Les représentants des voyages scolaires avaient rendez-vous avec les cabinets des ministres. Ils ont passé quelques messages - Depositphotos @VitalikRadko
Ce mardi 1er février 2022, les représentants du voyage scolaire appuyés par des élus locaux avaient rendez-vous au Quai d'Orsay.
Sur proposition de Jean-Baptiste Lemoyne, les équipes d'Olivia Grégoire, Sarah El Haïry et Joël Giraud ont fait un point sur un secteur encore terriblement sinistré.
Quelques jours après la publication d'une croissance historique du PIB en France, les cabinets ministériels ne devaient pas s'attendre à un rendez-vous aussi plombant.
"Les professionnels nous font part d'annulation en cascades sur toute la chaîne des séjours scolaires, des organisateurs aux prestataires, avec à l'arrivée des pertes colossales," nous relate Simon Thirot, le délégué général de l'UNAT, à la sortie de la réunion.
Il manquait à l'appel le principal protagoniste de ce marasme, à savoir Jean-Michel Blanquer, malgré tous les participants se félicitent de cette première.
"C'est un rendez-vous important pour la branche et une démarche positive," se veut optimiste, Jean-François Michel, le président du conseil des organisateurs de Voyages de Jeunes des EDV.
Sur proposition de Jean-Baptiste Lemoyne, les équipes d'Olivia Grégoire, Sarah El Haïry et Joël Giraud ont fait un point sur un secteur encore terriblement sinistré.
Quelques jours après la publication d'une croissance historique du PIB en France, les cabinets ministériels ne devaient pas s'attendre à un rendez-vous aussi plombant.
"Les professionnels nous font part d'annulation en cascades sur toute la chaîne des séjours scolaires, des organisateurs aux prestataires, avec à l'arrivée des pertes colossales," nous relate Simon Thirot, le délégué général de l'UNAT, à la sortie de la réunion.
Il manquait à l'appel le principal protagoniste de ce marasme, à savoir Jean-Michel Blanquer, malgré tous les participants se félicitent de cette première.
"C'est un rendez-vous important pour la branche et une démarche positive," se veut optimiste, Jean-François Michel, le président du conseil des organisateurs de Voyages de Jeunes des EDV.
Voyages Scolaires : "L'Education Nationale doit trancher !"
Autres articles
-
Chauchard Évasion accélère sur les voyages scolaires, avec L'Arbre à Voyages
-
EDV : tout savoir sur le futur assistant des pros du voyage pimpé à l'IA !
-
EDV : une campagne digitale pour valoriser les agences de voyages
-
Taxe billet d'avion : et si la collecte débutait le 1er avril 2025 ? [ABO]
-
ETA Royaume-Uni : c'est encore le voyage scolaire qui trinque ?
Une fois la parenthèse sur les politesses républicaines refermée, entrons dans le vif du sujet.
"Nous avons expliqué la situation et insisté sur les incohérences des annonces du ministre de l'Education nationale. Il faut trancher, soit les voyages sont possibles soient il faut le reporter, mais l'entre-deux doit cesser," a poursuivi le président de Cap Monde.
Certains professionnels dénoncent l'hypocrisie de son administration, faisant peser les annulations sur les entreprises, pour éviter de les dédommager.
Ayant retenu les leçons de septembre et remplaçant l'interdiction des voyages scolaires, par un peu ambigu conseil de "reporter dans la mesure du possible". La directive laisse trop de place à l'interprétation.
Surtout que les consignes dictées depuis Grenelle font un sacré bout de chemin pour arriver dans une classe primaire de Marseille, Caen ou Ajaccio.
"L'interdiction ne vient donc pas de Paris, mais des recteurs, des directeurs académiques (DASEN) ou encore des chefs d'établissement . Ils font le sale boulot" déplore le responsable d'un voyagiste ayant préféré conserver l'anonymat.
Pour une entreprise d'envergure nationale, il existe autant de consignes que de départements ou même d'écoles. La situation est intenable. Ajoutez à cela, les contaminations et les rapatriements.
"Nous sommes tous volontaristes pour faire repartir l'activité, mais c'est très très compliqué. Par exemple, avec Cap Monde, nous avons rapatrié 10% des enfants partis en classes de neige, ce qui n'est pas neutre," explique Jean-François Michel.
Par chance les assureurs ne blacklistent pas la branche.
Après deux ans de crise, les représentants présents ont été unanimes, l'enjeu actuel n'est autre que de sauver les entreprises.
"Nous avons expliqué la situation et insisté sur les incohérences des annonces du ministre de l'Education nationale. Il faut trancher, soit les voyages sont possibles soient il faut le reporter, mais l'entre-deux doit cesser," a poursuivi le président de Cap Monde.
Certains professionnels dénoncent l'hypocrisie de son administration, faisant peser les annulations sur les entreprises, pour éviter de les dédommager.
Ayant retenu les leçons de septembre et remplaçant l'interdiction des voyages scolaires, par un peu ambigu conseil de "reporter dans la mesure du possible". La directive laisse trop de place à l'interprétation.
Surtout que les consignes dictées depuis Grenelle font un sacré bout de chemin pour arriver dans une classe primaire de Marseille, Caen ou Ajaccio.
"L'interdiction ne vient donc pas de Paris, mais des recteurs, des directeurs académiques (DASEN) ou encore des chefs d'établissement . Ils font le sale boulot" déplore le responsable d'un voyagiste ayant préféré conserver l'anonymat.
Pour une entreprise d'envergure nationale, il existe autant de consignes que de départements ou même d'écoles. La situation est intenable. Ajoutez à cela, les contaminations et les rapatriements.
"Nous sommes tous volontaristes pour faire repartir l'activité, mais c'est très très compliqué. Par exemple, avec Cap Monde, nous avons rapatrié 10% des enfants partis en classes de neige, ce qui n'est pas neutre," explique Jean-François Michel.
Par chance les assureurs ne blacklistent pas la branche.
Après deux ans de crise, les représentants présents ont été unanimes, l'enjeu actuel n'est autre que de sauver les entreprises.
Aides pour les voyages scolaires : une écoute attentive, mais pas de promesse
"Les carnets de commandes sont vides. Puis nous voyons dans certains territoires qu'après les classes de neige ce sont à celles vertes et de mer d'être annulées.
Le secteur est sinistré pour les 6 mois à venir," résume assez bien, Simon Thirot.
Face à ce constat, il n'existe pas 50 solutions pour permettre aux professionnels du voyage scolaire de tenir encore les quelques mois qui les séparent de la reprise.
Celle-ci n'aura pas lieu dans les prochaines semaines, même si les restrictions se font moins intenses.
"Il faut bien comprendre que nous faisons 90% de notre chiffre d'affaires entre janvier et juin, après le reste ne représente que 10%. Et remettre la machine en marche prendre énormément de temps.
Il est nécessaire d'agir maintenant et surtout de poursuivre les aides," rapporte le représentant des EDV.
A ce niveau les cabinets n'ont rien promis, mais écouté et demandé que les parties présentes fassent remonter des cas concrets, pour argumenter auprès des ministres concernés.
Première bonne nouvelle, les associations et toutes les structures seront éligibles aux dernières annonces pour soutenir l'économie.
"Un problème persiste étant que la perte de 50% de chiffre d'affaires pour le dispositif coûts fixes, ce n'est pas suffisant. Il faudrait descendre ce seuil. L'autre étant la question de la saisonnalité (comme expliqué plus haut)," confie le responsable de l'UNAT.
Sauf qu'avec la fin du quoiqu'il en coûte, les mesures de soutien sont renouvelées mois par mois. Les acteurs n'ont donc aucune vision sur le restant de l'année scolaire en cours, ni leur survie.
D'ailleurs au niveau des PGE, dont les syndicats aimeraient voir la durée de remboursement étalée, il n'y aura sans doute pas d'aménagement.
"C'est un sujet fondamental. Il n'est pas tenable de rembourser des prêts, avec une activité aussi sinistrée," résume Simon Thirot.
Le secteur est sinistré pour les 6 mois à venir," résume assez bien, Simon Thirot.
Face à ce constat, il n'existe pas 50 solutions pour permettre aux professionnels du voyage scolaire de tenir encore les quelques mois qui les séparent de la reprise.
Celle-ci n'aura pas lieu dans les prochaines semaines, même si les restrictions se font moins intenses.
"Il faut bien comprendre que nous faisons 90% de notre chiffre d'affaires entre janvier et juin, après le reste ne représente que 10%. Et remettre la machine en marche prendre énormément de temps.
Il est nécessaire d'agir maintenant et surtout de poursuivre les aides," rapporte le représentant des EDV.
A ce niveau les cabinets n'ont rien promis, mais écouté et demandé que les parties présentes fassent remonter des cas concrets, pour argumenter auprès des ministres concernés.
Première bonne nouvelle, les associations et toutes les structures seront éligibles aux dernières annonces pour soutenir l'économie.
"Un problème persiste étant que la perte de 50% de chiffre d'affaires pour le dispositif coûts fixes, ce n'est pas suffisant. Il faudrait descendre ce seuil. L'autre étant la question de la saisonnalité (comme expliqué plus haut)," confie le responsable de l'UNAT.
Sauf qu'avec la fin du quoiqu'il en coûte, les mesures de soutien sont renouvelées mois par mois. Les acteurs n'ont donc aucune vision sur le restant de l'année scolaire en cours, ni leur survie.
D'ailleurs au niveau des PGE, dont les syndicats aimeraient voir la durée de remboursement étalée, il n'y aura sans doute pas d'aménagement.
"C'est un sujet fondamental. Il n'est pas tenable de rembourser des prêts, avec une activité aussi sinistrée," résume Simon Thirot.
PGE : les demandes de report de remboursement entraînent une stigmatisation bancaire
Malheureusement à ce sujet, le gouvernement a les mains liées.
Si Bruxelles a donné son aval pour prolonger la durée de remboursement des PGE à 10 ans au lieu de 4 ans, cela doit se faire sur ses conditions. Et celles-ci ne permettent pas un échelonnement systémique.
Et le représentant de l'UNAT de poursuivre.
"La décision ne peut être prise qu'au niveau départemental, par le médiateur du crédit et au cas par cas. Dès lors que vous faites la demande, vous entrez directement dans la catégorie : entreprise en difficulté."
Derrière la procédure peut générer des conséquences terribles pour une société, avec une mauvaise note bancaire, une difficulté pour emprunter et se développer.
Sur ces problématiques, aucun engagement ne sera donné, mais les cabinets restent très attentifs et ont déjà prévu un second round après les vacances scolaires de février.
D'ici là, le représentant de Sarah El Haïry va faire remonter le message auprès de son ministre de tutelle, les autres à Bercy. Pour les voyagistes scolaires... vogue la galère.
"Je reste optimiste.
Les équipes ministérielles sont bien informées sur notre situation, nous attendons maintenant des réponses claires," conclut Jean-François Michel.
L'approche des présidentielles pourrait jouer en faveur de cette branche d'activité, alors que l'actuel président ira à la pêche aux voix.
Il verra sans doute d'un mauvais œil que des patrons soient toujours en grande difficulté et se plaignent de l'absence de soutien du gouvernement.
Si Bruxelles a donné son aval pour prolonger la durée de remboursement des PGE à 10 ans au lieu de 4 ans, cela doit se faire sur ses conditions. Et celles-ci ne permettent pas un échelonnement systémique.
Et le représentant de l'UNAT de poursuivre.
"La décision ne peut être prise qu'au niveau départemental, par le médiateur du crédit et au cas par cas. Dès lors que vous faites la demande, vous entrez directement dans la catégorie : entreprise en difficulté."
Derrière la procédure peut générer des conséquences terribles pour une société, avec une mauvaise note bancaire, une difficulté pour emprunter et se développer.
Sur ces problématiques, aucun engagement ne sera donné, mais les cabinets restent très attentifs et ont déjà prévu un second round après les vacances scolaires de février.
D'ici là, le représentant de Sarah El Haïry va faire remonter le message auprès de son ministre de tutelle, les autres à Bercy. Pour les voyagistes scolaires... vogue la galère.
"Je reste optimiste.
Les équipes ministérielles sont bien informées sur notre situation, nous attendons maintenant des réponses claires," conclut Jean-François Michel.
L'approche des présidentielles pourrait jouer en faveur de cette branche d'activité, alors que l'actuel président ira à la pêche aux voix.
Il verra sans doute d'un mauvais œil que des patrons soient toujours en grande difficulté et se plaignent de l'absence de soutien du gouvernement.