Qui était réellement Thomas Cook ? Quelles étaient ses intentions avec le voyage ? Voici une rencontre unique avec l'inventeur du voyage - Crédit photo Wikipedia
TourMaG - En octobre 2018, vous avez fait paraitre "Thomas Cook, l'inventeur des voyages". Ce livre est l'une des rares biographies du créateur de la première agence de voyages....
BĂ©atrix de L'Aulnoit : Pour tout vous dire, il n'y a mĂŞme pas eu de biographie anglaise.
Si ce n'est une petite brochure faite par l'entreprise, mais qui revient seulement sur les grandes lignes de l'entreprise. Pour Ă©crire ce livre, nous nous sommes rendus Ă Peterborough au Royaume-Uni, pour Ă©cumer les archives du groupe Thomas Cook.
A l'époque, l'entreprise existait toujours. Nous avons bien fait, car quelques mois plus tard, il n'y avait même plus d'archiviste et les archives étaient fermées. Nous avons énormément travaillé en lisant toutes ses lettres, les journaux de l'époque, les brochures, etc.
TourMaG - Le titre est explicite, mais est-il seulement l'inventeur des voyages ?
Béatrix de L'Aulnoit : Il a créé l'agence de voyages, mais pas seulement. Son héritage va bien au-delà pour l'industrie.
Il a structuré l'activité telle que nous la connaissons aujourd'hui, en créant les premières brochures du tourisme, la première publicité du secteur. Il faut se rendre compte que c'est une personne qui n'est pratiquement jamais allée à l'école.
A l'époque, en Grande-Bretagne, il y avait une grande campagne contre l'alcool. Très rapidement, Thomas Cook est devenu secrétaire général de l'association La Ligue de Tempérance Britannique. C'est dans le cadre de cette fonction qu'il a organisé le premier voyage en train en 1841, entre Leicester et Loughborough. Plus de 500 militants assistaient à ce meeting national.
Puis en 1845, il a mis sur pied le premier voyage organisé entre Leicester et Liverpool, faisant voyager près de 1 200 personnes. Le succès était tel qu'il a réédité l'expérience 15 jours plus tard, avec 800 militants.
C'est à partir de là qu'il a créé l'agence de voyages Thomas Cook.
BĂ©atrix de L'Aulnoit : Pour tout vous dire, il n'y a mĂŞme pas eu de biographie anglaise.
Si ce n'est une petite brochure faite par l'entreprise, mais qui revient seulement sur les grandes lignes de l'entreprise. Pour Ă©crire ce livre, nous nous sommes rendus Ă Peterborough au Royaume-Uni, pour Ă©cumer les archives du groupe Thomas Cook.
A l'époque, l'entreprise existait toujours. Nous avons bien fait, car quelques mois plus tard, il n'y avait même plus d'archiviste et les archives étaient fermées. Nous avons énormément travaillé en lisant toutes ses lettres, les journaux de l'époque, les brochures, etc.
TourMaG - Le titre est explicite, mais est-il seulement l'inventeur des voyages ?
Béatrix de L'Aulnoit : Il a créé l'agence de voyages, mais pas seulement. Son héritage va bien au-delà pour l'industrie.
Il a structuré l'activité telle que nous la connaissons aujourd'hui, en créant les premières brochures du tourisme, la première publicité du secteur. Il faut se rendre compte que c'est une personne qui n'est pratiquement jamais allée à l'école.
A l'époque, en Grande-Bretagne, il y avait une grande campagne contre l'alcool. Très rapidement, Thomas Cook est devenu secrétaire général de l'association La Ligue de Tempérance Britannique. C'est dans le cadre de cette fonction qu'il a organisé le premier voyage en train en 1841, entre Leicester et Loughborough. Plus de 500 militants assistaient à ce meeting national.
Puis en 1845, il a mis sur pied le premier voyage organisé entre Leicester et Liverpool, faisant voyager près de 1 200 personnes. Le succès était tel qu'il a réédité l'expérience 15 jours plus tard, avec 800 militants.
C'est à partir de là qu'il a créé l'agence de voyages Thomas Cook.
Thomas Cook : "son but était d'éduquer les classes ouvrières"
TourMaG - Vous avez presque côtoyé Thomas Cook, lors de ce travail de recherche. Qui était-il ?
BĂ©atrix de L'Aulnoit : C'Ă©tait un personnage extravagant, comme il y en avait seulement Ă l'Ă©poque victorienne.
Il pensait d'abord aux autres, avec l'envie de transmettre sa passion du voyage, qui l'a poussé même à faire le tour du monde avant le livre de Jules Verne. Pendant que les Français lisaient le feuilleton du romancier, les Anglais lisaient eux les vraies aventures de Thomas Cook.
Il est parti de rien. Il est sorti de l'école à 10 ans, sachant tout juste lire et écrire, et malgré tout, il a fait voyager le monde entier.
C'Ă©tait un personnage extraordinaire, pour lui rien n'Ă©tait impossible.
TourMaG - Il s'est auto-adjugé le métier d'agent de voyages. Une profession qui n'existait pas à l'époque...
Béatrix de L'Aulnoit : Non, quasiment personne ne voyageait en dehors de l'aristocratie avec le Grand Tour. Une large partie de la population n'avait jamais vu la mer, bien qu'habitant sur une île.
Les voyages en trains n'en étaient qu'à leurs premiers balbutiements et ce n'était que des compagnies privées.
A l'époque pour faire le trajet séparant Leicester de Liverpool (distantes de 150 km, ndlr), il fallait prendre 4 billets pour autant de trains différents. C'était tout une aventure, sauf que Thomas Cook a eu l'idée de louer des trains, pour faire le trajet d'un seul tenant.
Il faisait de l'affrètement.
TourMaG - Il y avait un but Ă©ducatif ou du moins un sens : celui de sensibiliser les gens Ă la lutte contre l'alcoolisme. Mais quelle vision du voyage avait-il ?
Béatrix de L'Aulnoit : Son but était d'éduquer les classes ouvrières. Pour lui le voyage était une leçon d'histoire et de géographie.
Thomas Cook était très pragmatique, dès qu'il y avait un besoin, il y répondait.
Pour ce voyage à Liverpool, il a créé la première brochure, avec les lieux d'histoire à visiter. Il disait sur ce document qu'une "brochure anticipe le plaisir du voyage, elle est d'une grande utilité sur place, et prolonge les bons souvenirs."
Il illustrait lui-même les fascicules de l'entreprise. Après ses premiers voyages, il a enrichi son activité, en faisant visiter tout le nord de l'Angleterre et l'Ecosse, des lieux où personne n'allait.
Il s'appuyait sur l'ouverture des nouvelles lignes de chemin de fer pour développer son entreprise. Un essor qui a été rendu possible par les avancées technologiques et le fait que les Anglais étaient un peuple de marins, donc de voyageurs.
BĂ©atrix de L'Aulnoit : C'Ă©tait un personnage extravagant, comme il y en avait seulement Ă l'Ă©poque victorienne.
Il pensait d'abord aux autres, avec l'envie de transmettre sa passion du voyage, qui l'a poussé même à faire le tour du monde avant le livre de Jules Verne. Pendant que les Français lisaient le feuilleton du romancier, les Anglais lisaient eux les vraies aventures de Thomas Cook.
Il est parti de rien. Il est sorti de l'école à 10 ans, sachant tout juste lire et écrire, et malgré tout, il a fait voyager le monde entier.
C'Ă©tait un personnage extraordinaire, pour lui rien n'Ă©tait impossible.
TourMaG - Il s'est auto-adjugé le métier d'agent de voyages. Une profession qui n'existait pas à l'époque...
Béatrix de L'Aulnoit : Non, quasiment personne ne voyageait en dehors de l'aristocratie avec le Grand Tour. Une large partie de la population n'avait jamais vu la mer, bien qu'habitant sur une île.
Les voyages en trains n'en étaient qu'à leurs premiers balbutiements et ce n'était que des compagnies privées.
A l'époque pour faire le trajet séparant Leicester de Liverpool (distantes de 150 km, ndlr), il fallait prendre 4 billets pour autant de trains différents. C'était tout une aventure, sauf que Thomas Cook a eu l'idée de louer des trains, pour faire le trajet d'un seul tenant.
Il faisait de l'affrètement.
TourMaG - Il y avait un but Ă©ducatif ou du moins un sens : celui de sensibiliser les gens Ă la lutte contre l'alcoolisme. Mais quelle vision du voyage avait-il ?
Béatrix de L'Aulnoit : Son but était d'éduquer les classes ouvrières. Pour lui le voyage était une leçon d'histoire et de géographie.
Thomas Cook était très pragmatique, dès qu'il y avait un besoin, il y répondait.
Pour ce voyage à Liverpool, il a créé la première brochure, avec les lieux d'histoire à visiter. Il disait sur ce document qu'une "brochure anticipe le plaisir du voyage, elle est d'une grande utilité sur place, et prolonge les bons souvenirs."
Il illustrait lui-même les fascicules de l'entreprise. Après ses premiers voyages, il a enrichi son activité, en faisant visiter tout le nord de l'Angleterre et l'Ecosse, des lieux où personne n'allait.
Il s'appuyait sur l'ouverture des nouvelles lignes de chemin de fer pour développer son entreprise. Un essor qui a été rendu possible par les avancées technologiques et le fait que les Anglais étaient un peuple de marins, donc de voyageurs.
Thomas Cook "a permis aux femmes de s'Ă©manciper"
TourMaG - Pour lui le tourisme avait donc un rôle sociétal ?
Béatrix de L'Aulnoit : Exactement. Pour tout vous dire, William Gladstone, le 1er ministre de l'époque disait sur les Cook's Tour qu'ils étaient d'une grande contribution au progrès de l'humanité.
Nous parlons d'une période où les passeports n'existaient pas, les femmes ne pouvaient pas voyager seules. Il leur fallait un papier du ministère des Affaires étrangères. Les hommes remplissaient le papier puis les femmes suivaient.
Avec les Cook's Tour, il a permis aux femmes de s'Ă©manciper et de sortir de leurs villages.
TourMaG - Il imaginait que le voyage pouvait avoir un rĂ´le d'Ă©mancipation des femmes et des classes populaires...
BĂ©atrix de L'Aulnoit : Oui, c'est une certitude.
Après Thomas Cook était un pacifiste, il pensait que le voyage allait rapprochait les peuples et créer une ouverture d'esprit. Qu'en apprenant à se connaître, les guerres disparaitraient.
Pour lui le voyage faisait partie de l'éducation de la population. Il a travaillé à l'âge de 10 ans. Il a eu une enfance à la Dickens.
C'était quelqu'un qui faisait tout, il était guide, il dessinait. Thomas Cook dormait très peu et n'importe où, dès qu'il pouvait.
C'Ă©tait un personnage hors norme. A l'inauguration du canal de Suez, il n'y avait qu'un seul Anglais et c'Ă©tait lui.
C'était un idéaliste. Si des gens ne pouvaient pas payer, ce n'était pas grave, il les emmenait quand même.
Par contre son fils, qui va reprendre l'entreprise, a une mentalité différente, plutôt un esprit d'entrepreneur. Il va créer la première agence de voyages du monde et la plus grande.
Les deux ne s'entendaient pas.
Béatrix de L'Aulnoit : Exactement. Pour tout vous dire, William Gladstone, le 1er ministre de l'époque disait sur les Cook's Tour qu'ils étaient d'une grande contribution au progrès de l'humanité.
Nous parlons d'une période où les passeports n'existaient pas, les femmes ne pouvaient pas voyager seules. Il leur fallait un papier du ministère des Affaires étrangères. Les hommes remplissaient le papier puis les femmes suivaient.
Avec les Cook's Tour, il a permis aux femmes de s'Ă©manciper et de sortir de leurs villages.
TourMaG - Il imaginait que le voyage pouvait avoir un rĂ´le d'Ă©mancipation des femmes et des classes populaires...
BĂ©atrix de L'Aulnoit : Oui, c'est une certitude.
Après Thomas Cook était un pacifiste, il pensait que le voyage allait rapprochait les peuples et créer une ouverture d'esprit. Qu'en apprenant à se connaître, les guerres disparaitraient.
Pour lui le voyage faisait partie de l'éducation de la population. Il a travaillé à l'âge de 10 ans. Il a eu une enfance à la Dickens.
C'était quelqu'un qui faisait tout, il était guide, il dessinait. Thomas Cook dormait très peu et n'importe où, dès qu'il pouvait.
C'Ă©tait un personnage hors norme. A l'inauguration du canal de Suez, il n'y avait qu'un seul Anglais et c'Ă©tait lui.
C'était un idéaliste. Si des gens ne pouvaient pas payer, ce n'était pas grave, il les emmenait quand même.
Par contre son fils, qui va reprendre l'entreprise, a une mentalité différente, plutôt un esprit d'entrepreneur. Il va créer la première agence de voyages du monde et la plus grande.
Les deux ne s'entendaient pas.
Thomas Cook "a posé les bases des villages vacances d'aujourd'hui"
TourMaG - Pouvons-nous dire qu'il a créé le tourisme de masse ?
Béatrix de L'Aulnoit : Oui, car avant, seules les classes aisées pouvaient voyager avec le Grand Tour. Nous parlons des étudiants d'Oxford et Cambridge qui partaient avec un précepteur pendant 1 an.
Il a voulu démocratiser le voyage.
TourMaG - Donc c'est à son fils que nous devons plutôt la création de la première agence de voyages ?
Béatrix de L'Aulnoit : Voilà , il s'occupera de l'agence à partir de 1861. Puis il va ouvrir la première agence de tourisme au Caire.
Pendant ce temps, son père continuera à créer des voyages. Il se rendra en Palestine, en Egypte. Il aura la seule flotte sur le Nil, ce qui fera la fortune des Cook.
Autre exploit, avant même que Jules Verne n'édite son Tour du Monde en 80 jours, il prend la mer avec 10 clients pour réaliser son premier tour du monde. Il lui faudra 8 mois pour boucler cette aventure. Le prix étant de 28 000 euros de l'époque.
Il sera le premier Ă se rendre au Japon, en passant par la Chine, pour revenir par l'Inde.
S'il avait une vraie passion pour le voyage, il était aussi très patriote. En Palestine, des drapeaux anglais flottaient au-dessus des tentes, les clients mangeaient un breakfast typiquement anglais, avec du porridge et de la marmelade.
Il a créé une façon de voyager et de s'émanciper.
Finalement, il a posé les bases des villages vacances de nos jours, mais dans des conditions à la dure.
Il a fait voyager des ouvriers lors de la Grande exposition universelle de Londres en 1851, en proposant des petits prix. En 1855, il a fait visiter Paris à 1 7000 ouvriers. C'était un évènement incroyable, tous les journaux de l'époque des deux côtés de la Manche ne parlaient que de ça.
En 1863, il s'est chargé de faire découvrir la Suisse. C'est la naissance du tourisme moderne, avec la création du voyage sur-mesure. Les voyageurs partaient de Londres en direction de la Suisse, mais ils pouvaient choisir leurs escales, la durée, etc.
Les enfants et les petits-enfants de Thomas Cook feront perdurer son héritage jusqu'en 1928, année de la vente de l'entreprise.
Béatrix de L'Aulnoit : Oui, car avant, seules les classes aisées pouvaient voyager avec le Grand Tour. Nous parlons des étudiants d'Oxford et Cambridge qui partaient avec un précepteur pendant 1 an.
Il a voulu démocratiser le voyage.
TourMaG - Donc c'est à son fils que nous devons plutôt la création de la première agence de voyages ?
Béatrix de L'Aulnoit : Voilà , il s'occupera de l'agence à partir de 1861. Puis il va ouvrir la première agence de tourisme au Caire.
Pendant ce temps, son père continuera à créer des voyages. Il se rendra en Palestine, en Egypte. Il aura la seule flotte sur le Nil, ce qui fera la fortune des Cook.
Autre exploit, avant même que Jules Verne n'édite son Tour du Monde en 80 jours, il prend la mer avec 10 clients pour réaliser son premier tour du monde. Il lui faudra 8 mois pour boucler cette aventure. Le prix étant de 28 000 euros de l'époque.
Il sera le premier Ă se rendre au Japon, en passant par la Chine, pour revenir par l'Inde.
S'il avait une vraie passion pour le voyage, il était aussi très patriote. En Palestine, des drapeaux anglais flottaient au-dessus des tentes, les clients mangeaient un breakfast typiquement anglais, avec du porridge et de la marmelade.
Il a créé une façon de voyager et de s'émanciper.
Finalement, il a posé les bases des villages vacances de nos jours, mais dans des conditions à la dure.
Il a fait voyager des ouvriers lors de la Grande exposition universelle de Londres en 1851, en proposant des petits prix. En 1855, il a fait visiter Paris à 1 7000 ouvriers. C'était un évènement incroyable, tous les journaux de l'époque des deux côtés de la Manche ne parlaient que de ça.
En 1863, il s'est chargé de faire découvrir la Suisse. C'est la naissance du tourisme moderne, avec la création du voyage sur-mesure. Les voyageurs partaient de Londres en direction de la Suisse, mais ils pouvaient choisir leurs escales, la durée, etc.
Les enfants et les petits-enfants de Thomas Cook feront perdurer son héritage jusqu'en 1928, année de la vente de l'entreprise.
Thomas Cook a "aidé les pays à créer une véritable industrie du tourisme"
TourMaG - Nous parlons d'une Ă©poque oĂą l'hĂ´tellerie n'existait pas. Comment cela se passait-il ?
BĂ©atrix de L'Aulnoit : Il n'y avait ni hĂ´tel, ni restaurant.
Il a entraîné la création de ces structures pour accueillir ses voyageurs. C'était une révolution. Imaginez plus d'un millier de Britanniques en France, alors que personne ne parlait anglais.
Il a aidé les pays à créer une véritable industrie du tourisme. Il a aussi créé de multiples services : il s'occupait de l'acheminement des bagages ; il prêtait de l'argent ; dans chaque pays, un employé de Thomas Cook accueillait les voyageurs.
Il a sécurisé le voyage, en rassurant les personnes. Cette structuration a permis de démocratiser le voyage.
TourMaG - La création du tourisme de masse n'a pas rencontré de critique ?
Béatrix de L'Aulnoit : Si bien sûr.
En Italie, il y avait des protestations contre les Cook's Tour. Les élites de l'époque de l'autre côté des Alpes trouvaient que les voyageurs de l'agence de voyages polluaient les sites, alors qu'ils n'étaient que 40.
Il y avait des articles pour critiquer la démarche. Après nous parlons de personnes qui souhaitaient conserver ces lieux pour eux.
TourMaG - A quoi ressemblait l'entreprise Ă la fin de la vie de Thomas Cook ?
Béatrix de L'Aulnoit : Pour bien comprendre ce qu'était devenu Thomas Cook, une personne avait dit que dans le monde, 3 organisations étaient compétentes : l'église catholique, l'armée prussienne et... Thomas Cook.
Vous comprenez l'importance de cette entreprise pour l'Angleterre.
Au moment de la faillite, sur les 21 000 employés, près de 9 000 travaillaient encore sur l'île.
BĂ©atrix de L'Aulnoit : Il n'y avait ni hĂ´tel, ni restaurant.
Il a entraîné la création de ces structures pour accueillir ses voyageurs. C'était une révolution. Imaginez plus d'un millier de Britanniques en France, alors que personne ne parlait anglais.
Il a aidé les pays à créer une véritable industrie du tourisme. Il a aussi créé de multiples services : il s'occupait de l'acheminement des bagages ; il prêtait de l'argent ; dans chaque pays, un employé de Thomas Cook accueillait les voyageurs.
Il a sécurisé le voyage, en rassurant les personnes. Cette structuration a permis de démocratiser le voyage.
TourMaG - La création du tourisme de masse n'a pas rencontré de critique ?
Béatrix de L'Aulnoit : Si bien sûr.
En Italie, il y avait des protestations contre les Cook's Tour. Les élites de l'époque de l'autre côté des Alpes trouvaient que les voyageurs de l'agence de voyages polluaient les sites, alors qu'ils n'étaient que 40.
Il y avait des articles pour critiquer la démarche. Après nous parlons de personnes qui souhaitaient conserver ces lieux pour eux.
TourMaG - A quoi ressemblait l'entreprise Ă la fin de la vie de Thomas Cook ?
Béatrix de L'Aulnoit : Pour bien comprendre ce qu'était devenu Thomas Cook, une personne avait dit que dans le monde, 3 organisations étaient compétentes : l'église catholique, l'armée prussienne et... Thomas Cook.
Vous comprenez l'importance de cette entreprise pour l'Angleterre.
Au moment de la faillite, sur les 21 000 employés, près de 9 000 travaillaient encore sur l'île.
"Sans Thomas Cook, il n'y aurait peut-ĂŞtre jamais eu le crime de l'Orient Express"
TourMaG.com - Vous avez dĂ» lire des anecdotes extraordinaires dans les archives...
Béatrix de L'Aulnoit : Vous savez en Ecosse, au moment de passer des ponts, les voyageurs hurlaient de terreur et préféraient passer le pont à pied.
On parle d'une autre époque, une période où les infrastructures touristiques et ferroviaires arrivaient dans les paysages.
L'écriture des biographies, c'est l'histoire de rencontres avec des personnages. Celle de Thomas Cook, nous l'avons écrit avec Philippe Alexandre, après avoir écrit celle de la Reine Victoria. Nous l'avions croisé à ce moment.
Dernièrement j'ai écrit la biographie d'Agatha Christie, en la rencontrant lors de l'écriture de... Thomas Cook. C'était l'une des meilleures clientes de Thomas Cook.
Concernant le roman "le Crime de l'Orient Express", il y a une anecdote singulière. Un jour, Agatha Christie devait partir en Jamaïque. La veille de son départ, elle fait la rencontre d'un officier qui revenait de Bagdad. Le lendemain elle a couru chez Thomas Cook, pour changer ses billets et prendre l'Orient Express.
Elle a visité Istanbul, Damas, elle a traversé le désert... Sans Thomas Cook, il n'y aurait peut-être jamais eu "Le crime du l'Orient Express". Agatha Christie le cite souvent dans ses romans.
Il a commencé par les classes populaires avant de faire voyager le monde et les têtes couronnées. Pour éviter aux personnes ayant des faibles revenus de payer l'hôtel, il a créé les trains de nuit.
Ils prenaient le train le soir, dormaient dedans pour se rendre sur la côte et voir la mer, sans payer l'hôtel. Imaginez qu'à la fin de sa vie, Thomas Cook employait 3 000 employés à travers le monde.
Sa flotte de croisières sur le Nil a été réquisitionnée par l'armée britannique pour envahir le Soudan.
Béatrix de L'Aulnoit : Vous savez en Ecosse, au moment de passer des ponts, les voyageurs hurlaient de terreur et préféraient passer le pont à pied.
On parle d'une autre époque, une période où les infrastructures touristiques et ferroviaires arrivaient dans les paysages.
L'écriture des biographies, c'est l'histoire de rencontres avec des personnages. Celle de Thomas Cook, nous l'avons écrit avec Philippe Alexandre, après avoir écrit celle de la Reine Victoria. Nous l'avions croisé à ce moment.
Dernièrement j'ai écrit la biographie d'Agatha Christie, en la rencontrant lors de l'écriture de... Thomas Cook. C'était l'une des meilleures clientes de Thomas Cook.
Concernant le roman "le Crime de l'Orient Express", il y a une anecdote singulière. Un jour, Agatha Christie devait partir en Jamaïque. La veille de son départ, elle fait la rencontre d'un officier qui revenait de Bagdad. Le lendemain elle a couru chez Thomas Cook, pour changer ses billets et prendre l'Orient Express.
Elle a visité Istanbul, Damas, elle a traversé le désert... Sans Thomas Cook, il n'y aurait peut-être jamais eu "Le crime du l'Orient Express". Agatha Christie le cite souvent dans ses romans.
Il a commencé par les classes populaires avant de faire voyager le monde et les têtes couronnées. Pour éviter aux personnes ayant des faibles revenus de payer l'hôtel, il a créé les trains de nuit.
Ils prenaient le train le soir, dormaient dedans pour se rendre sur la côte et voir la mer, sans payer l'hôtel. Imaginez qu'à la fin de sa vie, Thomas Cook employait 3 000 employés à travers le monde.
Sa flotte de croisières sur le Nil a été réquisitionnée par l'armée britannique pour envahir le Soudan.
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Et pour aller plus loin : lisez la saga Thomas Cook.
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