Tourisme en Grèce : quelques étudiants nationaux, quelques nord Américains, quelques Français ont du mal à remplir les tavernes et les boutiques d’un quartier qui, en temps normal, débordent de monde, de musique et de parfums de moussaka - Depositphotos.com ibphoto
A la mi juin, on ne peut pas dire que l’aéroport d’Athènes soit débordé. Peu de vols à l’arrivée et au départ, peu de voyageurs, un grand nombre de boutiques fermées et une file interminable de taxis attendant vainement un client.
Mais, le personnel d’accueil est vigilant. Avec un sourire ferme, ils contrôlent les documents validant un test négatif ou une vaccination et ne font preuve que de très peu d’indulgence pour les négligents qui auraient mal rempli leurs formulaires.
Notamment le fameux PLF mis en place par le gouvernement qui depuis l’an dernier attend le dernier moment, soit minuit, le jour de votre départ, pour vous adresser un QR code pour vous délivrer le sésame indispensable à votre entrée en Grèce.
Une source de stress, soit dit en passant, dont beaucoup auraient préféré se passer et qui, selon nous, complique inutilement les formalités de départ.
Une fois enfin acceptés sur le sol grec, la dolce vita peut commencer au pied de ce qui reste l’un des monuments les plus emblématiques du monde, malgré les vilains travaux qui y font polémique.
Non, les Athéniens n’apprécient pas que l’on ait enlaidi le Parthénon avec de grossières allées de béton. Mais, pour une fois, les ruelles dégringolant du prestigieux rocher, sont fréquentables.
Trop même. Quelques étudiants nationaux, quelques nord Américains, quelques Français ont du mal à remplir les tavernes et les boutiques d’un quartier qui, en temps normal, débordent de monde, de musique et de parfums de moussaka.
Les hôteliers « masqués » affichent pourtant des tarifs à la baisse y compris dans les palaces qui n’ont ouvert que quelques chambres en attendant que des jours fastes reviennent. Décidément, ce mois de juin n’est pas conforme au calendrier touristique traditionnel.
Quant au port du Pirée, il bruit seulement du ronronnement des moteurs de ferries en partance pour les îles. Les croisières restant toujours à quai.
Mais, le personnel d’accueil est vigilant. Avec un sourire ferme, ils contrôlent les documents validant un test négatif ou une vaccination et ne font preuve que de très peu d’indulgence pour les négligents qui auraient mal rempli leurs formulaires.
Notamment le fameux PLF mis en place par le gouvernement qui depuis l’an dernier attend le dernier moment, soit minuit, le jour de votre départ, pour vous adresser un QR code pour vous délivrer le sésame indispensable à votre entrée en Grèce.
Une source de stress, soit dit en passant, dont beaucoup auraient préféré se passer et qui, selon nous, complique inutilement les formalités de départ.
Une fois enfin acceptés sur le sol grec, la dolce vita peut commencer au pied de ce qui reste l’un des monuments les plus emblématiques du monde, malgré les vilains travaux qui y font polémique.
Non, les Athéniens n’apprécient pas que l’on ait enlaidi le Parthénon avec de grossières allées de béton. Mais, pour une fois, les ruelles dégringolant du prestigieux rocher, sont fréquentables.
Trop même. Quelques étudiants nationaux, quelques nord Américains, quelques Français ont du mal à remplir les tavernes et les boutiques d’un quartier qui, en temps normal, débordent de monde, de musique et de parfums de moussaka.
Les hôteliers « masqués » affichent pourtant des tarifs à la baisse y compris dans les palaces qui n’ont ouvert que quelques chambres en attendant que des jours fastes reviennent. Décidément, ce mois de juin n’est pas conforme au calendrier touristique traditionnel.
Quant au port du Pirée, il bruit seulement du ronronnement des moteurs de ferries en partance pour les îles. Les croisières restant toujours à quai.
Les Américains : une diaspora indispensable
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Pourtant, selon le site américain Hopper, les recherches pour la Grèce aux USA ont augmenté de 75% en mai 2021. Une excellente nouvelle confirmée par Bloomberg qui prévoit que les avions au départ des USA qui étaient déjà au nombre de 7 chaque jour en juin, devraient doubler.
Bien vu ! Le 20 juin, entre New York et Athènes, on compte 8 vols directs ! Et ce n’est pas fini, car les Américains notamment les Gréco Américains de la diaspora sont très pressés de faire un saut dans leur pays d’origine où la plupart du temps, résident leurs parents et grands parents, et où beaucoup, surtout dans les îles, possèdent des maisons de famille.
Toujours selon Bloomberg, ce retour sera d’autant plus massif que les tarifs de l’aérien ont fortement baissé : autour de 1000 euros pour un vol direct à destination d’Athènes et 800 dollars US pour des « early bookings ». Mieux, la vaccination n’est plus exigée pour entrer en Europe, ce qui permet d’attirer les anti vaccins munis d’un simple test PCR.
L’arrivée des Américains enfin est d’autant plus attendue que leurs dépenses sur place sont relativement élevées : plus de 1000 euros par personne contre 564 euros pour les autres nationalités.
Il faut dire que les Grecs de la diaspora ne dépensent pas leurs dollars qu’en slouvakis, ils les dépensent aussi en rénovations immobilières et aménagements divers de leurs maisons de famille.
Plus de 1 million 200 000 en 2019, cette année record où la Grèce a reçu 31 millions de touristes internationaux, les touristes américains pourraient être au moins la moitié cet été et plus tard à l’automne.
Bien vu ! Le 20 juin, entre New York et Athènes, on compte 8 vols directs ! Et ce n’est pas fini, car les Américains notamment les Gréco Américains de la diaspora sont très pressés de faire un saut dans leur pays d’origine où la plupart du temps, résident leurs parents et grands parents, et où beaucoup, surtout dans les îles, possèdent des maisons de famille.
Toujours selon Bloomberg, ce retour sera d’autant plus massif que les tarifs de l’aérien ont fortement baissé : autour de 1000 euros pour un vol direct à destination d’Athènes et 800 dollars US pour des « early bookings ». Mieux, la vaccination n’est plus exigée pour entrer en Europe, ce qui permet d’attirer les anti vaccins munis d’un simple test PCR.
L’arrivée des Américains enfin est d’autant plus attendue que leurs dépenses sur place sont relativement élevées : plus de 1000 euros par personne contre 564 euros pour les autres nationalités.
Il faut dire que les Grecs de la diaspora ne dépensent pas leurs dollars qu’en slouvakis, ils les dépensent aussi en rénovations immobilières et aménagements divers de leurs maisons de famille.
Plus de 1 million 200 000 en 2019, cette année record où la Grèce a reçu 31 millions de touristes internationaux, les touristes américains pourraient être au moins la moitié cet été et plus tard à l’automne.
Allemands et Britanniques : des retours en demi teintes
Quant aux deux mastodontes du tourisme grec, les marchés britanniques et allemands qui chacun affichent une année normale, plus de 4 millions d’arrivées, pourront-ils maintenir leurs performances ? Pour le marché britannique, le ciel est sombre.
Les tests indispensables à l’aller et retour qui sont aux frais du voyageur, alourdissent considérablement les budgets. Quant au premier ministre Boris Johnson, il ne laisse pas place à l’optimisme. Selon lui, « l’année n’est pas propice aux voyages à l’étranger » d’autant que le variant Delta domine et relance les contaminations.
Il évoque même sa nouvelle crainte : gérer le virus de la grippe à la rentrée ! (Sources The Guardian). Privés d’une grande partie de ses 4 millions de Britanniques, la Grèce aura donc du mal à renouer avec les performances enregistrées avant la pandémie.
Pour les Allemands, l’avenir est moins pessimiste. Même en 2020, un million et demi de touristes germaniques avaient réussi à venir passer quelques semaines en Grèce.
TUI, dès le déconfinement du pays, a programmé 120 vols pour le seul mois de mai qui ont été en grande partie remplis. Pour les semaines à venir, les performances pourraient s’améliorer.
L’Allemagne a en effet retiré la Grèce des pays au départ desquels une mise en quarantaine est exigée et les vols ont repris encore plus intensivement. En particulier vers la Crête où les hôtels clubs constituent l’hébergement de choix de cette clientèle pressés de redécouvrir l’insouciance et les joies du balnéaire.
Les tests indispensables à l’aller et retour qui sont aux frais du voyageur, alourdissent considérablement les budgets. Quant au premier ministre Boris Johnson, il ne laisse pas place à l’optimisme. Selon lui, « l’année n’est pas propice aux voyages à l’étranger » d’autant que le variant Delta domine et relance les contaminations.
Il évoque même sa nouvelle crainte : gérer le virus de la grippe à la rentrée ! (Sources The Guardian). Privés d’une grande partie de ses 4 millions de Britanniques, la Grèce aura donc du mal à renouer avec les performances enregistrées avant la pandémie.
Pour les Allemands, l’avenir est moins pessimiste. Même en 2020, un million et demi de touristes germaniques avaient réussi à venir passer quelques semaines en Grèce.
TUI, dès le déconfinement du pays, a programmé 120 vols pour le seul mois de mai qui ont été en grande partie remplis. Pour les semaines à venir, les performances pourraient s’améliorer.
L’Allemagne a en effet retiré la Grèce des pays au départ desquels une mise en quarantaine est exigée et les vols ont repris encore plus intensivement. En particulier vers la Crête où les hôtels clubs constituent l’hébergement de choix de cette clientèle pressés de redécouvrir l’insouciance et les joies du balnéaire.
Les Français : des grécophiles invétérés
Très férus de Grèce, les Français n’ont pas attendu non plus pour se précipiter vers le pays des Dieux. En 2019, ils ont été un million et demi à visiter la Grèce. Une habitude.
D’ores et déjà, depuis la rouverture de la destination, ils comptent parmi les premiers privilégiés à séjourner dans les îles dans une ambiance toujours aussi exceptionnelle : plages semi désertiques, tavernes fraîchement repeintes, hôtels et chambres d’hôtes encore légèrement assoupis après de si longs mois de fermeture et de semi emprisonnement pour la population, assignée à résidence durant un long confinement.
Amorcé en Octobre 2020, celui-ci a été éprouvant : écoles et commerces fermés, télétravail, couvre feu institué à 21H et déplacements de la population majoritairement interdits.
Le tout sans déluge d’aides exceptionnelles de la part d’un État qui peine depuis 10 ans à joindre les deux bouts et a besoin des 20 points de PIB que représente le tourisme dans son économie. Selon Harry Theoharis, le ministre dans l’entretien du 21 mai à TourMag « cela sera très difficile de compenser toutes les pertes.
Mais cette année va être celle de l’optimisme ! » a-t-il déclaré tout en soulignant ses craintes par rapport à la hausse des billets d’avion au départ de France pendant l’été !
D’ores et déjà, depuis la rouverture de la destination, ils comptent parmi les premiers privilégiés à séjourner dans les îles dans une ambiance toujours aussi exceptionnelle : plages semi désertiques, tavernes fraîchement repeintes, hôtels et chambres d’hôtes encore légèrement assoupis après de si longs mois de fermeture et de semi emprisonnement pour la population, assignée à résidence durant un long confinement.
Amorcé en Octobre 2020, celui-ci a été éprouvant : écoles et commerces fermés, télétravail, couvre feu institué à 21H et déplacements de la population majoritairement interdits.
Le tout sans déluge d’aides exceptionnelles de la part d’un État qui peine depuis 10 ans à joindre les deux bouts et a besoin des 20 points de PIB que représente le tourisme dans son économie. Selon Harry Theoharis, le ministre dans l’entretien du 21 mai à TourMag « cela sera très difficile de compenser toutes les pertes.
Mais cette année va être celle de l’optimisme ! » a-t-il déclaré tout en soulignant ses craintes par rapport à la hausse des billets d’avion au départ de France pendant l’été !
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Les Bulgares font prospérer le nord de la Grèce
Enfin, outre les îles, la destination mise aussi sur le retour des touristes en provenance des Balkans : Serbes, Roumains, et autres Bosniaques et surtout Bulgares qui arrivent traditionnellement par la route et séjournent dans le nord du pays où Thessalonique est bien décidée à continuer à jouer un rôle de locomotive touristique. D’ores et déjà, elle se prépare à devenir capitale de la gastronomie.
Quant aux Russes, on les attendait aussi de pied ferme dans cette région jusqu’à ce que la progression spectaculaire du variant Delta ne contredise leurs espoirs.
Enfin, n’ignorons pas les Bulgares qui avec plus de 3.8 millions d’arrivées en 2019, se précisent bien comme l’un des marchés frontaliers les plus réguliers et prometteurs. Grâce à des accords signés par le ministère du tourisme du gouvernement Tsipras et toutes sortes de promotion, les deux pays voisins se sont promis des échanges continus. Mais là encore, le sanitaire aura le dernier mot.
… Dernier point : globalement, les hôteliers ont le sourire par rapport aux réservations enregistrées pour les mois d’été et déjà sur le mois de septembre.
A court terme, on peut donc espérer un rebond par rapport à l’an dernier, traduisant bien les capacités du tourisme international à renouer très vite avec ses habitudes dès lors que les épidémies sont conjurées et que l’économie est forcée de reprendre ses droits.
Tourisme demain signifie-t-il donc nouveau tourisme ? Pas sûr ! Tourisme de demain signifie bien tourisme d’hier, l’incertitude en plus ! Quant aux Grecs, ils resteront bien entendu « chez eux », selon leurs habitudes !
Quant aux Russes, on les attendait aussi de pied ferme dans cette région jusqu’à ce que la progression spectaculaire du variant Delta ne contredise leurs espoirs.
Enfin, n’ignorons pas les Bulgares qui avec plus de 3.8 millions d’arrivées en 2019, se précisent bien comme l’un des marchés frontaliers les plus réguliers et prometteurs. Grâce à des accords signés par le ministère du tourisme du gouvernement Tsipras et toutes sortes de promotion, les deux pays voisins se sont promis des échanges continus. Mais là encore, le sanitaire aura le dernier mot.
… Dernier point : globalement, les hôteliers ont le sourire par rapport aux réservations enregistrées pour les mois d’été et déjà sur le mois de septembre.
A court terme, on peut donc espérer un rebond par rapport à l’an dernier, traduisant bien les capacités du tourisme international à renouer très vite avec ses habitudes dès lors que les épidémies sont conjurées et que l’économie est forcée de reprendre ses droits.
Tourisme demain signifie-t-il donc nouveau tourisme ? Pas sûr ! Tourisme de demain signifie bien tourisme d’hier, l’incertitude en plus ! Quant aux Grecs, ils resteront bien entendu « chez eux », selon leurs habitudes !
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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