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Sardaigne : un week-end so chic à Cagliari, autour du Palazzo Doglio 🔑

72 chambres dont 6 suites, 5 restaurants, 2 boutiques autour d'une place


Installé à Cagliari, au cœur de la capitale de la Sardaigne, le Palazzo Doglio permet de s’offrir une escale luxueuse et raffinée dans cette ville colorée et un peu magique. Ce cinq étoiles est membre du prestigieux réseau The leading Hotels of the World.


Rédigé par le Vendredi 3 Mai 2024

Le Palazzo Doglio est installé tout autour d'une place de village, avec sa fontaine (©PB)
Le Palazzo Doglio est installé tout autour d'une place de village, avec sa fontaine (©PB)
Curieuse coïncidence ! A notre arrivée à Cagliari, ce dimanche 28 avril 2024, la place Yenne est en liesse. Certes, cette place - sur laquelle nous sommes tombés par hasard - est l'épicentre de la "Movida" locale.

Mais, ce dimanche-là, des haut-parleurs accrochés à un balcon crachent une musique rythmée, folklorique, et en contrebas, la foule danse, danse, danse...

C’est en effet la fête nationale du peuple sarde. Elle commémore l'anniversaire du 28 avril 1794, jour où une rébellion provoqua le départ (provisoire) des troupes piémontaises stationnées à Cagliari.

Un instant, on en oublie le Palazzo Doglio que nous avons choisi comme compagnon pour ce séjour dans la capitale de la Sardaigne !

La découverte inopinée de cette liesse populaire bon enfant est pourtant la confirmation, s'il en fallait une, que le Palazzo Doglio est bien l’adresse idéale pour notre week-end chic à Cagliari. Cet hôtel est vraiment au cœur de la ville !


Le Palazzo Doglio, autour d'une place de village

La place est ouverte sur la ville grâce à de nombreux passages  (©PB)
La place est ouverte sur la ville grâce à de nombreux passages (©PB)
Ouvert début 2020, le Palazzo Doglio a été le premier cinq étoiles de Cagliari.

Membre du prestigieux réseau The Leading Hotels of the World, c'est aussi un lieu unique !

Largement ouvert sur la ville grâce à de grands passages aménagés à cet effet, cet établissement semble occuper tout un pâté de maisons. En réalité, il s’enroule autour d’une place au milieu de laquelle bruit une fontaine rafraîchissante, comme dans un village du Sud.

Construit au début du XXe siècle par l’ingénieur Doglio dont il porte le nom, ce palais de style Art nouveau - appelé style « Liberty » en Italie - avait été très abîmé par les bombardements des Alliés en 1943.

Après la guerre, la mairie de Cagliari l’a donc reconstruit quasiment à l’identique pour pouvoir installer d’abord des logements, puis une école, enfin la Préfecture.

Trois ans après son rachat, en 2017, par les propriétaires du Forte Village - un immense Resort des environs de Cagliari - et des travaux pharaoniques, le Palazzo Doglio a accueilli ses premiers clients. C’était à la fin février 2020 !

Fermé aussitôt à cause du confinement anti-Covid, l’établissement a rouvert à l’été 2020 et ne désemplit pas depuis. L’automne et l’hiver, la clientèle d’affaires est nombreuse.

A la belle saison, la clientèle loisirs domine, avec davantage d'Européens, d'Anglais, d'Américains, parfois d'Australiens.

Comment, en effet, ne pas succomber ? Avec ses façades couleur mastic repeintes de frais, sa fontaine rajoutée dans la cour et ses balcons qui courent à chacun des trois étages, le Palazzo Doglio a un charme fou.

Cinq restaurants, deux boutiques et un... théâtre

Dans le prolongement de la réception, une série de salons qui ouvrent sur le bar (©PB)
Dans le prolongement de la réception, une série de salons qui ouvrent sur le bar (©PB)
Le Palazzo Doglio propose désormais 72 chambres dont 6 suites. Pour pouvoir accueillir des familles, une douzaine de chambres sont communicantes.

Les prix varient, selon la catégorie de la chambre (il y en a cinq), selon la saison et la demande.

Comptez de 220€ à 400€ par personne pour une chambre (occupée par deux personnes), et entre 400 et 700€ par personne, pour une suite de 65 m2 occupée dans les mêmes conditions.

Au rez-de-chaussée, prolongeant la réception, s'étirent de petits et grands salons joliment meublés, rehaussés de touches de couleurs vives, puis un bar où sont mises en scène des bouteilles de vin. Suit l’Osteria del Forte qui sert une cuisine italienne raffinée, élégante, à déguster en salle ou, à la belle saison, en terrasse.

Le Palazzo Doglio compte quatre autres restaurants, toujours en rez-de-chaussée, tout autour de la place. L'un de sushis, l'autre de tapas espagnols, le troisième est une pizzeria napolitaine. Le dernier, enfin, sert de délicieuses pâtisseries et des en-cas.

Au rez-de-chaussée également, deux boutiques - l’une de vêtements et d’accessoires de mode, l’autre de bijoux et de montres de marque - qui donnent sur la cour.

Au troisième étage, sur un côté de la cour, le Palazzo Doglio a aménagé 35 appartements, achetés depuis par des propriétaires privés. Trois autres sont encore en cours d'aménagement, au quatrième, sous les toits.

Tout cela fait du Palazzo bien plus qu'un simple hôtel urbain. C'est donc avec raison qu'il se targue de mettre en œuvre un nouveau concept d’hospitalité. Et ce d'autant plus qu'il s'est enrichi d'une annexe, de l'autre côté de la rue, dans un ancien théâtre rebaptisé, après travaux, Teatro Doglio.

La salle de 600 places accueille réunions d'affaires, team buildings, événements d'entreprises, spectacles. Le "jardin d'hiver" qui le jouxte, est utilisé pour des cocktails et pour les cours de cuisine donnés par le chef de l’Osteria del Forte.

Couleurs sobres et reposantes

Des couleurs sobres et reposantes dans les chambres (©Palazzo Doglio)
Des couleurs sobres et reposantes dans les chambres (©Palazzo Doglio)
Pour ce séjour à Cagliari, notre chambre était au troisième avec balcon sur la cour.

A l'intérieur de la chambre, les couleurs, comme le mobilier, étaient sobres : du blanc, du beige, du taupe, quelques touches de bleu foncé grâce aux coussins et à un petit canapé.

Et si la tête de lit était imposante, le grand bureau qui lui faisait pendant, rééquilibrait l'espace.

La literie du lit XXL était idéale pour bien dormir. Quant à la salle de bains, elle combinait douche à effet de pluie et baignoire.

Construite sur des collines, comme Rome !

Vue générale de Cagliari, depuis l'esplanade Umberto I (©PB)
Vue générale de Cagliari, depuis l'esplanade Umberto I (©PB)
Puisque l'on était venu aussi pour Cagliari, il a bien fallu s'arracher aux délices du Palazzo Doglio pour partir à la découverte de cette ville qui, fondée au VIIe siècle avant J-C, fut, par la suite, carthaginoise, puis romaine avant d'être, plus tard, l'objet d'innombrables convoitises.

Notamment celles de l'empire byzantin, des Vandales, des Visigoths, de Pise, de Gênes, de la Catalogne, de l'Aragon, du royaume d'Espagne, de la maison de Savoie et de quelques autres !

Pour aborder cette ville construite, comme Rome, sur des collines calcaires, il ne faut pas avoir peur de marcher.

Sur les pentes, la ville médiévale. La ville moderne, elle, occupe les espaces plats entre les collines et la mer au sud et au sud-est, le long de la plage du Poetto et des lagunes et étangs de Santa Gilla et de Molentargius.

C'est à partir de 1861, avec l’unification de l’Italie, que la ville a connu une croissance rapide : les remparts médiévaux comme ceux du XVIe siècle ont été démantelés, de larges avenues ont été ouvertes, des bâtiments importants construits dans des styles pour le moins éclectiques.

Las, après les bombardement de 1943, il a fallu en reconstruire une bonne partie ! Pas la peine donc de chercher une unité architecturale !

Un escalier monumental qui ouvre sur une vue extraordinaire

Le Bastion Saint-Remy, un élément des anciennes fortifications dans lequel a été construit un escalier monumental qui relie ville haute et ville basse (©PB)
Le Bastion Saint-Remy, un élément des anciennes fortifications dans lequel a été construit un escalier monumental qui relie ville haute et ville basse (©PB)
En sortant du Palazzo Doglio, direction donc le plus vieux quartier de Cagliari : le Castelo. Cette "ville dans la ville", qui abrite les plus beaux monuments, a été habitée pendant des siècles par les nobles et les Sardes aisés.

Fortifié d’abord par les Pisans, puis par les Aragonais et les Espagnols, le Castelo a toujours abrité les instances militaires, religieuses et civiles. Du temps des ducs de Savoie, le vice-roi y résidait.

Du Palazzo Doglio, on se retrouve très vite au pied du Bastion Saint Remy. Ce Bastion qui faisait, jadis, partie des fortifications de Cagliari, a été réaménagé entre 1900 et 1920 pour relier ville haute et ville basse grâce à un grand escalier coiffé par un arc de triomphe.

Pas de chance, l'ascenseur qui permet en principe de se hisser sur les hauteurs est en panne !

Avec courage, on attaque donc, sur la Piazza Constituzione, l'escalier monumental qui débouche sur la grande esplanade nommée Terrasse Umberto I. De là-haut, la vue panoramique sur Cagliari est extraordinaire.

Rencontre inattendue

Dans les rues de Cagliari, des rencontres inattendues (©PB)
Dans les rues de Cagliari, des rencontres inattendues (©PB)
Après cette première prise de contact, retour au Palazzo Doglio. Son calme et son charme élégant sont déjà bienvenus !

A l'heure du dîner, rendez-vous à l'Osteria del Forte. Avec, pour commencer, un Campari, suivi d'une salade de la mer. On se laisse ensuite séduire par un plat de pâtes, délicieuses mais trop copieuses, que l'on ne parvient pas à finir.

Il est temps alors d'aller dormir, en écoutant la fontaine clapoter sur la place. Au lever, c'est encore la place en contrebas et sa fontaine qui aimante aussitôt. L'envie d'aller profiter du petit-déjeuner-buffet à l'Osteria del Forte ne vient qu'après, bien après.

Ensuite, retour au pied du Bastion Saint-Remy, d'où l'on oblique vers la place Martiri puis la rue Manno et ses belles boutiques. Et là, on tombe par hasard sur un passionné de voitures de collection, qui bombe le torse devant sa Dauphine blanc crème de 1962. La carrosserie n'a pas une éraflure et les chromes brillent. On la croirait juste sortie des usines Renault !

Après cette rencontre inattendue, la balade dans les rues, au pied du Castello, a encore plus de saveur. On finit tout de même par rejoindre les arcades de la très colorée et très pittoresque Via Roma pour siroter un Campari à la terrasse d'un café avant de se régaler sans façon d’un poisson grillé dans une trattoria voisine.

Une piscine à remous et à hydrojets

La piscine à remous et à hydrojets (©PB)
La piscine à remous et à hydrojets (©PB)
Après cette escapade pittoresque, retour au Palazzo Doglio. Une petite sieste plus tard, il sera temps de profiter de l'espace bien-être installé au sous-sol sur 400 m2.

Hôtel urbain ouvert sur la ville, le Palazzo Doglio accueille dans ses restaurants comme dans son espace wellness, aussi bien ses clients que les habitants de Cagliari.

Moyennant, s'agissant du bien-être, le paiement de 50€ pour un parcours de 90 minutes. Cela permet de profiter tranquillement du sauna et de la piscine à remous : les massages par hydrojets font complètement oublier la fatigue de la veille.

Pas le temps, malheureusement, d'essayer les équipements de pointe de la salle de fitness, ni le hammam et encore moins les soins proposés dans les trois cabines de massage du Spa.

Voiture avec chauffeur et guide

Un décor très baroque à l'intéeieur de la cathédrale (©PB)
Un décor très baroque à l'intéeieur de la cathédrale (©PB)
Pour cette dernière journée à Cagliari, la conciergerie du Palazzo Doglio nous a trouvé une voiture avec chauffeur et une guide francophone, Valeria Cardia, que l'on peut joindre en lui écrivant à l'adresse : valeria.cardia@tin.it.

Il sera ainsi possible de se faire, sans se fatiguer, une idée globale de Cagliari.

Première étape : la petite colline de Bonaria où se dresse la Basilique du même nom - c'est le sanctuaire marial le plus important de Sardaigne -, puis arrêt sur le mont Urbino, le poumon vert de la ville, avant d'aller faire quelques pas sur la plage la plus proche, celle du Poetto où le vent souffle fort cet après-midi-là.

Sur le chemin du retour, on admire les flamants roses qui colonisent les deux lagunes et les nombreuses (anciennes) salines qui entourent Cagliari.

Lire aussi : Que faire en Sardaigne ?

Après cette virée, le chauffeur nous dépose à l'une des portes du quartier du Castello dont les rues pentues, souvent tortueuses et la plupart du temps étroites, se dégustent obligatoirement à pied (l’accès en voiture est réservé aux résidents).

Y cheminer permet de mieux voir les deux tours pisanes du début du XIVe siècle - la tour de l’éléphant et la tour San Pancrazio - avant d’accéder à la Piazza Palazzo où, du temps des ducs de Savoie, le vice-roi résidait dans le Palazzo vert pâle devenu aujourd'hui la Préfecture.

A deux pas se trouve la cathédrale Santa Maria qui date du XIIIe siècle. Si la façade de style pisan a été largement reconstruite dans les années 1930, l’intérieur, agrémenté de retables, fresques et sculptures, est furieusement baroque.

Des joyaux, derrière des façades un peu décrépies

L'école d'architecture se cache derrière un porche qui ne paye pas de mine (© PB)
L'école d'architecture se cache derrière un porche qui ne paye pas de mine (© PB)
Bien sûr, d’autres églises de Cagliari auraient mérité la visite mais cette fois-ci nous nous sommes contentés d’admirer leurs coupoles depuis les hauteurs du Castello, avant de nous perdre dans les ruelles pentues, aux façades souvent un peu décrépies, sur les pas de Valeria Cardia qui en connaît chacun recoin.

Cette guide chevronnée nous fait ainsi découvrir, derrière le porche improbable du 79, rue Corte d'Appello, l'étonnant palais qui abrite l'Ecole d'Architecture. Et aussi, tout près, la bien nommée Via Stretta. Et, plus loin, de belles portes cochères.

On aurait aimé avoir le temps de découvrir, en haut du quartier du Castello, le jardin botanique (plus de 2 000 espèces végétales), l'ancien amphithéâtre romain et surtout, dans la Citadelle des Musées, le musée archéologique national pour en apprendre plus sur la mystérieuse civilisation nuragique apparue en Sardaigne au cours du premier âge du bronze.

Ce sera pour une autre fois !

Notre flânerie a quand même permis d'apprécier la beauté atypique de cette ville, sarde sans doute puisqu'elle se revendique ainsi, mais aussi bougrement italienne.

Après ce long week-end, il était temps de filer à l'aéroport attraper le vol transavia du lundi soir.

Mais au moment où l'on quittait le Palazzo Doglio en se promettant de revenir, on y croisait Emmanuel-Philibert de Savoie qui arrivait. Marié à l'actrice française Clothilde Coureau, il est l'actuel duc de Savoie et le chef de la maison royale d’Italie.

Apparemment lui aussi a succombé au charme du Palazzo Doglio ! Comment ne pas le comprendre ?

PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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