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TourMaG - Vous travaillez dans le tourisme d'aventure depuis plus de 20 ans. Comment avez-vous commencé ?
Frédéric Giroir : Je suis tombé amoureux du voyage dès mon premier grand périple. J'ai eu la chance de partir au Népal et d'escalader un sommet de 7 000 mètres. Ce fut une révélation : je savais que je voulais consacrer ma vie au tourisme d'aventure. Quelques mois après, j'intégrais le secteur et, depuis, je n'en suis jamais sorti. Cela fait plus de 10 ans que je travaille chez Allibert Trekking.
TourMaG - Quelle la spécificité d'Allibert Trekking ?
Frédéric Giroir : Allibert Trekking est un acteur du voyage d'aventure. L'entreprise célèbre cette année ses 50 ans d'existence et se classe numéro 2 en France sur ce marché. Nous organisons des voyages à pied et à vélo pour environ 25 000 à 30 000 voyageurs chaque année, essentiellement des francophones.
Nos offres se divisent en deux catégories principales : les voyages guidés en groupe et les voyages en liberté.
Le premier format rassemble des individus qui ne se connaissent pas autour d'un itinéraire encadré par un guide, une formule historique du voyage d'aventure.
Le second permet aux voyageurs de partir seuls avec un itinéraire personnalisé et un accompagnement logistique, une tendance qui se développe de plus en plus.
Allibert Trekking se distingue également par sa maîtrise des Alpes, notre région d'origine. Nous y concevons nos propres circuits et attirons également une clientèle internationale.
L'évolution du voyage d'aventure
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Frédéric Giroir : Historiquement, le voyage d'aventure concernait principalement des destinations lointaines, encadrées par des guides. À l'époque, les informations sur ces lieux étaient rares et voyager seul était difficile.
Nos fondateurs étant guides de haute montagne, les premiers circuits d'Allibert Trekking étaient orientés vers les massifs alpins, puis l'Himalaya et la Cordillère des Andes.
Dans les années 1980-90, les déserts sont devenus une destination populaire, notamment grâce à la médiatisation du Paris-Dakar. Cependant, avec les problèmes géopolitiques des années 2000-2010, ces régions sont devenues moins accessibles et la demande s'est reportée sur des destinations plus proches, notamment en Europe.
Aujourd'hui, nous proposons des circuits dans 120 destinations à travers le monde, et la grande tendance de ces 20 dernières années est la privatisation des voyages.
Les voyageurs veulent partir en petit comité et parfois sans guide. Nous avons développé une application mobile permettant de suivre un itinéraire en toute autonomie, avec un système de guidage offline assurant la sécurité et la logistique du voyage.
Une place pour l'écologie
TourMaG - Comment le tourisme d'aventure répond-il aux enjeux climatiques et sociétaux ?
Frédéric Giroir : Notre modèle repose sur le slow travel : une fois arrivé à destination, nos clients voyagent à pied ou à vélo, ce qui réduit l'empreinte carbone. Ce mode de voyage est également bénéfique pour la santé et permet de s'éloigner des zones touristiques sur fréquentées.
En ce qui concerne la géopolitique, nous devons nous adapter en permanence. Certaines destinations, comme l'Éthiopie ou la Jordanie souffrent de l'image de conflits régionaux, même si elles restent sûres pour les voyageurs. Quand une zone devient inaccessible, nous redirigeons nos offres vers d'autres régions.
TourMaG - Vous avez obtenu la certification B Corp. Qu'est-ce que cela signifie pour Allibert Trekking ?
Frédéric Giroir : L'obtention du label B Corp est une étape logique pour nous. Depuis les années 2000, nous sommes engagés dans une démarche de tourisme responsable. En 2008, nous avons été le premier tour-opérateur à obtenir la certification ATR (Agir pour un Tourisme Responsable). B Corp nous permet d'aller plus loin en prenant en compte des critères environnementaux, mais aussi sociétaux et de gouvernance.
Cela implique une réflexion à chaque niveau de l'entreprise : choix des matériaux pour nos bureaux, installation de panneaux solaires sur notre siège, ou encore parité dans les instances de décision.
Nous avons aussi une action forte sur l'empreinte carbone en plantant des arbres pour compenser les émissions de CO2 des voyages de nos clients.
TourMaG - Proposez-vous des alternatives à l'avion pour limiter l'empreinte carbone des voyages ?
Frédéric Giroir : Oui, mais c'est un défi. Le transport représente 90 % des émissions carbone d'un voyage, et l'avion reste incontournable pour de nombreuses destinations.
Nous favorisons les vols directs, qui réduisent l'empreinte carbone par rapport aux vols avec escales. Nous encourageons aussi l'utilisation du train pour les destinations européennes et proposons des circuits accessibles sans avion. C'est un axe de développement fort pour l'avenir du tourisme d'aventure.
Frédéric Giroir : Notre modèle repose sur le slow travel : une fois arrivé à destination, nos clients voyagent à pied ou à vélo, ce qui réduit l'empreinte carbone. Ce mode de voyage est également bénéfique pour la santé et permet de s'éloigner des zones touristiques sur fréquentées.
En ce qui concerne la géopolitique, nous devons nous adapter en permanence. Certaines destinations, comme l'Éthiopie ou la Jordanie souffrent de l'image de conflits régionaux, même si elles restent sûres pour les voyageurs. Quand une zone devient inaccessible, nous redirigeons nos offres vers d'autres régions.
TourMaG - Vous avez obtenu la certification B Corp. Qu'est-ce que cela signifie pour Allibert Trekking ?
Frédéric Giroir : L'obtention du label B Corp est une étape logique pour nous. Depuis les années 2000, nous sommes engagés dans une démarche de tourisme responsable. En 2008, nous avons été le premier tour-opérateur à obtenir la certification ATR (Agir pour un Tourisme Responsable). B Corp nous permet d'aller plus loin en prenant en compte des critères environnementaux, mais aussi sociétaux et de gouvernance.
Cela implique une réflexion à chaque niveau de l'entreprise : choix des matériaux pour nos bureaux, installation de panneaux solaires sur notre siège, ou encore parité dans les instances de décision.
Nous avons aussi une action forte sur l'empreinte carbone en plantant des arbres pour compenser les émissions de CO2 des voyages de nos clients.
TourMaG - Proposez-vous des alternatives à l'avion pour limiter l'empreinte carbone des voyages ?
Frédéric Giroir : Oui, mais c'est un défi. Le transport représente 90 % des émissions carbone d'un voyage, et l'avion reste incontournable pour de nombreuses destinations.
Nous favorisons les vols directs, qui réduisent l'empreinte carbone par rapport aux vols avec escales. Nous encourageons aussi l'utilisation du train pour les destinations européennes et proposons des circuits accessibles sans avion. C'est un axe de développement fort pour l'avenir du tourisme d'aventure.
Tourné vers l'avenir
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TourMaG - Quelles sont les nouveautés prévues pour les 50 ans d’Alibert trekking ?
Frédéric Giroir : Nous restons dans une évolution naturelle plutôt qu’une révolution. Par exemple, nous développons le voyage en van en réponse à une demande croissante de liberté. Nous avons déjà des offres en Islande, aux États-Unis, au Canada ou encore en Nouvelle-Zélande.
Nous cherchons aussi à sortir des sentiers battus, comme en Grèce, avec un itinéraire inédit dans le massif du Pinde, ou à privilégier les voyages hors saison, comme le Japon sous la neige.
L’expérience est un critère de plus en plus recherché : nous avons par exemple conçu un voyage en Namibie avec deux nuits à la belle étoile, dans des sites spécialement sélectionnés pour l’observation des étoiles. L’idée est d’affiner l’offre et de proposer des expériences plus immersives et enrichissantes.
TourMaG - Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Frédéric Giroir : Nous avons deux axes de développement. D’un côté, l’accueil des voyageurs étrangers en France, où nous sommes experts en randonnée dans les Alpes et en Europe. De l’autre, notre cœur de métier : faire partir les Français à l’étranger.
Notre ambition est de rendre le voyage d’aventure accessible au plus grand nombre. Beaucoup ignorent encore que ce type de voyage existe, alors que ceux qui le découvrent en reviennent transformés, ressourcés et plus alignés avec eux-mêmes.
Nous voulons démocratiser cette approche en diversifiant les niveaux de pratique, pour que chacun puisse trouver un voyage adapté à ses envies et capacités.
TourMaG - Un dernier point à ajouter ?
Frédéric Giroir : Je pense qu’il faut prendre du recul sur le débat autour de l’empreinte carbone du voyage. L’aviation est pointée du doigt, mais tous les secteurs doivent évoluer pour réduire leur impact, pas uniquement le tourisme.
Voyager, c’est aussi découvrir, s’émerveiller, s’ouvrir aux autres cultures et favoriser le développement économique. Le voyage d’aventure permet aux gens de revenir changés, plus heureux et plus tolérants. Dans un monde qui a tendance à se refermer, c’est une valeur essentielle.
Frédéric Giroir : Nous restons dans une évolution naturelle plutôt qu’une révolution. Par exemple, nous développons le voyage en van en réponse à une demande croissante de liberté. Nous avons déjà des offres en Islande, aux États-Unis, au Canada ou encore en Nouvelle-Zélande.
Nous cherchons aussi à sortir des sentiers battus, comme en Grèce, avec un itinéraire inédit dans le massif du Pinde, ou à privilégier les voyages hors saison, comme le Japon sous la neige.
L’expérience est un critère de plus en plus recherché : nous avons par exemple conçu un voyage en Namibie avec deux nuits à la belle étoile, dans des sites spécialement sélectionnés pour l’observation des étoiles. L’idée est d’affiner l’offre et de proposer des expériences plus immersives et enrichissantes.
TourMaG - Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?
Frédéric Giroir : Nous avons deux axes de développement. D’un côté, l’accueil des voyageurs étrangers en France, où nous sommes experts en randonnée dans les Alpes et en Europe. De l’autre, notre cœur de métier : faire partir les Français à l’étranger.
Notre ambition est de rendre le voyage d’aventure accessible au plus grand nombre. Beaucoup ignorent encore que ce type de voyage existe, alors que ceux qui le découvrent en reviennent transformés, ressourcés et plus alignés avec eux-mêmes.
Nous voulons démocratiser cette approche en diversifiant les niveaux de pratique, pour que chacun puisse trouver un voyage adapté à ses envies et capacités.
TourMaG - Un dernier point à ajouter ?
Frédéric Giroir : Je pense qu’il faut prendre du recul sur le débat autour de l’empreinte carbone du voyage. L’aviation est pointée du doigt, mais tous les secteurs doivent évoluer pour réduire leur impact, pas uniquement le tourisme.
Voyager, c’est aussi découvrir, s’émerveiller, s’ouvrir aux autres cultures et favoriser le développement économique. Le voyage d’aventure permet aux gens de revenir changés, plus heureux et plus tolérants. Dans un monde qui a tendance à se refermer, c’est une valeur essentielle.