Entre les avoirs en cours, les PGE qui ne pourront pas être remboursés et le coût de la reconversion sociale, l'addition va être salée pour l’Etat (donc pour le contribuable). /crédit DepositPhoto
L’Etat s’est comporté de manière exemplaire et efficace pendant le Confinement.
Face à la Covid-19, le dispositif financier (chômage partiel, PEG, reports de charges…) permettant aux entreprises du tourisme d’encaisser le choc, a été bien ficelé et tenu toutes ses promesses.
L’Ordonnance 2020-315, qui a permis à l’industrie du tourisme de conserver pendant 18 mois l’argent des acomptes versés par les clients, a été l’un des leviers de cette politique de sauvegarde.
La mobilisation des professionnels et des institutionnels s’est avérée payante, malgré la grogne (à tort ou à raison) des consommateurs et de leurs représentants.
Avec quasiment un milliard d’euros levés par le secteur du tourisme auprès de la BPI, les professionnels avaient de quoi voir venir… jusqu’en septembre.
Mais c’était sans compter sur l’évolution de la pandémie et la réaction épidermique des pays qui, peu à peu, ont verrouillé leurs frontières à l’approche de l’été.
Face à la Covid-19, le dispositif financier (chômage partiel, PEG, reports de charges…) permettant aux entreprises du tourisme d’encaisser le choc, a été bien ficelé et tenu toutes ses promesses.
L’Ordonnance 2020-315, qui a permis à l’industrie du tourisme de conserver pendant 18 mois l’argent des acomptes versés par les clients, a été l’un des leviers de cette politique de sauvegarde.
La mobilisation des professionnels et des institutionnels s’est avérée payante, malgré la grogne (à tort ou à raison) des consommateurs et de leurs représentants.
Avec quasiment un milliard d’euros levés par le secteur du tourisme auprès de la BPI, les professionnels avaient de quoi voir venir… jusqu’en septembre.
Mais c’était sans compter sur l’évolution de la pandémie et la réaction épidermique des pays qui, peu à peu, ont verrouillé leurs frontières à l’approche de l’été.
La plupart des opérateurs se projettent déjà sur... l’automne 2021 !
Autres articles
-
EDV, CEDIV : le chatbot IA dédié aux agences sera lancé en novembre !
-
Le Cediv valide sa stratégie saine, éthique et engagée🔑
-
La stratégie du Cediv s’articulera autour des 3P
-
Adriana Minchella : "On va lancer Cediv’IA, un bot conversationnel" 🔑
-
Carine Bentz : "Nous sommes passés de 2 à 6 agences fin 2023" 🔑
La politique du chacun pour soi a abouti à des décisions aberrantes, y compris entre destinations de la zone Shenghen, incapables de coordonner leurs initiatives.
On connaît le bilan catastrophique au niveau de la fréquentation. En Espagne par exemple, premier client outgoing de la France qui, cette année, n’a pas guère dépassé 10% de remplissage pour la clientèle hexagonale !
Si les régions françaises et particulièrement celles littorales (SUD, Occitanie, Côte d’Azur…), ont réussi au finish à boucler une saison convenable, il en va autrement de la clientèle des agences de voyages.
Découragés par l’Etat de prendre l’avion, plantés sur le tarmac par les compagnies aériennes en déconfiture, dissuadés par des menaces de “quarantaine” à destination, les Français se sont retranchés chez eux.
Traditionnellement, la rentrée correspond à la saison hiver et long-courrier pour les longs courriers Antilles, Asie, Pacifique, Océan indien. Une période qui peut représenter jusqu’à 70% du chiffre d’affaires de certains voyagistes.
Mais on sait d’ores et déjà qu’une grande partie de cette clientèle ne sera pas au rendez-vous. Les même causes produisant les mêmes effets, fermetures des frontières et conditions draconiennes d’accès, inquiètent et brident les réservations. La plupart des opérateurs se projettent déjà sur... l’automne 2021 !
On connaît le bilan catastrophique au niveau de la fréquentation. En Espagne par exemple, premier client outgoing de la France qui, cette année, n’a pas guère dépassé 10% de remplissage pour la clientèle hexagonale !
Si les régions françaises et particulièrement celles littorales (SUD, Occitanie, Côte d’Azur…), ont réussi au finish à boucler une saison convenable, il en va autrement de la clientèle des agences de voyages.
Découragés par l’Etat de prendre l’avion, plantés sur le tarmac par les compagnies aériennes en déconfiture, dissuadés par des menaces de “quarantaine” à destination, les Français se sont retranchés chez eux.
Traditionnellement, la rentrée correspond à la saison hiver et long-courrier pour les longs courriers Antilles, Asie, Pacifique, Océan indien. Une période qui peut représenter jusqu’à 70% du chiffre d’affaires de certains voyagistes.
Mais on sait d’ores et déjà qu’une grande partie de cette clientèle ne sera pas au rendez-vous. Les même causes produisant les mêmes effets, fermetures des frontières et conditions draconiennes d’accès, inquiètent et brident les réservations. La plupart des opérateurs se projettent déjà sur... l’automne 2021 !
L'industrie du tourisme, un enjeu crucial pour l’économie française
Ce retard des bookings a un effet désastreux sur l’activité de la Distribution. Les ventes en agences de voyages, qui ont rouvert partiellement leurs portes, sont quasiment nulles…
L’absence de reprise a un autre effet : faute de stock, elles ne peuvent solder ni “dégonfler” les A-valoirs correspondant aux acomptes encaissés.
Plusieurs chiffres circulent sur le montant des acomptes clients encaissés par les professionnels. Le plus plausible est celui qui frôle voire dépasserait... le milliard d’euros !
Même si les associations de consommateurs poussent des cris d’orfraie à l’évocation de ce montant, il faut savoir qu’une partie significative a d’ores et déjà été décaissée par les agences qui pour régler des billets d’avion, qui pour verser des acomptes aux hôteliers et réceptifs à destination.
Mais le temps passe, la situation financière des entreprises (particulièrement le tourisme) se dégrade et, peu à peu, l’effet conjugué du “tas de sable” cher au président des EdV, qu’on repousse (le tas), ressemble de plus en plus à une grenade dégoupillée pour la profession.
L’enjeu est crucial pour l’économie française, dont le tourisme globalement représente 8% du PIB et 2 millions d’emplois. Habituellement, les pouvoirs publics ont tendance à privilégier l’importation de touristes, celle qui fait rentrer des devises dans les caisses de l’Etat.
Cette fois-ci, face à la fermeture des destinations et aux problèmes sanitaires récurrents, pas de cocorico. La fréquentation de la France est aux abonnés absents. Hormis quelques pays frontaliers, les grandes clientèles (Américains, Asiatiques…), on est loin des centaines de millions d’étrangers circulant et séjournant chaque été en France.
L’absence de reprise a un autre effet : faute de stock, elles ne peuvent solder ni “dégonfler” les A-valoirs correspondant aux acomptes encaissés.
Plusieurs chiffres circulent sur le montant des acomptes clients encaissés par les professionnels. Le plus plausible est celui qui frôle voire dépasserait... le milliard d’euros !
Même si les associations de consommateurs poussent des cris d’orfraie à l’évocation de ce montant, il faut savoir qu’une partie significative a d’ores et déjà été décaissée par les agences qui pour régler des billets d’avion, qui pour verser des acomptes aux hôteliers et réceptifs à destination.
Mais le temps passe, la situation financière des entreprises (particulièrement le tourisme) se dégrade et, peu à peu, l’effet conjugué du “tas de sable” cher au président des EdV, qu’on repousse (le tas), ressemble de plus en plus à une grenade dégoupillée pour la profession.
L’enjeu est crucial pour l’économie française, dont le tourisme globalement représente 8% du PIB et 2 millions d’emplois. Habituellement, les pouvoirs publics ont tendance à privilégier l’importation de touristes, celle qui fait rentrer des devises dans les caisses de l’Etat.
Cette fois-ci, face à la fermeture des destinations et aux problèmes sanitaires récurrents, pas de cocorico. La fréquentation de la France est aux abonnés absents. Hormis quelques pays frontaliers, les grandes clientèles (Américains, Asiatiques…), on est loin des centaines de millions d’étrangers circulant et séjournant chaque été en France.
75% des agences pourraient fermer dans les prochains mois
Etude PS2E (Cediv)
On attendait beaucoup de la Relance France et des 700 milliards mobilisés pour rebooster l’économie.
Mais l’éléphant a accouché d’une souris : certes, le prolongement du chômage partiel jusqu’à la fin de l’année est toujours bon à prendre mais les 15% à la charge des entreprise qui viennent s’ajouter aux 14% précédent, n’augure rien de bon pour la suite des événements.
C’est quoi la réalité actuelle ? Une industrie sinistrée, criblée de dettes, qui s’est endetté avec la bénédiction étatique pour pouvoir faire face à ses échéances. C’était un prêté pour un rendu, croyons-nous… mais la réalité est tout autre.
Après quelques mois force est de rendre à la réalité : il n’y aura pas de reprise des voyages avant l’année prochaine. Et les professionnels vont continuer à taper jour après jour dans le bas de laine. Pendant ce temps, le tas de sable grossit et son grain ne tardera pas à enrayer définitivement la machine…
Désolé de pourrir l’ambiance mais il faut appeler un chat un chat et se rendre à l’évidence : sans voyageurs, pas de recettes, et sans recettes il faudra bien finir par manger la grenouille !
Malheureusement, cette conclusion en guise de fable n’est pas très morale car elle se traduira par la perte de plusieurs centaines de milliers d’emploi et des dépôts de bilan en cascade d’ici quelques mois.
Selon une projection effectuée récemment par l'Étude PS2E du Cediv, cet avis de deuil concernerait 28 000 emplois directs pour le seul secteur de la distribution avec ses 5000 points de vente. Or, selon un sondage de la même source, 75% de ces agences pourraient fermer dans les prochains mois.
Entre les avoirs en cours, les PGE qui ne pourront pas être remboursés et le coût de la reconversion sociale, l'addition va être salée pour l’Etat (donc pour le contribuable). En effet, ce scénario-catastrophe est évalué à un total de 3 milliards d’euros !
Alors, on fait quoi ?
Mais l’éléphant a accouché d’une souris : certes, le prolongement du chômage partiel jusqu’à la fin de l’année est toujours bon à prendre mais les 15% à la charge des entreprise qui viennent s’ajouter aux 14% précédent, n’augure rien de bon pour la suite des événements.
C’est quoi la réalité actuelle ? Une industrie sinistrée, criblée de dettes, qui s’est endetté avec la bénédiction étatique pour pouvoir faire face à ses échéances. C’était un prêté pour un rendu, croyons-nous… mais la réalité est tout autre.
Après quelques mois force est de rendre à la réalité : il n’y aura pas de reprise des voyages avant l’année prochaine. Et les professionnels vont continuer à taper jour après jour dans le bas de laine. Pendant ce temps, le tas de sable grossit et son grain ne tardera pas à enrayer définitivement la machine…
Désolé de pourrir l’ambiance mais il faut appeler un chat un chat et se rendre à l’évidence : sans voyageurs, pas de recettes, et sans recettes il faudra bien finir par manger la grenouille !
Malheureusement, cette conclusion en guise de fable n’est pas très morale car elle se traduira par la perte de plusieurs centaines de milliers d’emploi et des dépôts de bilan en cascade d’ici quelques mois.
Selon une projection effectuée récemment par l'Étude PS2E du Cediv, cet avis de deuil concernerait 28 000 emplois directs pour le seul secteur de la distribution avec ses 5000 points de vente. Or, selon un sondage de la même source, 75% de ces agences pourraient fermer dans les prochains mois.
Entre les avoirs en cours, les PGE qui ne pourront pas être remboursés et le coût de la reconversion sociale, l'addition va être salée pour l’Etat (donc pour le contribuable). En effet, ce scénario-catastrophe est évalué à un total de 3 milliards d’euros !
Alors, on fait quoi ?
Publié par Jean Da Luz
Directeur de la rédaction - TourMaG.com
Voir tous les articles de Jean Da Luz
Voir tous les articles de Jean Da Luz