Le président de Havas, « Monsieur 15 % » fera bouger les lignes
L'idée de se regrouper à plusieurs agences de voyages indépendantes afin de mieux se défendre viendra d'une rencontre avec René Desagneaux.
Reconnu comme un professionnel intègre et expérimenté, il dirigeait Expantour, une agence de voyages située rue du Bac, dans un quartier huppé de Paris.
«Nous savions que pour pérenniser nos entreprises nous devions nous regrouper. Encore fallait-il créer une structure et nous organiser. Nous n'avions aucune expérience. Je me suis documenté, j'ai fait des recherches, j'ai engrangé. J'ai écouté, rencontré des spécialistes. Dans tout ce que j'entreprends, je n'improvise jamais. Chez moi, il n'y a pas d'intuition mais un travail invisible considérable».
Un autre homme a fait bouger les lignes : André de Canecaude, alors président du puissant réseau Havas Voyages.
«Nous l'appelions Monsieur 15%, c'était la rétribution versée par ses fournisseurs alors que nous, indépendants, plafonnions à 10%. Cela correspondait à 33% d'écart en terme de marge ! ».
Ce même André de Canecaude rendra à l'équipe de Philippe Demonchy un hommage qui reste dans sa mémoire.
«Au congrès du SNAV de Halkidiki, en 1972, il m'avait fait monter à la tribune. J'étais encore jeunot. Il a dit devant toute la profession qu'un concurrent comme Selectour correspondait à un besoin ! »
Reconnu comme un professionnel intègre et expérimenté, il dirigeait Expantour, une agence de voyages située rue du Bac, dans un quartier huppé de Paris.
«Nous savions que pour pérenniser nos entreprises nous devions nous regrouper. Encore fallait-il créer une structure et nous organiser. Nous n'avions aucune expérience. Je me suis documenté, j'ai fait des recherches, j'ai engrangé. J'ai écouté, rencontré des spécialistes. Dans tout ce que j'entreprends, je n'improvise jamais. Chez moi, il n'y a pas d'intuition mais un travail invisible considérable».
Un autre homme a fait bouger les lignes : André de Canecaude, alors président du puissant réseau Havas Voyages.
«Nous l'appelions Monsieur 15%, c'était la rétribution versée par ses fournisseurs alors que nous, indépendants, plafonnions à 10%. Cela correspondait à 33% d'écart en terme de marge ! ».
Ce même André de Canecaude rendra à l'équipe de Philippe Demonchy un hommage qui reste dans sa mémoire.
«Au congrès du SNAV de Halkidiki, en 1972, il m'avait fait monter à la tribune. J'étais encore jeunot. Il a dit devant toute la profession qu'un concurrent comme Selectour correspondait à un besoin ! »
Au commencement, ils étaient une dizaine
A l'époque les regroupements d'entreprises indépendantes et le modèle coopératif sont dans l'air du temps. Ils se développent dans les secteurs de l'optique, du sport, du bâtiment...
Au commencement ils n'étaient qu'une dizaine d'agents de voyages à se regrouper. « Nous avions promis à une vingtaine de fournisseurs de les vendre en priorité avec en contrepartie une meilleure rémunération ».
Ainsi naît au tout début des années 1970 l'ébauche du premier réseau volontaire d'agences de voyages indépendantes. Philippe Demonchy est entouré par René Desagneaux et Jean-Marie Wery (Rueil Voyages). C'est ce dernier qui trouvera la marque « Selectour ».
En 1975 une autre idée germe : « Afin de nous faire connaître, de présenter nos fournisseurs, nous décidons de faire congrès.
Un ami, Hervé Deville, assurait la promotion de la station des Arcs qui se lançait. D'autres, des pointures de l'époque, Olivier Delaire (qui a présidé 25 ans l'APS ndlr), Jean Perrin (qui fut président du SNAV et siège aujourd'hui à la Commission des Immatriculations, ndlr) prennent part au premier congrès Selectour. Nous étions au moins 80 et le réseau comptait une centaine de points de ventes. ».
C'était le premier week-end de décembre et la tradition a perduré : les congrès Selectour se sont toujours déroulés début décembre.
Au commencement ils n'étaient qu'une dizaine d'agents de voyages à se regrouper. « Nous avions promis à une vingtaine de fournisseurs de les vendre en priorité avec en contrepartie une meilleure rémunération ».
Ainsi naît au tout début des années 1970 l'ébauche du premier réseau volontaire d'agences de voyages indépendantes. Philippe Demonchy est entouré par René Desagneaux et Jean-Marie Wery (Rueil Voyages). C'est ce dernier qui trouvera la marque « Selectour ».
En 1975 une autre idée germe : « Afin de nous faire connaître, de présenter nos fournisseurs, nous décidons de faire congrès.
Un ami, Hervé Deville, assurait la promotion de la station des Arcs qui se lançait. D'autres, des pointures de l'époque, Olivier Delaire (qui a présidé 25 ans l'APS ndlr), Jean Perrin (qui fut président du SNAV et siège aujourd'hui à la Commission des Immatriculations, ndlr) prennent part au premier congrès Selectour. Nous étions au moins 80 et le réseau comptait une centaine de points de ventes. ».
C'était le premier week-end de décembre et la tradition a perduré : les congrès Selectour se sont toujours déroulés début décembre.
Avec Georges Chetochine en « gourou », le réseau se déploie
Un troisième homme, Georges Chetochine va accélérer le mouvement. Ce très médiatique conseil en distribution a du talent à revendre. Avec lui Selectour passera à une vitesse supérieure.
« Pendant plusieurs années nous avons travaillé dans une osmose totale. Je lui apprenais le tourisme, il m'apprenait la communication. Avec lui j'ai compris comment faire passer des messages, comment s'exprimer devant une tribune, comment tout propos doit correspondre à quelque chose de concret... Tout cela ne s'improvise pas ».
En 1982, Selectour passera du statut de GIE à celui de coopérative.
Philippe Demonchy explique ce choix : « Avec la solidarité voulue dans un GIE, le plus solvable peut être attaqué pour payer les dettes de l'un des membres défaillants. La création de la coopérative implique un esprit réseau. C'est l'indépendance dans l'interdépendance».
A cette époque, le réseau Sélectour avait déjà lancé ses premières brochures thématiques. « Partir en France » avec une production de réceptifs, « Partir avec maman » ou « Partir avec papa » qui s'adressaient, déjà, aux familles recomposées. Les célibataires, les seniors auront des offres spécifiques. Une brochure sera consacrée aux capitales européennes...
En reprenant des éléments chez ses fournisseurs, Selectour se donne un positionnement d'expert et de conseiller.
La mise en place de la centrale garantissant les paiements aux fournisseurs placera à jamais Selectour à égalité en terme de rémunérations avec les grands réseaux intégrés.
De cette époque, Philippe Demonchy garde un semblant de nostalgie. « Aujourd'hui les groupes financiers ont pris la maîtrise des entreprises et des métiers. Ce sont des gens bien mais on ne peut plus faire « top là ».
Avec certains fournisseurs, je pense à Michel Visbecq, notre assureur aujourd'hui disparu, il n'y avait jamais eu de papier signé entre nous. Pourtant, ensemble, en lançant par exemple Selectourisque, nous avons fait faire des pas de géant aux assurances et assistances voyages ».
« Pendant plusieurs années nous avons travaillé dans une osmose totale. Je lui apprenais le tourisme, il m'apprenait la communication. Avec lui j'ai compris comment faire passer des messages, comment s'exprimer devant une tribune, comment tout propos doit correspondre à quelque chose de concret... Tout cela ne s'improvise pas ».
En 1982, Selectour passera du statut de GIE à celui de coopérative.
Philippe Demonchy explique ce choix : « Avec la solidarité voulue dans un GIE, le plus solvable peut être attaqué pour payer les dettes de l'un des membres défaillants. La création de la coopérative implique un esprit réseau. C'est l'indépendance dans l'interdépendance».
A cette époque, le réseau Sélectour avait déjà lancé ses premières brochures thématiques. « Partir en France » avec une production de réceptifs, « Partir avec maman » ou « Partir avec papa » qui s'adressaient, déjà, aux familles recomposées. Les célibataires, les seniors auront des offres spécifiques. Une brochure sera consacrée aux capitales européennes...
En reprenant des éléments chez ses fournisseurs, Selectour se donne un positionnement d'expert et de conseiller.
La mise en place de la centrale garantissant les paiements aux fournisseurs placera à jamais Selectour à égalité en terme de rémunérations avec les grands réseaux intégrés.
De cette époque, Philippe Demonchy garde un semblant de nostalgie. « Aujourd'hui les groupes financiers ont pris la maîtrise des entreprises et des métiers. Ce sont des gens bien mais on ne peut plus faire « top là ».
Avec certains fournisseurs, je pense à Michel Visbecq, notre assureur aujourd'hui disparu, il n'y avait jamais eu de papier signé entre nous. Pourtant, ensemble, en lançant par exemple Selectourisque, nous avons fait faire des pas de géant aux assurances et assistances voyages ».