Aérien, formalités, destination : le SETO sur tous les fronts 🔑

Les oreilles des contrôleurs aériens ont dû quelque peu siffler jeudi 25 avril 2024.

Réunis à Rabat dans le cadre du Forum du SETO, les tour-opérateurs ont été contraints de gérer les vols annulés malgré la levée de la grève lancée par le SNCTA, syndicat majoritaire de la DGAC, quelques heures seulement avant le début du préavis.

« Ils annoncent une grève, les vols sont annulés… et là tout d’un coup il n’y a plus grève, mais les vols restent annulés. On marche sur la tête. Au moins ils seront payés puisque la grève est levée », lâche ironiquement un patron de tour-opérateur quelque peu excédé.

Résultat : comme d’habitude, dans ce type de situation, il faut gérer les vols annulés, les reprotections des clients et les reports !

Mais les clients des voyagistes n’ont pas été les seuls impactés. Emmanuel Lechypre, éditorialiste à BFMTV, François Gemenne politologue expert du climat et Hubert Védrine ancien-Ministre des affaires étrangères, les 3 invités du Forum du SETO, ont vu leur vol annulé et n’ont eu d’autre choix que d’intervenir par visioconférence.

« Nous avons vécu un ascenseur émotionnel. Nous pensions que nous en aurions deux sur trois, et puis finalement aucun. Nous avons vécu une déception incroyable, mais finalement nous y sommes arrivés et les visioconférences ont été de très bonne qualité », se réjouit finalement René-Marc Chikli.

Mumtaz Teker, président de l’APST a tenu à saluer les organisateurs du Forum : « J’ai participé à l’organisation de nombreux congrès, et j’ai vu la désolation et l’inquiétude dans les yeux de René-Marc lorsqu’il a appris que les 3 invités seraient absents.

Mais la façon dont Hervé (Tilmont, le directeur général, ndlr) et son équipe ont finalement trouvé la parade, avec ces visios, c’est à l’arrivée un grand succès ».

« C’est finalement ce que vous faîtes tous les jours, quand vous devez trouver des solutions pour vos clients », lance René-Marc Chikli à l’attention des tour-opérateurs.

Et c’est notamment ce que certains d’entre eux ont effectivement vécu il y a quelques jours quand l’aéroport de Dubaï s’est trouvé paralysé par les pluies diluviennes qui ont frappé l’Emirat. Vols annulés, retardés… avec les conséquences que l’on connaît pour les tour-opérateurs.

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« Cela va être notre quotidien », ajoute le président du SETO. « La seule fois où nous sommes arrivés à faire plier les compagnies aériennes, c’est lorsque nous leur avons écrit suite au tremblement de terre qui a frappé Marrakech », a-t-il ajouté.

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« La difficulté est de gérer l’urgence, mais il faut ensuite exiger des compagnies qu’elles soient présentes au lendemain du sinistre et discuter de tous les éléments factuels pour gérer l’après-vente. Ce type de crise a un impact financier très important pour vos entreprises », a poursuivi Hervé Tilmont.

C’est aussi dans ce sens que le SETO a renouvelé sa charte de partenariat avec Air France qui permet notamment de fluidifier la gestion de ce type de crise. « Nous devrions signer prochainement avec Transavia et nous sommes également ouvert à d’autres transporteurs », précise le président du SETO.

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Si l’aérien est un sujet sensible pour les voyagistes, la sécurité à destination est un autre sujet majeur.

Suite au tremblement de terre qui a frappé Marrakech le 8 septembre 2023, « la réactivité a été très bonne, surtout quand elle est conjointe avec le gouvernement » a rappelé René-Marc Chikli.

« Aujourd’hui nous sommes sur un mode de fonctionnement en interne avec une commission destinations qui est en relation avec le centre de crise du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères. Ils mènent des missions d’analyse, et nous interrogent quand il faut étudier une destination. Nous avons de très bonnes relations avec eux », ajoute Hervé Tilmont.

Et selon les situations, le SETO n’hésite pas non plus à prendre des décisions sans attendre la position officielle, comme cela a été le cas pour Israël, suite à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Le syndicat a très rapidement recommandé de suspendre les départs.

S’adapter encore et toujours, c’est aussi faire face à des changements de formalités et des mises en place de taxes qui peuvent intervenir parfois du jour au lendemain.

« On se rappelle en début d’année, la hausse de cette taxe HH annoncée par le gouvernement mauricien… » précise René-Marc Chikli.

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Le SETO a aussi souhaité renforcer le volet « formalités » en collaborant avec RapideVisa. « Nous diffusons des alertes sur chaque pays aux adhérents. Nous allons prochainement les catégoriser et créer un indice de crise pour que cela soit plus lisible », explique Hervé Tilmont.

Au-delà de ces sujets, le SETO, en lien avec les Entreprises du Voyage, suit de près plusieurs autres dossiers aux premiers rangs desquels la réforme de la directive européenne des voyages à forfait qui laisse planer un risque de limitation des acomptes clients.

« Nous nous méfions des projets européens, mais aussi et surtout de la position de la France et des possibles surtranspositions. » Avec les élections européennes, rien de concret ne devrait sortir avec 2025, voire 2026.

Et ce n’est pas le seul sujet : TVA sur marge, facturation électronique, ressources humaines… De quoi occuper les équipes du syndicat pour les mois à venir…