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Formation hôtelière ou la mutation radicale d’Eshotel en Luxury Hotel School 🔑

Depuis 30 ans, la famille Bouvier œuvre pour la formation à l’excellence hôtelière


Né à Tourcoing en 1992 grâce à l’esprit d’initiative de Pierre Bouvier, l’Eshotel a suivi une montée en gamme remarquable sous l’impulsion d’Arnaud Bouvier. La deuxième génération de direction traduit sa version exigeante de l’hôtellerie de luxe dans ses nouvelles installations parisiennes et dans ses formations.


Rédigé par le Mercredi 7 Décembre 2022

Un hall d'accueil semblable à celui d'un palace (©LHS)
Un hall d'accueil semblable à celui d'un palace (©LHS)
La nouvelle promotion de la Luxury Hotel School a pris ses quartiers dans de nouveaux locaux sur le boulevard Haussmann qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’école d’origine de Tourcoing ou de Clichy, qui abrite encore une antenne d’application.

En investissant les anciens locaux de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, à deux pas de la Madeleine, la Luxury Hotel School annonce la couleur.

Le management de l’hôtellerie de luxe se doit de commencer dans un environnement qui en donne les codes : esthétique, rigueur, comportement.

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C’est dans ce qui peut déjà s’apparenter par le décor, le mobilier et les équipements à un hôtel de luxe que les 200 étudiants vont suivre une formation Bachelor de trois ans, entrecoupés de stages de cinq mois en entreprise hôtelière, et, pour certains, poursuivre deux ans supplémentaires pour atteindre l’équivalent d’un Master.


Un bachelor en 3 ans, avec l'EHL, ou un master en cinq ans

La formation est mixte, français et anglais, sur les trois premières années, puis entièrement en anglais pour les deux années du Master.

La formation initiale de deux premières années est réalisée en association avec l’École Hôtelière de Lausanne, la prestigieuse EHL, qui délivre un diplôme d’étape avant l’aboutissement de la formation en Bachelor.

La crise sanitaire et l’arrêt brutal de l’activité dans une grande partie des hôtels pendant deux ans auraient pu conduire à une désaffection pour le secteur et une mise en danger des entreprises. Le constat est tout autre. Les candidats n’ont jamais été si nombreux et les places offertes dans les établissements de luxe n’ont jamais été aussi disponibles.

L’explication tient sans doute à l’extraordinaire image que véhicule l’hôtellerie de luxe qui s’est totalement mise au goût du jour de « l’expérience client », avec des établissements rénovés, réinventés et plongés dans l’innovation et l’imagination.

Elle tient aussi à la fameuse « résilience » d’un secteur qui rebondit encore plus haut quand il a été maintenu sous l’eau pendant une période délicate.

Eshotel : 90% des étudiants ont trouvé à faire leur stage dans un palace ou équivalent

Hall d'accueil du Plaza Athénée Paris (©Dorchester Collection)
Hall d'accueil du Plaza Athénée Paris (©Dorchester Collection)
La preuve en est que 90% des étudiants de la dernière promotion ont réalisé leur stage de fin d’année dans un établissement de luxe (Palaces et hôtels 5 étoiles) lors de l’été 2022, alors que seulement 50% des étudiants avaient pu trouver un stage pendant la pandémie.

Le retour de la clientèle internationale tant à Paris que sur la Côte d’Azur, essentiellement européenne, nord et sud-américaine, implique la relance des exploitations avec un nouveau degré d’exigence en matière de recrutement.

Depuis le choix stratégique d’Arnaud Bouvier de concentrer ses formations sur le management du luxe, le soutien des plus grands établissements lui est acquis.

Chaque promotion est parrainée par un palace du Ritz au Peninsula, du Mandarin au Plaza Athénée. Tous sont au rendez-vous du « pitch » d’octobre où les plus beaux hôtels et chaînes de luxe viennent se présenter à leurs futurs collaborateurs.

L’arrivée de nouveaux venus comme le Cheval Blanc, le Bulgari ou Madame Rêve dans l’ancienne poste de la rue du Louvre ne fait qu’accentuer la pression sur le recrutement des meilleurs éléments.

Des élèves formés à tous les corps de métiers de l’hôtellerie de luxe

Restaurant de l'école, Le Charles, qui réunit les codes du luxe (©LHS)
Restaurant de l'école, Le Charles, qui réunit les codes du luxe (©LHS)
Les premières années sont consacrées à la découverte et l’apprentissage des différents services de l’hôtellerie de luxe, tant en restauration qu’en réception ou hébergement. Les fonctions support sont prises en charge ultérieurement : ventes, marketing, ressources humaines, événementiel et communication.

En bout de parcours, les étudiants sont familiarisés aussi bien avec les fonctions opérationnelles qu’avec les arcanes du management qui doivent pouvoir les conduire aux postes de direction.

« Face aux enjeux actuels de l'hôtellerie, en matière de recrutement et de pénurie des talents, il est plus que jamais important de redorer l’image du secteur et d’accompagner les nouvelles générations de professionnels dans cette aventure, avec exigence et bienveillance.

Nous sommes convaincus que notre approche saura transformer la façon de travailler des managers, afin de réconcilier luxe, excellence et épanouissement personnel pour fidéliser les équipes et attirer de nouveaux professionnels vers ces beaux métiers
», se félicite Arnaud Bouvier, président de la Luxury Hotelschool.

Arnaud Bouvier se réclame lui-même d’une longue tradition dans l’hospitalité. Son arrière-grand-père, Charles Bouvier n’était-il pas inspecteur général en charge des banquets à bord du train présidentiel au sein de la Société Internationale des Wagons-Lits.

Pour la petite histoire, chaque année, les élèves de l’école exécutent un menu du XIXe ou XXe siècle, provenant de la collection historique de la famille Bouvier.

Lire aussi : Près des deux tiers des méga-riches vont s’éclater pour leurs loisirs en 2022

L’expérience des élèves est poussée dans sa logique jusqu’à emmener les étudiants dormir une nuit dans un Palace pour en comprendre la magie mais aussi l’exigence de tous les instants.

L’hôtellerie de luxe et les jeunes, une enquête d’Opinion Way

Pour alimenter sa réflexion et sa stratégie, la Luxury Hotelschool a mené une étude avec Opinion Way sur « Les jeunes Français et l’hôtellerie de luxe » destinée à analyser la perception et l’attractivité de l’hôtellerie de luxe auprès des Français âgés de 15 à 25 ans. La bonne nouvelle est que 46% d’entre eux sont attirés par une carrière dans ce secteur.

Lorsque l’on évoque le rayonnement et le savoir-faire français à l’international, pour 51% des jeunes sondés âgés de 15 à 25 ans, c’est la gastronomie qui arrive en tête, ainsi que le luxe pour 33%.

L’hôtellerie de luxe se classe, elle, en quatrième position avec 19% des répondants, juste après le secteur de la santé.

Vecteur du rayonnement du savoir-faire français à l’étranger, l’hôtellerie de luxe suscite l’intérêt de la moitié des jeunes Français : 46% se disent attirés (dont 20% très attirés) par le secteur et pourraient envisager d’y faire carrière.

Un domaine professionnel qui attire, mais qui peine encore à recruter

Le Bristol Paris, Oetker Collection (©Bristol)
Le Bristol Paris, Oetker Collection (©Bristol)
L’hôtellerie de luxe représente une véritable opportunité pour les étudiants qui souhaitent travailler au sein d’hôtels haut de gamme à l’étranger. Son marché mondial est estimé à plus de 200 milliards de dollars d’ici 2027 avec une croissance annuelle moyenne de 2,6 % sur la période.

Si une part importante des sondés envisage d’y faire carrière, notamment pour les niveaux de salaire et le prestige du secteur, d’autres facteurs liés aux conditions de travail et plus particulièrement aux horaires apparaissent comme les principaux freins pour se tourner vers une carrière dans l’hôtellerie du luxe.

37% des répondants sont réticents face aux conditions de travail et 20% s’inquiètent des méthodes managériales.

Le contact avec la clientèle et l’aisance que cela demande pourrait également être un frein pour 21% d’entre eux. Il apparaît enfin que le manque d’informations sur le secteur demeure encore un frein au recrutement de nouveaux talents. En effet, pour environ 1 répondant sur 5 ce sont des métiers qui attirent mais qui sont mal connus.

Ce sont ainsi 22% des personnes inactives professionnellement, et donc potentiellement disponibles pour un nouvel emploi, qui déplorent un manque d’informations sur ce secteur.

Bruno Courtin Publié par Bruno Courtin Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
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