validation. »
NDC : Les pilotes Air France bientôt disponibles " pour peu que les outils le permettent !"
Après l’annonce et l’application rapide d’American Airlines, impossible de ne pas faire le lien Air France KLM. Pour rappel, la compagnie française a annoncé que la distribution des deux compagnies passera progressivement exclusivement via NDC au cours de l'année en cours.
« Je pense qu’en ce moment American a plus de business loisir que de corpo, donc autant sortir du système les billets les moins contributifs. C’est une vision hyper courtermisme, contrairement à Air France qui bosse avec nous, avec Amadeus, pour sortir un outil. Nous en sommes vraiment pas loin. Nous sortirons bientôt les pilotes et offrirons du NDC Air France de façon seamless, pour peu que les outils le permettent ! Si les outils on-line ne sont pas prêts, les utilisateurs sont piégés », tient à rappeler le patron d'Amex GBT France.
Il reste encore du pain sur la planche…
Lire aussi : NDC : Air France supprime des tarifs loisirs, vers la fin des GDS ?
« Je pense qu’en ce moment American a plus de business loisir que de corpo, donc autant sortir du système les billets les moins contributifs. C’est une vision hyper courtermisme, contrairement à Air France qui bosse avec nous, avec Amadeus, pour sortir un outil. Nous en sommes vraiment pas loin. Nous sortirons bientôt les pilotes et offrirons du NDC Air France de façon seamless, pour peu que les outils le permettent ! Si les outils on-line ne sont pas prêts, les utilisateurs sont piégés », tient à rappeler le patron d'Amex GBT France.
Il reste encore du pain sur la planche…
Lire aussi : NDC : Air France supprime des tarifs loisirs, vers la fin des GDS ?
Publié par Caroline Lelievre
