Le rapport du Sénat n'est pas tendre sur l'état du contrôle aérien en France, entre une productivité jugée trop faible et des grèves trop nombreuses - Crédit photo : Pixabay, libre pour usage commercial
Qui n’a pas subi, hors grève Air France, en se déplaçant par aéroplane, un retard, voire une annulation, pour cause « de défaillance du contrôle aérien », plus généralement du côté de Toulouse ou de Marseille ?
Ben, pourtant, c’est monnaie courante en ce moment.
Le contrôle aérien ? Vaste programme, comme dirait le Général. Du côté de nos instances politiques, on ne néglige nullement la question qui ne date pas d’hier. Mais, faut donner du temps… au temps !
Toujours est-il que le Sénat s’intéresse au problème. Vincent Capo-Canellas, honorable sénateur, s’est même fendu d’un et je cite « Rapport d’Information, fait au nom de la commission des finances sur la modernisation des services de la navigation aérienne » !
Rapport qui, comme beaucoup, finira dans les méandres et oubliettes de l’administration, mais qui aura eu au moins le mérite d’occuper beaucoup de « consultants ».
C’est sanglant !
En termes de contrôle aérien, sur les retards en particulier, la France est, de loin, la plus mauvaise en Europe : un trafic en hausse de 4%, plus de 11 000 vols contrôlés chaque jour !
Et, fortuitement, ce sont les services de la navigation aérienne français qui enregistrent les plus mauvaises performances environnementales en Europe.
Ben, pourtant, c’est monnaie courante en ce moment.
Le contrôle aérien ? Vaste programme, comme dirait le Général. Du côté de nos instances politiques, on ne néglige nullement la question qui ne date pas d’hier. Mais, faut donner du temps… au temps !
Toujours est-il que le Sénat s’intéresse au problème. Vincent Capo-Canellas, honorable sénateur, s’est même fendu d’un et je cite « Rapport d’Information, fait au nom de la commission des finances sur la modernisation des services de la navigation aérienne » !
Rapport qui, comme beaucoup, finira dans les méandres et oubliettes de l’administration, mais qui aura eu au moins le mérite d’occuper beaucoup de « consultants ».
C’est sanglant !
En termes de contrôle aérien, sur les retards en particulier, la France est, de loin, la plus mauvaise en Europe : un trafic en hausse de 4%, plus de 11 000 vols contrôlés chaque jour !
Et, fortuitement, ce sont les services de la navigation aérienne français qui enregistrent les plus mauvaises performances environnementales en Europe.
Dominique Gobert - DR
La faute à qui ?
Selon le rapport de Capo-Canellas, nos systèmes de navigation sont à « moderniser d’urgence » : « l’obsolescence des systèmes de la navigation aérienne de la DSNA explique les difficultés à offrir des capacités suffisantes aux compagnies aériennes.
Conséquence : le coût du maintien en conditions opérationnelles de ses équipements vieillissants augmente dangereusement. Il a explosé de 340% en 15 ans et représente désormais 136 millions d’euros par an. (…)
Par ailleurs, la productivité des contrôleurs aériens français est trop faible en raison d’une organisation du travail qui n’est plus adaptée aux caractéristiques du trafic ».
Et paf, servez chaud. Le sénateur soulève le vrai problème : La France est championne d’Europe (du monde ?) en matière de grèves des contrôleurs aériens.
Là encore, je ne peux m’empêcher de citer ce rapport : « Les grèves des contrôleurs aériens constituent le troisième gros problème auquel la DSNA est confrontée, dans la mesure où les aiguilleurs du ciel français sont à eux seuls responsables pour la période 2004-2016 de 67% des jours de grève du contrôle aérien en Europe et de 96% des retards provoqués par ces grèves ».
Rien à ajouter.
Selon le rapport de Capo-Canellas, nos systèmes de navigation sont à « moderniser d’urgence » : « l’obsolescence des systèmes de la navigation aérienne de la DSNA explique les difficultés à offrir des capacités suffisantes aux compagnies aériennes.
Conséquence : le coût du maintien en conditions opérationnelles de ses équipements vieillissants augmente dangereusement. Il a explosé de 340% en 15 ans et représente désormais 136 millions d’euros par an. (…)
Par ailleurs, la productivité des contrôleurs aériens français est trop faible en raison d’une organisation du travail qui n’est plus adaptée aux caractéristiques du trafic ».
Et paf, servez chaud. Le sénateur soulève le vrai problème : La France est championne d’Europe (du monde ?) en matière de grèves des contrôleurs aériens.
Là encore, je ne peux m’empêcher de citer ce rapport : « Les grèves des contrôleurs aériens constituent le troisième gros problème auquel la DSNA est confrontée, dans la mesure où les aiguilleurs du ciel français sont à eux seuls responsables pour la période 2004-2016 de 67% des jours de grève du contrôle aérien en Europe et de 96% des retards provoqués par ces grèves ».
Rien à ajouter.
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Si ce n’est que le rapport Capo-Canellas formule un certain nombre de « recommandations » qui seront prises très certainement avec un grand dédain par les fonctionnaires « opérationnels » de la profession.
Qu’importe, ces propositions sont intelligentes et rationnelles (je vous laisse le plaisir de les lire).
La dernière, numéro 14, me fait particulièrement plaisir : appliquer la loi Diard aux contrôleurs aériens !
Pour mémoire, cette loi oblige tout salarié à se déclarer gréviste 48h avant, dans les entreprises du transport aérien. Ce qui n’est pas le cas à la DGAC…
Patrick Gandil, patron de la DGAC, avait d’ailleurs déclaré que « pour comprendre le sujet, il faut bien prendre en compte les notions de grève et de rôle du secteur public. (…) La loi Diard, c'est une autre idée. Elle vise à éviter que de très petites grèves n'aient un effet ravageur sur les retards des vols, et non la continuité du service public.
Nous ne sommes pas, avec la loi Diard, sur cette vertu cardinale du service public voulant que la continuité du service public puisse balancer le droit de grève ».
Dira ou Diard pas, il est grand temps que le ciel français fasse sa révolution !
Qu’importe, ces propositions sont intelligentes et rationnelles (je vous laisse le plaisir de les lire).
La dernière, numéro 14, me fait particulièrement plaisir : appliquer la loi Diard aux contrôleurs aériens !
Pour mémoire, cette loi oblige tout salarié à se déclarer gréviste 48h avant, dans les entreprises du transport aérien. Ce qui n’est pas le cas à la DGAC…
Patrick Gandil, patron de la DGAC, avait d’ailleurs déclaré que « pour comprendre le sujet, il faut bien prendre en compte les notions de grève et de rôle du secteur public. (…) La loi Diard, c'est une autre idée. Elle vise à éviter que de très petites grèves n'aient un effet ravageur sur les retards des vols, et non la continuité du service public.
Nous ne sommes pas, avec la loi Diard, sur cette vertu cardinale du service public voulant que la continuité du service public puisse balancer le droit de grève ».
Dira ou Diard pas, il est grand temps que le ciel français fasse sa révolution !