Rassembler tous les acteurs du tourisme durable autour d'une table pour élaborer un label, une certification, une charte, un référentiel ou tout autre accord semble relever de l'utopie © Franck Boston - Fotolia.com
La semaine du développement durable démarre ce mardi 1er avril 2014, jusqu’à dimanche, sous l’égide du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l'Energie.
Un site Internet a été créé à cette occasion, permettant de localiser les événements près de chez soi.
Il est même possible de réaliser une recherche par mots-clés, pour trouver plus facilement des idées parmi les 2 600 résultats intégrés au moteur de recherches.
Seul hic, à peine 78 résultats sont reliés au mot clé Tourisme...
Face à ce constat, TourMaG.com a décidé de se pencher sur la thématique du tourisme responsable. Pourquoi les professionnels du tourisme semblent-ils si peu impliqués ?
Et surtout, où en est-on de l'élaboration d'un label national, capable de démocratiser le concept ?
Un site Internet a été créé à cette occasion, permettant de localiser les événements près de chez soi.
Il est même possible de réaliser une recherche par mots-clés, pour trouver plus facilement des idées parmi les 2 600 résultats intégrés au moteur de recherches.
Seul hic, à peine 78 résultats sont reliés au mot clé Tourisme...
Face à ce constat, TourMaG.com a décidé de se pencher sur la thématique du tourisme responsable. Pourquoi les professionnels du tourisme semblent-ils si peu impliqués ?
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Le tourisme durable n'intéresse pas les agences de voyages
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« Le tourisme durable n’est pas considéré comme une priorité pour l’instant, explique Christian Orofino, président de la commission Tourisme Durable du SNAV.
Pourtant, nous nous devons d’être en avance. Toutes les industries prennent des engagements durables vis à vis des consommateurs.
Regardez ce qu'il se passe dans le secteur automobile, l’agroalimentaire, le bâtiment, la grande distribution etc. Mais dans le secteur du tourisme, la mise en place d’un label est sans cesse reléguée. »
« Les agents de voyages ne sont pas du tout intéressés par cette thématique. A l’heure actuelle, ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs emplois, ajoute Guillaume Cromer, directeur gérant d’ID-Tourism, en charge du programme européen de certification Travelife.
Jean-Pierre Lamic, président de l’association Voyageurs et Voyagistes Ecoresponsables (VVE), est en opposition « avec toutes ces démarches de certification qui se juxtaposent sans aucune visibilité pour le voyageur.
Chaque acteur, chaque groupement propose ses propres critères, sans jamais regarder ce qui a été fait avant. Il n’y a pas de dynamique, chacun fait à sa sauce, alors que tous les acteurs se connaissent. »
Pourtant, nous nous devons d’être en avance. Toutes les industries prennent des engagements durables vis à vis des consommateurs.
Regardez ce qu'il se passe dans le secteur automobile, l’agroalimentaire, le bâtiment, la grande distribution etc. Mais dans le secteur du tourisme, la mise en place d’un label est sans cesse reléguée. »
« Les agents de voyages ne sont pas du tout intéressés par cette thématique. A l’heure actuelle, ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs emplois, ajoute Guillaume Cromer, directeur gérant d’ID-Tourism, en charge du programme européen de certification Travelife.
Jean-Pierre Lamic, président de l’association Voyageurs et Voyagistes Ecoresponsables (VVE), est en opposition « avec toutes ces démarches de certification qui se juxtaposent sans aucune visibilité pour le voyageur.
Chaque acteur, chaque groupement propose ses propres critères, sans jamais regarder ce qui a été fait avant. Il n’y a pas de dynamique, chacun fait à sa sauce, alors que tous les acteurs se connaissent. »
Vers une ouverture des discussions ?
Doit-on pour autant tirer une croix sur la création d'un label national ? Difficile à dire.
Si tous les acteurs du tourisme durable partagent la même ambition d'intégrer cette notion au mode de fonctionnement des voyagistes et des distributeurs, ils ne s'accordent toujours pas sur les critères à définir, ni sur la manière de procéder.
« L'idée n'est pas de changer les produits, ni les concepts, précise Guillaume Cromer, mais d'intégrer de nouveaux process dans le mode de fonctionnement des TO et des agents de voyages.
Au-delà de l'aspect écologique, cela peut se traduire par une amélioration du bien-être des salariés, une réduction des charges et pas seulement de planter un arbre quand un client part à l'étranger ».
Guillaume Cromer s'est d'ailleurs rapproché d'ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), dans l'optique de créer un label ou une certification européenne, voire internationale.
« Ce rapprochement pourrait nous permettre de mettre en place une vraie stratégie commune de communication, de mutualiser les outils et les personnes qui travaillent sur le projet.
Dans cette optique, nous ne sommes pas non plus fermés aux autres organisations, notamment au SNAV ».
Une opinion partagée par Christian Orofino pour le SNAV, qui se dit ouvert aux discussions avec le Seto, l'APST, Atout France et tous les acteurs qui voudraient y réfléchir ensemble.
Si tous les acteurs du tourisme durable partagent la même ambition d'intégrer cette notion au mode de fonctionnement des voyagistes et des distributeurs, ils ne s'accordent toujours pas sur les critères à définir, ni sur la manière de procéder.
« L'idée n'est pas de changer les produits, ni les concepts, précise Guillaume Cromer, mais d'intégrer de nouveaux process dans le mode de fonctionnement des TO et des agents de voyages.
Au-delà de l'aspect écologique, cela peut se traduire par une amélioration du bien-être des salariés, une réduction des charges et pas seulement de planter un arbre quand un client part à l'étranger ».
Guillaume Cromer s'est d'ailleurs rapproché d'ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), dans l'optique de créer un label ou une certification européenne, voire internationale.
« Ce rapprochement pourrait nous permettre de mettre en place une vraie stratégie commune de communication, de mutualiser les outils et les personnes qui travaillent sur le projet.
Dans cette optique, nous ne sommes pas non plus fermés aux autres organisations, notamment au SNAV ».
Une opinion partagée par Christian Orofino pour le SNAV, qui se dit ouvert aux discussions avec le Seto, l'APST, Atout France et tous les acteurs qui voudraient y réfléchir ensemble.
Le label national, une utopie ?
Pour autant, rassembler tous les acteurs du tourisme durable autour d'une table pour élaborer un label, une certification, une charte, un référentiel ou tout autre accord semble relever de l'utopie.
Le terme même de "label" divise : qui doit l'attribuer ? Selon quels critères ? Définis par les professionnels du tourisme ou un organisme indépendant ? Quelle sera sa mise en application ?
SI VVE est favorable à la mise en place d'évaluations sur le terrain, basées sur des grilles et des avis clients, ATR envisage, au contraire, d'assouplir ses critères afin de s'ouvrir davantage aux TO généralistes.
Christian Orofino, quant à lui, défend une démarche plus progressive, pour amener producteurs et distributeurs à franchir le pas du tourisme durable.
« Il faudrait que les acteurs s'entendent pour élaborer un label d'une vingtaine de critères qui permettrait aux petits TO ou aux agences d'être certifiés "Tourisme durable" sur un seul produit au départ. Une labellisation qui est évaluée à 200€ pour un produit.
De ce fait, ils pourraient plus simplement mettre un pied dans ce monde-là. Puis, avec le temps, ils pourraient obtenir une certification globale.
Le label n'est pas une finalité du tourisme durable, c'est un moyen. En revanche, la démarche d'ATR est une finalité, mais qui peut paraître très lourde et importante aux agences de voyages et aux petits TO. »
« Certains conflits seront plus difficiles à dépasser que d'autres, conclut Guillaume Cromer, pour des questions de lobbies et de structures. En travaillant avec ATR, nous souhaitons mettre en avant les bienfaits de l'intelligence collective. »
Le terme même de "label" divise : qui doit l'attribuer ? Selon quels critères ? Définis par les professionnels du tourisme ou un organisme indépendant ? Quelle sera sa mise en application ?
SI VVE est favorable à la mise en place d'évaluations sur le terrain, basées sur des grilles et des avis clients, ATR envisage, au contraire, d'assouplir ses critères afin de s'ouvrir davantage aux TO généralistes.
Christian Orofino, quant à lui, défend une démarche plus progressive, pour amener producteurs et distributeurs à franchir le pas du tourisme durable.
« Il faudrait que les acteurs s'entendent pour élaborer un label d'une vingtaine de critères qui permettrait aux petits TO ou aux agences d'être certifiés "Tourisme durable" sur un seul produit au départ. Une labellisation qui est évaluée à 200€ pour un produit.
De ce fait, ils pourraient plus simplement mettre un pied dans ce monde-là. Puis, avec le temps, ils pourraient obtenir une certification globale.
Le label n'est pas une finalité du tourisme durable, c'est un moyen. En revanche, la démarche d'ATR est une finalité, mais qui peut paraître très lourde et importante aux agences de voyages et aux petits TO. »
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