Huit ans après sa création et seulement 6 ans après ses premières opérations, Air Sénégal se trouve déjà à un tournant de son histoire.
La jeune compagnie africaine, aux ambitions démesurées, fait face à de très nombreuses difficultés, ces derniers mois. Pour s'en rendre compte, il suffit de consulter les avis des passagers.
Dotée d'une médiocre note de 1,4 sur une échelle de 5, sur Trustpilot, l'entreprise fait à peine mieux sur Tripadvisor. La raison de la vindicte populaire réside principalement dans les trop fréquents retards.
La ligne desservant Dakar à Paris affiche un retard d'au moins 20 min et jusqu'à près de 4h, sur les 7 dernières rotations.
La situation dans l'opérationnel n'est pas catastrophique, mais les dégâts sur la confiance des passagers sont de plus en plus difficiles à surmonter.
Ce n'est pas le seul problème.
La compagnie doit affronter des vents contraires, avec des avions bien trop coûteux et assez faiblement remplis.
"Il est hors de question de déclarer faillite et de créer une nouvelle compagnie.
Nous ferons tout pour sauver Air Sénégal et redynamiser la compagnie afin de développer ce que l’on appelle la stratégie du holding," a déclaré Malick Ndiaye, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens du Sénégal.
La jeune compagnie africaine, aux ambitions démesurées, fait face à de très nombreuses difficultés, ces derniers mois. Pour s'en rendre compte, il suffit de consulter les avis des passagers.
Dotée d'une médiocre note de 1,4 sur une échelle de 5, sur Trustpilot, l'entreprise fait à peine mieux sur Tripadvisor. La raison de la vindicte populaire réside principalement dans les trop fréquents retards.
La ligne desservant Dakar à Paris affiche un retard d'au moins 20 min et jusqu'à près de 4h, sur les 7 dernières rotations.
La situation dans l'opérationnel n'est pas catastrophique, mais les dégâts sur la confiance des passagers sont de plus en plus difficiles à surmonter.
Ce n'est pas le seul problème.
La compagnie doit affronter des vents contraires, avec des avions bien trop coûteux et assez faiblement remplis.
"Il est hors de question de déclarer faillite et de créer une nouvelle compagnie.
Nous ferons tout pour sauver Air Sénégal et redynamiser la compagnie afin de développer ce que l’on appelle la stratégie du holding," a déclaré Malick Ndiaye, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens du Sénégal.
Air Sénégal ferme 7 lignes internationales
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Et cette opération survie passera par la suppression de nombreuses lignes.
La semaine dernière, Air Sénégal a publié un post sur Facebook pour annoncer une "optimisation de notre réseau". Une optimisation qui passera par la fermeture de 7 lignes.
New York disparaîtra du réseau de la compagnie à partir du 19 septembre 2024, et Milan, Libreville, Douala, Barcelone ce sera pour le lendemain. Marseille et Lyon connaitront le même sort, dès le 22 septembre 2024.
A la fin du mois, le transporteur n'aura donc plus de route en dehors du continent africain, si ce n'est celle desservant Paris.
Air Algérie s'est dite prête à renforcer la ligne entre Alger et Dakar, alors que le rythme est déjà quotidien, pour maintenir la connectivité depuis la France.
Ces suspensions s'expliquent par une mauvaise rentabilité de son réseau, mais aussi par une gestion financière laborieuse.
Les relations avec ses partenaires économiques se sont drastiquement tendues ces derniers mois, à l'image de Carlyle Aviation.
La société a dû trouver et débloquer 9,2 millions de dollars en dernière minute pour solder ses arriérés vis-à-vis du loueur d'avions, Carlyle Aviation.
Une opération qui lui a permis d'éviter de justesse une saisine des tribunaux américains, par son fournisseur, comme le révèle le journal Africa Intelligence.
La semaine dernière, Air Sénégal a publié un post sur Facebook pour annoncer une "optimisation de notre réseau". Une optimisation qui passera par la fermeture de 7 lignes.
New York disparaîtra du réseau de la compagnie à partir du 19 septembre 2024, et Milan, Libreville, Douala, Barcelone ce sera pour le lendemain. Marseille et Lyon connaitront le même sort, dès le 22 septembre 2024.
A la fin du mois, le transporteur n'aura donc plus de route en dehors du continent africain, si ce n'est celle desservant Paris.
Air Algérie s'est dite prête à renforcer la ligne entre Alger et Dakar, alors que le rythme est déjà quotidien, pour maintenir la connectivité depuis la France.
Ces suspensions s'expliquent par une mauvaise rentabilité de son réseau, mais aussi par une gestion financière laborieuse.
Les relations avec ses partenaires économiques se sont drastiquement tendues ces derniers mois, à l'image de Carlyle Aviation.
La société a dû trouver et débloquer 9,2 millions de dollars en dernière minute pour solder ses arriérés vis-à-vis du loueur d'avions, Carlyle Aviation.
Une opération qui lui a permis d'éviter de justesse une saisine des tribunaux américains, par son fournisseur, comme le révèle le journal Africa Intelligence.
"Air Sénégal n'était pas en bon état," selon Malick Ndiaye.
Reste à savoir maintenant, comment elle va gérer les prochaines traites.
Une chose est sûre, les déboires du jeune transporteur ne datent pas d'aujourd'hui. Déjà en 2022, nous nous inquiétons des problèmes d'endettement et de paiements de ses fournisseurs.
Face à ces difficultés, Malick Ndiaye ne baisse pas les bras.
"J'ai trouvé qu'Air Sénégal n'était pas en bon état, mais nous travaillons actuellement sur un plan de sauvetage pour tout revoir, y compris la gestion, et aussi, pour changer la stratégie.
Nous avons besoin d'une nouvelle stratégie et d'un nouveau plan d'affaires pour la remettre sur pied.
C'est comme la diplomatie, nous devons donc mettre la société en très bon état, qu'elle soit efficace, avec de bons services afin de positionner notre pays au niveau international pour le tourisme, l'économie, etc.
C'est donc très important pour nous," a expliqué le ministre des Transports à la BBC.
Ce n'est pas peu dire que la situation financière est mauvaise.
D'après Nelly Fualdes, journaliste à Jeune Afrique, les dettes s'élèveraient à plus de cent millions de dollars.
Une chose est sûre, les déboires du jeune transporteur ne datent pas d'aujourd'hui. Déjà en 2022, nous nous inquiétons des problèmes d'endettement et de paiements de ses fournisseurs.
Face à ces difficultés, Malick Ndiaye ne baisse pas les bras.
"J'ai trouvé qu'Air Sénégal n'était pas en bon état, mais nous travaillons actuellement sur un plan de sauvetage pour tout revoir, y compris la gestion, et aussi, pour changer la stratégie.
Nous avons besoin d'une nouvelle stratégie et d'un nouveau plan d'affaires pour la remettre sur pied.
C'est comme la diplomatie, nous devons donc mettre la société en très bon état, qu'elle soit efficace, avec de bons services afin de positionner notre pays au niveau international pour le tourisme, l'économie, etc.
C'est donc très important pour nous," a expliqué le ministre des Transports à la BBC.
Ce n'est pas peu dire que la situation financière est mauvaise.
D'après Nelly Fualdes, journaliste à Jeune Afrique, les dettes s'élèveraient à plus de cent millions de dollars.
Air Sénégal Express : une nouvelle compagnie dédiée aux vols internes
Ce nouveau plan prévoit toujours de faire de la compagnie un hub aérien. Dans un premier temps, la plateforme devra se limiter a des visées régionales, au regard du redimensionnement de son réseau.
Il prévoit la création d'une compagnie dédiée aux lignes internes, notamment celles entre Dakar et Ziguinchor, puis Dakar et Saint-Louis.
Air Sénégal Express visera à renforcer le maillage du territoire en facilitant les déplacements à l'intérieur du pays. Pour relancer la connectivité, les aéroports du Sénégal seront rénovés.
Il est prévu qu'ils appliquent les nouvelles normes internationales, l’élargissement des pistes, l’intégration de salons VIP ou encore de tours de contrôle.
Des difficultés qui pourraient permettre un retour des compagnies françaises, autres qu'Air France, au pays de la Teranga ?
Rien n'est moins sur au regard des positions prises par le nouveau président de la République, même si le pays aura besoin d'une connectivité aérienne fiable pour soutenir son économie touristique.
Pour rappel l'année passée, Corsair avait tenté par l'entremise de Nicolas Sarkozy, de revenir à Dakar, mais le dirigeant sénégalais de l'époque avait refusé pour protéger la compagnie nationale.
Air Sénégal semble prendre le chemin de ses devancières, les défuntes Air Sénégal Internationale ou Air Sénégal Airlines.
Il prévoit la création d'une compagnie dédiée aux lignes internes, notamment celles entre Dakar et Ziguinchor, puis Dakar et Saint-Louis.
Air Sénégal Express visera à renforcer le maillage du territoire en facilitant les déplacements à l'intérieur du pays. Pour relancer la connectivité, les aéroports du Sénégal seront rénovés.
Il est prévu qu'ils appliquent les nouvelles normes internationales, l’élargissement des pistes, l’intégration de salons VIP ou encore de tours de contrôle.
Des difficultés qui pourraient permettre un retour des compagnies françaises, autres qu'Air France, au pays de la Teranga ?
Rien n'est moins sur au regard des positions prises par le nouveau président de la République, même si le pays aura besoin d'une connectivité aérienne fiable pour soutenir son économie touristique.
Pour rappel l'année passée, Corsair avait tenté par l'entremise de Nicolas Sarkozy, de revenir à Dakar, mais le dirigeant sénégalais de l'époque avait refusé pour protéger la compagnie nationale.
Air Sénégal semble prendre le chemin de ses devancières, les défuntes Air Sénégal Internationale ou Air Sénégal Airlines.
L'Afrique : le parent pauvre de l'aérien mondial
Les difficultés de la compagnie sont aussi à mettre en exergue d'un contexte peu favorable à son développement.
"La réalité du secteur du transport aérien africain est telle que nous avons tous des difficultés lorsque nous voyageons en Afrique à cause des coûts des vols très élevés, des détours par plusieurs pays et des escales de longues heures.
Nous devons donc trouver de très bonnes solutions pour faciliter la mobilité en Afrique," a commenté Malick Ndiaye, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens du Sénégal, pour justifier la situation.
Comme le rappelle AOG, dans certains des plus grands pays du continent, le ratio sièges par habitants est très faible. Il atteint 12% au Nigéria et à peine 18 % en Tanzanie.
Il existe de nombreuses défaillances de desserte entre les grandes villes africaines, pour des raisons historiques, liées au manque de libéralisation, à la taille des avions et à des tarifs aériens compétitifs.
En 2024, les principales capitales commerciales du continent sont desservies par un stop à Paris, Madrid, Londres ou encore Dubaï.
"Dans certaines parties du monde, les compagnies aériennes régionales locales ont continuellement échoué, ce qui a conduit le marché à devenir trop dépendant des compagnies aériennes étrangères qui n'ont pas de véritable investissement stratégique sur le marché, et peuvent à tout moment partir vers d'autres destinations apparemment plus attractives.
Les Caraïbes sont un exemple classique de la façon dont la dépendance à l'égard des compagnies aériennes non domiciliées peut créer une incertitude permanente sur le marché pour les communautés locales," explique un article de l'entreprise spécialiste dans le traitement des données du secteur de l'aérien.
Des compagnies africaines qui doivent maintenant faire face aussi à la concurrence des low cost européennes...
"La réalité du secteur du transport aérien africain est telle que nous avons tous des difficultés lorsque nous voyageons en Afrique à cause des coûts des vols très élevés, des détours par plusieurs pays et des escales de longues heures.
Nous devons donc trouver de très bonnes solutions pour faciliter la mobilité en Afrique," a commenté Malick Ndiaye, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens du Sénégal, pour justifier la situation.
Comme le rappelle AOG, dans certains des plus grands pays du continent, le ratio sièges par habitants est très faible. Il atteint 12% au Nigéria et à peine 18 % en Tanzanie.
Il existe de nombreuses défaillances de desserte entre les grandes villes africaines, pour des raisons historiques, liées au manque de libéralisation, à la taille des avions et à des tarifs aériens compétitifs.
En 2024, les principales capitales commerciales du continent sont desservies par un stop à Paris, Madrid, Londres ou encore Dubaï.
"Dans certaines parties du monde, les compagnies aériennes régionales locales ont continuellement échoué, ce qui a conduit le marché à devenir trop dépendant des compagnies aériennes étrangères qui n'ont pas de véritable investissement stratégique sur le marché, et peuvent à tout moment partir vers d'autres destinations apparemment plus attractives.
Les Caraïbes sont un exemple classique de la façon dont la dépendance à l'égard des compagnies aériennes non domiciliées peut créer une incertitude permanente sur le marché pour les communautés locales," explique un article de l'entreprise spécialiste dans le traitement des données du secteur de l'aérien.
Des compagnies africaines qui doivent maintenant faire face aussi à la concurrence des low cost européennes...