Air Asustral et Corsair : 350 millions d'euros ont été dépensés par l'Etat et les investisseurs depuis 2020 crédit photo : Depositphotos @studiostoks
Pour ceux qui ne connaissent pas le film "Pour cent briques, t'as plus rien…", voici un petit résumé.
Paul et Sam partagent le mĂŞme appartement.
En galère, les deux hommes ont besoin d'argent et ne trouvent rien de mieux que de… braquer une banque.
Ils vont donc simuler la mort de l’un d'eux, tué par son ami, pour obtenir une rançon de 8 millions de francs. Nous sommes dans les années 80.
En 2024, les morts annoncées, les difficultés de trésorerie et le butin sont toujours là . L’intrigue est intacte.
Seul changement au générique : Gérard Jugnot et Daniel Auteuil ont laissé leurs rôles à Joseph Bréma (Air Austral) et Pascal de Izaguirre (Corsair) qui ont plutôt bien endossé le costume.
Avec l’inflation, les 8 millions de francs sont devenus 270 millions d’euros ! C’est la faute à l’euro, qu’ils disent, et malgré le versement de la rançon, nos protagonistes sont toujours dans la dèche !
Voici une nouvelle production de la super Compagnie des Outre Mer.
Paul et Sam partagent le mĂŞme appartement.
En galère, les deux hommes ont besoin d'argent et ne trouvent rien de mieux que de… braquer une banque.
Ils vont donc simuler la mort de l’un d'eux, tué par son ami, pour obtenir une rançon de 8 millions de francs. Nous sommes dans les années 80.
En 2024, les morts annoncées, les difficultés de trésorerie et le butin sont toujours là . L’intrigue est intacte.
Seul changement au générique : Gérard Jugnot et Daniel Auteuil ont laissé leurs rôles à Joseph Bréma (Air Austral) et Pascal de Izaguirre (Corsair) qui ont plutôt bien endossé le costume.
Avec l’inflation, les 8 millions de francs sont devenus 270 millions d’euros ! C’est la faute à l’euro, qu’ils disent, et malgré le versement de la rançon, nos protagonistes sont toujours dans la dèche !
Voici une nouvelle production de la super Compagnie des Outre Mer.
« Pas de panique, c'est un hold-up... »*
Petit coup d'œil dans le rétro de la R5. Prenez votre calculette.
D’un côté, un bilan a été renforcé de 136,8 millions d'argent public. De l'autre, 136,9 millions ont été consentis pour des reports en tout genre : impôts et factures de fournisseurs ou encore les aéroports ou la caisse de retraite des pilotes.
A ce pactole, rajoutons pour faire bon poids bonne mesure, les 50 millions déposés par les nouveaux actionnaires d’Air Austral et les 30 pour ceux de Corsair. Au total, nous arrivons à plus de 350 millions d’euros !
Dans notre nouvelle version de « Pour 100 briques t’as plus rien, » nous avons ajouté un nouveau personnage au casting.
Il s'agit de Christine Ourmieres-Widener (Groupe Dubreuil) qui, à défaut d’obtenir une compensation ou des chèques en blanc de la part de l’Etat, est bien décidée à envoyer au tapis au moins l'une de ses concurrentes, voire les deux.
La patronne d'Air Caraïbes est excédée de voir les deux compères bénéficier d'autant de libéralités dans une sorte de tonneau des Danaïdes sans fond, à moins que le rocher de Sisyphe convienne mieux comme métaphore ?
Car malgré les millions injectés, l’Etat va devoir de nouveau renflouer lesdites entreprises. Ce sera (sans doute) le cas de Corsair.
Concernant Air Austral, les actionnaires sont, eux, appelés à leurs responsabilités. Mais Bruno Le Maire ne pourra rien faire.
D’un côté, un bilan a été renforcé de 136,8 millions d'argent public. De l'autre, 136,9 millions ont été consentis pour des reports en tout genre : impôts et factures de fournisseurs ou encore les aéroports ou la caisse de retraite des pilotes.
A ce pactole, rajoutons pour faire bon poids bonne mesure, les 50 millions déposés par les nouveaux actionnaires d’Air Austral et les 30 pour ceux de Corsair. Au total, nous arrivons à plus de 350 millions d’euros !
Dans notre nouvelle version de « Pour 100 briques t’as plus rien, » nous avons ajouté un nouveau personnage au casting.
Il s'agit de Christine Ourmieres-Widener (Groupe Dubreuil) qui, à défaut d’obtenir une compensation ou des chèques en blanc de la part de l’Etat, est bien décidée à envoyer au tapis au moins l'une de ses concurrentes, voire les deux.
La patronne d'Air Caraïbes est excédée de voir les deux compères bénéficier d'autant de libéralités dans une sorte de tonneau des Danaïdes sans fond, à moins que le rocher de Sisyphe convienne mieux comme métaphore ?
Car malgré les millions injectés, l’Etat va devoir de nouveau renflouer lesdites entreprises. Ce sera (sans doute) le cas de Corsair.
Concernant Air Austral, les actionnaires sont, eux, appelés à leurs responsabilités. Mais Bruno Le Maire ne pourra rien faire.
« Pourquoi tu dis... pas de panique ? »*
VoilĂ oĂą nous en sommes.
A l’aube de la date anniversaire des 4 ans de la crise sanitaire et après quasiment 3 plans de restructuration, un accompagnement par le CIRI et des tours de table successifs… on revient à la case départ.
Et cette fois-ci on ne pourra pas accuser la conjoncture. Le secteur a connu une sacré embellie, portée par une flambée des prix des billets entre demande soutenue et tarifs très supérieurs à ceux de 2019.
Bref, les compagnies ont globalement retrouvé des bilans excédentaires avec des bénéfices proches de ceux réalisés avant la pandémie…
D’ailleurs, pour nombre d’observateurs, « si en 2023 tu n’as pas fait d’argent, c’est à se demander quand tu en gagneras... »
Et c’est un peu le fond du problème : pour l'ex-compagnie de TUI France, les exercices positifs se comptent sur les doigts d’une main (4), entre 2004 et 2019.
Quant à la balance des résultats nets elle atteint, excusez du peu, la modique somme de - 496 millions d’euros !
A l’aube de la date anniversaire des 4 ans de la crise sanitaire et après quasiment 3 plans de restructuration, un accompagnement par le CIRI et des tours de table successifs… on revient à la case départ.
Et cette fois-ci on ne pourra pas accuser la conjoncture. Le secteur a connu une sacré embellie, portée par une flambée des prix des billets entre demande soutenue et tarifs très supérieurs à ceux de 2019.
Bref, les compagnies ont globalement retrouvé des bilans excédentaires avec des bénéfices proches de ceux réalisés avant la pandémie…
D’ailleurs, pour nombre d’observateurs, « si en 2023 tu n’as pas fait d’argent, c’est à se demander quand tu en gagneras... »
Et c’est un peu le fond du problème : pour l'ex-compagnie de TUI France, les exercices positifs se comptent sur les doigts d’une main (4), entre 2004 et 2019.
Quant à la balance des résultats nets elle atteint, excusez du peu, la modique somme de - 496 millions d’euros !
« Je te rappelle que c’est un jouet… »*
De l’autre côté du globe, Air Austral affiche une balance positive de +53 millions d’euros. A noter qu’il manque 5 bilans au tableau.
La survie de ces entreprises qui devraient, dans un contexte normal avoir fait l'objet d'une procédure collective, tient à leur mission de service public et au contexte politique de la desserte ultramarine.
C'est vrai pour Air Austral mais aussi pour Corsair, dirigée par un énarque, soutenue par un ancien Président de la République, épaulée par un homme fort de Guadeloupe et un administrateur, ancien ministre…
Grâce à son entregent et à ses appuis, Pascal de Izaguirre a évité le pire, même si ses rivaux dénoncent le comportement border line de la compagnie en ce qui concerne les BENU (les billets payés d'avance), ce que conteste l'intéressé (cf infra).
Air Austral n'est pas logée à meilleure enseigne à en croire le rapport d’Aérogestion.
b[A lire : Pascal de Izaguirre (Corsair) : "Nous n'avons pas dilapidé de magot !" 🔑
Cette trésorerie virtuellement excédentaire explique comptablement les "excédents" des transporteurs qui vivent à crédit sur les billets achetés d'avance.
Une sorte de pyramide dont l'escalade devient de plus en plus périlleuse...
A lire : Air Austral : les raisons de la spirale infernale 🔑
La survie de ces entreprises qui devraient, dans un contexte normal avoir fait l'objet d'une procédure collective, tient à leur mission de service public et au contexte politique de la desserte ultramarine.
C'est vrai pour Air Austral mais aussi pour Corsair, dirigée par un énarque, soutenue par un ancien Président de la République, épaulée par un homme fort de Guadeloupe et un administrateur, ancien ministre…
Grâce à son entregent et à ses appuis, Pascal de Izaguirre a évité le pire, même si ses rivaux dénoncent le comportement border line de la compagnie en ce qui concerne les BENU (les billets payés d'avance), ce que conteste l'intéressé (cf infra).
Air Austral n'est pas logée à meilleure enseigne à en croire le rapport d’Aérogestion.
b[A lire : Pascal de Izaguirre (Corsair) : "Nous n'avons pas dilapidé de magot !" 🔑
Cette trésorerie virtuellement excédentaire explique comptablement les "excédents" des transporteurs qui vivent à crédit sur les billets achetés d'avance.
Une sorte de pyramide dont l'escalade devient de plus en plus périlleuse...
A lire : Air Austral : les raisons de la spirale infernale 🔑