Pascal de Izaguirre (Corsair) a voulu répondre aux "incorections et erreurs" de Christine Ourmières-Widener - Crédit photo : Depositphotos @jirawat
TourMaG - Ces dernières semaines, la direction d'Air Caraïbes prend beaucoup la parole, pour parler de Corsair. Que pensez-vous de cette stratégie ?
Pascal de Izaguirre : Je ne ferais pas de commentaire sur la forme, mais le fond.
Je tiens à corriger les nombreuses incorrections et erreurs qui sont colportées par Christine Ourmières-Widener lors de votre interview, mais aussi dans d'autres papiers.
Il y a ce qu'on dit et puis il y a les faits.
Ce type de sorties médiatiques sont plutôt rares dans ce genre de procédure européenne. Le cadre est habituellement plus feutré. Je souhaiterais remettre un peu de perspective à tout ce qui a été dit, car la Corsair d'aujourd'hui n'est pas celle d'avant covid.
Elle a même plus rien à voir, certains l'ont oubliée.
Pascal de Izaguirre : Je ne ferais pas de commentaire sur la forme, mais le fond.
Je tiens à corriger les nombreuses incorrections et erreurs qui sont colportées par Christine Ourmières-Widener lors de votre interview, mais aussi dans d'autres papiers.
Il y a ce qu'on dit et puis il y a les faits.
Ce type de sorties médiatiques sont plutôt rares dans ce genre de procédure européenne. Le cadre est habituellement plus feutré. Je souhaiterais remettre un peu de perspective à tout ce qui a été dit, car la Corsair d'aujourd'hui n'est pas celle d'avant covid.
Elle a même plus rien à voir, certains l'ont oubliée.
Autres articles
-
Air Antilles met la pression sur Air France et Corsair !
-
Air Caraïbes réceptionne son A350 densifié pour les Antilles et... la Réunion !
-
Corsair - Montréal : les précisions de la direction
-
Corsair abandonne sa ligne vers Montréal ! [ABO]
-
Corsair donne des gages de pérennité avant la décision de l'Europe ! [ABO]
Corsair : "Air Caraibes a bénéficié de crédits d'impôt pour des sommes considérables"
TourMaG - C'est-à-dire ?
Pascal de Izaguirre : Je dirigeais alors une compagnie avec seulement 7 avions et 2 types d'appareils, totalement incompatibles. Vous aviez d'un côté les Airbus et de l'autre Boeing. Aucune synergie n'était possible, ce n'était pas productif.
Les 747 étaient des avions très vieillissants, dotés d'une capacité considérable qui nous empêchait d'opérer un vol quotidien sur chacune de nos trois escales antillaises. Nous ne pouvions même pas augmenter les fréquences hebdomadaires durant l'été.
Depuis 2020, la flotte a été modernisée et renouvelée dans un temps record. Elle sera l'une des plus jeunes du marché. Le 11 juin prochain, nous allons recevoir notre nouvel Airbus 330 NEO qui desservira Abidjan.
En fin d'année, nous aurons une flotte uniforme, composée d'appareils de dernière génération.
Cet avion est beaucoup plus performant, il consomme moins et il est aussi beaucoup plus attrayant pour la clientèle. En plus de l'amélioration du produit, vous avez celle du réseau, vous comprenez que la compagnie n'a plus rien à voir.
TourMaG - Christine Ourmières-Widener affirme que vous n'avez pas restructuré explicitement vos coûts...
Pascal de Izaguirre : Il ne faut pas oublier que nous avons fait de très gros efforts en restructuration de nos coûts en 2020.
Je rappelle que nous avons fait un PSE, une rupture conventionnelle collective, des externalisations et nous avons revu les 134 accords collectifs. Les personnels ont consenti des efforts très importants, j'en suis reconnaissant.
Tout ça fait que la Corsair d'aujourd'hui n'a plus rien à voir, la compagnie est infiniment plus saine, plus performante.
Après pour venir à l'interview, je veux bien qu'Air Caraïbes dise qu'elle n'a pas bénéficié d'aides publiques. Le Groupe Dubreuil a obtenu, comme nous, un PGE, puis il a pu profiter de crédits d'impôt qui sont bien des aides d'Etat et pour des sommes considérables.
Nous n'en avons pas bénéficié.
De plus, je lis ici ou là que nous allons bénéficier de 147 millions d'euros d'abandon de dette, alors que le montant exact est 103 millions. Il faut être précis sur les chiffres.
Pascal de Izaguirre : Je dirigeais alors une compagnie avec seulement 7 avions et 2 types d'appareils, totalement incompatibles. Vous aviez d'un côté les Airbus et de l'autre Boeing. Aucune synergie n'était possible, ce n'était pas productif.
Les 747 étaient des avions très vieillissants, dotés d'une capacité considérable qui nous empêchait d'opérer un vol quotidien sur chacune de nos trois escales antillaises. Nous ne pouvions même pas augmenter les fréquences hebdomadaires durant l'été.
Depuis 2020, la flotte a été modernisée et renouvelée dans un temps record. Elle sera l'une des plus jeunes du marché. Le 11 juin prochain, nous allons recevoir notre nouvel Airbus 330 NEO qui desservira Abidjan.
En fin d'année, nous aurons une flotte uniforme, composée d'appareils de dernière génération.
Cet avion est beaucoup plus performant, il consomme moins et il est aussi beaucoup plus attrayant pour la clientèle. En plus de l'amélioration du produit, vous avez celle du réseau, vous comprenez que la compagnie n'a plus rien à voir.
TourMaG - Christine Ourmières-Widener affirme que vous n'avez pas restructuré explicitement vos coûts...
Pascal de Izaguirre : Il ne faut pas oublier que nous avons fait de très gros efforts en restructuration de nos coûts en 2020.
Je rappelle que nous avons fait un PSE, une rupture conventionnelle collective, des externalisations et nous avons revu les 134 accords collectifs. Les personnels ont consenti des efforts très importants, j'en suis reconnaissant.
Tout ça fait que la Corsair d'aujourd'hui n'a plus rien à voir, la compagnie est infiniment plus saine, plus performante.
Après pour venir à l'interview, je veux bien qu'Air Caraïbes dise qu'elle n'a pas bénéficié d'aides publiques. Le Groupe Dubreuil a obtenu, comme nous, un PGE, puis il a pu profiter de crédits d'impôt qui sont bien des aides d'Etat et pour des sommes considérables.
Nous n'en avons pas bénéficié.
De plus, je lis ici ou là que nous allons bénéficier de 147 millions d'euros d'abandon de dette, alors que le montant exact est 103 millions. Il faut être précis sur les chiffres.
Corsair : "un signe d'incompétence ou de mauvaise foi" d'Air Caraïbes
TourMaG - Pour avoir parlé avec une personne très proche de la direction, il y a une problématique sur la taille de la flotte, un argument repris par Air Caraïbes...
Pascal de Izaguirre : Nous avons exactement le même nombre d'avions que le quota autorisé par la décision de Bruxelles, lors de la restructuration de 2020. Elle avait fixé le nombre à 9 avions.
Quand on dit des choses, il faut dire la vérité. C'est soit un signe d'incompétence, soit c'est un signe de mauvaise foi. Nous avons parfaitement respecté la décision de Bruxelles.
Je peux lire aussi que nous n'avons pas respecté le plan de restructuration et les obligations qui en découlent, comme la limitation du nombre de sièges. Je tiens à le dire : nous avons rigoureusement respecté toutes les demandes de la Commission.
Quand nos concurrents affirment que nous avons ouvert des lignes sans autorisation, cette affirmation est fausse. Nous avions la possibilité d'ouvrir de nouvelles lignes, sous certaines conditions, comme de démontrer que les liaisons sont rentables.
Que ce soit pour Bamako, Cotonou ou Antananarivo, nous avons dû demander l'autorisation à l'État pour pouvoir desservir ces villes. Le gouvernement français a dû lui aussi aller voir Bruxelles pour que la Commission donne son feu vert.
Ces lignes ont été validées et approuvées par la France et l'Europe.
Pour poursuivre sur le sujet, j'aimerais préciser que les lignes africaines représentent à peine 20% de notre chiffre d'affaires, donc 80% de nos revenus sont générés par les DROM.
TourMaG - Ce n'est pas le seul grief, il y a aussi de ce nouveau plan de restructuration, d'ailleurs observation faite aussi par la Commission européenne. Que répondez-vous à cela ?
Pascal de Izaguirre : Que ce soit notre position et celle du gouvernement français, nous parlons d'un aménagement du précédent plan de restructuration.
Le plan a été parfaitement respecté, mais il y a eu des circonstances exceptionnelles, indépendantes de notre volonté, qui nous ont conduits à modifier le business plan.
Pascal de Izaguirre : Nous avons exactement le même nombre d'avions que le quota autorisé par la décision de Bruxelles, lors de la restructuration de 2020. Elle avait fixé le nombre à 9 avions.
Quand on dit des choses, il faut dire la vérité. C'est soit un signe d'incompétence, soit c'est un signe de mauvaise foi. Nous avons parfaitement respecté la décision de Bruxelles.
Je peux lire aussi que nous n'avons pas respecté le plan de restructuration et les obligations qui en découlent, comme la limitation du nombre de sièges. Je tiens à le dire : nous avons rigoureusement respecté toutes les demandes de la Commission.
Quand nos concurrents affirment que nous avons ouvert des lignes sans autorisation, cette affirmation est fausse. Nous avions la possibilité d'ouvrir de nouvelles lignes, sous certaines conditions, comme de démontrer que les liaisons sont rentables.
Que ce soit pour Bamako, Cotonou ou Antananarivo, nous avons dû demander l'autorisation à l'État pour pouvoir desservir ces villes. Le gouvernement français a dû lui aussi aller voir Bruxelles pour que la Commission donne son feu vert.
Ces lignes ont été validées et approuvées par la France et l'Europe.
Pour poursuivre sur le sujet, j'aimerais préciser que les lignes africaines représentent à peine 20% de notre chiffre d'affaires, donc 80% de nos revenus sont générés par les DROM.
TourMaG - Ce n'est pas le seul grief, il y a aussi de ce nouveau plan de restructuration, d'ailleurs observation faite aussi par la Commission européenne. Que répondez-vous à cela ?
Pascal de Izaguirre : Que ce soit notre position et celle du gouvernement français, nous parlons d'un aménagement du précédent plan de restructuration.
Le plan a été parfaitement respecté, mais il y a eu des circonstances exceptionnelles, indépendantes de notre volonté, qui nous ont conduits à modifier le business plan.
Corsair : "Nous avons été extrêmement challengés par l'État"
TourMaG - Cette modification de business plan est-elle chose aisée ? De l'extérieur, nous avons l'impression que Corsair jouit d'un fort soutien de l'Etat et qu'elle n'a pas eu besoin de trop travailler ce dossier.
Pascal de Izaguirre : je ne sais pas si l'Élysée ou l'Etat est engagé, mais une chose est sûre, il l'est moins que moi.
Ce genre de commentaire traduit une méconnaissance du droit communautaire, car il ne faut pas prendre seulement en considération l'abandon de dettes.
Nous avons démontré que nous arrivons à un certain équilibre, conclusion aussi soutenue par l'Etat.
Je trouve absurde de dire que les directives de Bruxelles ne sont pas respectées, alors que nous sommes sous la surveillance de la DGAC, de Bercy et de la Commission. Sur le non-respect des consignes, nous n'avons aucune inquiétude.
Aucune décision n'a été prise seule, ce genre de dossier fait l'objet d'énormément de concertation.
Il ne faut pas croire que Bruxelles, valide un plan, et ne s'en occupe plus. Au contraire, depuis 2020, le processus de reporting a été permanent.
De plus quand je lis que la réduction du nombre d'opérateurs n'est pas défavorable à la concurrence, malheureusement pour Mme Ourmière nous avons fourni une étude d'Emmanuel Combe qui a été vice-président de l'Autorité de la concurrence et qui contredit totalement cette affirmation.
La réduction du nombre de compétiteurs est nuisible à la concurrence.
Je veux rappeler, que le plan que nous avons proposé à Bruxelles, il a été débattu durant des mois et challengé par l'Etat, pour démontrer la fiabilité du redressement de Corsair.
Pascal de Izaguirre : je ne sais pas si l'Élysée ou l'Etat est engagé, mais une chose est sûre, il l'est moins que moi.
Ce genre de commentaire traduit une méconnaissance du droit communautaire, car il ne faut pas prendre seulement en considération l'abandon de dettes.
Nous avons démontré que nous arrivons à un certain équilibre, conclusion aussi soutenue par l'Etat.
Je trouve absurde de dire que les directives de Bruxelles ne sont pas respectées, alors que nous sommes sous la surveillance de la DGAC, de Bercy et de la Commission. Sur le non-respect des consignes, nous n'avons aucune inquiétude.
Aucune décision n'a été prise seule, ce genre de dossier fait l'objet d'énormément de concertation.
Il ne faut pas croire que Bruxelles, valide un plan, et ne s'en occupe plus. Au contraire, depuis 2020, le processus de reporting a été permanent.
De plus quand je lis que la réduction du nombre d'opérateurs n'est pas défavorable à la concurrence, malheureusement pour Mme Ourmière nous avons fourni une étude d'Emmanuel Combe qui a été vice-président de l'Autorité de la concurrence et qui contredit totalement cette affirmation.
La réduction du nombre de compétiteurs est nuisible à la concurrence.
Je veux rappeler, que le plan que nous avons proposé à Bruxelles, il a été débattu durant des mois et challengé par l'Etat, pour démontrer la fiabilité du redressement de Corsair.
Corsair : "J'ai confiance dans la solidité de notre dossier"
TourMaG - La Commission Européenne a émis des observations et commentaires très négatifs sur la situation de Corsair, mais aussi le plan de restructuration...
Pascal de Izaguirre : <span class="podle-arthur">Vous savez dans ce genre de dossier, les questions souvelées par l'instance sont toujours les mêmes : est-ce que la compagnie sera viable ? Les remèdes sont-ils assez importants ? L'équilibre entre l'effort public et privé est-il suffisant ?
Vous pouvez regarder sur des cas bien plus importants que nous, vous avez toujours les mêmes interrogations. Bruxelles est dans son rôle, elle challenge très sérieusement et nous devons apporter des éléments très concrets.</span>
TourMaG - Pour revenir sur la procédure européenne. Air Caraïbes et Air Austral ont déposé à la Commission leurs commentaires sur le plan de restructuration, vous en avez fait de même ?
Pascal de Izaguirre : <span class="podle-arthur">Absolument, nous avons répondu point par point, de façon très précise et très argumentée, surtout les sujets soulevés par la Commission.
Nous n'avions jusque-là jamais pu communiquer en direct avec l'institution, car c'est le gouvernement français qui a présenté le dossier.
J'ai confiance dans la solidité de notre dossier et dans la solidité de nos arguments.</span>
Pascal de Izaguirre : <span class="podle-arthur">Vous savez dans ce genre de dossier, les questions souvelées par l'instance sont toujours les mêmes : est-ce que la compagnie sera viable ? Les remèdes sont-ils assez importants ? L'équilibre entre l'effort public et privé est-il suffisant ?
Vous pouvez regarder sur des cas bien plus importants que nous, vous avez toujours les mêmes interrogations. Bruxelles est dans son rôle, elle challenge très sérieusement et nous devons apporter des éléments très concrets.</span>
TourMaG - Pour revenir sur la procédure européenne. Air Caraïbes et Air Austral ont déposé à la Commission leurs commentaires sur le plan de restructuration, vous en avez fait de même ?
Pascal de Izaguirre : <span class="podle-arthur">Absolument, nous avons répondu point par point, de façon très précise et très argumentée, surtout les sujets soulevés par la Commission.
Nous n'avions jusque-là jamais pu communiquer en direct avec l'institution, car c'est le gouvernement français qui a présenté le dossier.
J'ai confiance dans la solidité de notre dossier et dans la solidité de nos arguments.</span>